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3,48

sur 263 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le grand public connaît surtout Franz-Olivier Giesbert – dit FOG – en sa qualité d'éditorialiste politique ou encore comme pensionnaire des « Grosses Têtes » sur RTL, mais il est important de rappeler qu'il excelle surtout en tant qu'écrivain. Avec « L'arracheuse de dents », il dresse le portrait d'une femme qui n'a pas froid aux yeux et qui nous transporte dans des époques mouvementées de l'Histoire, que ce soit la Révolution Française ou les guerres indiennes. Et surtout, on fait la connaissance de Louis XVI, Marie-Antoinette, Robespierre, Washington ou encore Napoléon à travers leurs mâchoires et leurs maux de dents en général.

Entre les lattes du plancher de la maison dont il a hérité à Nantucket, aux Etats-Unis, un Français découvre les mémoires d'une aïeule. Après avoir déchiffré et mis au propre le manuscrit, il nous livre l'ébouriffant récit des aventures de Lucile Bradsock, l'une des première femme dentiste de l'histoire (pure invention) qui exerça son art, rudimentaire, au fil des époques et au quatre coins du monde. Elle va ainsi traverser la Révolution Française, la guerre de Sécession, les guerres indiennes et observer de près la traite négrière. Une héroïne truculente qui dégaine ses pinces à dents aussi facilement que ses pistolets !

Dans la lignée de « La cuisinière d'Himmler », Franz-Olivier Giesbert déshabille la grande Histoire pour la réécrire du point de vue d'un personnage décalé à souhait. Dentiste surdouée, et infatigable séductrice, Lucile Bradsock entre où elle veut et quand elle veut. Elle rencontre ainsi les grands de ce monde - de Robespierre à Fouché, de Louis XVI à Napoléon et aux premiers présidents américains - et infléchit insensiblement le cours de l'Histoire, dès qu'elle en a l'occasion. Fâchée avec les sans-culottes, admiratrice de Mirabeau, anti-esclavagiste, vomissant les fédérés, l'héroïne hait la violence et la barbarie et lui oppose un amour immodéré des hommes et de la vie. Hommes qu'en outre elle ne se prive jamais d'épouser ou d'assassiner, suivant les circonstances…

C'est donc un livre irrévérencieux au possible qui réussit la prouesse de passer en revue un siècle d'Histoire à cheval entre la France et l'Amérique. Deux pays passionnément aimés par Franz-Olivier Giesbert, et qu'il n'avait jusqu'alors jamais entremêlés à ce point.

L'auteur se fait plaisir et ça se sent ! On a parfois même l'impression que cette héroïne n'est qu'un prétexte pour son auteur à la revisite de plusieurs épisodes de l'Histoire avec un regard nouveau qui diffère sensiblement de nos manuels d'Histoire. Son épopée, suite d'aventures tantôt un peu décousues, tantôt improbables permet à l'auteur de balayer toute une époque riche en rebondissements et en combats : féministe avant l'heure, Lucile Bradsock défend les indiens massacrés par les blancs, anticolonialiste, elle ne veut que la justice.

D'abord intrigué par la couverture qui fait apparaître Adele Voughle, une cowgirl immortalisée par cette célèbre photo, la quatrième de couverture promettait une sorte de roman picaresque, un peu dans le style de "Don Quichotte" et force est de constater qu'on peut s'en rapprocher parfois tant ce roman regorge de sentences (pseudo-)philosophiques qui méritent parfois qu'on s'y arrête. L'auteur ravive des expressions de vieux français savoureuses et s'inscrit résolument dans l'humour, bien nécessaire parfois pour compenser les horreurs et atrocités de l'Histoire française et américaine.

Un cocktail détonant qui risqué de dérouter plus d'un lecteur : le surprenant et (trop?) rocambolesque destin d'une femme avec un mélange de grivoiserie et de faits historiques assez déroutant. On peut tout de même regretter un problème de dosage entre les différentes époques et une fin abrupte.
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Moïzette, casse-cou, passionnée, jouisseuse, libre de toutes attaches et un brin "serial killer" : tel est le portait de cette femme du 19e, dont la longue vie se confond et se confronte aux événements du temps entre France et États Unis.
Non contente de savoir arracher des molaires pourries, elle est capable de bistourner les couilles de veaux pour les châtrer, et autres fantaisies sur la lie de l'espèce humaine.
Le ton est donné, volontiers truculent, vif et libéré, agrémenté d'une élégance d'écriture qui rend la lecture fluide et addictive.

Au-delà de la fiction romanesque se dessine un contexte travaillé : l'horreur de notre Révolution a rarement été aussi bien décrite dans le quotidien des années de la Terreur, faisant fi de cette période « glorieuse » communément encensée par l'Histoire.
Suivent les guerres de Vendée, celles de Sécession américaine et des conflits indiens… tout en évoquant le commerce triangulaire et l'esclavage.
Autant dire que cette épopée n'a rien d'une bluette, même si l'amour s'en mêle souvent!
Dans un grand fourre-tout informatif, Franz-Olivier Giesbert construit un personnage rocambolesque qui donne de la fraîcheur à la grande Histoire.
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Un récit qui nous fait voyager avec des personnages historiques, de l'Europe aux Amériques, avec une héroïne pétillante. L'écriture est impeccable, facile d'accès, drôle parfois. Une valeur sûre pour passer un agréable moment de lecture et de voyage.
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J'ai immédiatement été attirée par le titre de ce livre qui me paraissait plutôt marquant et original. Et ma foi, je n'ai pas été déçue !
L'auteur nous livre les mémoires totalement fictives d'une femme dentiste voyageant entre la France et les Etats-Unis à la fin du XVIIIe siècle et pendant la première partie du XIXe siècle. Des bouleversements du Paris révolutionnaire aux guerres indiennes, en passant par les guerres de Vendée, la traite des esclaves, la fin de l'empire napoléonien et la guerre de Sécession, elle participe à tous les grands événements de l'époque, transportant avec elle son caractère audacieux, son regard acéré sur les personnalités de son temps, ses remarques bien senties et sa forte tête. le tout est raconté dans un style vif et enlevé, très plaisant à lire, qui s'accorde parfaitement au caractère bien trempé du personnage principal, ainsi qu'aux troubles qu'elle traverse.
On peut juste regretter l'exagération de certaines péripéties qui finissent par devenir un peu trop grosses pour être crédibles. Sinon, c'est un bon moyen de revisiter des périodes charnières de l'histoire française et américaine à travers le regard d'un personnage sympathique et pittoresque avec qui on ne s'embête jamais.
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Un sujet sombre et un pavé de 400 pages, je ne pensais pas arriver au bout de cette lecture et pourtant... Franz-Olivier Giesbert a un certain talent pour narrer la grande Histoire à travers les yeux de son héroïne.
Les horreurs de la Révolution française, les guerres de Vendée, la traite négrière, l'esclavagisme, le massacre des indiens d'Amérique, sont autant de sujets sombres abordés par l'auteur. Bien sûr on reste perplexe sur l'existence d'un tel destin pour notre héroïne mais peu importe quand on a le plaisir de traverser l'histoire à ses côtés.
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"C'est ce soir-là que j'ai décidé de tenir un Livre du Mal dans lequel j'inscrirais désormais les noms de tous les personnages maléfiques dont je croiserais la route. Le premier fut Robespierre."
(p. 126)

Robespierre avait peut-être du bol que sa tête fut tranchée par la guillotine plutôt que par la truculente justicière Lucile Bradsock. Je pense qu'il aurait souffert d'avantage...
Mais si vous vous êtes déjà posé la question : quelle main a bien pu tenir le pistolet qui a fatalement percé la poitrine du général Custer par deux immondes trous de la taille d'un dollar mexicain ( et ce n'était vraiment pas beau à voir !) lors de la bataille de Little Bighorn, vous n'êtes pas au bout de vos surprises...

Oui, parfois il nous arrive à tous que notre biblio-tour de Babel s'effondre. Mais cela permet quelques fouilles presque archéologiques dans ses fondations pour en ressortir l'inattendu, comme cette "Arracheuse de dents".
La quatrième de couverture promettait une sorte de roman picaresque, un peu dans le style de "Don Quichotte" ou de "Tom Jones", et c'était presque ça, en insistant sur le "presque".
L'histoire avance à la vitesse d'une malle-poste poursuivie par une meute peinturlurée et hurlante de Sioux Oglalas, mais en même temps, on sent que Giesbert se sert de son héroïne (qui a traversé une des époques les plus mouvementées de l'histoire) dans un dessein bien précis : dénoncer le côté sombre de la Révolution française, l'esclavagisme et les massacres d'Indiens d'Amérique. Un peu prévisible, donc, mais loin d'être gênant; c'est plutôt une bonne idée d'entretenir la mémoire de tous les "Apollons" noirs et les "Gouttes-de-Rosée" à la peau rouge par un livre de fiction aussi pétillant. Même si on anticipe les personnages célèbres que Lucile va rencontrer, Giesbert sauve la mise et la surprise en fournissant tant d'anecdotes et de détails historiques irrésistibles qu'on veut bien jouer le jeu jusqu'au bout.

Car Lucile Bradsock, une centenaire toute desséchée, nous raconte sa vie aventureuse sans chichis.
Qui d'autre qu'une dentiste, apprentie du célèbre Frochon à Paris, aurait pu côtoyer d'aussi près les hommes qui ont fait L Histoire ? C'est pendant la Révolution que Lucile commence à mélanger ses mixtures et à mixturer ses mélanges qui soulagent, et bientôt elle va fourrer ses doigts experts dans les bouches royales, royalistes et révolutionnaires, dans les bouches de la Terreur, les bouches d'esclaves, d'esclavagistes et d'abolitionnistes... des bouches connues et inconnues, riches et pauvres; car partout, ne vous en déplaise, les gens souffrent de rages et de maux de dents.
Elle va rencontrer le roi déchu et Marie-Antoinette, Robespierre, Beaumarchais et tant d'autres, avant d'être obligée de fuir la France en s'embarquant sur un bateau de commerce triangulaire pour aller en Afrique, puis en Amérique. Et ça continue avec La Fayette, Lincoln, Washington (affreux dentier !), Emerson, Thoreau, Sherman, Black Elk, Custer... Sans oublier le petit détour sur l'île d'Elbe.
Incroyable comme tout le monde avait des dents pourries à l'époque, même Napoléon ! Heureusement qu'il y a la "célèbre pâte Lucile", capable de soulager moult souffrances !

Giesbert s'amuse et nous aussi, d'autant plus qu'il fait de son héroïne une impitoyable justicière qui tire aussi vite que son ombre et égorge sans trop de scrupules tout ce qui lui tape sur les nerfs par cruauté, méchanceté, lâcheté et arrogance. Sacrée Lucile ! Trois maris et d'innombrables hommes ont partagé son lit, elle a toujours caché son Livre du Mal aux yeux indiscrets du monde, et ses économies dans sa petite culotte. C'est comme ça...
Et pour cette histoire de Custer, du dentier de Washington et du testament de Napoléon, je vous laisse découvrir.
Trois étoiles et demi tout à fait honnêtes, et mes hommages à Lucile !
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Hé bien... Malgré mes a-priori sur l'auteur (j'ai vraiment du mal avec FOG), j'ai apprécié ce livre. L'histoire est intéressante, on se laisse facilement glisser dedans. de plus, l'écriture est bonne et rend aisé la lecture.

Franchement pas mal.
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L'arracheuse de dents, c'est Lucile Bradsock, 99 ans quand elle écrit ses mémoires. Elle a traversé le siècle de la Révolution Française et de l'abolition de l'esclavage aux Etats Unis, et croisé au plus près les plus hauts personnages de cette grande époque, de Louis XVI à Lafayette, en passant par Jefferson, Grant, Napoléon, Robespierre, et j'en oublie....
Cette sorte de Forest Gump des XVIIIe et XIXe siècles n'a bien sur pas du tout existé.... Elle est la voix de son auteur, qui exprime à travers elle sa propre vision de l'histoire de France et des Etats Unis. Il en profite même (à ma grande surprise) par le végétarisme de son personnage à nous parler de la cause animale, ce qui n'était pas pour me déplaire (mais cela va-t-il toucher beaucoup de ses lecteurs?... La question se pose.)
J'ai lu avec plaisir ce roman, même si j'ai été un peu agacée par les nombreuses références sexuelles de l'héroine qui a eu peu ou prou quasiment tous les hommes célèbres cités dans le bouquin dans son lit, sans parler des trois personnages qu'elle a épousés.
J'ai été aussi déroutée par certaines références historiques, dont on ne sait pas toujours si elles sont véridiques ou inventées.... Il manque quelques références sourcées à l'ouvrage.
Quoiqu'il en soit, ce roman a été une bonne surprise pour moi. Je ne savais trop à quoi m'attendre de cet auteur/journaliste que je connais bien peu au final, malgré les nombreuses fois où j'ai pu le voir et l'écouter dans les médias.
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Mélangez dans un shaker Mata Hari, Pocahontas, Charlotte Corday, Calamity Jane, Zorro, la Marquise des Anges et Wonder Woman et vous aurez Lucile Bradsock, super héroïne de ce roman.
Franz-Olivier Giesbert, très en forme, nous livre ici un roman foisonnant et drôle. D'Amérique en France, de France en Amérique, en passant par l'île d'Elbe , nous cavalons à un rythme soutenu auprès de Lucile, côtoyant ainsi les indiens, les quakers, les révolutionnaires, Robespierre, Lincoln, Bonaparte (etc.), ses amis, ses amours, ses emmerdes. Évidemment, c'est volontairement improbable mais on s'en fiche tellement on s'entiche de cette sacrée bonne femme libre, aventureuse, écolo, féministe ( criminelle aussi mais bon, fallait pas commencer à l'asticoter ...). FOG en profite pour donner à mots-couverts sa version de l'histoire, déboulonnant ainsi de leurs piedestals certains grands personnages (ah, Voltaire et Giesbert !). On regrette même que cette Lucile Bradsock ne vive pas encore une décennie de plus pour découvrir sa milléunième vie.
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Franz-Olivier Giesbert aime bien jouer avec les événements historiques; après La cuisinière d'Himmler, il nous offre, avec L'arracheuse de dents, une autre héroïne peu banale, Lucile Bradstock, sorte de Calamity Jane qui traverse deux siècles avec panache. Née en 1776, elle connaîtra les dérives de la Révolution française, s'embarquera sur un négrier pour l'Amérique, côtoiera les généraux de la guerre de Sécession, souffrira du génocide amérindien dans les Prairies pour enfin rendre l'âme le jour de ses cent ans. le déroulement des événements ne laisse aucun répit au lecteur et Giesbert, grâce à l'art romanesque, se permet d'attribuer des épithètes savoureuses aux plus grandes personnalités historiques : le général William T. Sherman promène sa « gueule de fanatique », le président Ulysses Grant est une « baderne mélancolique », Robespierre un « narcisse de boudoir », Jean-Jacques Rousseau, un « faux-cul » et le général Philip Sheridan, une « brute épaisse faite pour le néant d'où elle n'aurait jamais dû sortir ». Une lecture réjouissante qui entrelace parfaitement les aventures fantasques du personnage principal aux faits réels et connus.
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