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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un bon billet d'Alfaric (euphémisme) et une bonne pioche "made in Babélio" pour un bon moment de lecture.
J'avais lu et bien aimé "Alone" de Thomas Geha et je le découvre dans le genre fantasy avec plaisir.
J'ai trouvé le parti pris narratif original dans la mesure où il se compose de petites nouvelles ayant toutes un fil rouge en commun, à savoir les deux personnages principaux, Hent Guer et Pic Caram, un guerrier et un sorcier peu recommandables.
Les cinq premiers récits vont nous présenter deux escrocs parfaitement amoraux et sans empathie, violents et sans pitié, semant la mort et la désolation à la recherche du meilleur profit.
Nous sommes ici dans le genre dark fantasy parfaitement assumé.
Cinq récits qui seront le prélude nécessaire à la deuxième partie qui pourrait être illustrée par le proverbe qui dit que "qui sème le vent récolte la tempête", nos deux crapules sont redoutables et sûrs de leur force, ils ne se soucient donc pas de se faire des ennemis implacables...
La deuxième partie appelée "Épisode final : Impitoyables" pourrait leur donner tort, qui sait ?
J'ai apprécié le style et le rythme, le contexte, les dialogues ciselés et les personnages bien dessinés, car il faut évoquer aussi Drao Druber ou Iasi qui se révèleront bien plus que des seconds rôles.
Une trame plutôt intelligente, une progression logique et une conclusion à ma convenance, c'est à dire pas trop prévisible et parfaitement cohérente et réussie.
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Dans "Rubans de soie rouge", on suit Hent Guer le mercenaire barbare homme à tout faire remuer ciel et terre pour retrouver son client / gagne-pain / coéquipier Pic Caram. de fil en aiguille, ses investigations l'emmènent à infiltrer un rassemblement d'homme-chats maudits...
Dans "Les Sortilèges de la Mer d'Os", dans la Cité-État d'Isamir Hent Guer et Pic Caram sont missionnés par l'Étouffeur du peuple Arimiar pour assassiner Bikkir la Protectrice du peuple... Bon an mal an nos antihéros se retrouvent du mauvais côté d'une lutte classe contenant un petit arrière-plan lovecraftien...
Dans "Drao Druber", on suit un Vidocq médiéval fantastique amant de la strong independant woman Mirnie Skavoc qui prend comme une affaire personnelle l'enlèvement du dénommé Haber San-San... On se demande comment ce récit policier écrit à la première personne est relié à nos antihéros jusqu'au moment où SPOILERS !
Dans "Comment le Grandsang Forn Velveille fut évincé", l'occasion faisant le larron Hent Guer et Pic Caram prennent la place d'Elctor Smopel et Viore Erette avant de se présenter à l'aristocrate botaniste Forn Velveille persuadé que l'acquisition d'un soirisier peut lui assurer l'immortalité... Nous sommes dans un Agatha Christie fantasy où chacun est persuadé de remporter le gros lot !
Dans "Nés de la boue", après avoir travaillé pour l'affameur du peuple van Jalmoa le Petitsang nos deux compères travaillent pour ledit peuple à la recherche de ses enfants perdus... Et c'est tout naturellement que leurs recherchent les mènent vers un laboratoire clandestin se servant des enfants perdus comme incubateurs humains. Ils se font d'autant plus une joie de tout casser que tout cela appartient à leur précédent employeur !
Dans l'épisode final qui est intitulé "Impitoyables" et qui représente la moitié des pages de l'ensemble, nous ne suivons plus les heurs et malheurs de Hent Guer et Pic Caram mais ceux de leurs précédentes victimes alliées pour les châtier ! Nous suivons ainsi Joanni la guerrière-sorcière de Scalèpe promise à un grand avenir, son frère jumeau Aleo qui tient tout du super-héros, l'espionne Asté / Yasi qui après son calvaire est désormais protégée par la Sorcière des Écumes et des Sels, Imatec Kar le révolutionnaire populares en quête de vengeance de Bikkir, Drao Druber le Fouillevie en quête de vengeance de Mirnie Skavoc, ainsi que Forn Velveille qui consacre ses derniers instants d'humanité à se venger de Hent Guer et de Pic Caram...

Thomas Geha / Xavier Dollo connaît parfaitement les vibes de la Sword & Sorcery, cette fantasy d'avant JRR Tolkien dénommée par Sprague de Camp et définie par Michael Moorcock (tous les deux ayant R.E. Howard dans le rétroviseur ^^) à une époque où il n'y avait guère de différence entre une Fantasy appelée « Sword & Sorcery » et une Science-Fiction appelée « Sword & Planet »... J'ai reconnu ici l'auteur du "Sabre de Sang" : cela fait toujours plaisir de voir un auteur développer sa personnalité, et tout cela m'a donné matière à réfléchir !
Le très bon youtuber JPDepotte explique que dans l'alchimie d'un roman interviennent les ingrédients que sont le style, le milieu, la fiction et le message. Il a parfaitement raison, mais il faut moduler pour les littératures de l'imaginaire. Il faut doser les niveaux de difficulté du style et de complexité de l'intrigue, chapeautés par le choix déterminant Populares / Optimates... Et après cela, il y a les curseurs propres à la Fantasy :
- Noirceur / Candeur
- Gravité / Légèreté
- le dosage du réalisme
- le dosage du merveilleux
- le dosage entre action et aventure d'un côté, et intrigues et complots d'une autre côté
Et c'est là le seul et principal reproche que je puisse faire à l'auteur car après un serial plutôt humoristique empruntant à Fritz Leiber et à Jack Vance on a un feuilleton plutôt tragique empruntant à Michael Moorcock et Karl Edward Wagner...
Le binôme grand costaud / petit roublard est un archétype et un classique de la Fantasy mis en avant par le duo Fafhrd / Souricier Gris inventé par Fritz Leiber. Simon R. Green l'a repris en mode tragi-comédie, Terry Pratchett l'a repris en mode pastiche et burlesque, Scott Lynch l'a repris avant de dériver vers la romantic fantasy, Pierre Pevel l'a repris en mode cape & épée version Cartouche, Michael J. Sullivan a été voir du côté d'Alexandre Dumas avant de naviguer entre R.E. Howard et J.R.R. Tolkien, et Joe Abercrombie a adapté le duo à la sauce version Quentin Tarentino.... Je ne sais pas trop où Thomas Geha a voulu nous emmener, mais ses antihéros donnent matière à réflexion : Hent Guer se pose en parfait crevard avant de se déclarer révolutionnaire, et Pic Caram est perdu par les rares actes de charité dont il a pu témoigné... Malédiction du grimdark issue de GRR Martin ???


PS: et n'oublions l'illustration de couverture de Xavier Collette qui nous a permis d'éviter de la Dark Fantasy à fleurs ^^
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Des sorciers et des hommes a été une lecture plaisante.

Roman de Fantasy à épisodes, il met en scène un duo de personnages à la fois très différents et très semblables. Hent Guer est un colosse mercenaire tout en muscle, aimant l'action, la bagatelle et s'enivrer. Pic Caram, est un sorcier aux rubans puissant, petit et rondouillet, qui met son art au service de son goût pour l'argent.
Autant ils sont dissemblables physiquement qu'au niveau de leurs compétences, autant ils forment une paire parfaitement assortie au regard de leur absence de morale et de scrupule, ainsi que de leur opportunisme.
Attention à ceux qui croisent leur chemin, bon nombre d'entre eux n'est d'ailleurs plus là pour en parler.

Au fil de 5 épisodes distincts, Thomas Geha nous fait découvrir ses anti-héros et l'univers dans lequel ils évoluent. Sans expliciter forcément les fondements des situations, ni décrire de façon très détaillée les paysages, ou l'histoire de ce monde, l'ensemble est cohérent. La narration de leurs aventures, la construction des personnages autant principaux que secondaires et la découverte de la grande île de Colme sont habilement mélangées dans un ensemble maîtrisé pour un rendu fluide, percutant et efficace.

La 6ème et dernière épopée, la plus conséquente en nombre de pages, offre un final en point de rencontre où les éléments des différentes intrigues se rejoignent. le point de vue du récit change, on accompagne dorénavant les ennemis du guerrier et du magicien. Deux nouveaux personnages apparaissent, Joanni et Aleo, qui auraient peut – être mérité d'être d'avantage développés vu leur efficacité dans le groupe des adversaires de notre duo.
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Après une certaine période où il avait interrompu son travail d'écriture, Thomas Geha relance la machine avec Des sorciers et des hommes, roman remarquable à différents égards.

Un « buddy roman » de fantasy
Des sorciers et des hommes est avant tout un roman faisant penser aux fameux « buddy movies » : un roman de copains, avec un duo de choc, le tandem savoureux d'un guerrier et d'un sorcier associés dans un but commun. D'un côté, il y a Hent Guer, mercenaire qui trucide sans vergogne et sans remords ; de l'autre, il y a Pic Caram, sorcier aux rubans… qu'est-ce qu'un sorcier aux rubans ? c'est un des rares magiciens qui persistent dans ce monde à pouvoir manipuler la vie des gens en discernant autour d'eux des rubans sur lesquels ils peuvet agir. Comme le dit lui-même l'auteur, Des sorciers et des hommes met en scène des « salopards sans scrupules » et clairement ces deux-là en font partie d'un bout à l'autre du roman. L'auteur les place dans une géographie toute neuve avec un monde de fantasy centrée sur la grande île de Colme où se disputent de nombreux États comme la Heptarchie insulaire d'Évandir ou le protectorat d'Aamir, et où on rencontre des endroits aussi dangereux que la mer d'Os ou les villes d'Isamir, Hob-osijel et Vuratulu (dommage cependant que la carte ne soit pas dans une meilleure définition).

Un roman à épisodes bien structuré
Certains appellent ce type de romans un fix-up, pourquoi pas ; en tout cas, Des sorciers et des hommes présentent six épisodes : une novelette, quatre nouvelles et une longue novella qui clôt le tout. Ce sont clairement les personnages qui portent l'histoire plus que tout le reste. À ce propos, là où le lecteur s'attend au départ à suivre deux compagnons de route partis sur les sentiers de la gloire, on finit par trouver bien autre chose. D'autres personnages sont explorés sans vraiment prévenir : au moins le lecteur n'est pas laissé dans ses petites habitudes, au point même où parfois la chronologie du récit est chamboulée. Avec des « seconds rôles » comme Joanni la guerrière, Bikkir la mafieuse ou Drao Druber l'enquêteur, il y a de quoi passer de bons moments, et même de quoi avoir l'impression de faire notre retour dans un univers proche du Sabre de Sang. Tous ces éléments et ces récits imbriqués qui finissent par se rejoindre en une novella conséquente forment une structure en arabesques qui n'est pas si courante ; peut-être est-ce là une référence au style caractéristique de la magie aux rubans.

Quelques prises de risques
En-dehors de ces aspects plus génériques, il faut noter un certain nombre d'aspects plus personnels à l'auteur. Ainsi, le premier parti-pris est celui de la « sword & sorcery », il est clairement mis en lumière par Thomas Geha lui-même et il faut reconnaître que nous sommes en plein dedans. Ce n'est plus trop d'actualité dans les sorties littéraires de fantasy, mais ici le cocktail est détonnant : des héros amoraux, une certaine brutalité, la sorcellerie peut y être épique mais clairement pas héroïque, d'autant que les menaces surnaturelles sont légion ; la sword & sorcery de Thomas Geha est bien une « dark heroic fantasy », terme que le cher Apophis ne reniera évidemment pas. Toutefois, et comme souvent dans ses romans et nouvelles, l'auteur réussit à rendre son histoire touchante : les sous-intrigues mettent en scène des personnages affaiblis qu'on ne peut que plaindre et, pourtant, même dans des situations pathétiques, il arrive à nous faire sourire sur des petites choses de la vie quotidienne.

Pour conclure, Thomas Geha est reparti pour un tour avec un nouveau roman de fantasy où il fait la part belle à la sorcellerie et à une ambiance débridée, cela fait plaisir à lire.

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Ma première rencontre avec Thomas Geha fut avec le dyptique le sabre de sang que j'ai apprécié particulièrement.
Dans Des sorciers et des hommes, je retrouve son style fluide et épuré que j'aime tant.
Ici il est question de suivre un duo à travers différentes aventures, et le récit donne l'impression que nous avons à faire à un recueil de nouvelles mises bout à bout pour ne former qu'un seul roman. Cet impression est renforcée, et sans doute même attestée par le fait que nous ne retrouvons pas systématiquement les deux comparses dans chaque partie.
Le roman se divise en 6 épisodes qui nous présentent une petite flopée de personnages haut en couleur. Chacun possède ses particularités, et Thomas Geha insiste bien sur les aspects sombres de ceux ci, à l'image de ses deux (anti) héros, dont les motivations sont d'un noirceur évidente. Chaque personnage va croiser un jour ou l'autre la route de Pic Caram et Hent Guer, et Thomas Geha nous racontera tout cela dans le dernier épisode, où l'on découvrira comment la chance peut tourner et comment la vie peut se révéler cruelle.
On remarquera au passage sa maîtrise puisque tout semblait converger vers ce point final, cette conclusion qui pourra sans doute surprendre plus d'un lecteur.
On retrouve donc là une fantasy sombre, où les héros ne sont pas du tout ce qu'on pourrait attendre d'eux. Mais pour autant, ils ne sont pas présentés comme des monstres, leur humanité transpire tout de même à travers leurs actes et leurs motivations répréhensibles.
Pour autant, on est en droit de se demander la position de l'auteur vis à vis de ses deux protagonistes, car la fin invalide quelque peu tout ce qu'il nous a raconté pendant près de 400 pages , mais, selon moi, celle ci laisse tout de même une ouverture possible.
Ce roman confirme tout le bien que je commence à éprouver pour cet auteur, que je vous recommande, et dont je lirai d'autres romans très bientôt. Il prouve que la fantasy française est talentueuse, et que les auteurs français n'ont rien à envier aux auteurs anglo-saxons en la matière.
Je finirai en précisant que le format adopté par les éditions Critic est très correct, surtout si vous avez de grandes mains. le livre n'est ni trop lourd, ni trop encombrant.
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles qui forme un Fix-Up sur les aventures du guerrier Hent Guer et de son compagnon le sorcier aux rubans Pic Caram. L'auteur maîtrise bien ses textes que ce soit dans la façon dont il construit son univers, les intrigues ses personnages, mais aussi dans la façon dont il joue avec le lecteur pour former un tout cohérent et efficace, qui happe assez facilement. C'est divertissant, efficace et prenant, même si un ou deux points m'ont tout de même frustré. le point intéressant vient dans la monter en tension, la gradation que propose l'auteur au fil des textes, démarrant de façon légèrement pour gagner en complexité, en noirceur. Cette gradation se ressent aussi dans la construction des personnages, abandonnant les habits des anti-héros classique pour peu à peu gagner en complexité, en densité. Certes je ne vais pas dire qu'on s'attache à eux, ils restent des êtres violents et égoïstes, mais on s'intéresse à eux. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste, amenant ainsi une notion de morale à l'ensemble, mettant les héros devant les conséquences de leurs actes et certains se dégageant clairement. L'univers, même s'il a ce petit côté classique, s'avère solide et intéressant à découvrir offrant une notion de magie plus que fascinante et imaginative, même si j'ai aussi trouvé que parfois elle était un peu trop « puissante » et reposait aussi sur une ou deux simplicités. Je regretterai un ou deux aspects, le premier vient d'un point qu'on retrouve assez souvent en Sword & Sorcery qui est le barbare qui achève 30 ennemis sans une égratignure. le second vient que le dernier texte m'a paru un peu dissonant du rythme des autres, mettant du temps à démarrer. La conclusion s'avère, elle, par contre explosive, même si l'auteur en fait peut-être un peu trop sur le dernier rebondissement. Au final ce recueil plus que divertissant, m'a offert un bon moment bien porté par une plume simple, efficace et entraînante.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Auteur à multi-casquettes, Thomas Geha est un explorateur des littératures de l'Imaginaire. Tantôt écrivain de science-fiction teintée de post-apo avec son cycle Alone, tantôt auteur de fantasy avec son diptyque Sabre de Sang, il maîtrise à la perfection les codes des genres pour nous emmener au coeur de son imagination.

Avec Des sorciers et des hommes, il signe un nouveau roman d'une fantasy aussi noire qu'acerbe. Vous me direz quoi de plus normal en choisissant pour héros, un duo de mercenaires sans scrupules prêt à tout pour gagner de l'argent. Mais à force de privilégier leurs intérêts personnels sans penser aux conséquences, ils pourraient bien le regretter amèrement.

En écrivant une fantasy à contre pied, Thomas Geha ravit un public en recherche de nouvelles sensations. Ici les personnages mènent une vie de truands. Ils sont plus volontiers voleurs et menteurs que bienveillants et bons samaritains. En optant pour un tel credo, l'auteur pimente son récit juste ce qu'il faut pour lui donner du punch et apporter ce petit quelque-chose qui fait la différence.... plus d'infos sur Fantasy à la carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Beaucoup apprécié ce livre, et pourtant, ce n'était pas forcément gagné. J'ignorais qu'il s'agissait d'un ensemble de nouvelles reliées entre elles, (un fix-up) et pas d'un roman, et au début je me demandais un peu où l'auteur voulait en venir. C'est d'autant plus perturbant qu'au début, j'ignorais comment me placer vis à vis des personnages. Car les protagonistes, s'ils sont tout sauf des héros, gardent quand même une part d'humanité (bon, pas grosse, mais ils ont une bonne relation tous les deux), et du coup j'étais partagée entre l'envie de les voir réussir leurs entreprises… et l'envie de les voir se faire tataner.

Ce qui est intéressant avec le format, c'est que les 5 premières histoires ne sont pas forcément chronologiques (l'une d'elle revient sur le passé d'un des personnages), et ne sont pas toujours racontées par les mêmes narrateurs, ce qui permet d'avoir le point de vue des deux protagonistes mais aussi de certaines de leurs victimes. Les ambiances sont également assez différentes, j'ai particulièrement aimé les deuxième (dont l'ambiance m'a un peu rappelé les Abominations de Dunwich, de Lovecraft) et troisième nouvelles. le texte est par ailleurs très bien écrit, l'univers assez fouillé même s'il est frustrant de sentir qu'il y a un univers bien plus vaste que ce que l'on perçoit, et l'humour n'est jamais loin de la violence. Et bien que la sword and sorcery soit habituellement un genre un peu « macho », les personnages féminins ne sont pas en reste, loin de là, et elles n'entendent pas se faire sauver par qui que ce soit^^

Quant à la dernière histoire, elle conclut avec brio ce livre : les personnages rencontrés dans les 5 premières se rassemblent enfin, les fils des intrigues se nouent… et il n'y a plus qu'à savourer :3
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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J'aime les anti-héros, que voulez-vous c'est plus fort que moi!
Cela a commencé avec Artemis Fowl plus jeune, j'ai continué avec Locke Lamora et surtout Benvenuto, le tueur de Gagner la guerre.
Tous ont le don de me faire rire et / ou de me faire m'attacher à eux profondément malgré leur moral douteuse.
Ici, pour Hent Guer et Pic Caram, ce n'était pas gagné, ils volent et tuent à tour de bras, ne pensent qu'à eux-même et ne s'embarrassent pas d'une conscience. Pourtant, je ne sais pas, certains chapitres laissaient entrevoir leurs failles, leurs blessures, et je n'ai pas pu les haïr autant que l'auteur l'aurait sans doute voulu.
Malgré une fin pas totalement satisfaisante, j'ai dévoré ce roman et été très agréablement surprise par l'écriture, vivante et enlevée.
Une très bonne lecture pour tout amateur de fantasy !
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Ça vous dit de vous mettre dans la peau des plus odieux personnages le temps d'un roman ?
Hent Guer et Pic Caram sont respectivement mercenaire et sorcier aux rubans et emploient leurs talents à piller, tuer, voler, violer leur prochain. Pas de sentimentalisme ici : si on croise un mourant sur le bord du chemin, c'est qu'il a été détroussé, et donc qu'il avait des possessions intéressantes. Dommage d'être arrivé après la fête...
Sur six histoires qui se suivent (pas tout à fait des chapitres, mais pas exactement des nouvelles non plus), on voit donc nos deux compères abuser allègrement de ceux qui croisent leur route, réduire à néant une race presque éteinte, tuer une puissante bienfaitrice pour le peuple, punir ceux qui leur mettre des bâtons dans les roues, achever deux hommes et leur voler leurs identités pour récupérer une récompense…
À côté de ces malfrats, des personnages secondaires complexes font de leur mieux pour adoucir les injustices de ce monde malgré leurs imperfections. Ce sont en général des gens qui vont s'opposer à notre duo sans scrupules et s'en prendre plein les dents.
En fait, à de multiples reprises, on a sacrément envie de voir les protagonistes se prendre une bonne raclée…

En achetant ce livre, je m'attendais certes à des antihéros, mais des antihéros attachants, un peu bouffons, peut-être retors à cause de leur incompétence, et lié par une profonde fraternité. Il n'en est rien : Hent et Pic ne sont pas attachants DU TOUT. Ils sont même particulièrement compétents dans leur domaine d'expertise : la nuisance.
À cause de cela, ma lecture était plus pénible que prévu.

Pourtant, le livre est très bien fait. Les événements se succèdent, nous dévoilent habilement l'univers de cette grande île qu'est Colme et la personnalité poisseuse de nos protagonistes. Par petites touches, on découvre un peu de leur passé. Tout d'abord, Pic disparaît, ce qui nous montre l'étendue de son importance : les sorciers aux rubans sont précieux, convoités. Mais cela nous dévoile aussi l'étendue de ce qu'Hent est capable de faire lorsque sa source de revenus disparaît…
Par la suite, nos deux compères s'en viennent remplir un contrat à Isamir, près de la Mer d'Os. Lors de leur mission, ils s'aperçoivent que leurs employeurs sont de belles enflures souhaitant assassiner une de leurs opposantes : une personnalité bienveillante oeuvrant pour une société plus juste. Cela arrête-t-il nos deux vénaux compères ?
Pas le moins du monde, évidemment !
La troisième nouvelle est centrée sur un personnage inconnu : Drao Druker. Un Fouillevie ayant enquêté il y a vingt ans de cela sur l'étrange disparition d'un enfant. Un homme bon, travaillant avec méthode, non pour son gain personnel, mais pour rétablir la justice. À priori, rien à voir avec Pic et Hent… À priori seulement.
Par la suite, nous revenons auprès desdits malfrats, qui se permettent d'achever deux personnes blessées sur le bord de la route afin d'usurper leur identité. le but ? Récupérer le fruit d'un soirisier. Un arbre extrêmement rare, ne fleurissant qu'une fois tous les cinquante ans et dont la rumeur affirme que manger ledit fruit accorde l'immortalité…
Le guerrier et le sorcier sont ensuite appelés à l'aide par deux pauvres villages dont les habitants se sont ruinés pour pouvoir se payer leurs services. On leur demande d'enquêter sur de nombreuses et inquiétantes disparitions d'enfants. le moins qu'on puisse dire, c'est que l'enquête du duo souffre de la comparaison avec celle de Druo : pas de méthode, pas d'esprit d'investiture, aucun respect pour les familles et les disparus.
Toutes ces histoires convergent vers la dernière qui, à elle seule, représente la moitié du recueil. Un épisode beaucoup plus dense qui fait la part belle à tous les opposants de Pic et Hent (enfin, ceux qui ont survécu…), qui se décident à se retrousser les manches et à mettre fin aux agissements de ce terrible duo. Au bout d'un moment, ça commence à bien faire !
Si vous êtes arrivés jusqu'à cette dernière partie, vous serez certainement comme moi, à craindre pour la vie de ces personnes souhaitant se dresser contre un duo particulièrement vicieux. On les connaît bien, maintenant, et on sait qu'ils ont la couenne plutôt dure… Quel parti choisira l'auteur ?

Une histoire originale, en somme, dont la narration change des romans de fantasy plus classique.

Petit point sur l'univers.
La grande île de Colme se divise en plusieurs royaumes : une heptarchie composée d'îles mineures, un grand royaume central d'Arimiya, le Flossol : pays mystérieux qui a soudainement décidé de fermer ses frontières, coupant l'île en deux, et l'île des barbares de Scalèpes, qui borde la dangereuse Mer d'Os.
La culture de Scalèpe, terre d'origine d'Hent, est très intéressante. de prime abord très « barbare », sans foi ni loi, n'obéissant qu'au plus fort, on apprend rapidement que ce peuple est en fait matriarcal. Peut-être même un peu sexiste : dans un temple, les hommes et les femmes sont hermétiquement séparés ; seules les femmes peuvent accéder aux plus hautes fonctions sociales selon le préjugé qu'elles gèrent mieux les questions administratives, et elles seules peuvent s'adresser à Fïr, la mère démone. Je me suis beaucoup amusée à découvrir une culture présentée si négativement (d'autant qu'on n'en voit que son fruit le plus pourri : Hent Guer !).
Il est d'ailleurs assez curieux de devenir aussi « consommateur de femmes » que ce dernier quand on a grandi dans une telle culture… Je ne le qualifierai pas de misogyne, car finalement il traite les femmes comme des ennemis aussi dangereux que les hommes et ne semble pas éprouver le besoin de les cacher dans la cuisine d'une maison. Mais Hent ne s'intéresse qu'à la plastique des femmes et à leurs compétences au lit.
Juste entre cette île et Colme, se répand la dangereuse Mer d'Os. Il est interdit d'y pécher : les poissons ne sont pas comestibles et certaines personnes y révèrent la Sorcière des Écumes et de Sels, une déesse mystérieuse et impitoyable.
Le royaume d'Arimiya (dans lequel se passe la majeure partie de l'action), est un pays très classique de medieval fantasy. Une « base », en quelque sorte, qui ne dépaysera pas les novices de la fantasy.
Et puis ce fameux Flossol, qui a imposé un « rideau de fer » en plein milieu de Colme… M'est avis que l'auteur n'en a pas fini avec cet univers. Il laisse volontairement de vastes zones d'ombre : nul ne sait ce qu'il se passe sur la partie ouest de Colme. Des sorciers et des hommes fourni une très bonne introduction à un roman, voire une saga se déroulant dans le même univers. Il présente un univers riche, une faune et une flore uniques, et laisse deviner une Histoire avec beaucoup de potentiel.

Et bien évidemment, personne n'aura manqué le clin d'oeil au Des souris et des hommes de Steinbeck ;) Je ne l'ai pas lu, malheureusement, donc je ne saurais dire si ces deux romans sont comparables. Mais un jour, peut-être !

J'ai mis une semaine pour terminer ce roman de seulement 300 et quelques pages. Ce qui est un record dans le mauvais sens du terme^^ Mais je pense que la faute n'est pas seulement imputable aux quelques lourdeurs narratives. Il me semble aussi que je ne suis pas trop d'humeur à lire en ce moment (damn !!).
Et je conclurais sur cette magnifique couverture des éditions Critic. du bel ouvrage qui a bien su faire son travail – me faire acheter ce roman XD Bien joué, monsieur Xavier Collette !
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