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3,53

sur 665 notes
Délicieusement désuet!
Que de contraintes morales et puritaines! Que d'entraves au bonheur!
Ces thèmes chers à André Gide(écrivain français 1869-1951 et prix Nobel en 1947) se retrouvent dans La porte étroite, cette porte, que vont essayer d'emprunter Jérome et Alissa(cousins qui s'aiment depuis l'enfance),se refermera par excés de vertu.
Un roman d'amour qui évoque un plausible bonheur repoussé.
Est-ce le départ de sa mère,Lucile Bucolin belle et sensuelle créole, avec un jeune officier, l'abandon de sa famille au fi des conventions qui incite Alissa à se sacrifier, à ne pas oser vivre une vraie vie de femme épanouie? Est-ce l'excés de dévotion religieuse et le désir d'atteindre un état de sainteté qui lui font repousser son amoureux transi?
Et Jérome? Est-ce une trop grande timidité, suite à la perte de son père à douze ans et à l'hyperprotection de sa mère et de son amie, qui l'enferme dans ce non désir des femmes, dans son attachement pour une seule, et l'empêche de voir le véritable amour que lui porte Juliette la soeur d'Alissa?
Que d'imbroglios! Que de différences entre les moeurs,la culture,les idées,les croyances,la morale d'un siècle à l'autre!
Une belle écriture et une bonne peinture de société mais un thème (à mon avis) un peu dépassé!
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L'écriture est toujours succulente avec Gide mais l'histoire de la porte étroite parait à un moment ennuyeux, les choses se stagnent par moment...en fait ce n'est vraiment ennuyeux tant que ça, c'est une histoire d'amour tellement passionnelle qu'un triangle fatal va se créer et va tout stagner. Entre deux amoureux s'infiltre la porte étroite qui mène au ciel, Dieu est entre eux les amoureux alors que la perfection est un vain mot auprès des hommes. Alissa est sublime, abstraite, parfaite, subtile, le bonheur terrestre ne sied pas à sa personnalité, mais Jérôme en meurt, en meurt jusqu'à ce que son cœur s'éclate en pétale...
L'auteur y met beaucoup du sien pour parler de cet amour troublant et ravageur!!!
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Alissa et Jérôme se connaissent depuis l'enfance, ils sont cousins germains. Jérôme s'est promis de rendre sa cousine heureuse en l'épousant, après l'avoir surprise un soir, en prières et en larmes, alors qu'elle avait appris l'infidélité de sa mère envers son père. Un pasteur ami de leur famille fait un prêche fort opportun : petite ou grande, il faut savoir choisir la porte qui mène à la Vie ("Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite" Luc, XIII, 24). Avec Gide, la Bible n'est jamais très loin !

L'interprétation très divergente que chacun des deux protagonistes fait du texte de Saint Luc reste au coeur de cette histoire. Jérôme semble penser que cette porte puisse se franchir à deux. Alissa non. Ils finissent par s'éloigner totalement l'un de l'autre.

Leurs sentiments réciproques semblent pourtant profonds. Mais Alissa n'a de cesse de soumettre Jérôme à l'épreuve. Epreuve du choix : en lui demandant d'épouser sa soeur Juliette qui est également amoureuse de lui, ce que Jérôme apprend par son ami Abel. Epreuve de l'absence : au fil des mois qui passent, Alissa espace leurs rencontres pour se placer finalement en situation de renoncement total, s'enfermant dans un mysticisme de plus en plus toxique. Juliette fait un mariage de raison où elle trouve l'équilibre, Jérôme reste malheureux en découvrant, dans le journal qu'Alissa lui a laissé, l'aveu qu'elle l'a probablement bien plus aimé que ce qu'il pouvait supposer. Excès du renoncement. Gide face au "péché de la chair" !

Il écrit dans son journal : « Qui donc persuaderai-je que ce livre est le jumeau de L'Immoraliste et que les deux sujets ont grandi concurremment dans mon esprit, l'excès de l'un trouvant dans l'excès de l'autre une permission secrète, et tous deux se maintenant en équilibre ».
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"La Porte étroite" d' André Gide est un roman largement autobiographique. Ce livre a été publié en 1909. le narrateur, Jérome, aime tendrement dès l' enfance
sa cousine, Alissa. Cette dernière est une jeune fille bonne, vertueuse et d' une grande ferveur religieuse ou disons qu' elle est pieuse. Leur environnement familial souhaite leur union mais la jeune fille diffère le moment des fiançailles pour la simple raison qu' Alissa a découvert que sa jeune soeur, Juliette, était amoureuse, elle aussi, de Jérome .
Même après le mariage de Juliette avec un négociant, Alissa continue à s' éloigner de Jérome.
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La Porte Etroite est un livre que certains citeront peut-être pour défendre André Gide. C'est , diront-ils, un livre très idéaliste où Gide nous montre Juliette et Jérôme heureux parents d'une famille nombreuse , et Alissa heureuse plus complètement encore en l'offrande de tout son être à Dieu après un renoncement difficile. Sans doute, cela est-il vrai. Mais il y a autre chose, dans ce roman, qui est néfaste à mon sens : aucun des trois héros n'a cherché à maitriser son destin. Toujours cette indécision gidienne !.. La seule qui ait fait effort pour guider sa vie est Alissa : cet effort est-il méritoire ? de mon point de vue, il n'y a pas besoin de saccager sa vie et celle des autres pour chercher la sainteté : celle-ci est compatible avec la vie quotidienne et peut fort bien se passer d'esclandre et d'héroïsme à grand fracas. In fine, ce livre ne m'édifie guère : c'est l'évangile de l'abandon et du fatalisme. Il n'y a dans ce roman que des loques.
Lien : http://axel-roques.iggybook...
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Je ne garderai pas de cette lecture un souvenir impérissable, bien au contraire. Elle s'est faite dans un climat de révolte quasi permanent. En outre je l'ai trouvée terriblement ennuyeuse, austère, et en tout cas plus efficace que n'importe quel somnifère.
Je n'ai pas aimé le style qui m'est paru immédiatement ampoulé, austère, tarabiscoté. Tout cela est désuet, vieillot, démodé. Il m'a fallu lutter pour lire les 30 pages que je m'assignais à chaque fois que j'ouvrais ce livre pour ne pas dormir.

Que dire de l'histoire ?
Jérôme aime Alissa, sa cousine, qui l'aime également. Pour l'instant tout va bien, il suffirait qu'ils se marient, qu'ils eurent beaucoup d'enfants, comme le prescrit la religion Chrétienne, et l'affaire serait entendu en on en reparlerait plus….. Er bien non, la soeur d'Alissa, Juliette, aime aussi Jérôme (quel succès !!), et Alissa s'en rend compte. Et c'est là que l'affaire tourne au vinaigre. Alissa se laisse aller, aspire à la sainteté, et, sublime un amour jusqu'au renoncement, au sacrifice.

D'emblée l'austérité protestante est palpable, et le moindre bout de chair visible, ou couleur inappropriée provoquent scandale et offuscation.

« Et vous appelez aussi de deuil ce châle rouge qu'elle a mis sur ses épaules ? Flora, vous me révoltez ! S'écriait ma mère »
Au sein de cette famille, personne ne sait ce qu'il veut ; On hésite, se pose des questions, se tourmente, se déchire……

« Tout, en elle, n'était que question et qu'attente…Je vous dirais comment cette interrogation s'empara de moi, fit ma vie »

Alissa est versatile : quand elle est seule, elle écrit des lettres enflammées (dans la limite de la morale, tout de même !!!) à Jérôme, et quand ce dernier est dans les parages, elle ne veut pas le voir, et veut souffrir vertueusement……Elle aurait mérité d'être secouée un bon coup.

La clé de ce livre, se situe dans les Evangiles « Efforcez vous d'entrer par la porte étroite, car la porte large et le chemin spacieux mènent à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent » C'est cette voix du sacrifice, de la recherche de la difficulté suprême qui guident les personnages dans la conduite de leur vie…..
Cette vie de rigueur leur plait ; ils la recherchent. Alors Alissa souffre, c'est un fait, mais je reste impassible devant tout cela. C'est son choix, qu'elle assume. Qu'ils assument, car Jérôme est tout autant illuminé, endoctriné. Ils prennent tout pour vérité absolu ; il n'y a aucune lace pour le libre arbitre, et le sens critique…..

J'ai été, malgré moi, imprégnée de religion, et d'histoires de ce genre, et je me suis battue pour imposer mon propre chemin ; alors j'ai du mal à comprendre cette résignation, ce manque de combativité.
Toute idée de sacrifice, de vie excluant tout plaisir, le refus du bonheur, de culpabilité permanente m'est insupportable. Ce sont des notions très Chrétiennes auxquelles ne n'adhère pas du tout.

C'est pourquoi, je suis persuadée qu'il faut être infiniment croyant pour apprécier ce livre. Un chef d'oeuvre pour certain, une histoire sans intérêt pour moi. Je n'ai pas aimé du tout. Je l'ai lu, presque en intégralité, puisque j'ai survolé de très haut je journal d'Alissa, parce qu'il était court. Sinon, il aurait connu le même sort que ses camarades plus copieux : retour au placard.





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"La porte étroite" est un court roman, à l'intrigue simple et resserrée autour des deux figures que sont Jérôme - le narrateur - et Alissa ; tous deux sont cousins, et nourrissent un amour mutuel, dès l'enfance, avant même qu'ils en aient pris conscience. Au fil des années cet amour ne fait que s'affirmer, fortifié par la proximité spirituelle et religieuse des deux promis. Mais à mesure que la perspective des fiançailles se dessine, Alissa se referme, se montre fuyante, d'abord au prétexte de faire le bonheur de sa soeur Juliette - qui aime aussi Jérôme - pour qui elle est prête à sacrifier son amour, puis de ne pas s'éloigner de son père malade ; une fois ces obstacles levés, Alissa tente alors de repousser son amant - alors même qu'elle confie à son journal ne jamais l'avoir autant aimé - par son attitude, en s'enfermant dans une piété qui appauvrit et son corps et son esprit.

Car il apparaît vite qu'Alissa est déchirée entre la perspective de ce bonheur immédiat, terrestre, qui lui tend les bras, et l'aspiration à la pureté et à la vertu. Elle en vient à détruire la possibilité de son bonheur, et de celui de Jérôme, par cette exigence de sainteté, dans laquelle elle finit par se noyer. Jérôme lui-même a fait l'effort de la vertu, mais pour rejoindre Alissa ; celle-ci, au contraire, n'y voyant qu'un chemin vers une félicité plus grande - "Dieu nous ayant gardé pour quelque chose de meilleur" - cherche à s'effacer, à se soustraire, à sacrifier son amour pour la connaissance de ce "meilleur" - et pour que Jérôme puisse aussi le connaître. Il m'a toutefois semblé qu'il n'y avait pas, ou si peu, d'humilité dans la démarche d'Alissa, mais au contraire un orgueil démesuré, insoutenable, l'orgueil de la vertu et du sacrifice - Alissa ne se dit-elle pas blessée que le bonheur de sa soeur n'eût pas nécessité son sacrifice ? - que le roman met très bien en lumière.

De ce que j'ai pu lire par ailleurs, le roman est riche d'éléments autobiographiques, de l'enfance protestante austère et rigoureuse, à l'institutrice anglaise, en passant par l'amour spirituel et intellectualisé de sa cousine. Je ne crois pas qu'il faille y lire une diatribe contre la force stérilisante de la religion, même si l'on sent que Gide désapprouve cette course acharnée vers la sainteté - qu'il a pu connaître ou côtoyer - mais davantage un récit d'amour impossible, contrarié par l'attitude désespérée et pathétique de son héroïne. L'écriture de Gide est parfaitement classique - c'est déjà ce qui m'avait marqué à la lecture des "Faux monnayeurs" - mais sans même ici d'avant-gardisme dans la construction du roman. Sans doute le livre paraît-il aussi un rien désuet, par son style - toutefois très beau - et par un certain nombre de problématiques qu'il met en scène. Mais cela lui ajoute un charme indéniable, sans affaiblir nullement la dimension tragique d'une histoire d'amour au fond intemporelle.
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Merci l'informatique. Je me retrouve avec une page blanche, alors que j'ai tartiné pendant une heure sur La Porte étroite d'André Gide. J'avais pris ma plus belle plume pour tenter de me hisser à un niveau acceptable me permettant de dire ce que je pensais de ce prosateur incomparable et exigeant. Sachez que j'ai beaucoup aimé, une fois encore peut-être je renouvellerai mes efforts, mais pas tout de suite .. Mais sûrement sur un prochain livre de lui ..
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Jerôme, venant de perdre son père va avec sa mère et une amie passer les vacances d'été en Normandie, dans la famille de son oncle, les Bucolin. Il tombe alors amoureux d'Alissa, sa cousine et son aînée de deux ans. Il soumet alors son projet de la marier. En même temps, Juliette, la petite soeur d'Alissa, est amoureuse de Jérôme. Alors Alissa se dérobe de plus en plus aux avances de Jérôme, préférant la spiritualité aux plaisirs terrestres mais celui-ci continue toujours de l'aimer. Alissa finit par mourir et léguer son journal à Jérôme qui comprendra le geste de sa cousine qu'il aimera toujours.

André Gide construit autour de ses personnages, un amour très pieux et religieux autour des sacrifices de chacun des protagonistes jusqu'à mener au drame. La porte étroite offre un récit exceptionnel de pudeur et d'abnégation des personnages mais avec tendresse et douceur dans lequel de nombreux parallèles à la vie de l'auteur.
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Ce roman paru en 1909 a été un des premiers succès littéraire de l'auteur.

Le narrateur, Jérôme, l'alter égo de Gide, perd son père alors qu'il n'a que 11 ans.
Sa mère et lui, passent toutes leurs vacances d'été près du Havre, dans la maison de Bucolin, son oncle. Jérôme s'amuse beaucoup avec ses cousines avec lesquelles il tisse des liens étroits. C'est particulièrement Alissa de deux ans son aînée, qui lui accorde toute sa confiance et avec laquelle il partage de nombreuses journées, des jeux puis, en grandissant, des discussions sur de nombreux sujets et des échanges littéraires...
Peu à peu, cette tendresse qui émaille leur relation, se transforme en amour réciproque et tandis que le jeune homme rêve de l'épouser, Alissa devient de plus en plus exaltée...les voir mariés est inéluctable !
C'est alors qu'Alissa découvre que sa jeune soeur Juliette, s'est également éprise de Jérôme. Elle va alors tenter de repousser le jeune homme tout en cherchant mille prétextes, afin que ce soit sa jeune soeur qui soit heureuse à sa place.
Mais Juliette renonce à Jérôme ainsi qu'à son meilleur ami, Abel, qui en était épris, et choisit une autre voie. Elle se marie avec Edouard, un riche viticulteur du sud et quitte la demeure familiale.
Jérôme qui n'a pas perdu espoir d'épouser Alissa, découvre que celle-ci le repousse encore, espace leur correspondance, préfère l'éloignement à sa présence, l'amour platonique à l'amour réel.
La foi protestante qui l'anime tombe dans l'excès, et incite la jeune fille à renoncer à tout amour terrestre et charnel dont au fond elle a peur, pour se consacrer à l'amour de Dieu...plus parfait à ses yeux.
Elle aurait pu choisir d'entrer au couvent, mais André Gide en a décidé autrement...

Voici un roman qui nous parle d'amour impossible non pas parce qu'interdit, mais bien parce que c'est Alissa qui se croit indigne de le recevoir. Elle se sacrifie d'abord pour sa soeur, puis parce qu'elle croit que c'est le seul moyen pour que Jérôme soit heureux et accomplisse son destin.
J'ai aimé la pudeur qui émane de ce récit, son côté romantique et bien entendu autobiographique. J'ai aimé aussi son côté vieillot et suranné...
J'ai aimé les descriptions légères et poétiques des années de jeunesse, de leurs jeux, du cadre bucolique qui les entoure.
La langue employée par André Gide y est pour beaucoup et bien entendu il est plaisant de s'y plonger.
Le roman est empreint cependant, ce qui contraste avec l'insouciance de la jeunesse, de rigueur, de références bibliques, des convenances de l'époque et de ferveur religieuse.
Sans faire une analyse approfondie de l'oeuvre que vous trouverez sans peine, si cela vous intéresse sur internet, d'après moi, André Gide veut également montrer que mieux vaut un amour réel, et réaliste, apportant mille petits bonheurs qu'un amour idéalisé, trop éloigné de la vraie vie, inaccessible et incapable de nous apporter des joies simples...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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