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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Prague, de nos jours. Au loin, une silhouette se détache dans la brume odorante du soir. Apparition fascinante et mystérieuse, âme de la ville, elle s'invite dans les pensées de la narratrice jusqu'à devenir constitutive de son expérience tchèque.

À la fois géante et menue, claudicante et aérienne, invisible et pourtant terriblement présente, elle « louvoie d'un monde à l'autre », dépositaire des souvenirs des vivants et gardienne des secrets des défunts.

Sylvie Germain nous livre ici un long poème en prose s'étendant sur deux ans et découpé en chapitres au rythme des apparitions de la pleurante. Réflexion sur le passage du temps, l'histoire et la mémoire, c'est aussi pour elle l'occasion de dévoiler la ville et ses multiples facettes sous un nouveau jour, loin des guides touristiques.

Je ne sais si c'est le fait de la poésie de l'écrit, du caractère envoûtant de la ville de Prague ou de la déambulation contemplative mais je ressors profondément marquée par ma lecture et ce titre rejoint mon île déserte ! Merci au challenge solidaire et à l'Institut français pour cette découverte.
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La puissance poétique Et illuminée de Sylvie Germain rend ce livre d'une beauté rare et universelle. Il convient au préalable de lâcher et d'accepter également sa foi...Ce livre composé de fragments compose une errance dans une ville, dans l'histoire de l'humanité et dans l'âme humaine transcendée par Dieu??
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Un des plus beaux écrits sur la Ville.
Une ville : Prague, que Sylvie Germain parcourt, arpente, découvre.
Une ville dont elle est tombée amoureuse.
Ce n'est pas Prague tel qu'on nous la vend. Ce sont les entrailles de Prague, sa peau, son souffle, ses ombres.
Une ville où mystérieusement ses habitants se seraient assoupis.
Et les mots de Sylvie Germain.., cette façon particulière de rechercher dans l'inerte une trace, une empreinte de nous.
Un soulier oublié reposant dans la boue devient vivant, palpable, audible.
Alors ne rien oublier de ce qui a été, ne rien oublier pour accepter l'instant et rejoindre demain.
Prague la ville seuil. La ville du passage. Ainsi nous traversons les espaces dès que la pleurante apparaît. 12 fois, comme les 12 coups de minuit. Hasard?
Une femme qui ouvre les portes du temps. Une femme qui porte toute la douleur du monde et qui traverse le présent. Pas une ombre, une présence.
La pleurante.
Celle qui pleure en dedans. Un livre espoir .
Il est des mots- passage ,des mots seuils, merci Sylvie Germain pour nous avoir transmis un très joli mot dont on oublie parfois le sens, l'élan. le mot-premier pas, le mot second souffle: DÉSORMAIS.


Astrid SHRIQUI GARAIN
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Il ne s'agit pas d'un roman mais d'une balade dans les rues de Prague. Occasion pour l'auteur de cheminer sur les traces d'une géante au pas boîtant qui porte en elle la mémoire de la ville et de ses disparus.

Lorsque je referme un livre de Sylvie Germain, j'ai toujours des complexes à poser mes mots derrière les siens.
Une fois encore, je m'enveloppe dans le brouillard de nostalgie distillé par ce livre pour disparaître et laisser la place à l'auteur.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Difficile de parler de ce court recueil de textes, à la fois promenade dans Prague, réflexions sur la vie, la mort, l'amour, souvenirs littéraires. On y suit les traces d'une géante boiteuse, incarnation de tous les pleurs et les misères des habitants. Une sorte d'esprit tutélaire de la ville, qui surgit de n'importe où et se fond dans la brume.

Sous ses airs de Llorona espagnole, elle est prétexte, tout au long de ses apparitions, à des réflexions où se croisent Kafka, Bruno Schulz, son père mourant, l'amant disparu, les cygnes sur la Vltava, les trams qui glissent dans le brouillard...

J'ai adoré me replonger, pour la troisième fois, dans cette prose, poétique et philosophique à la fois.
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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Cette géante est la somme de toutes les douleurs de la ville,du monde,de tous les crimes commis contre l'humanité.
"Là où passe la géante,les taies tombent des yeux,tous les sens s'unissent et se mettent à l'affût". Dominique Fernandez
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Des pages absolument magnifiques sur la vieillesse.!
Profond, juste, sans tomber jamais dans l'apitoiement de notre condition de mortelle.
Quelle poésie !
Très grande Autrice, assurément.!
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Son style m'a beaucoup plu même si l'Épilogue était un peu long. La Pleurante des rues de Prague est une belle découverte.
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Elle est entrée dans le livre. Elle est entrée dans les pages du livre comme un vagabond pénètre dans une maison vide, dans un jardin à l'abandon. Elle est entrée, soudain. Mais cela faisait des années déjà qu'elle rôdait autour du livre. Elle frôlait le livre qui cependant n'existait pas encore, elle en feuilletait les pages non écrites et certains jours, même, elle a fait bruire imperceptiblement ces pages blanches en attente de mots.
Le goût de l'encre se levait sur ses pas.

A la lecture de ces premières lignes, j'ai su que j'allais aimer ce livre. La narratrice nous dépeint les apparitions de cette femme.

La Pleurante est l'image évanescente d'une femme sans nom, ni âge, ni visage. Corps immense dissimulés sous des vêtements sans forme et dont la claudication se voit mais ne s'entend pas. Elle marche sans bruit ne laissant aucune trace de son passage :
Cette femme ne fait aucun bruit en marchant. Ses pas sont silencieux , mais son corps, lui, est chuchotant. Un chuchotement de vent tremble dans les plis de sa robe, un discret chuchotis de l‘encre y frémit ou bien est ce larmes .

Car son corps tout entier charrie des pleurs :
Son corps était un lieu de confluence d'innombrables souffles, larmes et chuchotements échappés d'autres corps. Qui donc pleurait ainsi en elle ?.

On ne la voit qu'à Prague dont elle est la mémoire depuis des siècles :

Elle est ainsi la géante au pied boiteux, la Pleurant des rues de Prague, elle porte dans les plis de ses hardes couleur de terre et de muraille des noms, des visages et des voix par milliers et par milliers.(…)Elle est la peau du temps.

Elle porte la douleur des vivants et des morts, les plaintes et les souffrances de vies. Vision fugitive emplie des cris d'horreur des victimes de la seconde guerre mondiale, elle porte la misère, les injustices. Mémoire des hommes, la narratrice revoit son père à travers elle, mémoires des gens humbles et pauvres :

Elle est la mémoire mendiante, la mémoire souffrante, mais qui jamais ne renonce, ne trahit son passé, n'abandonne son peuple. Elle est la mémoire qui marche, qui marche, glanant et ramassant tous les déchets jetés par la mémoire belle, sélective et hautaine. Elle recueille les vies infimes, les destins minuscules des gens de rien.

Je ne sais pas comment parler de ce livre tellement il m'a touchée … Un très bel hommage à Prague, à son histoire, à la mémoire des Hommes et à l'écriture. Une fois de plus, j'ai été envoutée par la plume de Sylvie Germain et j'ai terminé ma lecture la gorge serrée d'émotions…

On ressent ce livre. Beauté des mots dont la puissance est portée tout en grâce en un texte sublime.


Un coup de coeur dont je parle maladroitement…
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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tout simplement magnifique, j 'ai adoré!
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