L'Immoraliste/
André Gide
Dans ce roman psychologique autobiographique universellement connu publié en 1902,
André Gide use de la technique du récit enchâssé c'est à dire que le récit de Michel est introduit par un tiers qui lui rend visite en Algérie avec d'autres amis.
Michel a besoin de parler, de se confier, de se libérer, de plaider son innocence au cours de cet examen de conscience tourmenté.
C'est la nuit aux portes du désert au coeur de l'oasis….
La dernière fois que les amis se sont rencontrés, c'était lors du mariage de Michel avec Marcelline, une très jolie femme, douce et tendre. Un mariage un peu contraint pour Michel, afin de faire plaisir à son père.
Michel, lui le bourgeois, fait carrière dans l'étude des civilisations antiques et son père a tracé sa voie pour lui.
De voyages en voyages avec sa tendre épouse qu'il commence à aimer, de la Tunisie à l'Italie, Michel tombe malade. Son épouse prend soin de lui et ils partent en Algérie pour bénéficier d'un meilleur climat. Convalescent, ils repartent pour la Sicile puis l'Algérie.
Au cours de ses pérégrinations, rétabli, Michel se découvre un nouveau corps, un nouvel être qui avait été étouffé par une éducation huguenote très puritaine.
Il veut assumer ses pulsions amorales, au mépris de tout ordre social et de sa vie conjugale. Il lui faut rejeter toutes contraintes sociales et morales. Mais à quoi va lui servir cette liberté ?
Ce récit qui fait partie des grands classiques que je relis pour la troisième fois est bien sûr parfaitement écrit : on ne vante plus le style sobre et clair de
Gide.
Il n'est pas douteux que le parcours de Michel puisse se calquer sur celui d'
André Gide lui-même, dont l'amoralisme nietzschéen restera en pointillé tout en affirmant sa liberté intérieure.
« Savoir se libérer n'est rien ; l'ardu, c'est savoir être libre. »