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EAN : 9782840310334
117 pages
Le de Bleu (30/11/-1)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Vous ne l’attendiez peut-être pas : le Godeau nouveau est arrivé ! Ouvrez « On verra bien, vous verrez ! ». Vous m’en direz des nouvelles. De ses dernières bonnes nouvelles, certes gagnées sur la nuit, et qui tiennent en quelques traits sur une moitié de carte postale. Oui, vous verrez du pays dans ses petits voyages désorganisés depuis l’Amazonie de poche de son marais poitevin, mais pas comme un méchant touriste en Norvège. Vous verrez le seul pays qui vaille, en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
n° 1755 - Juin 2023

On verra bien - Léon Georges Godeau - le dès bleu



Avec ce titre assez peu poétique Léon Georges Godeau (1921-1999) nous donne à voir mais aussi à entendre des tranches de vies puisque la poésie en général et la sienne en particulier ne s'apprécie pleinement que dite de vive voix.

Un des grands intérêts de son écriture est la simplicité au sens où il transmets à son lecteur, avec une grande économie de mots, une sorte de flash et le laisse libre de graver dans sa mémoire cette impression fugace ou de l'oublier. On y lit le quotidien dans son immédiateté, presque rustique et surtout sans fard, c'est une vision discrète et fugitive du monde qui l'entoure, à l'image de ses dessins et peintures qui ornent les couverture de ses recueils, avec une prédilection pour les gens simples, amis ou voisins qui le peuplent et nourrissent son oeuvre, de préférence aux plus aisés qui lui semblent avoir moins d'intérêt, être moins authentiques. Il nous la transmets telle qu'il la voit, spontanément mais non sans la dimension critique que lui inspire l'espèce humaine dans ce qu'elle a de tragique, de comique ou d'indigne, d'inintéressant. En cela il fait un choix. sans recherche de vocabulaire ni construction prosodique, en prose brute, une manière d'illustrer ce mot de Victor Segalen « Voir le monde et l'ayant vu, dire sa vision».

On peut y voir la tentation de la facilité, on a même parlé de simplisme, mais à mon sens, c'est plutôt la verbalisation de son émotion intime et celle qu'il souhaite faire naître chez son lecteur devenu son complice. C'est l'envie d'écrire qui prévaut, de faire danser les mots, de fixer une impression ou une idée, de la confier au fragile support du papier, d'y laisser une trace pour lui d'abord et surtout pour un improbable lecteur. Il écrit aussi pour être lu par tous ceux qui voudront bien lui prêter un peu d'attention mais pas pour une élite intellectuelle. On peut y lire la solitude qui est inhérente à la condition humaine mais qui fait tellement partie de la vie mais aussi la sollicitude du regard qu'il porte sur ses semblables, l'attention et l'intérêt qu'il leur témoigne.

L'homme était simple et menait une vie retirée loin des mondanités. Il se aimait se promener à pied, pêcher à la ligne dans ce Marais Poitevin qu'il appréciait pour sa douceur, son silence et son mystère, loin de la foule des gens pressés, mais cela n'excluait ni les voyages ni les amitiés solides, celle du linguiste Georges Mounin et du poète René Char. Des poèmes attestent d'une rencontre, d'un moment ... Il recevait toujours ses invités avec cordialité malgré une surdité bien réelle mais qui ne l'handicapait pas outre mesure.

Ce que je retiens après chacun de ces courts textes, c'est la mélodie des mots, pas une symphonie de couleurs et de sons mais au contraire des images tissées à petites touches pointillistes ;

Godeau reste un poète injustement oublié.



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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un soir d'été.

Le chirurgien que tout le monde connait m'a présenté la femme du Préfet. Jeune et belle, elle se pique de lettres. Nous avons parlé longtemps. Elle m'a donné sa carte pour recevoir mon livre.
Je l'ai revue six mois après à une exposition. Les joues en feu, elle m'a embrassé pour se faire pardonné son silence. Elle a laissé sa main sur mon bras. Mon grand âge pépiait.
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Alice

C'est notre première visite. D'emblée, elle me choisit. Son beau visage s'allume et, sans gêne, elle s'approche, elle repère ma prothèse auditive; dix secondes, elle réfléchit. Puis elle badine avec mon verre, elle s'appuie sur mon genou, elle prend un papier et dessine. Je regarde et croque aussi un petit homme. Elle rit et m'adopte, pour la vie. Avec l'accord de ses parents car elle a deux ans et moi soixante-dix.
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Au mois d'août.

Ceux qui ne vont pas à la mer, à la montagne ou à Paris ont dix francs dans leur poche. Ils tiennent la pièce serrée dans la main pour entrer à la piscine.
Pour mettre leur short, leurs sandales dans un casier, il faudrait une autre pièce.
Mais une tous les jours, c'est déjà un luxe.
Dans l'eau, tout ça ne se voit pas.
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