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En page frontispice on trouve cette mise en garde : « Cette oeuvre de fiction déborde de violence, de références explicites au racisme, au multiculturalisme, à l'homophobie, à la claustrophobie, aux drogues dures, à la misandrie, à la misogynie, à l'exploitation sexuelle, aux homicides, aux féminicides et au suicide. Lecteurs sensibles, abstenez-vous. À l'aventure! »

Les lecteurs sont prévenus, on ne fera pas dans le petit point ou la dentelle. La narratrice, la nommée Maple, vient de sortir de prison où elle s'est refait une santé. Elle y a arrêté l'alcool et la drogue, elle a fait des études et dit vouloir écrire un livre. Elle parle un peu de son passé, inceste, famille d'accueil, drogue et prostitution, mais ce qui la préoccupe surtout, c'est une série de meurtres de putains de son quartier. Elle est bien décidée à élucider ces crimes afin de protéger ses consoeurs. Et l'enquête commence…

Maple décrit d'une plume impitoyable et humoristique, tout aussi bien les bas-fonds de son quartier que les rouages du système de justice ou les faiblesses de la protection de l'enfance. Un regard cynique, mais qui n'est pas une charge contre les personnes. Elle reconnait que les fonctionnaires sont débordés, que les budgets sont insuffisants. Et même si elle a eu maille à partir avec les policiers qu'elle traite affectueusement de cochon, elle reconnait qu'ils ne sont pas tous mauvais et elle a même de la sympathie pour Beaudoin, celui qui enquête sur les meurtres, qui est consciencieux, perspicace et tout à fait surmené.

Un polar socio-rigolo-trash, un roman réussi et une lecture qui sort des sentiers battus et des idées préconçues.
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J'aime David Goudreault . Je l'aime pour ses mots qui prennent position et qui sonnent. Je l'aime pour son humanité, son empathie, sa compréhension sans jugement . Je ne le connais pas mais c'est l'effet qu'il me donne.
Avec Maple il me touche encore une fois.
Cette Maple que nous avions aperçu attaquant un policier dans La Bête, sort maintenant de prison, libérée de quelques-uns de ses poisons et voulant à tout prix découvrir qui est le tueur de collègues de la rue et de clients.
Avec cynisme et humour noir, l'auteur nous raconte un quartier, des vies, une vie, un système plein de failles et insuffisant. Il le fait toujours avec cette facilité qu'il possède et maîtrise pour la formule, pour la tournure de phrases qui ont su me toucher, m' allumer et m'ouvrir les yeux.
Mais c'est beaucoup en si peu de pages. Uppercut à chaque paragraphe. C'est un brin essoufflant peut-être lassant et pour moi, ça perd de son punch.
Peu importe. Malgré le rocambolesque de la quête de Maple pour trouver l'assassin, je n'ai pu qu'apprécier ce roman et le regard de Goudreault sur ce monde est toujours aussi bienveillant.
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Marilynne Morneau, alias Maple, a les cheveux gaufrés, du front tout le tour de la tête et la langue bien pendue. Tout juste sortie de prison, elle veut se refaire. « J'étais prête pour ma résurrection sociale, ma revanche, un nouveau départ. Je suis superstitieuse, il paraît qu'être amoureuse, riche et en santé, ça porte bonheur. J'avais envie d'essayer. »
D'abord, retrouver ses copines de la rue, celles qui lui sont encore loyales, et joindre ses pas aux leurs dans la pratique du plus vieux métier du monde. La suite, il faut le découvrir dans ce polar déjanté ourdi par David Goudreault, à la plume toujours aussi acérée et caustique.
J'ai rigolé, surtout dans la première moitié du roman, alors que les métaphores drolatiques fusaient à toute allure sous mes yeux. Maple est une bête de scène comme celle imaginée par l'auteur dans sa trilogie. « Une chatte de ruelle dans une chienne de vie. » Mais sous la chape de l'humour cinglant de ses personnages, David Goudreault se pose en sociologue d'une faune bigarrée et interlope que l'on préfère ignorer et éviter au quotidien.
Une lecture animée et haute en couleur, vite lue mais sensiblement prégnante.
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Maple de David Goudreault est une gentille histoire de meurtres qui se passe dans Hushlagg (Pas Homa). Une histoire déjantée avec Maple, une vieille travailleuse du sexe de 57 ans en liberté conditionnelle qui enquête à son compte sur les meurtres de ses collègues de travail. Elle part du principe qui comme les sodomites le plus dur est derrière. Maple est un génie encore dans sa bouteille, ne vous frottez pas à elle, car en plus de l'orgasme, vous aurez l'agonie. La Bête est morte vive Maple.
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L'auteur est un magicien des formules chocs, manie les énoncés lapidaires et caustiques avec un rare talent, le tout avec un sens rythme enviable. On le savait déjà de par ses écrits antérieurs et il en donne à nouveau la preuve ici. Pour le style et la forme, ce “Maple” m'a paru remarquable. Par contre, autant j'avais pris plaisir à haïr le personnage de “La bête” de la trilogie éponyme, autant cette héroïne m'a laissé de marbre tellement elle est trop, trop tout !

Goudreault fait une mise en garde préalable quant au contenu pouvant être choquant, wokisme oblige je suppose; rien ne m'a dérangé de ce coté. Mais l'écriture sous stéroïde, ou à la meth c'est selon, m'a achalé, surtout au début ; à la limite ça sentait le cabotinage à force d'en rajouter, de mettre la pédale au fond, de beurrer plus épais qu'épais, bref d'exagérer et de multiplier les effets de toge. Par la suite, même si la trépidation demeure, ça se calme un poil, j'ai pu entrer dans le jeu, car c'en est un nul doute, et apprécier cette histoire rocambolesque tout en ne lisant que quelques pages à la fois pour éviter l'effet de saturation. Comme le dit un slogan bien connu de notre Société des alcools, la modération a parfois meilleur goût . . . Et je prend à rêver que Goudreault prête la prochaine fois son immense talent à un récit moins déjanté. Chose certaine, quel qu'il soit, je le lirai !

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Si tu as trippé sur la Bête et que ta mémoire est bonne, tu te souviendras que dans Abattre la bête, une travailleuse du sexe avait attaqué un policier et cela avait permis à la Bête de se sauver. C'était Maple.

Six ans plus tard, alors qu'elle sort de prison, des travailleuses du sexe et des clients sont assassinés. Outrée qu'on s'en prenne à des filles du milieu, elle se met à enquêter pour trouver le tueur en série.

Les écrits de David Goudreault sont toujours à prendre plusieurs niveaux. Bien sûr, il y a le premier, divertissant, drôle, trash. Mais il y a aussi la critique sociale, notamment ici du système de justice qui fait trop souvent défaut aux victimes. David Goudreault amène le lecteur à se questionner sur le concept de justice, sur la façon dont celle-ci doit ou peut être rendue. Si le système de justice est défectueux, devrait-on pouvoir se faire justice soi-même? Quelles en seraient alors les conséquences? À travers ces histoires éclatées, passionnantes et sinistres se trouvent toujours des questions complexes qui portent (potentiellement, si on le souhaite, hein) à de profondes réflexions sur la société et ses mécanismes.

Je m'étais ennuyé de cet univers trashicomique, de ce côté irrévérencieux, de cet humour corrosif. L'esprit de l'auteur est toujours aussi vif. Acrobatique, même! Maple, ce n'est clairement pas politiquement correct, pas plus que certains comportements des personnages sont moralement acceptables. Et c'est ce qu'on aime. On a besoin de certains espaces où tout n'est pas hyper aseptisé, car la vie ne l'est pas. Donc chers lecteurs, soyez avisés. On ne lit pas David Goudreault si on n'apprécie pas ce qui est trash. Ou on le lit... pour ouvrir nos horizons. À voir. ;-)

Le bouquin ira rejoindre la trilogie de la Bête dans ma bibliothèque le livres à relire.

Un gros kiffe! Oui, oui, un coup de coeur!
Lien : https://www.labouquineusebou..
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Après six années à la prison de Joliette, Maple, cinquante-sept ans, sort enfin. Direction : Hochelaga, le quartier qui a été le témoin de ses meilleurs et pires moments -surtout les pires en fait. Cette fois-ci, par contre, pas question de retomber dans l'alcool, la drogue ou la prostitution. Maple mène l'enquête pour retrouver le « Ficeleur », le tueur en série d'Hochelaga qui, depuis quelques semaines, laisse dans son sillage des cadavres de prostitués saucissonnés façon shibari, avec dans leur bouche quelques-uns de leurs doigts tranchés. Suivant son instinct et relevant quelques précieux indices, Maple s'approche dangereusement de l'assassin… un peu trop au goût de ce dernier d'ailleurs.


Avec Maple, je suis entrée pour la première fois dans l'univers débridé et truculent de David Goudreault. Et, ouf, quelle entrée! Plusieurs jours après avoir refermé le livre, je suis encore un peu sous le choc...

C'est que ce roman en met plein la vue, autant dans l'écriture que dans le contenu. D'ailleurs, dès les premières pages, le ton est donné, d'abord avec la mise en garde de l'auteur (on nous avertit d'un débordement de violence, de références explicites au racisme, au multiculturalisme, à l'homophobie…) puis avec le prologue. On est percuté de plein fouet par la plume cynique et mordante de l'auteur, ainsi que par les expressions imagées et remaniées à foison « Attachez vos tuques avec de la broche à dents, ça va fesser fort. ». C'est extrêmement divertissant à lire, mais ça demande également une certaine dose de concentration et quelques pauses, surtout au début, pour éviter de se sentir un peu assommé par la verve endiablée de l'écrivain.

Maple, qui incarne la figure dominante du livre, est un personnage résolument haut en couleurs. Drôle, libre et provocatrice, elle a un sens de la répartie inouï qui la rend tout de suite sympathique. Elle expose des opinions bien arrêtées sur le monde et sur les systèmes qui le régissent, et ne s'impose aucune censure. On a ainsi l'heure juste sur ce qu'elle pense vraiment de sujets tels que le système de justice actuel, la place des aînés dans la société ou encore la gentrification qui gagne toujours plus de terrain.

L'enquête, quant à elle, est savamment construite. Elle peut sembler secondaire dans les premiers chapitres, mais gagne en intensité par la suite et finit par atteindre une apothéose spectaculaire à la fin. Je me suis définitivement prise au jeu pour découvrir moi aussi qui était l'assassin parmi tous les suspects potentiels.

Ce polar « trashicomique » québécois est une singularité littéraire flamboyante qui n'a définitivement pas son pareil sur bien des plans!

Lien : https://leslecturesdesophie...
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Dernier roman de Goudreault que j'ai dévoré et auquel je donne 9/10 . Résumé; Marylinne Morneau dit Maple , (qui avait attaqué un policier dans la trilogie ''la bête'') prostituée, sort de prison ,après 6 ans, et arrive en maison de transition à Hochelaga-Maisonneuve son ancien quartier. Elle n'a qu'une idée en tête, c'est trouver le tueur en série qui ficelle des prostituées pour leur couper les doigts et leur faire manger jusqu'à ce qu'elles s'étouffent et en meurent. La police est réticente à la voir sur les lieux des crimes ,mais comme elle arrive à avoir des indices grâce à ses nombreux contacts , une collaboration commence avec l'inspecteur Beaudoin. Un roman qui ,après l'échec de ''ta mort à toi'' ,nous réconcilie avec sa première trilogie par son style d'écriture unique et imagé.
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Le commentaire de Lynda : ♥ Coup de coeur ♥
Dans ce roman, on revoit un personnage que nous avons connu dans la Bête, mais si vous n'avez pas lu, alors je vous recommande la série, si vous l'avez lu, vous n'aurez aucune difficulté à reconnaître Maple, une prostituée tout près de la soixantaine. Elle sort de prison, et apprend, qu'un meurtrier sévit et qu'il s'attaque à des filles du milieu.
Et bien, comme rien n'arrête Maple, elle commence une enquête personnelle pour arrêter ce tueur et stopper les meurtres. Mais souvenez-vous, elle est très loin d'être détective notre Maple, mais n'empêche, elle mettra tout en oeuvre pour réussir.
La panoplie de personnages qui vont l'entourer, qu'elle va rencontrer ou côtoyer, et bien ce n'est absolument rien d'ordinaire, des personnages colorés, ça, c'est certain. Et plusieurs vont s'accrocher à vous tout au long de la lecture, qui n'est pas très longue d'ailleurs, d'autant plus qu'une fois commencée, on ne veut vraiment pas s'arrêter.
Mais qui dit David Goudreault, dit également humour noir, et oui il y en a de l'humour dans cette histoire, un humour un peu suret quand même, mais l'humour est là fait tout de même partie de cette histoire.
On revoit Beaudoin également, à peu près le seul policier qui trouve vraiment grâce aux yeux de Maple, elle l'aime bien, et nous aussi.
Attention par contre, ce roman n'est pas un roman d'enfant comme on dit, langage, scène, violence, d'ailleurs, nous sommes avertis au départ, mais quelle lecture !
David Goudreault, possède un style bien à lui, une plume acérée quelquefois, et une façon de nous faire voir des choses comme nul autre ne peut le faire.
Je vous recommande cette lecture vraiment originale, hors des sentiers battus, à la fois très dur et tendre en même temps, triste et drôle également, que voulez-vous de plus pour un coup de coeur!
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Retour sur ma dernière lecture, le fameux spin off de la bête avec un autre énergumène tout autant attachant en Maple. Quoi dire à part que Goudreault est un maître du maniement des mots? Un surhumain de la littérature? Les tournures de phrases, les figures de style, la poignante réalité des écorchés du système/des mariés à l'asphalte. Cette réalité là, Goudreault ne l'a pas tout bonnement imaginé, il l'a constaté dans notre société, y a été confronté de par ses autres métiers (Travailleur social/ slameur) et l'a brillamment couché sur du papier. Parce que oui, cette réalité existe bel et bien dans notre société, n'en déplaise à ceux qui ont choisi de la taire. Au delà de ces histoires de meurtre, Maple se veut encore une fois une critique sociale, une gifle supplémentaire à la déchéance de nos multiples paramètres de société. On dit souvent que le voyage est toujours plus intéressant que la destination elle même. C'est encore plus vrai lorsque l'on se retrouve avec un livre de David Goudreault entre les mains. C'est comme si l'auteur avait revisité chaque phrase des milliers de fois, mis l'attention sur chaque virgule, fisselé l'histoire du fiseleur d'Hochelaga dans les moindres détails. Un livre qui rejoint bien des styles, confronte plusieurs amères réalités et repousse encore une fois les limites de la littérature. Un autre de ces personnages qui normalise l'impensable parce que cet impensable est tout ce qu'il connait, la seule réalité à laquelle il lui est possible de s'attacher de façon cohérente puisque celle-ci lui colle à la peau comme un chandail d'exercice colle à la peau d'un coureur après son 15 km de jogging. Bref, allez lire cette nouvelle oeuvre de Goudreault qui, je l'espère, n'est que le commencement d'une série de plusieurs pièce de maître de l'auteur. Encore une fois chapeau.

P.S. Si vous voulez vous mettre pleinement dans la lecture de Maple, je vous conseille de le lire en écoutant le nouvel album d'un slameur/poète produit par le même label que Goudreault, le grand slack.
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