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3,75

sur 1855 notes
De nombreux grands auteurs ont placé ce premier ouvrage de Goethe au sommet de la pyramide des plus beaux textes amoureux, il n'y a pas de hasard. A la fin de ce 18ème siècle des lumières, ces courtes pages de Goethe sont un vibrant coup au coeur.
La passion qu'éprouve Werther pour Lotte sera finalement meurtrière, seule voie d'issue à un amour qui n'en a pas.
La force des sentiments qui animent Werther est telle que tout se qui fut beau devient insupportable au plus, le temps passant, le héros se rend compte de l'impossibilité d'un tel amour.
Les souffrances de ce jeune Werther sont l'expression intrinsèque des sentiments que font naître toutes les amours impossibles ou jamais atteintes.
Les commentaires ne sont guère utiles. C'est par la force des mots et la puissance des sentiments qu'il faut se laisser porter…jusqu'au bout.
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Un livre magnifique qui nous plonge dans la plus intime pensée du jeune Werther. Les descriptions, de nature, de sentiments, de paysages, de pièces, de personnes sons toutes aussi splendides les unes que les autres. L'écriture est, malgré son romantisme exacerbé, facile à lire. Les pages se tournent aisément et Goethe embarque le lecteur dans les sentiments les plus puissants qu'un homme semble pouvoir les ressentir : l'amour et le désespoir dans le cas de Werther.
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Lire "Les souffrances du jeune Werther" à notre époque où la permissivité est de mise - notamment dans le domaine affectif et sexuel - revient presque à commettre un acte de douce rébellion anachronique !
Eprouver une délectation à la lecture du style lyrique qui le caractérise (style parfois ampoulé, empesé par des métaphores archaïsantes, il faut le dire), se sentir emporté par ce romantisme baroque et échevelé, c'est aller à rebours d'une certaine tendance de la production littéraire des « choses de l'amour » contemporaine qui ne propose que l'habituelle et ineffable quincaillerie pour crétins (je pense notamment à la trilogie « 50 nuances de gris », raison pour laquelle je parle de « production » littéraire puisque c'est bien de « produits » dont il s'agit, avec tout ce que cela suppose de standardisation et d'absence d'auteur derrière).

La préface de Pierre Bertaux (1973) qui accompagne l'édition de poche parue chez Folio, est très intéressante car elle apporte de riches enseignements sur la genèse de ce roman et l'engouement qui a suivi.
On y apprend - détail désopilant ! - qu'une vague de « wertheromania » déferla en Europe : on s'habille à la Werther, on sort un parfum appelé « eau de Werther », des motifs werthériens illustrent des objets du quotidien, des saules pleureurs sont plantés dans des parcs et leur ombrage abrite des urnes funéraires censées contenir les cendres du malheureux personnage !
Si ce roman de Goethe a traversé les époques malgré des situations, tournures et symboliques balourdes et/ou obsolètes, c'est non seulement parce que sa publication fut l'objet d'un scandale à l'échelle européenne (un personnage principal qui se suicide par amour, c'est immoral !), mais surtout parce qu'il a engendré un phénomène de mode et qu'une déferlante d'écrits « à la façon de » se sont inscrits dans son sillage (Mme de Staël, Châteaubriand, Senancour, Oberman, Benjamin Constant…). Comme de nombreux courants artistiques, ce roman est la pierre fondatrice du romantisme, indépendamment de sa qualité intrinsèque.

Le préfacier s'autorise même la thèse suivante : en écrivant un roman épistolaire singulier (l'auteur des lettres ne reçoit pas de réponse de son destinataire), Goethe se serait - je cite P. Bertaux - « livré à un persiflage de la sentimentalité outrée de l'époque », en parodiant le très premier degré ménage à trois de la « Nouvelle Héloïse ».
Expression des affres d'un jeune auteur (Goethe n'avait pas 25 ans lorsqu'il l'écrivit) ou écrit assumé et conscient de son second degré ? Peut-être un peu des deux, c'est au lecteur de faire son choix.

Pour ma part, en tant qu'amateur du « beau style » et de la préciosité de la langue, c'est sur le style délicieusement suranné et précieux que mon plaisir de lecteur s'est focalisé.
En revanche, certaines attitudes, certains dialogues des personnages m'ont semblé totalement exagérés, hypertrophiés, irréels, quand ils ne m'ont pas tout bonnement agacé (les affres intérieures de cyclothymiques oisifs chichiteux ont le don de m'agacer assez rapidement).

Un classique fondateur qu'il faut toutefois avoir lu au moins une fois dans sa vie.
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Si le romantisme de Goethe sonne parfois étrangement et drôlement à nos oreilles tristement désabusées, ce roman mythique n'en est pas moins touchant. Sans doute apprenons-nous à détester le jeune Werther : nous avons envie de le secouer plus d'une fois au cours de ces longues élégies...
Mais le texte conserve toute sa force, qui parle moins de l'amour que de l'entêtement, de l'aveuglement face aux réalités indiscutables que tant discutent ou masquent.
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Je viens de finir le roman épistolaire de Goethe, cet écrivain avec lequel je partage le même signe astrologique, et avec qui aussi je partage quelques traits de personnalité que j'ai déduits à partir de la lecture de cette oeuvre. L'histoire est singulière, peu monotone surtout au début, mais très captivante dans sa situation finale, cette histoire quoique romantique n'a pas véritablement atteint le paroxysme romantique de "Lettre d'une inconnue" de Stafan Zweig. Certes le romantisme a vu le joue en Allemagne, mais on ne peut nier la puissance De Lamartine dans Graziella où le zénith était presque frôlé de l'amour.
J'étais tellement touché par certains passages, je me suis mis dans la peau de Werther pas mal de fois, j'ai conçu cette amour basé sur la pureté et la bienveillance. J'ai compris également que quand on aime une femme, tout ce qui se rapproche d'elle serait en mesure d'être haï, Albert fut cet homme qui n'a rien fait de mal et qui, pourtant était détesté par Werther jusqu'à la lie.
Charlotte était une femme aventureuse, elle s'est donné des moments intimes avec le suicidé. Ce dernier n'a pas demandé grand chose après sa mort, ne serait-ce qu'il soit inhumé dans un endroit où personne ne pourrait l'atteindre, comme pour être oublié à tout jamais.
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Je m'attendais à m'ennuyer un peu, je n'ai pas été déçue. Pas grave car je l'ai lu par pur intérêt historique. le premier roman de Goethe tout de même ! le problème, c'est que je ne suis pas sûre du tout de l'avoir vraiment lu tant l'écriture, même replacée dans le contexte du romantisme naissant, me semble plate, les torrents de larmes et autres envolées lyriques frisant le ridicule mais je ne maîtrise pas l'allemand pour m'en faire une autre idée.
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Ah mourir par amour... Il n'est pas facile d'aimer une femme mariée et fidèle.
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Succès immense dès sa parution en 1774, le court roman de Goethe est à la fois une oeuvre traditionnelle et moderne. Traditionnelle pour sa forme épistolaire (très courant au XVIIe siècle), permettant de voir la subjectivité des souffrances du personnage et le portrait de ses émotions et de son âme. L'écriture est donc comme immédiate et spontanée, mettant en valeur les incertitudes, l'amour contrarié, les mouvements intérieurs et les contradictions de Werther. Grâce à ce genre, l'auteur retranscrit de façon jusqu'au-boutiste les passions intenses de son sujet, car les lettres sont d'un chaos enflammé, elles sont sans limites et d'une violence absolue. Mais plus le récit avance, plus les lettres se font silencieuses jusqu'à faire disparaître le personnage (dans ce cas, la narration devient interprétative et différée, « l'éditeur » des lettres comble le vide laissé par Werther) dans une mort brutale et tragique. Sa parole n'est plus présente alors qu'elle dirigeait le lecteur dans son histoire. La forme moderne du roman vient du suicide de son personnage qui fit scandale à l'époque, car c'était un acte considéré comme anti-moral et religieux et allant à l'encontre des règles sociales.

Le roman de Goethe est aussi profondément romantique, par sa manière de faire un éloge rousseauiste à une nature paradisiaque que Werther met sans cesse en avant. Un retour aux premiers âges de l'humanité et à une nature primitive, pure et édénique dans laquelle la société n'était pas encore dans l'ombre des complexités, de la dépravation et du malheur. C'est un reflet à la fois biblique et homérique, une façon pour Werther de s'extraire de la société aristocratique dans laquelle il baigne, préférant la simplicité du bonheur d'une nature idyllique et cosmique. La naissance de ses sentiments pour Charlotte est celui d'un éveil printanier poussant le jeune homme vers le monde. En parlant de printemps, Goethe dépeint l'évolution des sentiments de son protagoniste en fonction du cycle des saisons, mais aussi, il transforme l'écriture de son personnage. Au printemps, elle prend une dimension lumineuse et sereine. En été, l'écriture est plus fougueuse et ardente, comme si sa passion brûlait de manière illuminée. En automne, le style devient plus morose à mesure qu'il entrevoit l'impossibilité de son amour tandis qu'en hiver, le style est sombre et très tourmenté. À l'instar d'une Nature créatrice et destructrice, les sentiments de Werther se métamorphosent. Toute la construction du livre se fait dans une dichotomie entre la première et la seconde partie : inspiration homérique puis ossianique, stabilité et instabilité, nomadisme et sédentarisme, apaisement et intranquillité, promenades ensoleillées et errances nocturnes…

Goethe en tire donc une oeuvre élégiaque dont Charlotte et ses yeux noirs (dans lesquels se perd Werther comme dans une grotte) représentent une figure de l'impossibilité et de l'insaisissable. Elle devient le vide immense et manquant à la vie du protagoniste, renforçant l'impression de solitude. Cette impression naît aussi des lettres qui sont pour un personnage se trouvant en dehors de l'action et le lecteur ne voit jamais ainsi les réponses adressées à Werther. Il développe dans ses lettres, cette recherche de la solitude et s'isole progressivement en prétextant toujours un nouveau moyen de départ nécessaire afin de se retrouver avec lui-même. Il rentre toujours en lui-même pour trouver un monde. Comme dans le développe la philosophie des Lumières, Werther est un être autonome, un individu avec son espace privé et son intériorité, s'opposant aux cloisons limitées de la société. le personnage ne veut jamais être limité à quelque chose, mais doit subir ces limites inévitables et douloureuses pour l'individu.

Les limites, il les ressent dans un aspect humiliant où l'aristocratie discerne avec mépris la bourgeoisie (milieu d'où il vient). Il fait face constamment à des obstacles, fortifiant son inadéquation à la société dans laquelle il vit. Il est autant blessé dans son amour-propre que blessé amoureusement. Werther se sent comme un enfant innocent dans un monde hiérarchiquement cruel. Tout cela décuple son désir inassouvi et donc la souffrance à laquelle il se confronte dans une grande violence psychologique et physique. le roman est donc d'une grande sensibilité où le coeur prend une place prépondérante et accentue la subjectivité perméable de la narration. Cela aboutit à un trop-plein émotionnel qui provient d'un regard se faisant exclusivement à travers les mouvements de l'âme de Werther. de là, découlent toutes les incertitudes, les hésitations et les non-dits du personnage qu'il ressent constamment en société et avec Charlotte, ce qui rend indicible et changeante sa perception de la réalité, dû également à son imagination renversante. Cette imagination, il a doit à son goût prononcé pour la lecture et c'est à partir de ses lectures et de ses références qu'il devient finalement l'écrivain de sa propre existence, valorisant la modernité de ce magnifique roman intemporel.
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Dans le premier livre :

Werther est un jeune homme qui décide de vivre à W pour tenter de s'établir et d'y faire carrière. Il marche dans la nature, observe le voisinage et il noue des relations avec des personnes dont un bailli. La femme de ce dernier est morte et il élève seul ses 9 enfants en compagnie de sa fille aînée, Charlotte. Werther rencontre Charlotte est il ressent immédiatement une puissante attirance pour elle. Cependant, cette dernière est fiancée à Albert. Werther est amené à le voir et il lui trouve de belles qualités. Amoureux fou de Charlotte, il décide de quitter W et d'aller vivre en ville.

Dans le second livre :

Werther délaisse sa lecture d'Homère pour celle d'Ossian. Il tente de nouer une relation avec une jeune femme. Lors d'un événement social auquel il participe et auquel prend part aussi la jeune femme, il est amené à comprendre qu'il ne fait pas partie de la société aristocratique et il vit très mal cette humiliation. Il quitte la ville et retourne à W plus amoureux que jamais de Charlotte qui est alors mariée à Albert. En lui faisant un soir la lecture, il réalise à quel point son amour pour Charlotte s'avère impossible. Il met fin à ses jours.

Mes impressions

J'ai dévoré ce classique allemand… Je dois avouer que j'adore la littérature épistolaire qui permet à mon humble avis de connaître plus en profondeur les personnages. Je comprends aussi l'engouement pour ce livre. Werther est un jeune homme tourmentée, éveillé, possédant une lucidité désarmante.

«La vie humaine est un songe : d'autres l'ont dit avant moi, mais cette idée me suit partout. Quand je considère les bornes étroites dans lesquelles sont circonscrites les facultés de l'homme, son activité et son intelligence ; quand je vois que nous épuisons toutes nos forces à satisfaire des besoins, et que ces besoins ne tendent qu'à prolonger notre misérable existence ; que notre tranquillité sur bien des questions n'est qu'une résignation fondée sur des revers, semblable à celle de prisonniers qui auraient couvert de peintures variées et de riantes perspectives les murs de leur cachot ; tout cela, mon ami, me rend muet. Je rentre en moi-même, et j'y trouve un monde, mais plutôt en pressentiments et en sombres désirs qu'en réalité et en action ; et alors tout vacille devant moi, et je souris, et je m'enfonce plus avant dans l'univers en rêvant toujours. Que chez les enfants tout soit irréflexion, c'est ce que tous les pédagogues ne cessent de répéter ; mais que les hommes faits soient de grands enfants qui se traînent en chancelant sur ce globe, sans savoir non plus d'où ils viennent et où ils vont ; qu'ils n'aient point de but plus certain dans leurs actions, et qu'on les gouverne de même avec du biscuit, des gâteaux et des verges, c'est ce que personne ne voudra croire ; et, à mon avis, il n'est point de vérité plus palpable.» (p. 49-50)

Je trouve cette citation tellement juste, tellement moderne, que je me retrouve dans cette dernière (satisfaction des besoins, prison de l'être humain, rêve versus action). Werther jette un regard sur la société qui l'entoure et sur la vie. Grâce à ses confidences, Werther partage sa vision et il s'avère facile de s'identifier à lui.

Mais encore, comme le mentionne le titre, Werther souffre. Ses souffrances sont liées aux sentiments qu'il ressent pour Charlotte et à l'impossibilité de concrétiser l'amour qui le consume. le feu de la passion brûle sa chair, imbibe ses pensées, anime son âme. Sa perception de la vie est filtrée par ses sentiments et ses souffrances. Comme il le mentionne à Charlotte car c'est elle qui remet les armes de son mari (qui serviront à son suicide) à son domestique :

«Et toi, esprit du ciel, tu favorises ma résolution, et toi, Charlotte, tu me présentes cette arme, toi des mains de qui je désirais recevoir la mort. Ah! et je la reçois en effet de toi! […]M'aurais-tu fermé ton coeur, à cause de ce moment même qui m'a uni à toi pour l'éternité? Charlotte, des siècles de siècles n'effaceront pas cette impression, et, je le sens, tu ne saurais haïr celui qui brûle ainsi pour toi». (p. 184)

Je ressens à quel point les pulsions de vie versus les pulsions de mort sont étroitement liées (le feu = l'amour, l'arme = la mort).

Werther ne peut concrétiser son amour dans la vie. La seule option qu'il a et sur laquelle il peut jeter son dévolu : l'éternité. Comme il le soulève à Charlotte :

« Charlotte, dis-je en lui tendant la main et en sentant mes larmes couler. Nous nous reverrons! En cette vie ou en l'autre nous nous reverrons!» (p. 106)

Les Souffrances du jeune Werther est un grand livre mettant en scène un homme tourmenté et habité d'une sensibilité artistique hors du commun. Son amour pour Charlotte est immense, tragique, unique. Si vous n'avez jamais lu ce classique, je vous le recommande fortement. Vous allez naviguer dans les méandres d'une âme tourmentée et exaltée. J'espère que vous aimerez autant que moi cette histoire qui a traversé le temps car c'est surtout une magnifique confession amoureuse.
https://madamelit.ca/2022/11/28/madame-lit-les-souffrances-du-jeune-werther-de-goethe/
Lien : https://madamelit.ca/2022/11..
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L'amour possessif au point de s'oublier :
Werther vagabonde en Allemagne, est invité à un bal, et danse hasardement avec Charlotte. Dès les premiers échanges, les premières danses, un amour fou le saisit et ne disparaîtra pas. Où qu'il aille, où qu'il soit, ses pensées ne vont vers qu'elle, sa vie entière s'arrête pour Charlotte. Albert est toutefois déjà promis à Charlotte et la fidélité de Charlotte à son égard sera sans failles. Commence alors les souffrances que l'on devine au travers de l'échange de lettres que Werther adresse à son ami. Werther fait tout pour aggraver son cas, ses visites répétées en la demeure de Charlotte attire les interrogations de son entourage, Werther s'occupe de ses enfants avec une immense patience, regarde charlotte jouer du clavecin... Chaque visite est une souffrance supplémentaire mais son attachement est tel qu'il poursuit cette relation.

La tournure dramatique atteint son apogée lorsque Werther se suicide à la fin du roman.
J'apprécie l'extrême sensibilité du roman, Werther n'est pas qu'attaché à Charlotte, il s'attache énormément à tout, à des lieux, à des arbres, à des fleurs, à un tueur fou placé dans un asile.... il s'attache irrésistiblement à tout, au passé lui-même et oublie sa propre existence. Il ne voit pas cependant que dans l'amour extrême, il y a du vrai et du faux. Son amour passionné pour Charlotte dissimule son envie de la posséder toute entière à lui seul et c'est la tout le piège de l'amour. A vouloir posséder comme un vulgaire objet une personne, l'amour s'efface au profit d'une passion malsaine et Charlotte l'a bien compris "c'est l'impossibilité de me posséder qui seule irrite votre désir" la plus sage réponse que Charlotte put apportée. On peut néanmoins reprocher à Charlotte de ne pas avoir été plus ferme dès le départ face à l'ambiguïté de la situation, mais non, elle a préféré feindre d'ignorer sa souffrance, contente d'avoir un adorateur de plus dans sa vie. C'est un reproche assez faible car bien sûr toute la faute du suicide de Werther provient bien de l'entêtement indéfectible de Werther.
Quant à Werther, quel égoïsme de ne pas se réjouir de la vie heureuse et paisible de Charlotte et quel égoïsme de la faire culpabiliser sur son propre sort.
Un amour vrai et sincère cherche à éviter toute douleur inutile chez la personne qu'on aime.
Werther l'a fait culpabiliser sans même lui avouer en toute transparence l'amour qu'il lui portait, maintenant ainsi une certaine ambiguïté très pesante entre eux.
Alors que s'il s'était pleinement confié à elle plus tôt, elle lui aurait objecté un refus et il serait sans doute passer à autre chose.
Douleur supplémentaire, Albert, l'époux de Charlotte était irréprochable aux yeux de Werther, tant il était serein, fin, subtil, léger, les pieds sur terre...
Werther ne pouvait même pas blâmer son rival en pensant mériter sa propre place. Bref, malgré tout on ne peut s'empêcher de compatir durement pour Werther, on se sent léger après cette lecture même si cela désoriente quelque peu l'esprit.
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