Laurent Genefort, auteur français installé depuis un bon moment dans le paysage de la littérature française SF, notamment via sa célèbre saga
Omale, débarque avec un nouveau récit à l'opposé de son genre de prédilection. Dans un écrin épais des mains habiles de Albin Michel Imaginaire, se dévoile un Paris différent de celui que l'on a connu.
Un Paris évoluant dans un monde changé à jamais par la découverte d'un minerai aux propriétés exceptionnelles : la cavorite. Grâce à ses facultés antigravitationnelles, il a permit un essor technologique rapide et prospère... Jusqu'à ce qu'on découvre que sa puissance n'est pas éternelle.
Alors que les gisements s'épuisent les uns après les autres, que va devenir ce monde emporté par l'entrain d'une telle accélération technologique ? Que vont devenir les
colonies créés sur Mars, où y coexistent difficilement humains et autochtones, les Erloor ?
C'est donc via le point de vue de six personnages que nous allons découvrir le quotidien de ce monde bouillonnant d'une énergie nouvelle, dans un Paris où les voitures volent et où les paquebots emmènent des gens vers Mars. Un récit steampunk de la plus pure trempe, avec une galerie de personnages cependant fort communs, tant dans leur développement que dans leur objectifs respectifs. D'une institutrice de province prenant sous son aile un Martien jusqu'à un commissaire de police désabusé en fin de carrière, chaque histoire virevolte autour des autres avec une certaine peine.
Manque de rythme, mais donc aussi d'approfondissement des personnages dont on ne ressent aucun affect, surtout avec son antagoniste "savant fou/eugéniste" aux ambitions convenues et à la conclusion décevante, selon moi.
Même si
Laurent Genefort nous embarque d'abord aisément dans son univers riche en nouveautés, il peine à tisser une toile de fond scénaristique conséquente pour réellement nous faire voyager avec ses personnages, donnant rapidement la sensation de ne rien ressentir pour eux. Les twist étant fort prévisible, on a cette sensation de lecture passive très rapidement, et c'est avec un peu de tristesse qu'on se rend compte que ce Paris remanié n'est pas si attirant qu'on le pensait.