555 est officiellement le nombre de sonates pour clavecin que Domenico Scarlatti a composées. Et si il y en avait une 556ème ? Tel est l'enjeu du dernier roman d'
Hélène Gestern.
Cinq personnages tous liés au compositeur italien vont voir leur quotidien bouleversé par ce qui pourrait bien ressembler à une découverte inédite. Mais à peine trouvée, cette énigmatique composition va déjà disparaître. Dès lors, s'ensuit une quête effrénée à la recherche de la partition disparue.
Chaque personnage va tout mettre en oeuvre pour tenter de retrouver la précieuse lorsqu'une sixième voix s'invite à la fête. Et si cette dernière avait orchestré le tout pour amener chacun des cinq protagonistes à se révéler ?
555 est un roman choral à la construction impeccable. Aucune fausse note. Dès les premières pages j'ai été happée par cet environnement mélomane dont la musique omniprésente m'a bercée toute ma lecture durant. L'intrigue est habilement construite. Chaque chapitre se fait l'écho d'une voix révélant la psychologie et le passé des protagonistes. Bien que tous évoluent dans des milieux différents, Scarlatti les rassemblent. Il y a les artisans, le luthier et l'ébéniste, une célèbre pianiste-claveciniste, un docteur en musicologie qui enseigne à la Sorbonne et un collectionneur. Tout ce petit monde est mené à la baguette par un chef d'orchestre dont l'identité ne sera révélée qu'à la toute fin.
Nul besoin d'être amateur de clavecin ou connaisseur de Domenico Scarlatti pour apprécier
555. Il suffit de se laisser porter par cette sixième voix qui, d'une main de maître, compose son oeuvre.
555 est un roman choral captivant servi par la sobriété de la plume d'
Hélène Gestern. Il se lit d'une traite et se clôture par un vrai épilogue, fait trop rarissime pour ne pas être souligné.
Un conseil, laissez-vous gagner par cette énigmatique 556ème sonate.
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