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EAN : 9782315008735
299 pages
Max Milo (13/12/2018)
2.75/5   6 notes
Résumé :
Chassé du pouvoir manu militari par l'armée française le 11 avril 2011, le Président Gbagbo a été transféré à la Cour Internationale de La Haye et incarcéré à la prison de Scheveningen, pour crime contre l'humanité.
Un récit riche en révélation sur les responsabilités françaises dans cette affaire hors norme.

Après le litige qui marqua le second tour de l'élection présidentielle de novembre 2010 et la guerre qui s'en suivie, le Président Gbagb... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Et on dit merci à la Masse Critique de Babelio

Masse critique de babelio, ça vend du rêve (et cela en procure, je vous rassure. le but du jeu, c'est de postuler pour un nombre de bouquins et Pierre t'envoie un mail pour te dire quel livre tu vas recevoir et hop, tu as un mois pour le lire et le chroniquer. En général, la Masse Critique est annoncée quelques jours avant . Sachez le : vous passez par différentes phases. LA première est totalement rationnelle : je vais faire une sélection hyper pointue, pas plus de 5 et cela va être hyper engagé dans ma ligne électoriale de mon blog. le jour J, à 7 heures, je suis là avec ma caféine et ma tablette. SAchez le , j'ai au moins postulé dans une excitation proche de l'hystérie à une trentaine de titres. Car ils sont absolument tous tentants. Cet état dure deux heures car vous vous trainez comme une âme en peine pendant douze heures pensant que jamais vous allez êtes reçu.

Quelques jours plus tard, je reçois un mail de babelio que j'ouvre les yeux fermés alors que je n'ai aucun souvenir de ma sélection d'origine. Et quand je les ouvre, je me rends compte que moi, Koko, spécialisée en lecture de l'imaginaire mais férue de littérature historique, je vais chroniquer un livre sur LAurent Gbagbo qui va relater son emprisonnement à la HAye et de l'implication de l'Etat français dans sa destitution. Episode historique que je ne connais que très eu, avouons-le, mais je me suis dit qu'après avoir lu White Fragility, cela allait être un excellent exercice pour moi que de me renseigner sur cet épisode et de voir le point de vue du principal intéressé. Et pour tout cela, j'avais envie de dire merci à Babelio car sans leur sélection, je ne serai jamais tombé sur ce livre là.

Et bien, il faut s'enlever pas mal de filtres dis donc.

Laurent Gbagbo est un ivoirien qui a été Président de la Côte d'Ivoire. Il y a eu contestation de la légitimité de son élection à un moment donné. Intervention militaire probablement commandée par la France. Cour pénale internationale où on a mis 7 ans à décider si cela valait le coup de le poursuivre. Finalement non mais il ne peut toujours pas rentrer chez lui. On va plus loin : son fils qui est de nationalité française ne peut pas retourner en France. Je ne suis pas spécialiste en politique internationale mais au fur et à mesure de la lecture de ce livre, je me suis dit que bon , y'aurait pas eu un petit soucis de post colonialisme en France ? Juste pour rigoler ?

ALors je ne vais pas vous dire qui a tort et qui a raison dans l'histoire car je vous avoue de suite que je ne suis absolument pas compétente en géopolitique mondiale mais clairement, quel a été l'intérêt d'intervenir et de faire trainer le jugement aussi longtemps ? Oui, j'ai quand même un vague soupçon d'intérêt économique là dedans, mais concrètement, la situation en Côte d'Ivoire ne s'est pas significativement améliorée depuis l'arrestation de cet homme (ou est ce que je me trompe ?) . Et plus important encore : de quel droit la Cour Pénale Internationale avait le droit de le retenir aussi longtemps et de le juger ? Et c'est vraiment de cela que parle le livre.

Parti pris ou non, Laurent Gbagbo veut qu'on écoute sa version de l'histoire.

La lecture de ce livre est déjà très agréable (compte tenu du sujet bien sombre) car on nous fait toute une chronologie des faits, on nous fait un bilan de la situation avant et après, on nous donne d'autres références aussi. Cela vous sert à quoi? A faire de l'Histoire comparée me amis car il est bien connu que l'Histoire est toujours racontée par les vainqueurs et Laurent Gbagbo est un vaincu. IL est intéressant de voir un point de vue, d'entendre sa voix.

On sort de cette lecture ébranlé car les faits divergent tellement d'un point de vue à l'autre qu'on ne sait pas quelle vérité est la bonne. Et j'ai envie de vous dire que cela n'est pas le plus important. Prenez le point de vue de cet homme et demandez vous si ce qu'il raconte est possible. Et si c'est possible, demandez vous si vous connaissez un moyen que cela ne se reproduise plus. Parce que cela m'intéresse. Merci encore Babelio pour cette sélection et merci de m'avoir sélectionnée pour la lecture de ce livre.
Lien : https://labibliodekoko.com/2..
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Novembre 2010 a lieu le 2ème tour des présidentielles en Côte d'Ivoire :
Alassane Ouattara contre Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo sort vainqueur du scrutin confirmé par le conseil constitutionnel Ivoirien et est réélu. Mais son adversaire conteste les résultats en s'appuyant sur une Commission électorale Indépendante.
Gbagbo reste au pouvoir mais la tension monte jusqu'à l'explosion politique où une guerre civile éclatera en février 2011. Suite à ces événements, Laurent Gbagbo serra défait de ses fonctions et sera arrêté emprisonné dans des conditions déplorables selon les écrits à Kharogo, 4ème ville économique du pays se trouvant dans le Nord de la Côte d'Ivoire.
Il sera transféré ensuite le 29 novembre 2011 à la Cour Pénal Internationale à La Haye et incarcéré à la prison de Scheveningen.
Il sera accusé dans un premier temps, le 5 décembre 2011 par cette cour pour Crimes contre l'Humanité;
Laurent Gbagbo avec l'aide du journaliste François Matteï nous donne sa plaidoirie et son réquisitoire qui servira pour sa défense face au juge de la Cour Pénale International. Ceux-ci démontrent toutes les malversations et l'applications d'Alassane Ouattara à la destitutions et la condamnation de Laurent Gbagbo. Sa défense va démontrer également l'implication de la France et des divers Présidents et gouvernements dans les événements tragique en Côte d'Ivoire.
Ce livre, très intéressant et instructif est malheureusement un peu fouillis. Tant d'événements sont relatés dans cette plaidoirie qu'ils sont relater sans véritable chronologie.
Je pense sincèrement que ce livre aurait donné en clarté s'il aurait été un peu plus résumé. Je pense qu'à force d'informations, on en oublie l'essentiel et le but de ce récit.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C’était en 2001, je pense. Villepin et Robert Bourgi m’ont demandé de cracher au bassinet pour l’élection en 2002 en France. Nous étions dans un salon du restaurant Lapérouse, qui se trouve sur le quai Voltaire, près de la Documentation française. C’était le prix pour avoir la paix, en Françafrique. J’ai eu une entrevue avec Chirac, tout s’est très bien passé, il m’a raccompagné, il était très amical, et il m’a dit en me tapant sur l’épaule, sur le perron : “Je ne suis pas un ingrat.” Je ne suis pas fier de cet épisode, mais je pensais y gagner la marge de manœuvre nécessaire pour avancer vers nos objectifs. On me l’a reproché en disant que c’était la preuve de mon double langage, que je m’appuyais sur le néo-colonialisme pour le critiquer. Comme si on pouvait toujours répondre à des partenaires aussi puissants, sans employer la ruse et la diplomatie… Au moins, ils ne sont jamais revenus à la charge. Je n’aurais pas accepté. Ils le savaient.
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Mon ambition, c’est de revenir chez moi, en Côte d’Ivoire. J’ai réservé une maison pour m’accueillir. I go back home ! J’ai déjà fait acheter des matelas pour remplacer ceux qu’on m’a volés dans ma petite maison du village. On m’a aussi pris tous les draps, et un minuscule frigo posé à côté de mon lit. Je ne me plains pas : tant d’Ivoiriens ont tout perdu ! J’en parle que pour souligner que les rebelles n’étaient, pour beaucoup d’entre eux , que de pauvres gens manipulés, affamés : le vol de mes matelas est une illustration.
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L’affaire du bombardement de Bouaké reste une des plus grandes énigmes de la crise ivoirienne. Le 6 novembre 2004, deux sukhoïs de l’armée ivoirienne bombardent la base militaire française de Bouaké, faisant dix morts. La France riposte immédiatement en détruisant toute l’aviation ivoirienne. S’ouvre alors la plus grave crise entre Abidjan et Paris. Laurent Gbagbo a toujours assuré ne jamais avoir donné l’ordre de tirer sur la base française. Il est convaincu qu’il s’agit d’une « bavure de Paris », notamment car les pilotes des sukhoïs, interpellés au Togo, n’ont pas été réclamés par la France.
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Vers 3 ou 4 heures du matin – il était 2 heures à Abidjan – j’ai été informé par un coup de fil de l’attaque militaire massive déclenchée dans tout le pays. Je décide de rentrer immédiatement. Robert Bourgi apparaît à ce moment et insiste : “Passe à Paris voir ton grand frère. Sur le moment, j’ai pensé à tous ces chefs d’État, en Afrique, qui étaient partis en voyage, et n’avaient jamais pu rentrer. Je n’avais pas vu le pape, je ne suis pas allé à Paris, voir Chirac. Je suis rentré à Abidjan.
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Faire bouger les choses, s’opposer au diktat, ce n’est pas facile, ce qui m’arrive en est l’illustration. Nous ne sommes libres qu’en apparence, à l’intérieur de la cage où l’on nous a mis, nos finances et notre économie sous tutelle, sans poids réel au niveau international, menacés d’être mis à l’amende si nous n’obéissons pas.
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