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Citations sur Les nourritures terrestres - Les nouvelles nourritures (306)

Choisir, c’était renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste et la quantité nombreuse de ce reste demeurait préférable à n’importe quelle unité.
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Redressez-vous donc, fronts courbés ! Regards inclinés vers les tombes, relevez-vous ! Levez-vous non vers le ciel creux, mais vers l'horizon de la terre.


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Car, je te le dis en vérité, Nathanaël, chaque désir m'a plus enrichi que la possession toujours fausse de l'objet même de mon désir.
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«  Il n’y a pas de problème ; il n’y a que des solutions .
L’esprit de l’homme invente ensuite le problème » …
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Ne souhaite pas, Nathanaël, trouver Dieu ailleurs que partout.
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Et ne comprends-tu pas que chaque instant ne prendrait pas cet éclat admirable, sinon détaché pour ainsi dire sur le fonds très obscur de la mort?
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Je m'installe dans ce point de l'espace que j'occupe, dans ce moment précis de la durée. Je n'admets point qu'il ne soit point crucial. J'étends mes bras de toute leur longueur. Je dis: voici le sud, le nord... Je suis effet; je serai cause. Cause déterminante! Une occasion qui ne se représentera jamais plus. Je suis; mais je veux trouver raison d'être. Je veux savoir pourquoi je vis.
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Ne désire jamais ,Nathanël,regoûter les eaux du passé. ..ne cherche pas ,dans l'avenir,à retrouver jamais le passé. Saisis de chaque instant la nouveauté irressemblable et ne prépare pas tes joies,ou sache qu'en son lieu préparé te surprendra une joie autre.
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RONDE DE LA GRENADE (Extraits)


Certes, délicieuse est la brume, au soleil levant sur les plaines
Et délicieux le soleil ;
Délicieuse à nos pieds nus la terre humide
Et le sable mouillé par la mer ;
Délicieuse à nous baigner fut l’eau des sources,
A baiser les inconnues lèvres que mes lèvres touchèrent dans l’ombre…
Mais des fruits – des fruits – Nathanaël, que dirai-je ?
Oh ! Que tu ne les aies pas connus,
Nathanaël, c’est bien là ce qui me désespère.
Leur pulpe était délicate et juteuse,
Savoureuse comme la chair qui saigne,
Rouge comme le sang qui sort d’une blessure.
Ceux-ci ne réclamaient, Nathanaël, aucune soif particulière ;
On les servait dans des corbeilles d’or ;
Leur goût écœurait tout d’abord, étant d’une fadeur incomparable ;
Il n’évoquait celui d’aucun fruit de nos terres ;
Il rappelait le goût des goyaves trop mûres,
Et la chair en semblait passée ;
Elle laissait, après, l’âpreté dans la bouche ;
On ne la guérissait qu’en remangeant un fruit nouveau ;
A peine bientôt si seulement durait leur jouissance
L’instant d’en savourer le suc ;
Et cet instant en paraissait tant plus aimable
Que la fadeur après devenait plus nauséabonde.
La corbeille fut vite vidée
Et le dernier nous le laissâmes
Plutôt que de le partager.
Hélas ! Après, Nathanaël, qui dira de nos lèvres
Quelle fut l’amère brûlure ?
Aucune eau ne put les laver.
Le désir de ces fruits nous tourmenta jusque dans l’âme.
Trois jours durant, dans les marchés, nous les cherchâmes ;
La saison était finie.
Où sont, Nathanaël, dans nos voyages
De nouveaux fruits pour nous donner d’autres désirs ?



Il y en a que nous mangeons sur des terrasses,
Devant la mer et devant le soleil couchant.
Il y en a que l’on confit dans de la glace
Sucrée avec un peu de liqueur dedans.

Il y en a que l’on cueille sur les arbres
De jardins réservés enclos de murs,
Et que l’on mange à l’ombre dans la saison estivale.
On disposera de petites tables ;
Les fruits tomberont tout autour de nous
Dès qu’on agitera les branches
Où les mouches engourdies se réveilleront.
Les fruits tombés, on les recueillera dans des jattes
Et leur parfum déjà suffirait à nous charmer.


Il y en a dont l’écorce tache les lèvres et que l’on ne mange que lorsqu’on a très soif.
Nous les avons trouvés le long des routes sablonneuses ;
Ils brillaient à travers le feuillage épineux
Qui déchira nos mains quand nous voulûmes les prendre ;
Et notre soif n’en fut pas beaucoup étanchée.

Il y en a dont on ferait des confitures
Rien qu’à les laisser cuire au soleil.
Il y en a dont la chair malgré l’hiver demeure sure ;
De les avoir mordus les dents sont agacées.
Il y en a dont la chair paraît toujours froide, même l’été.
On les mange accroupis sur des nattes,
Au fond de petits cabarets.

Il y en a dont le souvenir vaut une soif
Dès qu’on ne peut plus les trouver.



Nathanaël, te parlerai-je des grenades ?
On les vendait pour quelques sous, à cette foire orientale,
Sur des claies de roseaux où elles s’étaient éboulées.
On en voyait qui roulaient dans la poussière
Et que des enfants nus ramassaient.
Leur jus est aigrelet comme celui des framboises pas mûres.
Leur fleur semble faite de cire ;
Elle est de la couleur du fruit.

Trésor gardé, cloisons de ruches,
Abondance de la saveur,
Architecture pentagonale.
L’écorce se fend, les grains tombent,
Grains de sang dans des coupes d’azur ;
Et d’autres, gouttes d’or, dans des plats de bronze émaillé.


(Les nourritures terrestres – 1897)
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L'infini variété des paysages nous démontrait sans cesse que nous n'avions pas encore connu toutes les formes du bonheur, de méditation ou de tristesse qu'ils pouvaient envelopper. Je sais que, certains jours d'enfance, lorsque j'étais encore parfois triste, dans les landes de la Bretagne, ma tristesse parfois s'est soudain échappée de moi, tant elle se sentait comprise et reçue en le paysage - et qu'ainsi, devant moi, je la pouvais délicieusement regarder.
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