Fî sabîli-Llâhi. L’expression est prise dans son sens habituel : il s’agit des combattants dans la Voie d’Allâh (al-mujâhidûn) et de la zakât donnée pour favoriser le jihâd. Les deux modalités du jihâd sont expressément envisagées : le « petit » jihâd qui est le combat extérieur, et le « grand » jihâd entendu ici comme un combat mené contre l’âme : « Par l’expression jihâd al-akbar, l’Envoyé d’Allâh a signifié le combat des âmes (jihâd an-nufûs) et le fait de s’opposer à elles lorsqu’elles poursuivent des buts qui les écartent de la voie d’Allâh (‘an tarîq Allâh) ». Cependant, le Cheikh al-Akbar envisage également une autre interprétation basée sur le sens universel du nom divin « Allâh » ; l’expression : sabîli Llâhi se rapporte alors « à toutes les voies du bien qui permettent de se rapprocher d’Allâh. La zakât est dépensée pour tout ce qui est impliqué par les bonnes manières d’agir (makârim al-akhlâq) d’une façon générale, sans favoriser une catégorie de créatures au détriment des autres, à la façon dont Allâh nourrit Ses serviteurs(1) ; ou plutôt selon ce que requiert l’avantage de tous les hommes ; et même de tous les animaux et de toutes les plantes : si l’on voit qu’un arbre meurt de soif, on achètera de l’eau pour l’abreuver avec l’argent de la zakât. Cela aussi fait partie de la voie d’Allâh (sabîli-Llâhi) ; mais personne ne le dit ! »
(1) C’est-à-dire sans distinguer les croyants des incroyants, ni les bons des méchants : la pluie tombe sur tous et c’est d’elle que les hommes tirent leur nourriture. (pp. 69-70)