Oui oui oui, c'est bien un nouveau
Karine Giébel ! Je me suis rendue compte en lisant sa bibliographie au début du livre que j'avais déjà lu tous ses romans, je suis tristesse. En voyant ça, vous allez peut-être vous demander : « mais si elle l'adore tant, pourquoi la note accordée à ce roman est-elle aussi faible ? ». Je vous explique tout ça.
Je vais commencer par ce que j'ai adoré dans ce nouveau roman, parce que j'ai réellement apprécié la grande majorité de ma lecture. J'ai retrouvé la plume de
Karine Giébel, toujours aussi particulière, toujours aussi accrocheuse. Ce style ne conviendrait peut-être pas à tout le monde mais il me charme à chaque lecture, c'est très épuré tout en offrant les détails nécessaires à l'émotion, le rythme est parfaitement géré dans l'intrigue mais aussi dans les phrases les plus classiques qui soient.
J'ai également retrouvé cette capacité à nous faire aimer des personnages à priori insupportables : Armand est imbu de lui-même et égocentrique, Maud est une fille de riche pourrie gâtée, Charlotte est une séductrice insensible… apparemment. Chaque personnage a ses failles, et elles ne sont pas superficielles.
Karine Giébel n'essaie pas, comme tant d'autres, de créer des personnages faussement fragiles pour qu'on s'attache à eux. II y a aussi cette façon de les présenter, de les faire dialoguer. À vrai dire, je pense que beaucoup d'auteurs ne parviendraient pas à me faire autant aimer ces personnages même s'ils avaient exactement les mêmes caractéristiques de départ.
Et maintenant, le point qui fâche : l'intrigue. J'ai accroché directement au roman, comme d'habitude, on plonge dans l'action sans se poser de questions, c'est toujours cru et violent, peut-être un peu moins que dans
Purgatoire des Innocents ou
Meurtres pour rédemption, mais ce n'est pas une petite balade au pays des Bisounours. J'ai été vraiment gênée par le simple fait que je connaissais la fin dès les premières pages… Je l'ai pressenti très – beaucoup trop – vite, et je me suis dit que ce ne serait sûrement pas aussi simple, que l'auteure allait m'étonner et me faire halluciner comme dans ses précédents romans, mais la fin m'a prouvé le contraire. Je l'ai déjà dit, j'aime qu'un auteur me mène complètement en bateau, si je suis agacée quand je devine la fin d'un roman en général, quand il s'agit d'un thriller, c'est encore pire.
Une autre question arrive alors, paradoxalement : « dans ce cas, pourquoi une note aussi élevée ? ». Pour les points que j'ai soulevé précédemment, mais aussi car d'autres intrigues secondaires entrent en jeu et rendent malgré tout ce roman toujours aussi fascinant, à l'image des autres oeuvres de
Karine Giébel, et je ne suis pas prête à lâcher l'idée que cette auteure a énormément de talent pour les romans à suspense.
Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour m'avoir permis de découvrir ce livre.