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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En page frontispice on trouve cette mise en garde : « Cette oeuvre de fiction déborde de violence, de références explicites au racisme, au multiculturalisme, à l'homophobie, à la claustrophobie, aux drogues dures, à la misandrie, à la misogynie, à l'exploitation sexuelle, aux homicides, aux féminicides et au suicide. Lecteurs sensibles, abstenez-vous. À l'aventure! »

Les lecteurs sont prévenus, on ne fera pas dans le petit point ou la dentelle. La narratrice, la nommée Maple, vient de sortir de prison où elle s'est refait une santé. Elle y a arrêté l'alcool et la drogue, elle a fait des études et dit vouloir écrire un livre. Elle parle un peu de son passé, inceste, famille d'accueil, drogue et prostitution, mais ce qui la préoccupe surtout, c'est une série de meurtres de putains de son quartier. Elle est bien décidée à élucider ces crimes afin de protéger ses consoeurs. Et l'enquête commence…

Maple décrit d'une plume impitoyable et humoristique, tout aussi bien les bas-fonds de son quartier que les rouages du système de justice ou les faiblesses de la protection de l'enfance. Un regard cynique, mais qui n'est pas une charge contre les personnes. Elle reconnait que les fonctionnaires sont débordés, que les budgets sont insuffisants. Et même si elle a eu maille à partir avec les policiers qu'elle traite affectueusement de cochon, elle reconnait qu'ils ne sont pas tous mauvais et elle a même de la sympathie pour Beaudoin, celui qui enquête sur les meurtres, qui est consciencieux, perspicace et tout à fait surmené.

Un polar socio-rigolo-trash, un roman réussi et une lecture qui sort des sentiers battus et des idées préconçues.
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Après six années à la prison de Joliette, Maple, cinquante-sept ans, sort enfin. Direction : Hochelaga, le quartier qui a été le témoin de ses meilleurs et pires moments -surtout les pires en fait. Cette fois-ci, par contre, pas question de retomber dans l'alcool, la drogue ou la prostitution. Maple mène l'enquête pour retrouver le « Ficeleur », le tueur en série d'Hochelaga qui, depuis quelques semaines, laisse dans son sillage des cadavres de prostitués saucissonnés façon shibari, avec dans leur bouche quelques-uns de leurs doigts tranchés. Suivant son instinct et relevant quelques précieux indices, Maple s'approche dangereusement de l'assassin… un peu trop au goût de ce dernier d'ailleurs.


Avec Maple, je suis entrée pour la première fois dans l'univers débridé et truculent de David Goudreault. Et, ouf, quelle entrée! Plusieurs jours après avoir refermé le livre, je suis encore un peu sous le choc...

C'est que ce roman en met plein la vue, autant dans l'écriture que dans le contenu. D'ailleurs, dès les premières pages, le ton est donné, d'abord avec la mise en garde de l'auteur (on nous avertit d'un débordement de violence, de références explicites au racisme, au multiculturalisme, à l'homophobie…) puis avec le prologue. On est percuté de plein fouet par la plume cynique et mordante de l'auteur, ainsi que par les expressions imagées et remaniées à foison « Attachez vos tuques avec de la broche à dents, ça va fesser fort. ». C'est extrêmement divertissant à lire, mais ça demande également une certaine dose de concentration et quelques pauses, surtout au début, pour éviter de se sentir un peu assommé par la verve endiablée de l'écrivain.

Maple, qui incarne la figure dominante du livre, est un personnage résolument haut en couleurs. Drôle, libre et provocatrice, elle a un sens de la répartie inouï qui la rend tout de suite sympathique. Elle expose des opinions bien arrêtées sur le monde et sur les systèmes qui le régissent, et ne s'impose aucune censure. On a ainsi l'heure juste sur ce qu'elle pense vraiment de sujets tels que le système de justice actuel, la place des aînés dans la société ou encore la gentrification qui gagne toujours plus de terrain.

L'enquête, quant à elle, est savamment construite. Elle peut sembler secondaire dans les premiers chapitres, mais gagne en intensité par la suite et finit par atteindre une apothéose spectaculaire à la fin. Je me suis définitivement prise au jeu pour découvrir moi aussi qui était l'assassin parmi tous les suspects potentiels.

Ce polar « trashicomique » québécois est une singularité littéraire flamboyante qui n'a définitivement pas son pareil sur bien des plans!

Lien : https://leslecturesdesophie...
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Dernier roman de Goudreault que j'ai dévoré et auquel je donne 9/10 . Résumé; Marylinne Morneau dit Maple , (qui avait attaqué un policier dans la trilogie ''la bête'') prostituée, sort de prison ,après 6 ans, et arrive en maison de transition à Hochelaga-Maisonneuve son ancien quartier. Elle n'a qu'une idée en tête, c'est trouver le tueur en série qui ficelle des prostituées pour leur couper les doigts et leur faire manger jusqu'à ce qu'elles s'étouffent et en meurent. La police est réticente à la voir sur les lieux des crimes ,mais comme elle arrive à avoir des indices grâce à ses nombreux contacts , une collaboration commence avec l'inspecteur Beaudoin. Un roman qui ,après l'échec de ''ta mort à toi'' ,nous réconcilie avec sa première trilogie par son style d'écriture unique et imagé.
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Le commentaire de Lynda : ♥ Coup de coeur ♥
Dans ce roman, on revoit un personnage que nous avons connu dans la Bête, mais si vous n'avez pas lu, alors je vous recommande la série, si vous l'avez lu, vous n'aurez aucune difficulté à reconnaître Maple, une prostituée tout près de la soixantaine. Elle sort de prison, et apprend, qu'un meurtrier sévit et qu'il s'attaque à des filles du milieu.
Et bien, comme rien n'arrête Maple, elle commence une enquête personnelle pour arrêter ce tueur et stopper les meurtres. Mais souvenez-vous, elle est très loin d'être détective notre Maple, mais n'empêche, elle mettra tout en oeuvre pour réussir.
La panoplie de personnages qui vont l'entourer, qu'elle va rencontrer ou côtoyer, et bien ce n'est absolument rien d'ordinaire, des personnages colorés, ça, c'est certain. Et plusieurs vont s'accrocher à vous tout au long de la lecture, qui n'est pas très longue d'ailleurs, d'autant plus qu'une fois commencée, on ne veut vraiment pas s'arrêter.
Mais qui dit David Goudreault, dit également humour noir, et oui il y en a de l'humour dans cette histoire, un humour un peu suret quand même, mais l'humour est là fait tout de même partie de cette histoire.
On revoit Beaudoin également, à peu près le seul policier qui trouve vraiment grâce aux yeux de Maple, elle l'aime bien, et nous aussi.
Attention par contre, ce roman n'est pas un roman d'enfant comme on dit, langage, scène, violence, d'ailleurs, nous sommes avertis au départ, mais quelle lecture !
David Goudreault, possède un style bien à lui, une plume acérée quelquefois, et une façon de nous faire voir des choses comme nul autre ne peut le faire.
Je vous recommande cette lecture vraiment originale, hors des sentiers battus, à la fois très dur et tendre en même temps, triste et drôle également, que voulez-vous de plus pour un coup de coeur!
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Retour sur ma dernière lecture, le fameux spin off de la bête avec un autre énergumène tout autant attachant en Maple. Quoi dire à part que Goudreault est un maître du maniement des mots? Un surhumain de la littérature? Les tournures de phrases, les figures de style, la poignante réalité des écorchés du système/des mariés à l'asphalte. Cette réalité là, Goudreault ne l'a pas tout bonnement imaginé, il l'a constaté dans notre société, y a été confronté de par ses autres métiers (Travailleur social/ slameur) et l'a brillamment couché sur du papier. Parce que oui, cette réalité existe bel et bien dans notre société, n'en déplaise à ceux qui ont choisi de la taire. Au delà de ces histoires de meurtre, Maple se veut encore une fois une critique sociale, une gifle supplémentaire à la déchéance de nos multiples paramètres de société. On dit souvent que le voyage est toujours plus intéressant que la destination elle même. C'est encore plus vrai lorsque l'on se retrouve avec un livre de David Goudreault entre les mains. C'est comme si l'auteur avait revisité chaque phrase des milliers de fois, mis l'attention sur chaque virgule, fisselé l'histoire du fiseleur d'Hochelaga dans les moindres détails. Un livre qui rejoint bien des styles, confronte plusieurs amères réalités et repousse encore une fois les limites de la littérature. Un autre de ces personnages qui normalise l'impensable parce que cet impensable est tout ce qu'il connait, la seule réalité à laquelle il lui est possible de s'attacher de façon cohérente puisque celle-ci lui colle à la peau comme un chandail d'exercice colle à la peau d'un coureur après son 15 km de jogging. Bref, allez lire cette nouvelle oeuvre de Goudreault qui, je l'espère, n'est que le commencement d'une série de plusieurs pièce de maître de l'auteur. Encore une fois chapeau.

P.S. Si vous voulez vous mettre pleinement dans la lecture de Maple, je vous conseille de le lire en écoutant le nouvel album d'un slameur/poète produit par le même label que Goudreault, le grand slack.
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Que dire de ce roman policier pour le moins au vocabulaire coloré, vulgaire, un peu humoristique, très humain, à l'idée originale. Je crois qu'il faut avoir lu quelque chose de l'auteur pour apprécier son genre d'écrit et j'avais beaucoup aimé la série de la Bête, entre autres. le personnage de Maple est vraiment intéressant et l'auteur est très inspiré, on ne peut que la trouver sympathique. C'est un bon roman qui nous fait sourire, qui touche aussi beaucoup. Les thèmes abordés sont lourds et c'est bien fait malgré les moments un peu trop amplifiés. J'ai bien aimé, encore une fois.
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Je ne sais pas ce qui se passe avec cet écrivain mais j'aime et habituellement je n'aime pas ce style d'écriture et encore moins une histoire aussi rocambolesque. Il faut croire que cet auteur est un peu génial en parsemant son écriture de petites phrases « assassines » qui nous laissent bouche-bée et en état dangereux de réflexion. J'ai à peu près tout lu de cet auteur et je vais sûrement lire son prochain livre mais ne me demandez surtout pas pourquoi car je ne sais pas.
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Wow! Quel épopée que de suivre « Maple » dans son enquête pour coincer le tueur d'Hochelaga. Un language cru, des méthodes douteuses, un manque de savoir-vivre évident, Maple nous surprend toujours avec sa justesse du propos, bien vulgarisée! de bon moment de clarté et d'humour, de trahison et de vengeance, mais surtout de survie. Un autre livre incontournable de David Goudreault, qui nous ramène à la Bête et l'univers qu'il nous a déjà présenté.
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Si vous avez aimé la trilogie La bête à sa mère / La bête et sa cage / Abattre la bête, [https://avisdelecturepolarsromansnoirs.blogspot.com/2018/01/la-bete-sa-mere-la-bete-et-sa-cage-tuer.html] publiés en 2015/2016/2017, vous retrouverez l'ambiance et l'écriture caustique de David Goudreault, chroniqueur, poète, parolier, romancier… et travailleur social dont l'expérience professionnelle nourrit son inspiration créatrice.

Avec Maple admirablement représentée sur la couverture de première, l'auteur nous entraîne dans une histoire déjantée mettant en scène une vieille travailleuse du sexe de 57 ans en liberté conditionnelle, entourée de personnages tous plus colorés les uns que les autres, qui se donne pour objectif d'enquêter sur les meurtres en série entre autres de ses collègues péripatéticiennes et de punir le ou la coupable. Préparez-vous à plonger dans un univers glauque comme l'annonce en page liminaire le « traumavertissement » :

« Cette oeuvre de fiction déborde de violence, de références explicites au racisme, au multiculturalisme, à l'homophobie, à la claustrophobie, aux drogues dures, à la misandrie, à la misogynie, à l'exploitation sexuelle, aux homicides, aux féminicides et au suicide. Lecteurs sensibles, abstenez-vous. À l'aventure ! »

Utilisant à l'excès une plume incisive dans ce roman politiquement incorrect et corrosif, Goudreault décoche des flèches sur la gestion du milieu carcéral, l'administration de la justice, la réhabilitation, la protection de la jeunesse, le travail social, la santé mentale, les milieux littéraires, les services de police et de nombreux travers. le tout traité dans une narration et des dialogues crus, injectés d'une certaine dose d'humour exacerbée, de poésie et de descriptions savoureuses, comme dans ces quelques exemples :

« La danse du rouge et du bleu dans les beaux grands yeux bruns de Lamoureux relevait de la poésie. » (en référence aux gyrophares des voitures de police)

« Notre bulle de bonheur détonnait dans la grisaille ambiante de mars… »

« Il était chauve, mais portait une barbe dense. Comme la richesse dans le monde, il avait la pilosité très mal distribuée. »

« Dans ses grands yeux de morue morte à marée basse, j'ai vu un tressaillement de volonté, un spasme de contestation. »

« Fin d'après-midi, les pupilles dilatées au max, les paupières en guerre contre la gravité, elle était complètement défoncée. »

Et on pourrait en citer des centaines d'autres que vous pourrez découvrir de page en page.

Donc, si vous êtes à la recherche d'une lecture originale, d'oeuvre littéraire bien québécoise qui sort des sentiers battus, je vous recommande de côtoyer pendant quelques heures Maple, pour qui « à tendre l'autre joue, on vient vite à manquer de face » et que « pour que le bien se puisse, il faut parfois que le mal se fasse ».


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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