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sur 145 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Différents délits que les jurés sont amenés à juger sont exposés dans ce court récit : viols, atteintes à la pudeur, meurtres, incendies. On découvre alors la difficulté de démêler parfois le vrai du faux, la fragilité des témoignages, la capacité intellectuelle des jurés à comprendre les affaires et le poids du président du tribunal. Il arrive que les jurés aient de la compassion pour tel ou tel inculpé et même si l'affaire est entendue, qu'il n'y a pas d'équivoque sur la culpabilité, ils peuvent être amenés à ne pas déclarer le prévenu coupable car telle est la façon dont fonctionne la justice : pour que la peine soit légère, il faut voter non.
Et puis, parfois, la victime ne semble pas très sympathique, ce qui plaide en faveur de l'accusé.
Gide passe en revue toutes sortes de cas aussi pathétiques les uns que les autres.
Finalement, le crime n'est rien sans le regard bienveillant ou malveillant que l'on porte sur les protagonistes. Souvent, on juge à la tête du client et la justice, dans tout cela, est malmenée !
Récits lapidaires, l'exercice de Gide est efficace et à mettre dans les mains de tous, surtout les futurs jurés.
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Le dicton nous dit : l'habit ne fait pas le moine.
André Gide corrige : l'habit fait le condamné. En effet il ressort de ce court texte qu'il est bien plus aisé d'être acquitté si l'on ressemble à un prince russe qu'a un misérable en guenilles.
Et pour leur malheur ce sont ces derniers qui sont toujours assis sur le banc des accusés car la société n'est guère douce pour eux.
En 1912 André Gide fut appelé à être juré au tribunal de Rouen.
Il nous décrit différentes affaires avec le constat amer que la justice des hommes est le plus souvent aléatoire et tyrannique.
Il ne faisait pas bon en ces temps-là d'être du mauvais côté du manche. Ne pas naitre bourgeois vous condamnait à l'esclavage par le travail au mieux.
Au pire une peccadille vous envoyait au bagne le restant de vos jours, aussi sûre que la pluie mouille.
On peut penser que cette expérience marqua l'auteur aux sympathies dreyfusardes et que ses luttes futures s'en sont nourries.
Un texte d'à peine soixante pages (version La Pléiade) qui vous fera apprécier la parfaite maitrise narrative d'un auteur en pleine maturité.
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André Gide nous donne son ressenti sur la justice après s'être retrouvé juré sur plusieurs affaires, mais aussi après avoir été confronté à la misère sociale, la misère intellectuelle de certains prévenus et aux présupposés tant de la magistrature que des témoins et même de certains justiciables.
Toute la misère du monde réunie dans cet institution qui dit le droit.
Le livre est scindé en affaires successives plaidées avec plus ou moins d'humanité.
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Rouen 1912, André Gide siège en cours d'assises.
Intéressé par le monde judiciaire, il écrit ces quelques souvenirs en plaçant l'écrivain qu'il est derrière l'humaniste et l'observateur des misères humaines rencontrées lors de ces journées.

Des faits de vols, d'infanticides, de crimes… dans une société de province voire rurale où les conditions de vie médiocres, l'éducation bafouée n'avantagent pas les accusés.

La constitution des jurés est également soumise à des manquements (comme celui qui, analphabète, savait à peine écrire oui ou non aux questions posées).
La notion des circonstances atténuantes et les conséquences des réponses données est mise en exergue dans une justice où le président influence trop les jurés, où il arrive avec une opinion déjà faite, où les explications sont balayées voire inexistantes.

Le chapitre IX est un modèle du genre (voire un sketch) sur la stupidité et l'importance inutile accordée à de petits faits.

Quant à l'épilogue, il donne froid dans le dos tant les réflexions des uns et des autres peuvent se retrouver dans notre société actuelle (exprimées différemment mais avec un contenu de même ordre).

Gide remet en cause le fonctionnement de la justice et fait appel au bon sens, à la rigueur, à l'humanité de celle-ci.
Le témoignage d'une époque certes mais un témoignage observateur des petitesses de l'homme, de ses faiblesses et de ses limites.

Petit livre se situant entre histoire sociétale, réflexions (« ne jugez pas »), humanisme, nécessité de se remettre en question…
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Ce petit texte, publié il y a 110 ans (1913) contient le résumé de plusieurs affaires entendues par André Gide en tant que juré de la Cour d'assises, ou de simple spectateur. Il s'agit principalement de vols, d'attentats à la pudeur (viols) et de meurtres.

Si les descriptions sont brèves et très factuelles, on ressent le côté aléatoire de cette justice populaire, avec l'importance de l'aspect physique et vestimentaire des accusés, des a priori et du passé des accusés.

J'ai regretté ce côté très factuel, assez détaché et répétitif, sans développement plus poussé sur la justice telle qu'elle était organisée et mise en oeuvre à l'époque.

Ce texte ne m'a pas laissé un sentiment de justice équitable, mais au contraire d'arbitraire, de doutes et de difficultés. Il doit être bien compliqué de se prononcer sur le comportement d'un individu que l'on doit juger avec, parfois, bien peu d'éléments et beaucoup d'incertitude.
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Les chroniques d'André Gide en tant que juré de cour d'assise ; un rôle dont il se faisait une haute-conception et qu'il prit assurément avec beaucoup de sérieux. Un livre fort court qui voit défiler les affaires sordides favorisées par la misère et le manque d'éducation : vols, recel, agressions, homicides, infanticide, viol d'enfants et incestes souvent dissimulés pudiquement derrière l'euphémisme "attentat à la pudeur", justement.
L'auteur reste parfois très factuel, et ce sont les parties du livre qui m'ont le moins intéressé. En revanche, quand il prend un peu de hauteur, analysant les rouages de la justice, l'influence parfois délétère du président, ses manques de discernement, la tâche parfois impossible du jury avec les pièces qui lui manquent pour statuer, les a priori et le manque d'instruction de certains jurés, là il devient passionnant.
Un livre qui tord le coup à la conception impitoyable que l'on a parfois de la justice du début du XXe siècle ; une justice qui peut se montrer très dure, mais aussi compréhensive, par exemple en acquittant une misérable femme de chambre qui a étouffé son foetus sous l'influence du géniteur et de son niveau d'éducation déplorable.
Un livre dont on ressort plus persuadé encore, si tant est que cela soit possible (en tout cas en ce qui me concerne) de l'importance absolue et primordiale de l'éducation populaire pour prévenir la délinquance sous toutes ses formes.
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Pendant toute une semaine, l'auteur nous présente les nombreux auxquels il assiste en tante que jurés. Son esprit d'analyse, le fait réfléchir sur l'institution judiciaire et l'implication des jurés dans le devenir des pauvres hères condamnés. C'est un regard sur le système judiciaire, du contexte sociétal et des conditions sociales de l'époque. C'est un roman daté mais qui pose la réflexions sur l'Etat de droit.
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Passionné par son expérience de juré à la cour d'assises, André Gide a pris de nombreuses notes, recueillies dans cet ouvrage. Il y observe le déroulement des procès, le rôle de chacun, et dénonce le manque d'information des jurés, la subjectivité du président, des condamnations fondées sur la personnalité plutôt que sur les faits, ou encore la santé pénale, qui semble destinée à broyer plutôt qu'à amender.
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André GideSouvenirs de la cour d'assises – 128 pages
Je viens de finir Les Faux Monnayeurs que j'ai adoré par sa modernité. Là, Gide nous plonge dans les arcanes de la cour d'assises constituée de gens de peu face à des jurés qui n'en peuvent mais…c'est un court récit, intéressant par la vision d'un intellectuel sur le fonctionnement de notre justice. Et où on se rend compte que fors la procédure, pas grand-chose n'a changé dans notre justice française : passer énormément de temps sur des choses déjà connues, se plaindre du manque de moyens ensuite, faire témoigner et retémoigner des victimes (sans se soucier aucunement de leur état psychique) alors qu'une instruction a eu lieu, taper sur les plus démunis sans distinction (l'exemple du jury qui a voulu punir le receleur et acquitter les voleurs est évidemment tout à fait possible aujourd'hui, le magistrat refusant d'avaliser le jugement car « si il n'y a pas de vol, il ne peut pas y avoir de recel », là où le jury voulait punir le tentateur et acquitter les victimes responsables du vol)…bref, à faire lire par tous les futurs magistrats, cela les changera des Codes !
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Gide relate plusieurs procès lors desquels il a été membre du jury. Un témoignage édifiant sur la relativité de la justice.
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