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3,55

sur 178 notes
Quel dommage que la structure du livre desserve cette réflexion personnelle, fine et piquante du parcours difficile des femmes dans la société actuelle. Une vue bien souvent très différente et peut-être plus réaliste que ceux tenus dans de nombreux écrits féministes. Entre essai sociologique émaillé de nombreuses références variées et témoignage autobiographique en flash sur des moments clés de sa vie. Les références de culture pop et d'articles étant le plus souvent anglosaxonnes et non accessibles, difficile de se faire sa propre opinion quant aux analyses proposées, certaines étant posées de manière très péremptoires.
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Bad féministe est une sorte d'essai, à vrai dire plus un recueil d'essais que l'autrice a publié auparavant, et parfois il y a un peu des recoupements mais tant pis, cela n'enlève rien à la force de ses réflexions et de son témoignage.
Cela se partage en effet entre des réflexions plus générales, sur le patriarcat, sur la culture du viol, sur les rapports entre femmes, sur la consommation de pop culture et j'en passe, et son expérience plus personnelle, en tant que femme noire et universitaire d'origine immigré, Haïti pour être précise, dans les USA d'aujourd'hui.
Pour la partie les médias et leurs horribles représentations de la femme, évidemment comme c'est une américaine, elle ne consomme apparemment que des oeuvres anglo-saxonnes, voire américaines, c'est plus fort qu'eux; mais même quand il s'agit d'oeuvres qui sont inconnues aux lecteurs, c'est bien assez clair et transposables.
C'est parfois très, très dur, plus que je ne m'y attendais, mais c'est indispensable.
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Un essai qui propose mise au point qui me semble absolument nécessaire. Je n'avais pas du tout envie de le lire car les critiques m'en dissuadaient.

Je n'avais pas du tout, mais alors pas du tout envie de lire un livre qui "prône un féminisme humain, décomplexé et libérateur" pour reprendre la formule consacrée. Par contre, j'avais vraiment envie d'approfondir mes réflexions personnelles sur le féminisme, sur les questions de genre, de race, et c'est exactement ce que propose ce livre.

Effectivement les critiques ont repris les premières et dernières phrases très consensuelles, appelant à la compassion, à l'humanité, la tolérance etc. Mais finalement cet ensemble de réflexions personnelles que nous offre l'auteure va bien plus loin.

A partir de son vécu, de notre vécu collectif et de beaucoup de culture populaire, l'auteure nous pousse à sortir de nos réflexions toutes faites et consensuelles. Elle nous pousse à assumer les étiquettes qu'on nous attache qu'on le veuille ou non. Elle nous rappelle l'importance d'assumer cette étiquette de féministe qu'on l'aime ou non et malgré les mauvaises images qui peuvent y être associées. Envers et contre tous cette étiquette de féministe est nécessaire pour toutes, pour disposer librement de notre Corps, de nos vies et envies.

Au delà de cette question du féminisme, l'auteure nous confie ses réflexions sur la race, les préjugés sociaux, notre vision du danger, notre rapport à notre corps, aux apparences des autres, conditionnés par notre culture commune, mais sans condamner ou juger les actes d'autrui. Elle s'attache également à détailler les apports de la culture populaire et comment celle ci dessert un bon nombre de causes.

Effectivement et finalement, mais cette partie est minoritaire dans l'ouvrage, l'auteure nous confie comme elle s'assume, assume ses étiquettes ses contradictions et surtout s'efforce à chaque instant de prendre consciences de se préjugés pour s'en affranchir et s'efforce également de faire preuve de compassion pour tout le monde.

J'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'aide énormément à pousser plus loin mes réflexions personnelles sur beaucoup de sujets. Cela m'aide construire la personne que je souhaite être, avec toutes ses qualités et ses défauts, en tout cas qui se doit de s'attacher l'étiquette et la côte male taillée de féministe quitte à en être un piètre représentant.

Ce qui me déçoit énormément dans ces chroniques c'est leur désespérante actualité, malgré les critiques dythirambiques que des journaux populaires en ont fait. Il semble que le livre à loupé son objectif car certains sujets (tous ?) n'ont pas du tout évolué voire ont régressé.
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Roxane Gay passe au crible séries, films, articles journalistiques et production littéraire, et livre une réflexion foisonnante sur le féminisme, mais aussi la condition des minorités ethniques aux États-Unis et en Occident. le résultat donne une grande diversité de chapitres, comme de mini-essais, regroupés par thématique. Et une conclusion : accepter une pluralité de points de vue autour du féminisme paraît indispensable pour mener à bien le combat pour l'amélioration de la condition des femmes.

Malgré tout l'intérêt que j'ai pour ces questions et pour le travail de l'autrice, j'avoue m'être un peu perdue dans ce livre. Sans doute est-ce lié aux nombreuses références états-uniennes, que je ne maîtrise pas toujours.
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Ce livre est un recueil de chroniques écrites par Roxanne Gay dans les médias états-uniens.
Dans ses chroniques, l'autrice questionne l'actualité et la société et offre des analyses et des remises en cause extrêmement profondes, intelligentes et contemporaines. Roxanne Gay est une femme noire de forte corpulence, d'une quarantaine d'années, détentrice d'un doctorat et professeure d'université. Elle est également très présente dans les médias et les réseaux sociaux, qu'elle maîtrise parfaitement.
Et c'est donc à travers tous ces prismes qu'elle entreprend de remettre en perspective les problèmes de la société états-unienne - mais finalement valable aussi chez nous, ce type de problématiques étant malheureusement universel - : le patriarcat et le combat pour l'égalité (je recommande la lecture du chapitre sur le contrôle de la liberté des femmes à la procréation uniquement géré par les hommes, et les raisons de ce contrôle), mais aussi la dictature de la minceur et la discrimination fait aux personnes souffrant d'obésité, la « culture" du viol, la discrimination raciale, les enfants, etc.
On m'avait présenté ce livre comme le « livre culte des années 2020 », ou autre bandeau commercial du même type, ce que je déteste d'emblée.
C'est un vrai livre, documenté, qui mélange les vraies analyses avec les réflexions personnelles et les exemples contemporains connus de tous. En ce sens, cet ouvrage est bien plus intéressant et percutant qu'un long discours sur les droits des minorités et des femmes (les femmes ne sont pas une minorité, je rappelle).
En fait ce n'est pas une oeuvre culte. C'est une oeuvre essentielle pour comprendre le monde et je me réserve la possibilité de le relire car je pense qu'il est nécessaire de reprendre plusieurs fois la plupart des articles pour bien comprendre tous les rouages du pouvoir et les mythes de domination qui l'accompagnent.
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Si les cinquante premières pages étaient intéressantes sans pour autant réussir à me captiver complètement (et y avait-il vraiment besoin de s'étendre autant sur ses parties de Scrabble ?), j'ai trouvé le reste du livre absolument passionnant. Au point qu'il a fallu que je me freine pour ne pas le finir d'une traite et le faire durer un peu. Je voulais surligner les 3/4 des passages tant c'était intéressant et pertinent.

Si vous êtes déjà un minimum renseigné·e·s sur ces sujets, vous ne devriez pas avoir de grosses révélations, mais ça reste passionnant comme je le disais, et permet sans doute de prolonger certaines pistes et réflexions qui auraient germé suivant nos parcours.

L'autrice cite et analyse beaucoup de livres, de films et de séries, mais même si l'on n'a pas lu ou vu ces oeuvres, il me semble qu'elle est suffisamment claire et qu'elle explicite bien ses arguments pour comprendre ce qui y est problématique, ou, dans de plus rares cas, positif.

Je n'étais pas forcément d'accord avec certains points plus "mineurs", notamment à propos des trigger warnings qu'elle juge inutiles, mais ça restait assez anecdotique et son point de vue est souvent compréhensible même si différent du nôtre.

Une très bonne lecture, en somme !
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Je ne pensais pas avoir suffisamment de connaissances sur la société américaine et sur le féminisme pour appréhender totalement les réflexions et analyses de Roxane Gay.
J'avais tort, car l'autrice aborde de manière très claire le féminisme, en se basant avant tout sur ses propres expériences et sur différents faits sociétaux qu'elle prend le temps d'expliquer.
Ces différentes réflexions très intéressantes et parfois percutantes m'ont permis de m'interroger et de réfléchir à mon tour sur certaines des thématiques abordées.

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Ce n'est un secret pour personne : je me considère comme féministe. de toute manière, je vois mal comment on pourrait ne pas être féministe, puisque, par définition, cela signifie vouloir l'égalité entre les hommes et les femmes. Ce qui me semble assez normal, comme demande.

Le titre de cet ouvrage m'a donc tout de suite interpellée. de plus, quand j'ai vu qu'il parlait de racisme, de culture... Je ne pouvais qu'avoir envie d'en savoir plus.

Et, à ma lecture, j'ai été touchée, j'ai appris des choses, j'ai réfléchi.
Je savais certaines choses, j'étais consciente d'autres, mais j'avais également une vision superficielle de certains points. Ce livre rappelle des notions : on est tous des privilégiés. Si vous avez accès à un ordinateur pour lire cette chronique, si vous savez lire, vous êtes une personne privilégiée !
Il peut être très bien de le lire pour dessiller un peu les yeux sur les conditions de vie d'autres que vous.

L'autrice rappelle aussi, au cas où le faudrait, qu'on peut être féministe, et aimer les comédies à l'eau de rose ou les tenues affriolantes. Et elle touche aussi du doigt tout ce qu'on accepte parfois et qui nous met mal à l'aise, ce qu'on regroupe maintenant sous l'appellation "culture du viol" et qu'on est censé·es tolérer sous peine de passer pour des personnes grincheuses (je pense ainsi à ses lignes à propos de la chanson Blurred Lines qui m'a toujours dérangée et dont je me suis toujours demandée comment elle pouvait être ainsi produite).

Le livre se lit très facilement, par petites touches. Son ton est léger. L'autrice ne se prend pas au sérieux, même si son fond pourrait l'être. Son humour un peu caustique et sa légèreté contrebalancent efficacement des passages nettement plus profonds, qui font parfois très mal. Mais, surtout, il invite à dépasser ses préjugés et, rien que pour cela, il mérite d'être lu.
Lien : https://made-in-mel.blogspot..
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La première chose à (re-)préciser concernant ce livre, c'est qu'il ne s'agit pas d'un essai (c'est sous ce tag que le référence par exemple LivrAddict). Les textes rassemblés ici sont très différents les uns des autres, assez brefs, et s'ils sont classés plus ou moins par genres, n'ont pas réellement de lien entre eux, si ce n'est le point de vue de l'autrice sur les questions traitées. Il n'y a pas réellement de ligne directrice. Ici, on est à mi-chemin entre les textes critiques (de livres, de films, de personnes, d'évènements) et le témoignage. L'autrice nous fait part de ses expériences personnelles et de ses avis, ce qui est tout à fait légitime et intéressant, mais ce n'est clairement pas un essai et c'est une erreur de présenter ce livre de cette façon, tout comme ce serait une erreur de lire ce livre en espérant y trouver un essai.

Il est question ici de féminisme, en particulier de féminisme intersectionnel, d'homophobie, de sexisme, de violences sexuelles et de bien d'autres sujets. Là où je rejoins Roxanne Gay dans son propos, c'est que moi aussi j'en ai marre d'entendre des femmes dire « je ne suis pas féministe ». A moins que vous pensiez que les hommes doivent avoir plus de droits que vous uniquement parce qu'ils sont des hommes, vous êtes, de facto, féministes. Je ne développerai pas davantage le sujet, je suis ici pour parler d'un livre et pas des trucs qui m'énervent ^^

Ce livre se retrouve dans un billet consacré à des lectures oubliables pour plusieurs raisons. La première est que je l'ai trouvé assez fouillis. Ce genre de recueils me donne l'impression de constamment sauter du coq à l'âne et de ne pas vraiment développer suffisamment les sujets abordés.

Ensuite le point de vue est celui d'une femme afro-américaine, ce qui est tout à fait intéressant et respectable, mais ce point de vue est construit uniquement en opposition « aux Blancs » et en cela elle fait exactement ce qu'elle reproche aux autres: séparer le monde en deux catégories, d'une part (les « latinos » sont mentionnés une ou deux fois, le reste du monde peut aller se rhabiller, à l'exception des voisins coréens qu'elle cite une fois à titre d'anecdote); et d'autre part construire son identité et sa réflexion presque uniquement en fonction de cette dualité. J'ajouterai qu'à l'exception de la Suède, qui n'est citée qu'à titre de contre-exemple (et l'autrice ne tient pas compte des différences culturelles ni du contexte social pour développer sa réflexion), il n'est question que des Etats-Unis.

Ce qui pose un autre problème pour le lecteur non-états-unien: les références culturelles, sociales et liées à l'actualité (d'avant la publication en 2014, en plus) m'étaient pour beaucoup d'entre elles inconnues. Si tout le monde peut saisir de quoi il est question quand on parle de 50 nuances de Grey ou de Hunger Games, ce n'est pas le cas pour des comiques de stand-up, des films « de niche » jamais diffusés chez nous ou ce genre de références.

Pour finir, depuis la publication de ce livre, le mouvement #Metoo et bien d'autres sont passés par là , ce qui fait qu'il est à mon avis dépassé, daté.

Cependant, il y a de très bonnes choses dans ce livre, en particulier sur les violences faites aux femmes, les questions de genre et de « race » (je le mets toujours entre guillemets, parce que je ne crois pas à cette notion). La plume, pleine d'humour et de sarcasme, est assez agréable.

Pour tous ces aspects, ce livre vaut la peine d'être lu. Mais je pense l'oublier assez vite: trop fouillis, trop long, trop daté et trop américano-centré (trop Roxane-Gay-centré, en fait) pour moi.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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L'idée de ce livre est super : mieux vaut être une mauvaise féministe que ne pas être féministe du tout ! La 1ère partie, qui évoque la vie de l'autrice, m'a ennuyée. Par contre la 2ème partie est très intéressante. Elle analyse des oeuvres de la pop-culture : des films que l'ont a tous.tes adoré comme la couleur des sentiments, ou des musiques sur lesquelles ont à tous.tes dansé comme celles de Robin Thicke, et en donne une lecture pertinente notamment sur la place des afro-américains dans les films. Un livre auquel je repense souvent !

Pour échanger sur ce livre ou d'autres livres sur le thème du féminisme, retrouvons-nous sur Instagram :)






Lien : https://www.instagram.com/gi..
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