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Ann Xu (Autre)Hiromi Goto (Autre)
EAN : 9791033513414
368 pages
Ankama Editions (14/01/2022)
3.91/5   64 notes
Résumé :
Kumiko est placée à Pâturages Verts, une maison de retraite prisée. Ses filles étaient certes bien intentionnées en choisissant cet endroit pour elle, mais la veuve de soixante-seize ans s’enfuit au bout de quelques jours. Rebelle et indépendante, elle refuse qu’on lui dicte sa condition et emménage seule dans un appartement, gardant le lieu secret. Kumiko se délecte des petits plaisirs quotidiens : décorer à sa guise, manger ce qu'elle veut et aller nager à la pisc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Le récit d'une fugue pour une fuite mentale impérieuse ou la quête d'en endroit à soi, réservé et silencieux. Shadow life présente alors Kimiko, une vagabonde téméraire et solide âgée de soixante-seize ans, qui poursuit son indépendance toute légitime et met en lumière la difficulté d'être, aux confins de l'aboutissement d'une vie.

Loin des poncifs du genre ou à tout le moins de nos conceptions élitistes, ce manga explore les obsessions, celles d'une définitions de soi et de son territoire, d'une inquiétude de la chute. Les autrices Hiromi Goto et Ann Xu offrent d'amples réflexions sur une multitude de thèmes sans pour autant accabler son lectorat. Ici, la matérialité d'une époque se heurte à ses assourdissements, l'invention d'une nouvelle chorégraphie face aux tabous d'une société huilée et mécanique.

Entre les silences et les cris, le livre transcrit le dépassement de soi, sa lutte dans la nostalgie et une vie alternative. Après tout, les imperfections des gestes et les rituels sont un refuge, la possibilité d'une nouvelle préhension face à la perte graduelle de son identité. Quand la fin de vie pose la question de la dignité, quand le fantastique révèle des fragments d'une vie d'immigrée et tisse une sexualité autre. Tant d'expressions qui font la tentative, réussie, d'une synthèse de ce que l'on a été et dont on peut tirer, avec douceur, le témoignage.
Lien : https://ohaby.wordpress.com/..
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Avec ce roman graphique, on fait la connaissance de Kumiko, une femme âgée qui, on le découvre petit à petit, est bien décidée à vivre selon ses propres termes et non selon ceux que la société impose habituellement à ceux de son âge. C'est une femme qui a du caractère cette Kumiko, et elle ne s'en laisse pas conter, même quand il s'agit d'acheter un aspirateur. Elle sait apprécier les petits bonheurs ou les petites victoires du quotidien (une séance de piscine, se faire réchauffer un paquet de nouilles lyophilisées pour le dîner…) et ne se cache pas les embarras de la vieillesse (un mal de dos le matin après une nuit sur un mauvais matelas, l'incontinence, les oublis épisodiques...). Cela donne un portrait très nuancé et, je crois, très juste, des premières années de la vieillesse, quand on en voit les effets sur soi-même mais que l'on est bien décidé à lutter pied à pied et à continuer à profiter de ce que la vie offre encore.
Dans une seconde partie, la mort se rapproche, au sens littéral du terme, et l'histoire prend alors un tour différent, plus tragique, et avec une dose de réalisme magique qui permet de dire certaines choses autrement difficiles à exprimer. J'ai peut-être moins aimé cette deuxième partie, pourtant plus rythmée et plus dramatique, mais l'impression générale qui se dégage de ce roman graphique est un grand respect et une grande tendresse pour le personnage principal, respects et tendresse que les autrices savent faire communiquer au lecteur.
Avec un scénario assez tenu et qui pourtant tient la longueur, avec un trait qui relève plus du manga que de la bd traditionnelle, un trait qui ne fait d'ombre ni à l'histoire ni au personnage, c'est un roman graphique sans grande prétention mais bien agréable que l'on peut lire ici, avec une joie de vivre douce-amère que j'ai bien appréciée.
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Kumiko est âgée. Suite à un accident tragique, elle a perdu son mari il y a quelques années et s'est retrouvée seule. Sous la pression de ses filles, Kumiko a obtenu une place dans une maison de retraite dernier cri dans laquelle elle aurait dû passer de beaux jours, dans le calme, en attendant la mort.

Mais Kumiko est loin d'avoir dit son dernier mot. Se sentant mal à l'aise dans cet établissement, elle le quitte son baluchon sur l'épaule et va s'installer dans un petit appartement. Férocement indépendante, elle n'est pas commode et est bien décidée à vivre les jours qu'il lui reste selon sa volonté, en faisant ses propres choix. Quitte à inquiéter ses filles, à qui elle ne donne que très peu de nouvelles. Rapidement, nous comprenons que notre héroïne rebelle descend du peuple aïnou sur l'île d'Hokkaido au Japon, d'où les liens forts qu'elle semble posséder avec le monde des esprits. Un lien qui se renforce manifestement à l'approche de la mort. Une ombre se rapproche, des fantômes suivent Kumiko. Au départ, la peur l'a rend fébrile mais elle s'engage finalement dans une lutte, un véritable combat contre la mort. Elle veut plus de temps. Elle veut vivre.

Avec Shadow Life, Ann Xu et Hiromi Goto proposent un ouvrage très original. En héroïne, une femme de couleur, âgée, dotée d'un caractère particulièrement bien trempé et, cerise sur le gâteau, qui n'est pas hétérosexuelle. Un genre de personnage principal rarement rencontré et qui fait du bien ! La bande dessinée retranscrit les sentiments réels d'une femme à la volonté de fer mais non dénuée de regrets et de tristesse liés à un passé douloureux mais aussi d'amour et de l'envie de vivre un peu plus longtemps. L'onirisme n'est pas très loin non plus, avec cette mort personnifiée.
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Kumiko, une veuve de 76 ans, ne se plaît pas dans la maison de retraite trouvée par ses filles surprotectrices. Elle décide de se louer un appartement sans rien dire à personne. Bien qu'une de ses filles s'inquiète et la harcèle d'appels téléphoniques, Kumiko entend bien profiter des petits plaisirs de la vie. Elle va nager à la piscine, cherche des choses utiles aux encombrants pour meubler son appartement et se prépare de bons petits plats.
Kumiko revit mais la faucheuse ne va pas tarder à se rappeler à elle sous la forme de visions. Pour éloigner, l'ombre de la mort, elle part s'acheter un aspirateur, qui pense-t-elle pourra la protéger. Elle va alors faire la rencontre, d'une vendeuse d'électroménager sympathique, d'un voisin attentionné et retrouver un ancien amour.

J'ai été très agréablement surprise pour cet ouvrage hybride entre le manga et le roman graphique. J'ai trouvé qu'il était très audacieux de traiter du thème de la vieillesse dans une bande dessinée. L'histoire est très originale, elle aborde un sujet sensible, la fin de vie, mais d'une façon lumineuse et positive. Il y a beaucoup d'humour dans ce récit. L'histoire n'est ni triste ni sombre. J'ai beaucoup apprécié cette protagoniste têtue, dynamique, bisexuelle qui fait ce qu'elle veut et n'entre dans aucune case, car elle est tout le contraire du stéréotype de la vieillesse.
Hiromi Goto s'est inspirée de sa propre grand-mère pour créer son personnage. Les dessins en noir et blanc illustrent à merveille l'histoire de cette vieille femme et sont plaisants à regarder. le trait est simple et très expressif. le seul petit bémol, c'est pour moi le coté fantastique (les visions) auquel j'ai moins accroché. C'est un beau roman graphique très touchant, singulier qui dégage beaucoup de sensibilité et d'humanité.
« Shadow life » est une ode à la liberté et nous interroge sur le respect des droits et désirs des personnes âgées afin qu'elles puissent préserver leur autonomie et conserver leur dignité.
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Ces quelques instant de la vie de Kumiko apportent une poésie et un regard exceptionnel sur les femmes âgées.
Ces femmes invisibles socialement et que la culture représentent rarement.

La liberté que s'octroie le personnage, son imprévisibilité, sont mal tolérés, par une de ses filles tout d'abord, mais aussi par la société qui préférerait savoir Kumiko enfermée dans une maison de retraite et prise en charge.
Car oui, des événements relatés dans cette précieuse histoire sont vraisemblables (oublis, désorientation, chute), mais ils deviennent des péripéties lorsque Kumiko trouve du soutien autour d'elle, et poursuit sa vie selon sa volonté.
Son regard sur les petites choses du quotidien, sa conscience de la mort qui rode, ses retrouvailles avec son amour de jeunesse sont éminemment touchants.

Le graphisme aéré, les mouvements des créatures inquiétantes opposées à l'immobilisme résistant de Kumiko rendent les images percutantes.

Merci à Hiromi Goto et Ann Xu pour cette pépite qui se lit avec grand plaisir que l'on soit amatrice ou amateur de manga ou non.
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critiques presse (3)
BoDoi
05 mai 2022
Ce qu’on retiendra surtout de cette BD à la croisée du manga et du roman graphique américain, c’est son ton original et juste sur le vieillissement, et sur ces retraités qu’on veut surprotéger, qu’on traite en handicapés chroniques ou en fardeau encombrant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
04 mai 2022
Un album qui ne paye pas de mine, mais que je vous conseille vivement. On passe un très bon moment, on est parfois gagné par l'émotion, on sourit, on peut même être agacé par une réaction ou deux, mais on a le sentiment d'être assis à côté de Kumiko, le temps de cette lecture !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
19 janvier 2022
Avec un ton tour à tour enjoué ou grave, la scénariste rend rapidement son personnage rebelle très attachant dans sa quête de liberté et le lecteur aura grand plaisir à suivre tous ses démêlés pour tenter d’arriver à ses fins.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
PS : Ne m'écris plus jamais en majuscules, sinon je te raye de mon testament.
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Personne n’a envie qu’on lui dicte sa vie.
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Ce sont les vivants qui ont du mal à accepter la mort.
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La douleur me rend irascible.
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On était fières et pleines de convictions, hein ?
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