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sur 2678 notes
« Vivre vite, mourir jeune » écrivait le rocker américain Lou Reed. Claude, le mari de Brigitte Giraud avait la quarantaine, il aimait la musique, le rock, la vitesse. Un inexplicable accident de moto lui a coûté la vie, à Lyon, le 22 juin 1999.

Dans une certaine euphorie, le couple venait d'acheter une maison dans le quartier de Croix Rousse, hélas Claude n'y a jamais vécu, il n'a pas eu le temps de l'habiter. Brigitte Giraud, âgée à l'époque de 36 ans, y a emménagé seule avec leur fils. « Un enchainement chronologique brutal : Signature de l'acte de vente. Accident. Déménagement. Obsèques » Une famille brisée.

Vingt après, l'autrice s'interroge toujours sur les circonstances du drame, elle opère un retour en arrière pour enfin comprendre cet enchainement de faits, en apparence anodins, qui ont conduit à l'inévitable. Elle « revient sur la litanie des SI qui a l'a obsédée pendant toutes ces années, et qui fait de son existence une réalité au conditionnel passé. »

Leur maison, après avoir longtemps résisté aux assauts des promoteurs, Brigitte Giraud vient d'en signer la vente. Il lui avait fallu vingt ans pour la rénover petit à petit. Les travaux étaient une chose, mais son obsession était autre, elle devait comprendre comment était arrivé l'accident, cet accident dont on n'a jamais expliqué la cause. le destin ? Dans ce récit très personnel, la narratrice fait une sorte de dernier tour du propriétaire et énumère toutes les conditions par lesquelles le drame aurait pu être évité. Une sorte de compte à rebours oppressant, d'innombrables "Si" qui auraient peut-être permis que Claude soit encore vivant.

Brigitte Giraud a reçu le prix Goncourt 2022 pour ce roman intimiste très touchant, écrit avec pudeur et simplicité. Cette récompense est, à mon avis, amplement méritée. Elle a été contestée par certains, ce que je trouve injuste et totalement déplacé. Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'ai été accrochée par ce livre, qui se lit facilement. Et même si bien sûr on connait l'issue fatale, on ne peut s'empêcher de se poser de multiples questions et d'espérer vainement.

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Les journaux ont relaté les péripéties des votes pour décerner le prix Goncourt 2022 à Brigitte Giraud pour Vivre vite, récit poignant, disent les médias, de la mort de son compagnon.
J'ai voulu compatir à cette douleur en achetant le livre et me suis retrouvé au Japon dans les circonstances de la construction de la moto sur laquelle s'est tué son ami, chez le notaire, chez le frère qui part sur la côte…
J'ai sauté beaucoup de pages dans cette “banale autobiographie“, comme le dit le juré Goncourt Tahar Ben Jelloun.
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J'ai abordé Vivre vite, le prix Goncourt 2022, avec une légère appréhension, de celles que nous avons lorsque la dernière oeuvre d'un auteur nous a réellement transportés parce que nous ne savons pas s'il pourra reproduire la même intensité. J'avais adoré Jour de courage, paru en 2019, roman sur l'adolescence, le nazisme et l'homosexualité.

Première remarque, dans Vivre vite, l'écriture reste belle, imagée, poétique.

En revanche, le fond m'a moins plu.

Le compagnon de l'autrice a eu un accident de moto mortel en début de la quarantaine, alors qu'ils venaient d'acheter une maison à restaurer et que leur fils n'était qu'un enfant. Une vingtaine d'années plus tard, Brigitte Giraud vend cette maison sous la pression des promoteurs et s'interroge dans une liste de « si » en indiquant « je reviens sur la litanie des « si » qui m'a obsédée pendant toutes ces années. Et qui a fait de mon existence une réalité au conditionnel passé ». « Si je n'avais pas voulu vendre l'appartement, si je ne m'étais pas entêtée à visiter cette maison, si mon grand-père ne s'était pas suicidé au moment où nous avions besoin d'argent… ».

Brigitte Giraud fait le travail de deuil. Sa décomposition de chaque cause et conséquence est un processus nécessaire pour les personnes confrontées au décès d'un proche suite à un accident, événement imprévu et soudain. A nouveau, sa pensée est structurée, car elle a bien les qualités d'une autrice aguerrie. Cependant, la réflexion ne va pas, à mon sens, jusqu'au bout. Je m'explique : dans d'autres romans, l'exploration de plusieurs hypothèses permet d'aboutir à différentes suites. Ici, rien de tel, l'autrice additionne les paramètres, envisage de les modifier, mais jamais la conclusion ne change : le compagnon meurt, comme malheureusement dans la vraie vie.

Un peu déçue donc par ce prix Goncourt 2022. Un peu trop réel, pas assez fictionnel ? Mais ceci n'est que mon avis. La lecture est courte et fluide, je vous laisse donc vous faire votre propre opinion.
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J'ai lu plusieurs romans de Brigitte Giraud que j'avais beaucoup aimés. Mais je dois avouer que celui-ci ne m'a pas touchée. Elle revient sur l'accident de moto de Claude son compagnon et essaie de refaire l'histoire. C'est son histoire à elle et à aucun moment, elle ne la dépasse et cela ne m'a pas plus intéressée que ça. Il n'y a pas de dimension universelle. le style est assez plat, c'est court et cela se lit très vite.
Je suis très déçue et surprise que le Goncourt lui ait été attribué, mais ce n'est que mon avis. Elle reste néanmoins une auteure que j'apprécie et continuerai à lire.
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Je ne lis pas systématiquement les Goncourt, et celui-ci ne m'attirait pas. Et puis je suis allé hier retirer des places de concert à la FNAC hier. En attendant mon tour, j'ai feuilleté machinalement les piles de prix littéraires stratégiquement placé à proximité, et la quatrième de couverture du livre de Madame Giraud a piqué ma curiosité. Dieu merci, il se lit vite, le volume étant aussi mince que son sujet. le sujet ? L'auteur revient sur les circonstances du décès accidentel de son mari et "refait le match" (pardon pour l'expression triviale, la a Coupe du monde laisse des traces) en testant une série d'hypothèses dont la réalisation aurait pu empêcher l'accident. Certes.
Mais tel événement, s'il s'était produit, aurait engendré une chaîne infinie de bifurcations possibles, et l'on est jamais sûr du résultat final. Et d'ailleurs il n'y a pas de résultat final, ou plutôt il y a une infinité, dont aucun n'est en réalité definitif, les chaînes de causalités étant infinies.Et bien d'autres points de départ auraient pu être envisagés.
Ce qui nous amène à la théorie du multivers qui implique une bifurcation vertigineuse d'une infinité de réalités alternatives : une infinité de réalités où Claude meurt, une infinité où il ne meurt pas, une infinité où il n'a jamais existé...''
Mais en pratique nous sommes confinés à notre propre réalité, la seule à laquelle nous avons accès, cette triste réalité où l'accident s'est produit.
Et l'exercice est un peu vain
Ce qui ne nous empêche pas de nous y.llvrer plusieurs fois par jour pour notre propre compte.
Et puis ? Et puis, pas grand-chose. Un petit livre pas très bien écrit, pas très intéressant, il faut bien le dire, dont on ne parlerait pas s'il n'avait eu le Goncourt, en lieu et place d'un autre, qui était un vrai roman. Hélas ce n'est pas la première fois, pas plus tard que l'année dernière, on nous avait déjà fait le coup, pour des raisons pas très littéraires. Sans doute en est-il de même cette année. Après la scandaleuse attribution du Nobel de littérature à Mme Ernaux, on aura voulu couronner un de ses clones, qui est, comme elle, la grande qualité de n'être pas un mâle blanc. Je le sais, dans le climat intellectuel qui règne, mon propos est scandaleux. Mais la discrimination positive l'est tout autant, et sans doute plus pour le monde qu'elle contribue à nous préparer.
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Dans ce récit qui se lit en apnée, la romancière Brigitte Giraud revient sur les quelques jours qui ont précédé l'accident de moto fatal à son compagnon Claude, le 22 juin 1999. Il avait 40 ans, elle 36, tous les deux prêts à se lancer dans un nouveau tournant de leur vie avec leur fils et l'achat d'une nouvelle maison. Cette maison, justement, elle doit à présent la quitter. L'occasion de faire le point, une fois encore, sur ce qui a mené à cet accident dont les raisons sont restées inexpliquées.
C'est en 23 points que Brigitte Giraud énumère une succession d'événements, de coïncidences, de faits, d'actes manqués qui nous mène progressivement à ce jour d'été auquel l'auteure a voulu donner sens. Car oui, il s'agit de cela, donner sens à l'incompréhensible, à l'imprévisible, au destin, pour peut-être pouvoir reprendre une espèce de contrôle sur ce qui s'est produit.
Au fil des pages, la tension monte. On attend ce moment inéluctable , celui de l'accident, celui de la fin de Claude, cet inconnu dont l'auteure dresse un portrait si tendre qu'il nous émeut. On se verrait presque avec l'auteure dire à Claude "Non ! Ne monte pas sur cette fichue moto, engin de malheur !". La litanie des "si..." a fait d'elle une vraie enquêtrice, revenant sur les lieux, parcourant la presse de l'époque, à l'affût du moindre signe qui aurait pu peut-être changer le cours des choses. C'est aussi une plongée dans les souvenirs, les siens, ceux de Claude, de l'Algérie, de la ZUP où ils ont grandi, de leur vie un peu bohème, de leurs passions respectives...
Je n'attendais pas grand-chose de la lecture de ce petit livre et j'ai été très heureusement surprise. Brigitte Giraud nous parle de sa vie avec facilité et talent, avec douceur, nostalgie et parfois aussi autodérision, le tout dans un style des plus agréable. "Vivre vite" est une bien belle façon de refermer une porte et de laisser partir Claude, avec beaucoup, beaucoup d'amour.
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Je ne connaissais pas Brigitte Giraud. C'est le premier livre que je lis d'elle.
Quelle puissance, quelle émotion... J'en sors et j'ai une belle envie de pleurer.
Elle analyse les causes du décès de son compagnon dans un accident de moto en 1999 avec des "si" et en mode "effet papillon".
S'il avait écouté Coldplay plutôt qu'autre chose, il aurait gagné deux minutes, si elle n'avait pas eu les clefs de la maison plus tôt, son frère n'aurait pas laissé sa moto chez elle...
A chaque "cause" minime, un chapitre.
C'est une réaction humaine mais qui ne le rendra pas. On sent, 20 ans après, toute la souffrance qui lui reste.
Je n'ai pas pu lâcher ce bouquin, je l'ai lu d'une traite et, même si je ne connais pas l'autrice, j'ai envie de la prendre dans mes bras pour la consoler.
La vie est chienne souvent.



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Inspirée de Lou Reed qui a écrit " vivre vite, mourir jeune ", Brigitte Giraud alors qu'elle vient de signer l'acte de vente de sa maison achetée vingt avant avec son mari : Claude s'interroge sur les 23 hypothèses simples ou concomitantes qui ont conduit à l'accident mortel de celui-ci !
Hypothèses en forme anaphorique qui vont la conduire à revenir sur les conditions de son deuil.
Il y a des décisions personnelles, celles relatives à sa famille, son père, son frère, son fils Théo....d'autres qui relèvent d'évènements sociétaux, ou de la vie courante qui ont tous concouru à ce décès ! Hasard, destin, coïncidences, théorie des probabilités avec 23 variables décorrélées ? !
Et, au cours de cette biographie de Claude, Brigitte fait vivre leur couple, leur amour, leur fils et aussi la société des années 90 sans portable, qui a vu arriver les motos japonaises surpuissantes, les nouveaux pères, les couples hétéronormés, les mamans " cool" qui conjuguent le boulot, la vie de famille, de mère, d'épouse , d'amie, de fille ...
Une analyse transversale de la vie, juste avant le passage en l'an 2000, puis ce 22 juin 1999 : jour de l'accident de moto de son mari qui dirigeait une discothèque musicale, qui roulait habituellement de façon paisible et, qui a percuté la 2 CV de Denis, un musicien de 23 ans !
Un roman inventaire pour l'autrice ? une façon de déculpabiliser et de faire son deuil ou une psychanalyse à retardement ?
Une introspection dans un style simple, pudique avec une écriture agréable, fluide et dépouillée ! Mais, je n'ai pas compris l'attribution du Goncourt à ce livre...
L.C thématique de mars 2023 : une biographie.
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[Prix Goncourt 2022]. le 22 juin 1999, Claude, l'époux de l'auteur, se tue dans un accident de moto. le début d'en lent travail de deuil et de décomposition de l'événement. ”Si je n'avais pas voulu vendre l'appartement, si mon frère n'avait pas garé sa moto dans notre garage, s'il avait plu,…” Un récit construit sur une longue litanie de ”si” qui avancent, implacablement, à travers regrets et tentations d'explications, vers l'accident inéluctable. Un texte fort, d'autant plus qu'il est court, tendu vers l'issue connue, et qui sait malgré tout éviter le piège du ressassement et de la complaisance dans la douleur.
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9 Juin 1986, Stéphane, 21 ans prend sa moto pour rentrer sur Lyon, à Saint Priest, au démarrage d'un feu, une voiture lui coupe la route, il tente de l'éviter et chute lourdement. Il décédera quelques minutes après.
10 jours avant Coluche.
Stéphane était mon cousin.
C'est dire si « Vivre Vite » a remué en moi tant de souvenirs heureux et douloureux.
Des centaines de personnes perdent la vie ainsi, tenter de comprendre revient à réécrire sans cesse le chef d'oeuvre de Thorton Wilder : « Le pont du roi Saint Louis ».
Seulement si ce livre a été pour moi source de tristesse, il a été aussi source d'ennui.
Tous ces détails sur cette recherche d'une maison, son achat, cette, ces motos, ces musiciens, ne nous ont pas pour autant rapprochés de Claude mort dans cet accident.
Les livres écrits avec wikipédia me fatiguent, on remplit pour remplir avec une notice sur la moto, son constructeur, une autre sur le musée de Lyon, ou tel ou tel groupe de musiciens. Tout cela nous éloigne de l'amour, de la douleur, de la sensualité, de la richesse de cette relation.
Alors on espère, au moins une belle écriture, ce n'est pas non plus le cas. C'est plat, descriptif, sans sentiments.
Une réelle déception au final.
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