Parmi les récits les plus célèbres de la Grande Guerre, «
Ceux de 14 » est celui qui revient le plus souvent comme associé aux incontournables témoignages de cette période. Pour cause,
Maurice Genevoix dépeint avec une exceptionnelle qualité la vie et la mort des poilus.
D'abord sous-lieutenant au 106ème régiment d'infanterie au jour de la mobilisation, puis promu lieutenant au printemps, cette période de près de neuf mois sera couverte par le souci de retranscrire, jour après jour, peine après peine, la réalité des tranchées et des maigres repos des combattants. La rencontre de tous ces caractères, de ces sentiments, de ces hommes, de cette communauté liée par la France, par le devoir, par la camaraderie ou l'amitié, frappe l'imaginaire contemporain. «
Ceux de 14 » apparaissent dans notre confort et notre individualisme, dans la déliquescence nationale, une mythologie impensable. Sous les obus incessants, sous les balles et les baïonnettes, sous la certitude d'une fin prochaine et peut-être de terribles mutilations, le découragement est éclairé de moments de bonheurs simples, comme une lueur d'espoir au milieu d'un ciel de feu. Embourbé dans l'enfer qu'ils ont crée, les Hommes reviennent à quelques unes de leurs plus belles vertus, à défaut d'abandonner tous leurs vices. Tout se trouve dans ces paysages dévastés, à compter de la complexité du monde que Genevoix oblige à admettre.
La bataille des Eparges, que les Hommes estimeront à tort être le paroxysme de l'horreur, verra le massacre de milliers de soldats. Genevoix y perdra son meilleur ami,
Robert Porchon, touché par un obus.
le 25 avril 1915, Genevoix est blessé par trois balles allemandes, et sera réformé suite à de longs mois de convalescence. C'est la fin de la guerre pour lui, et la fin de son récit.
On ne peut résumer l'importance des mémoires de
Maurice Genevoix. Elles sont essentielles pour tenter de comprendre qui ils étaient. Qui étaient ceux qui ont défendu si vaillamment notre pays. Qui étaient ces héros. Qui étaient
ceux de 14.