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Dans le 4ème tome, Mattéo combat aux côtés des Républicains contre les Nationalistes lors de la guerre d'Espagne. Il a enfin un peu vieilli car on se retrouve tout de même en 1936 soit 20 ans de plus qu'au commencement du premier tome. Cependant, il est toujours aussi actif au côté d'Amélie, la belle infirmière. Rien à redire sur le dessin toujours aussi sublime de Gibrat. Les couleurs des paysages de la Catalogne (pour ne pas dire l'Espagne) sont très belles et assez marquantes. Au niveau du scénario, cela sera un tome assez lent où le récit prend son temps. D'un autre côté, il y a la qualité des dialogues ainsi qu'une certaine crédibilité de l'histoire.
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Sans avoir lu les 3 premiers tomes, j'ai sauté dans ce 4è directement, intéressé par le sujet. Et aussi attiré par la couverture. OK, au final peu d'avions à l'intérieur de la BD, même si un avion joue un rôle assez central. Mais peu importe. Le fait de ne pas avoir lu les tomes précédents n'est pas spécialement une gêne, on saute très vite dans le fil de l'action.

Ils sont trois. Deux hommes et une femme. Ils sont en Espagne pour se battre pour la République. Mais... ils prennent cela un peu de manière dilettante, boy scout... on est là un peu pour la gloriole, pour le vin, pour les fille... Mais cet état ne dure qu'un temps. Ils sont vite rappelés à la dure réalité des choses. On combat, on meurt. Pour des idées (et pas de mort lente, cf. Brassens).

Le tome se concentre sur la prise d'un village par une troupe disparate et mal armée, face à des fortifications bien structurées et le curé qui tire du clocher de l'église et fait mouche bien souvent...

L'auteur nous montre le chaos qui règne. Les communistes, les anars, etc. toutes ces factions qui ne se parlent guère ou mal. Qui ont du mal à collaborer, à se fédérer. C'est bien rendu. le vivier enthousiaste de jeunesse et de dynamisme est aussi très bien rendu. Les idéaux qui s'effritent progressivement, les amours qui se nouent, les tensions qui se créent... c'est bien vu, et superbement dessiné.
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Magnifique album, comme toujours chez Futuropolis (peut-être l'éditeur le plus attaché à ses maquettes avec la collection Metamorphose), les couvertures de la série sont chaque fois à tomber. La couverture est un peu trompeuse puisqu'il n'est (presque) pas question d'aviation… Ce quatrième tome forme un second cycle entamé avec le 3 sur le Front populaire et se poursuivra au moins sur un cinquième tome pour clôturer le cycle. On aurait aimé un cahier graphique…

Je suis (comme beaucoup) Gibrat depuis son grand succès le Sursis, superbe diptyque sur l'amour, l'attente, la guerre… Chacun de ses albums est très bien accueilli malgré des répétitions que l'on ne peut nier (toutes ses filles ont le même – magnifique! – visage…) et cela pour une simple et bonne raison: il est pour moi l'illustrateur BD qui a probablement la plume la plus virtuose du circuit. Rares sont les grands illustrateurs dont les textes sont presque plus puissants que les images et c'est le cas avec Gibrat. Pourtant on part de très haut et il n'est pas besoin d'appuyer beaucoup sur les qualités des dessins et notamment des couleurs directes.

"Les grandes idées ne se claironnent plus, elles se chuchotent. L'idéal dévalué, la peur restait une valeur refuge"

Pour rappel, après la première guerre mondiale dans le tome 1, la révolution russe de 1917 dans le 2 et le front populaire dans le 3, Mattéo se retrouve (comme la fin du précédent le laissait entendre) embarqué dans la révolution espagnole (ou plutôt catalane) contre les phalanges franquistes. Une situation politique qui représente le personnage: idéaliste et désabusé. Ce thème permet à l'auteur de s'étendre sur ces grandes pages sur les magnifiques paysages semi-arides de l'Espagne, les petites ruelles du sud qu'il aime tant dessiner, ces bleus qui irriguent le ciel… C'est beau, très beau, on a l'habitude avec lui. Ce qui est plaisant dans la série Mattéo, plus que dans ses autres, c'est cependant son effort sur les visages ou plutôt les tronches. Mattéo d'abord, vraiment caractérisé, avec son nez cassé et son regard sombre, mais aussi les camarades vociférants. On est pas loin des gueules de Bourgeon mais en plus délicat.

"Je vois que l'activité politique bat son plein… toujours sur la même ligne… celle du petit blanc"

Image associéeMattéo est une série flamboyante par-ce qu'elle propose une traversée de la première moitié du siècle et se ses soubresauts politiques. C'est la série la plus engagée de Gibrat et sa longueur semble indiquer qu'il s'y fait plaisir, à la fois graphiquement et intellectuellement. Je n'ai pas relu récemment les précédents tomes (la série a 10 ans) mais je dois dire que ce volume est celui qui m'a le plus marqué au niveau des textes. Il y a une vraie inspiration dans les commentaires du narrateur sur la situation de ces pieds nickelés alcooliques engagés pour l'aventure ou pour la démocratie (on ne sait pas trop…) et sur les réparties à la fois drôles, vives, acerbes. Une vraie ambition littéraire qui fait relire plusieurs fois certaines bulles pour s'en imprégner, pour les savourer, comme on savoure ces aquarelles superbes.

"… nous ne faisions guère mieux que des iceberg, on se fabrique sous un climat, on s'en détache, et on dérive le nez au raz des vagues."

Niveau scénario il y a bien une petite difficulté quand à la disparition soudaine des personnages entre les albums de la série et au sein d'un même album. C'est perturbant car cela brouille un peu la simplicité du récit. Probablement car Mattéo est l'axe de ses récits, le reste, comme l'histoire, comme la guerre, étant dérisoire à ses yeux. Il y a pourtant de l'aventure dans cette série (je ne dirais pas de l'action, qui n'est peut-être pas le fort de Gibrat) et l'on aime suivre les pérégrinations tant amoureuses que militaires de notre gueule cassée préférée.

Mine de rien Mattéo est en train de devenir une référence dans la BD historique et sans doute la meilleure série de son auteur. Une série qui peut se prolonger sans soucis et pour notre plus grand plaisir encore sur de nombreux albums, tant que le siècle a encore des horreurs à montrer.
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Matteo, Amélie et Robert débarquent en Espagne en bateau (la fameuse barque si importante et que l'on retrouve de volume en volume) pour participer à la guerre d'Espagne, du côté de la République bien évidemment. Ils débarquent à Barcelone où l'atmosphère est joyeuse en cet été 1936. La ville et sa région vivent une expérience anarchiste unique dans l'Histoire du monde. Gonflés d'idéaux, Matteo et ses amis s'engagent dans les fameuses brigades internationales, inorganisées, divisées et peu équipées. Matteo allergique aux bolcheviks depuis son expérience russe de 1917 se heurte au refus d'autorité des anarchistes. La défense d'idéaux, de la liberté se fait par la guerre, sale partout et plus facile sur le papier que dans la réalité. Un simple village prend l'allure de forteresse inexpugnable et surtout se révèle extrêmement meurtrier
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Après quatre ans de silence, Jean-Pierre Gibrat revient avec une nouvelle aventure avec son « héros » Mattéo. Après la première guerre mondiale, la révolution Russes et les congés payés, le dessinateur nous transporte en pleine guerre d'Espagne. le style graphique a beaucoup évolué depuis le premier tome et s'affirme dans des couleurs plus denses et des dessins plus précis. Même l'intégration des bulles se fait de façon beaucoup plus harmonieuse qu'avant.

Le récit se fait également plus dense et tout ne tourne plus uniquement autour de Mattéo. le contexte est plus explicité ici avec les brigades internationales, la précarité de l'organisation et des moyens, la motivation pour la lutte pour la liberté et surtout les femmes combattantes. On retrouve la belle Amélie, infirmière pendant la première guerre mondiale qui va s'impliquer dans le combat. Et aussi, cette autre femme qui sait en plus manier une arme à feu. Sans surprise, le personnage principal va faire l'amour avec elle et conquérir son coeur. Et pour une fois, l'amour de jeunesse ne fait pas une apparition comme dans les trois tomes précédents. La trame a un peu changé même si graphiquement, comme d'habitude toutes les femmes se ressemblent. Ce qui n'empêche pas que les femmes soient vraiment sublime et valorisées.

On peut s'étonner que ce tome soit plus court que les précédents malgré la densité de l'histoire et du texte. C'est l'époque où l'auteur y a mis plus de contextualisation et d'échanges entre les personnages. Une certitude, c'est qu'il y aura un cinquième tome puisque celui-ci se termine avec plusieurs interrogations. Qu'elle va être l'avenir du village ? Comment est-ce que le vieux de la maison occupée sait qu'Amélie est en vie ? Va-t-il falloir faire des échanges ? L'idéal de révolution et de liberté va-t-il s'avérer encore décevant ?

Le meilleur tome de la série ouvre de nouvelles perspectives pour notre Mattéo qui commence juste à prendre des responsabilités. Où est-ce que l'Amour, l'Amitié et le combat vont-ils l'emmener ? Affaire à suivre.
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Ce quatrième opus est dans la lignée des précédents : qualité graphique, intérêt du scénario. Seul le temps ralentit. L'histoire est peut-être plus détaillée que les précédentes. J'aime.
Dans ce nouvel épisode, Jean-Pierre Gibrat nous raconte les débuts de la Révolution espagnole. Nous sommes en août-septembre 1936. L'espoir des combattants est encore intact. le fascisme peut encore être vaincu. Mon seul regret : le passage un peu rapide, et surtout un peu trop désabusé sur les réalisations de la CNT-FAI dans les villages libérés. L'épisode du wagon rempli de bouteilles de vin me parait superflu et surtout quelque peu caricatural. Que le personnage central de l'histoire ait des doutes et manque parfois de conviction, pourquoi pas ? Inutile d'élargir cet état d'esprit aux autres combattants. L'histoire se termine de façon ouverte : un cinquième tome sans doute à l'horizon.
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Attendu trop longtemps, dévoré trop vite.
Cette phrase en deux temps revient à chaque fois que je dois parler d'un album de Gibrat. Pourtant, il ne se fout pas de nous, le Jean-Pierre, avec ces 62 pages de bonheur, et on lui pardonne sans peine cette attente, et de nouveau cette fin en queue de poisson, parce qu'on sait tout le boulot que ça représente.
Encore une fois, Gibrat fait montre de son incroyable talent de "conteur du quotidien", et on se trouve aspiré dans cette aventure de 1936, emprunte à la fois de bohême et de gravité. En coulisse, on sait que les franquistes ne plaisantent pas (les Républicains non plus, d'ailleurs). Mais même l'aventure, avec Gibrat, ressemble à un témoignage de la vie quotidienne où le moindre détail a son importance, et c'est ce qui fait de son oeuvre quelque chose d'incroyablement authentique.
Comment ne pas aimer ce pauvre Matteo, encore jeune, mais si vieux déjà, tiraillé entre ses idéaux et son désenchantement, entre ses responsabilités et son envie de les fuir, entre son morne quotidien d'ouvrier à Courbevoie et ses aspirations à l'aventure, entre son lourd héritage familial et son j'm'en foutisme de plus en plus prégnant (et compréhensible) ?
Dans ce concert d'éloges, c'est tout juste si j'ose, d'une voix timide et presque honteuse, adresser ce petit reproche : dans l'oeuvre de Gibrat, tout au moins dans son oeuvre personnelle en tant qu'illustrateur et scénariste (le sursis, le vol du corbeau, Matteo), toutes les femmes se ressemblent. Physiquement, d'abord : elles sont belles, élancées, ont les yeux bleus et un visage assez analogue (seule la coiffure et/ou la couleur de cheveux peut changer). Mais aussi, elles sont toutes fortes, indépendantes, avec un caractère bien trempé et pas la langue dans leur poche. C'est certes une belle image de la femme, et peut-être est-ce volontaire ? Une sorte de signe distinctif, en quelque sorte ? Mais parfois, on peut aller jusqu'à les confondre.
Mais je ne vous en veux pas, M. Gibrat. Merci, du fond du coeur.
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Suite à un été oisif mais dans lequel se dessinait quelques tensions politiques avec l'ombre du fascisme, voici que Mattéo, suite à un meurtre, prend la fuite en compagnie d'Amélie, la belle et gracieuse infirmière rencontrée durant la grande guerre et le caractériel Robert bien décidé à bouter du franquiste. le trio s'enfuit donc vers l'Espagne de 36 , c'est le début de la guerre civile et le début d'une nouvelle lutte pour Mattéo dont on ne sait plus trop si c'est un fugitif blasé ou un guérillero acharné. Peut-être un peu des deux... Dans tous les cas, cet héros créé par Gibrat est toujours aussi porté par L Histoire bon gré, mal gré à travers le dessin aiguisé et magistral de l'auteur.

L'été s'achève ici dans les couleurs chaudes de Barcelone et du petit village d'Alcetria. Il y a une petite saveur de western dans cet album, notamment à travers ces environnements désertiques, cette attente aussi face à des phalangistes bien décidés à ne pas laisser entrer d'anarchistes dans Alcetria. Au coeur de ces paysages ensoleillés et poussiéreux, Gibrat introduit quelques nouveaux personnages tel que Sergio, un anarchiste doté d'une certaine bonhommie, une gueule à la Ventura comme seul l'auteur est capable de si bien les dessiner ou encore un aviateur anglais plutôt snob dont le coeur s'envole pour Amélie. Cette dernière s'affirme encore plus dans cet album. Personnage important de la série, Amélie est passée du stade de la douce infirmière pieuse à la battante affirmée et brave qui recoud toujours les blessures mais ne s'en laisse pas conter.

Gibrat dessine à merveille ses personnages féminins même si il faut bien avouer que ces personnages reposent un peu sur le même style graphique, sur les mêmes expressions comme l'illustre la caractérielle polonaise dont on retrouve un peu les mêmes traits que la combattante communiste du second volume avec, cependant, un tempérament encore plus tranchant.

Sans aucun doute, Gibrat sublime les femmes, leur apporte une belle sensualité mais force est de reconnaître qu'elles sont aussi moins expressives, moins nuancées dans le dessin en terme d'expressivé. C'est beaucoup plus subtile mais c'est aussi cette subtilité qui définit aussi le dessin de Gibrat. Il glisse des gueules dans cette série comme il laisse passer des anges.

On ne s'ennui pas dans cet album qui est un peu moins bavard que le précédent. A travers la voix de Mattéo, on devine aussi quelqu'un qui risque de tomber dans la désillusion mais qui continue à se battre, à vivre malgré tout. Quelques belles idées illustrent aussi cet opus comme la pause clope partagée avec le gros propriétaire de l'hacienda qui illustre deux visions du monde comme notre héros le déclare si bien : "Nous regardions le même paysage sans y voir la même Espagne". Jean-Pierre Gibrat continue de confirmer aussi bien par le dessin que par l'écriture en jouant sur le même tableau entre des dialogues justes et surtout la voix-off posée et rêveuse de Mattéo.

La fin est par contre un peu abrupte pour cet album qui se clôture sur un suspense un peu brutal autour du sort d'Amélie et de son compagnon-aviateur. Cette quatrième époque appelle aussitôt la cinquième !

Un bon album qui fait replonger Mattéo dans la lutte au début de la guerre civile espagnole. Peintures de paysages désertiques, portraits de femmes marqués par la grâce, gueules de révolutionnaires , Gibrat poursuit un opus efficace qui, malgré son final un peu abrupte, n'a aucune difficulté à nous séduire.
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Très beau Tome 4, avec toujours ces questions de fonds : on s'engage, on se bat, mais finalement sait-on vraiment pourquoi et pour qui ? J'aurais pour ma part apprécié que l'histoire s'achève ici, non pas que je me lassais de suivre les aventures engagées de Méttéo, mais parce qu'aujourd'hui il me semble qu'à l'instar des séries télés qui s'étirent, les BD suivent le même chemin et du coup je préfère les mini-séries de BD (du genre 3 à 4 tomes). Je vais partir en quête du tome 5 pour finir cette saga (avec un doute au final qu'elle s'achève au Tome 5, il n'y a pas de raison :)).
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Mes que una BD

Non, non, c'est trop cruel !
Quand la fin (provisoire) arrive, la frustration est immense. On vient de passer un moment délicieux avec Matteo toujours aussi peu assuré de ses convictions ("un mec à la dérive, t'es un iceberg. T'es que d'la flotte" comme lui assène son ami Robert), la belle Amélie et tous ces anarchistes venus en Catalogne poursuivre leurs rêves et les troupes franquistes.

Gibrat dessine tellement bien qu'on savoure chaque vignette éclairée par l'écrasant soleil de 1936. S'il fallait un bémol, mais alors pour pinailler, je trouve toujours que ses personnages féminins ont tendance à se ressembler d'un album à l'autre (mais comme ils sont sublimes...) et que Gibrat évite les aspects les plus crus de la guerre contrairement à un Tardi par exemple. Mais encore une fois, rien d'important.

Et il ne faut pas oublier les textes.
Gibrat fait souffler sur son histoire une brise douce amère que ponctuent quelques réflexions utiles : "Les utopies, c'est comme les étoiles, elles ont éloignées, mais, un, elles donnent une direction, deux elles font rêver...et trois...trois ? Il faut savoir s'en contenter".

Une nouvelle réussite. Quel Talent !
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