Le roman fondateur du cyberpunk, une oeuvre culte qui a inspiré auteurs et cinéastes, un bouquin qui a marqué l'histoire récente de la SF, et - surtout - un des seuls livres que j'ai abandonné lors d'une première tentative de lecture il y a une dizaine d'années…
J'aime les défis et j'aime pas les échecs… Allez, zou ! On se le retente et cette fois, l'abandon n'est pas permis !
Donc
Neuromancien, c'est quoi ?
Case était le meilleur hacker de la matrice. En cherchant à doubler son patron, il s'est fait griller les neurones et ne peut plus se connecter dans le cyberspace. du coup, forcément, il a sombré dans les bas-fonds de la Conurb, les bars miteux, les fréquentations douteuses, les drogues et toutes ces réjouissances, jusqu'au jour où un mystérieux employeur lui offre une nouvelle chance d'entrer dans la Matrice…
Alors le bilan, après tout ça ? Quelques satisfactions… et de nombreuses déceptions.
Première satisfaction : cette fois, je suis allé au bout ! Même si je dois reconnaître que c'est davantage lié à mon refus de l'abandon qu'aux qualités du bouquin.
Néanmoins, il faut reconnaître plusieurs autres points positifs au roman. Premièrement, on a entre les mains un roman fondateur de la SF moderne, et j'avoue avoir pris un malin plaisir à y repérer les éléments qui ont pu inspirer ses héritiers plus modernes, la quadrilogie Matrix en tête.
Reconnaissons justement à
Neuromancien le fait d'avoir introduit plusieurs éléments plutôt intelligents : une vision sombre et désabusée du monde, la mise en place des codes du nouveau genre qu'est le cyberpunk, et… la matrice ! Cette matrice qui permet à l'auteur de jouer avec les géographies, le temps, les situations, et qui sera bien évidemment au centre des films cultes des Wachowski (avec qui le père Gibson semblait en bisbille, à un moment donné).
Malgré tout, ces quelques satisfactions ne doivent pas occulter un bilan global plus que mitigé qui confirme les difficultés rencontrées lors de ma première tentative.
Déjà, il faut admettre qu'on s'ennuie assez ferme ! L'enquête / complot est somme toute assez classique, si l'on fait abstraction de l'univers créé par l'auteur.
En ce qui concerne l'univers, justement, et sans retirer quoique ce soit à l'apport de Gibson dans l'avènement du cyberpunk, il me semble qu'on a vu mieux depuis, même si la vision que j'en ai est peut-être biaisée par l'élément qui m'a le plus gêné durant cette lecture : le style.
Entre énumération de marques façon catalogue, ellipses, allers-retours entre la matrice et la réalité au départ franchement déstabilisants, et narration très - trop - marquée années 80, difficile pour moi de m'impliquer totalement dans le livre. Ajoutons à cela des personnages devenus depuis des clichés du genre (le héros "brisé donc devenu alcoolo-drug-addict", la fille badass en pantalon 3 tailles trop petites, le commanditaire un peu louche…), ça fait beaucoup pour un roman culte.
Sans le défi personnel d'arriver au bout du roman, l'aventure se serait très certainement terminée par un second abandon.
Neuromancien est fait pour toi si… tu aimes les trucs pas très lisibles ou tu souhaites découvrir un pan d'histoire de la SF moderne (même si des fois, l'histoire, c'est pas ouf)
J'ai aimé :
- Fondateur
J'ai moins aimé :
- Parfois confus
- Très marqué 80's