Faust, la pensée de toute une vie,
Goethe puisant en lui année après année la recherche de la condition humaine, les paradoxes, tiraillé entre plusieurs mondes, soif de savoir, du bonheur, de l'hédonisme. Et si le seigneur n'était qu'un mot pour se définir, dessinant nos contours, si la croyance ou l'athéisme n'était juste au final que la différence de mot choisi pour s'identifier.
La raison pourrait-elle correspondre dans un certain langage à dieu et l'hédonisme au diable ?
Mais si au fond tout ça n'était que l'humain et ses contradictions, entre le savoir et l'action.
L'homme a de tout temps voulu savoir, comprendre ses propres fondements, qu'il le puise dans l'ésotérisme, la science, le quantique, et si au fond ce besoin de toujours étudier nous faisait mieux nous fuir, passer à côté de ce que nous sommes réellement.
Comment une oeuvre comme
Faust ne pourrait ne pas être complexe et paradoxale en vue de son traitement philosophique métaphysique, « être ».
Ce que je sais, c'est que je ne sais rien « Socrate »
Le
vivre à propos «
Montaigne et ses essais »
Si vivre était jouir, convenant que le savoir n'est pas absolu.
Citation :
« Méphistophélès : l'homme vivrait un peu mieux si tu ne lui avais donné le reflet de la lumière céleste ; Il l'appelle raison et s'en sert uniquement pour n'être que plus bête qu'une bête. »
«(…) les hommes me font de la peine en leurs lamentables vies(…) »
Le seigneur « .L'homme erre aussi longtemps qu'il cherche. »
Les questionnements sont sans doute plus importants que les réponses, ils nous permettent d'étudier interminablement les parts d'ombre dues au retranchement de nos propres interrogations, repoussent les limites d'un raisonnement.
ET si le «
vivre à propos » plutôt que l'étude récurrente menant à l'errance était la réponse ?
Citation :
Faust « Il y a longtemps que tout savoir m'écoeure. Apaisons nos passions ardentes dans les fonds de la sensualité. Sous des voiles magiques intacts, que tout prodige à l'instant s'effectue ! Jetons nous dans la rumeur du temps, dans le roulement de l'éventuel ! Puissent alors alterner douleur et plaisir, réussite er dégoût selon qu'il se pourra. Pourvu que l'homme s'active dans sa trêve. »
Action, « au commencement était l'acte » mais n'est-ce pas ce que l'homme tente de fuir en errant ?
La crainte de trop s'éloigner des bonnes moeurs , de la morale , d'un système de pensée montée de toute pièce par les religions .
Alors vivre serait tenter le diable…les synonymes de souffrances sont châtiment, pénitence, supplice…condamnation !
Citation :
Faust « Je me consacre au délire, au plus douloureux plaisir, à la haine d'amour, à l'ennui qui réconforte. Mon sein guéri de l'appétit de savoir ne se fermera désormais à aucune douleur (…) Amasser sur ma poitrine leur bien-être et leur mal, élargir ainsi mon propre « moi » à la dimension de leur être, et comme ils le font eux-mêmes, à la fin aussi me fracasser. »
Méphistophélès « chacun apprend ce qu'il peut apprendre, mais celui qui saisit l'instant, voilà l'homme accompli »
Vivre serait donc brûler la chandelle par les deux bouts , exister uniquement serait le choix de rester factice à soi-même à examiner ce que nous ne vivons pas, observer ce que nous ne pouvons donc comprendre au travers d'études théoriques, regarder le temps qui passe par la pensée des autres, contempler sa propre ignorance , considérer l'inconsidérable en dévisageant ce qu'on ne peut apprendre , épiant , guettant la vie …
Ne serait-ce pas là , la fin du savoir ?
La damnation serait donc une destruction idéale après avoir tout simplement vécu.
L'enfer, le diable, n'est peut-être que la représentation de nos profondeurs, l'humain.