Qu'est ce qui peut bien rapprocher une reine anglaise déchue décapitée en 1536, et une jeune femme française contemporaine ?
A première vue, pas grand-chose.
Et pourtant,
Georgina Gay fait bien un parallèle entre ces deux femmes qui n'ont pas vécu à la même époque, n'ont pas fait les même choix, n'ont pas été destinées au même destin ni eu les mêmes opportunités.
A quelques heures de son exécution, Anne Boleyn se raconte. Comme une confession, pour ne pas penser à la lame qui abrégera bientôt sa vie, elle raconte les circonstances qui l'ont conduite là.
La vie de Victoria, elle, est racontée à la 3ème personne, par un narrateur omniscient.
En réalité, ces deux femmes ont bien un point commun : La nature profonde de leur époux.
Moins flagrant chez
Henry VIII, du fait de sa position et de sa toute puissance, cela saute aux yeux chez le mari de Victoria.
Aujourd'hui, à l'époque de Victoria, on met un nom sur ce genre de comportement, on identifie les signes. A l'époque d'Anne, ce n'était pas le cas et une femme n'avait aucun recours contre son époux (et alors quand l'époux en question est le roi…)
J'ai adoré l'histoire de Victoria et, si ses parents ont cru bien faire pour son avenir, la maintenir dans la quête permanente de la perfection et dans la recherche d'approbation, en a fait une cible parfaite.
Quant à l'histoire d'Anne… J'ai toujours eu une profonde affection pour cette jeune femme au destin tragique et profondément injuste, sacrifiée sur l'autel de l'ambition démesurée de sa famille.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture de
Georgina Gay. le ton utilisé correspond parfaitement à Anne Boleyn.
Au début, j'ai regretté que l'auteur ne change pas de ton entre les deux histoires, mais finalement c'était plutôt bien trouvé. Je ne m'attendais pas à ce schéma de narration là. J'ai vraiment aimé ça !
J'ai aussi beaucoup aimé le découpage des étapes de l'existence tel que le présente l'auteur : la part de l'autre, la part du diable…
Je ne sais plus quoi vous dire pour vous convaincre de vous laisser tenter par ce livre qui vaut franchement le détour.
Les femmes y sont à l'honneur et, malgré les histoires difficiles qu'il raconte, je l'ai trouvé empreint de douceur, de mélancolie, et, étonnamment, d'espoir.