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4,12

sur 1326 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Âmes sensibles s'abstenir !

Un récit incroyable sur ce qu'il se passait dans les camps de concentration pour les femmes enceintes puis sur le devenir de leurs enfants.

Ce livre m'a profondément marqué, ému, il laisse une empreinte.

J'ai pleuré, mais je voulais savoir, savoir pour ne pas oublier ces êtres fragiles, savoir pour que cela ne recommence pas, savoir pour transmettre...
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Comment écrire un roman sur l'innommable, l'horreur à l'état pur, sur l'impensable pour tous ceux qui ne l'ont pas vécu ?
Avec une écriture pure et ciselée, Valentine Goby nous entraine dans l'univers quotidien d'un monde concentrationnaire où Mila, son nom de résistante et ses soeurs de souffrance, réduites à des squelettes féminins sont déterminées à survivre pour pouvoir témoigner. D'autant plus que Mila était enceinte lors de son arrivée au camp et cet état ne lui garantit absolument pas de vivre. Pour avoir côtoyé des prisonnières de Ravensbrück quand j'étais enfant, je peux attester qu'elles n'ont pas eu toute la reconnaissante qui leur était due par rapport aux hommes. Dommage
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Peut-être parce que je l'ai lu en étant enceinte, peut-être parce qu'il a un style vraiment particulier, peut-être parce que tout ce qui touche de près ou de loin à la condition des prisonniers pendant la guerre me touche, peut -être parce que ce livre est vraiment une merveille... Ou juste pour ces 4 raisons, j'ai vraiment passé un très très bon moment de lecture.
Un style littéraire particulier mais qui ne lasse pas, une histoire poignante qui ne tombe jamais dans la guimauve et un vrai roman d'information qui participe au devoir de mémoire.
Merci !
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On sort du roman de Valentine Goby, bouleversé.
Parce que l'intrigue se déroule au camp de Ravensbrück, en 44, camp réservé aux femmes et aux enfants (plus de 130 000 personnes y ont été déportées, dont 90 000 tuées), avec la connaissance que l'on a de cette époque de l'Histoire. Sûrement. Mais surtout parce que de l'horreur, ébauchée au scalpel, écriture saccadée, répétitive, surgit l'impensable : la vie.

La kinderzimmer, la chambre des enfants, une nursery dans un endroit de destruction. Un non-sens. Bébés, abrités dans les ventres plats, affamés, dans le secret, que l'on accouche à la va-vite, et qu'on laisse à la faim et au froid tandis que le lait sert à nourrir les chatons des surveillantes et infirmières allemandes. Nouveaux-nés à la peau flétrie et jaune, bouffés par les poux, dévorés de l'intérieur par la dysenterie. Et pourtant, le seul espoir des mères, de toutes les femmes. Un espoir pour tenir.

Valentine Goby décrit sans appel l'horreur du quotidien des prisonniers des camps de concentration et d'extermination, une horreur incompréhensible, qui s'ébauche et se définit au fil des jours, des habitudes, de la survie. Une horreur qui rappelle celle de toutes les guerres, tous les conflits où l'Homme perd son humanité. Humanité perdue pour les bourreaux, préférant ici leur chien, leur chat à l'Homme. Humanité perdue pour ces femmes qui volent, griffent, rusent, pour survivre...des ombres dans l'ombre.

Un roman terrible où la vie l'emporte. Finalement. Mais qui laisse en bouche un goût de métal, de feu, de cendres, de sang, et qui fait prendre conscience de l'Inimaginable, de l'Intolérable et de l'Impardonnable pour toute une nation où chaque élément de la chaîne contribuait à l'horreur...Quoi qu'on en dise aujourd'hui, quoi qu'on veuille pardonner...

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Attention, ce roman est un vrai coup de poing, une claque qui ne laisse pas indemne son lecteur. C'est sur les conseils de mon libraire que j'ai acheté et dévoré ce roman mettant en scène Mila, une déportée dans le camp de Ravensbrück.

Comme tant d'autres, Mila est déportée dans ce camp de travail qui ne comporte que des femmes. Mila, qui faisait passer des messages politiques, a été dénoncée. C'est d'abord l'interminable voyage en train durant lequel de nombreuses femmes meurent, étouffées, assoiffées, desséchées puis l'arrivée au camp.

L'auteur décrit avec précision la vie au quotidien de ces prisonnières. le tri à l'arrivée: les valides sont orientées vers les baraquements, les vieilles, les moins solides sont d'office éliminées.

C'est ensuite la découverte des lieux: les châlits dans lesquels les femmes s'entassent, la soupe trop claire qui ne nourrit pas mais rend malade, les odeurs obscènes de pourriture de corps humain. Valentine Goby ne nous épargne rien. Elle décrit le travail harassant, le lever aux aurores, les femmes qui stationnent debout dans la cour dès 4 heures du matin pour être comptées et recomptées jusqu'à ce qu'une d'entre elles tombe de fatigue et soit traînée comme un chien. La peur, la faim, la soif mais aussi l'instinct de survie qui rend les femmes cruelles parfois entre elles.

Et puis il y a l'histoire de Mila encore plus terrifiante que toutes les autres car en entrant dans le camp Mila le sait, elle est enceinte. Comment protéger le début de vie qu'elle porte en elle? Comment se sentir devenir mère dans ce camp qui nie la chair, qui nie l'humain, qui nie la vie? Que font les nazis de ces bébés nés dans les camps? A travers le récit de Mila, l'auteur nous dévoile un pan de l'histoire des camps mal connue: l'existence des Kinderzimmer, des sortes de pouponnières dans lesquelles les enfants nés dans le camp sont gardés. L'espérance de vie ne dépasse pas trois mois, en effet l'infirmière en chef préfère d'abord nourrir en priorité ses chatons avec le lait maternisé destiné aux bébés!

Les scènes que décrit Valentine Goby sont parfois insoutenables presque irréelles. La cruauté n'a pas de limites. Chaque enfant qui naît est condamné à court terme. Mila va tout faire pour sauver son enfant: le destin lui donnera un coup de pouce inattendu. le bébé de Mila devient sa raison de vivre, un espoir dans les ténèbres, quelque chose à laquelle elle va s'accrocher de toutes ses forces.

En lisant ce roman, j'ai été émue, indignée, révoltée. J'ai parfois eu les larmes aux yeux, une boule dans la gorge en pensant à ces petits êtres condamnés à souffrir. Je me suis d'abord concentrée sur ces Kinderzimmer, antichambres de la mort. Et puis c'est drôle comme l'inconscient nous joue des tours: mon cerveau n'avait pas fait tilt mais Ravensbrück, le camp dans lequel se déroule l'histoire de Mila, est le même camp dans lequel ma grand-mère a été déportée. A travers le récit de Mila c'est un peu le récit de ma grand-mère que j'ai pu entrapercevoir. Les quelques bribes qu'elles a bien voulu nous confier sont là, dans ce roman: l'appel de 4 heures du matin, les robes numérotées, les châlits surchargés, la dysenterie, le sabotage dans les usines. La lecture fut donc d'autant plus forte pour moi.

Kinderzimmer est un roman qui résonne ainsi encore plus fort pour moi, qui touche ma chair et mon coeur. Une lecture qui ne laissera personne indifférent….
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Un roman basé sur des faits réels qui m'a particulièrement touché. le lieu, la lutte pour la (sur)vie, l'omniprésence de la mort et l'incroyable paradoxe (une nurserie dans un camp de concentration) ne peuvent pas laisser indifférent.
Et je ne parle pas des dernières pages, absolument bouleversantes!
Le style est épuré, concis et très agréable : tout simplement magnifique!
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Et bien...
Quel livre!

Je suis rarement sorti d'une lecture aussi troublé, troublé quant aux détails relatés sur la vie dans ce camp, aux horreurs subis par ces femmes, à la description de la saleté, de la maladie, de l'hygiène, du quotidien...

Mal à l'aise, mais impossible de fermer le livre, on suit le sort de ces femmes, de ces enfants, on espère, on vit avec eux...

Pffff
Quel livre!
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Un grand roman dont on parle souvent et que je viens seulement de découvrir.
J'avais déjà un lu un livre sur le sujet horrible du camp de Ravensbrück et les lapins. Mais ici, Valentine Goby parle également de l'horreur du Kinderzimmer, une chambre d'enfant, dont les victimes ont été très nombreuses.
Dans un style haché par des phrases très courtes et des mois/années qui passent à une vitesse folle, nous suivons le tragique destin de Mila, une jeune femme enfermée dans ce camp, enceinte.
La solidarité entre les détenues frappe tout autant que par les terribles événements qui se déroule au quotidien dans le camp. L'ombre de la mort plane sur tout le monde et un pas de travers peu suffire à terminer le voyage. le courage et la volonté de vivre de Mila font la force de roman, difficile à lire, mais nécessaire.
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Lorsqu'on se plonge dans un ouvrage qui évoque les camps de concentration nazis, on ne s'attend certes pas à une lecture "légère". Mais il faut le savoir, ce roman est particulièrement dur, très dur. La plume de Valentine Goby, qui n'hésite pas à aller très loin dans la précision du détail, est terriblement poignante, difficile à soutenir parfois. L'auteur(e) entre en effet dans ce qu'il y a de plus intime dans la vie et dans le corps de ces femmes internées par milliers pendant la 2ème guerre mondiale à Ravensbrück, en Allemagne du Nord.
Suzanne Langlois, alias Mila, est arrivée dans ce camp en avril 1944 en tant que déportée politique pour appartenance à un réseau de résistance. Elle est enceinte, mais elle parvient à cacher son état aux autorités du camp. A cause des privations et des maltraitances, elle est si maigre que l'on se demande comment elle a pu mener sa grossesse jusqu'à son terme, et comment l'enfant qu'elle portait a pu naître vivant. Celui-ci est immédiatement placé avec d'autres bébés dans la terrible "Kinderzimmer", qui est pour la plupart l'antichambre de la mort.
Au milieu de cet enfer peuplé de cris, de morts, de malades, d'humiliations qui peu à peu déshumanisent les victimes, mais aussi les bourreaux, quelques femmes luttent pour tenir, sans doute les plus fortes au plan physique comme au plan mental. Elles sont comme de minuscules lueurs au milieu d'une vaste nuit. Mila fait partie de celles qui ont pu ainsi résister à tout, et elle est rentrée chez elle, à Paris, au printemps 1945, juste un an après son internement. Elle n'est pas seule; elle a avec elle un enfant "de substitution."
Un livre-choc, un document historique dont on ne sort pas indemne.
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Décidément, après "L'antilope blanche" Valentine Goby a le chic de rendre hommage sous forme romancée à des personnages ou des lieux ayant existé.
Ici, il est question de la Kinderzimmer, littéralement la Chambre des enfants, du camp de concentration de Ravensbrück.
Car dans ce camp en 1944 on ne fait pas qu'y mourir, on y naît aussi.
Pourtant, lorsque Mila, personnage fictif dont il s'agit du nom de résistante, y arrive elle ne le sait pas, pour elle il n'y a que deux possibilités : la survie ou la mort : "L'inconnue est la même depuis l'entrée au camp : tu survis, ou tu y meurs. A Ravensbrück l'Allemagne a droit de vie et de mort sur toutes choses. Et aussi, et contre ça tu ne peux lutter à coups de mitraille et de phosphore, il y a : la maladie, le froid coupant, la faim. Une guerre dans la guerre.".
Mais Mila découvre qu'elle est enceinte, et parce que certaines femmes mises au courant le lui ont conseillé elle va se taire et ne rien dire, jusqu'à l'accouchement, et la découverte de cette Kinderzimmer où son nouveau-né va se retrouver avec d'autres, dans des conditions déplorables.
Mila a survécu, son enfant aussi, aujourd'hui elle raconte son histoire incroyable face à des élèves : "Elle parle. Phrase après phrase elle va vers l'histoire folle, la mise au monde de l'enfant au camp de concentration, vers cette chambre des nourrissons du camp dont son fils est revenu vivant, les histoires comme la sienne on les compte sur les doigts de la main.", mais paradoxalement elle sait aussi qu'elle ne pourra jamais dire exactement ce que c'était, que cela restera un secret enfoui en elle : "Elle sait qu'elle va porter Ravensbrück comme elle a porté son enfant : seule, et en secret.".

Valentine Goby n'a pas inventé, il y a bien eu des naissances à Ravensbrück, une Kinderzimmer dont la puéricultrice a été Marie-Josée Chombart de Lauwe, et bien que leur existence ait été éphémère sur 522 nouveau-nés 31 ont survécu, dont 3 Français.
C'est un roman à la fois grave et lumineux que signe Valentine Goby, sous couvert de personnages de fiction elle rend hommage et contribue à mettre en lumière ces femmes qui ont oeuvré à la Kinderzimmer, celles qui y donnaient la vie, bien souvent les mêmes qui luttaient pour que ces enfants survivent mais aussi les autres femmes qui aidaient à leur façon ces mères.
Mila n'est pas seule, au début il y a cette amie membre de sa famille avec qui elle a été arrêtée, et puis quand celle-ci meurt il y a une autre détenue qui se propose de l'aider dans sa grossesse et par la suite, pour une raison bien précise, sans doute la seule valable en ce lieu : "Une raison de vivre.".
Inimaginable ou presque que dans un tel lieu de déshumanisation et de mort la vie y ait vu le jour.
L'auteur à travers Mila raconte l'horreur du camp et les conditions de vie insalubres : "Les jambes purulent, les vieilles prisonnières s'éclipsent dans des camions bâchées, la cochonnerie marche en colonne, va et vient, chie, dort, meurt, chante, fantasme des festins de temps de paix, attend sans borne et sans motif." ; mais aussi l'autre aspect de ce camp, celui quasi incroyable dans lequel la Vie a vu le jour.
C'est un roman extrêmement dérangeant car bien souvent on a l'impression de lire une fiction, mais non, car une fois la lecture finie il suffit de faire quelques recherches sur internet ou en bibliothèque pour que la vérité éclate : si les personnages sont fictionnels le fond de ce roman ne l'est pas.
Et c'est ce qui le rend encore plus bouleversant et poignant.
Et une nouvelle fois dérangeant, mais dans une autre mesure.
Ce roman, c'est à la fois l'ombre et la lumière, la mort et la vie, l'horreur et le bonheur, toujours à la limite de la nausée sans doute parce que les extrêmes les plus forts s'y côtoient et s'y marient, et une nouvelle fois un roman à part sur la déportation.

"Kinderzimmer" de Valentine Goby est un roman fort, dérangeant, qui met mal à l'aise, dans lequel suintent le désespoir et l'horreur et où la noirceur la plus sombre est toutefois illuminée d'une lumière d'espoir, celle de la Vie. En somme, un roman paradoxal où les sentiments les plus extrêmes se côtoient, se heurtent et se mélangent.
Lien : https://lemondedemissg.blogs..
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