Un Gouiran cuvée 2003 que je n'avais pas lu jusqu'alors. Premières impressions déplaisantes : un titre de science-fiction, qui a du être être décidé au terme d'une soirée bien arrosée, et une couverture à faire fuir même le plus gouiranesque des lecteurs. Bon, passons, à l’intérieur, il a quand même quelques hectolitres de pastis, une gouaille marseillaise sympathique, un Clovis Narigou toujours sensible à la gent féminine et quelques jolies ballades de part le monde.
Le père de la copine du moment du fils de Clovis, colonel des pompiers, est découvert assassiné dans son command-car de deux balles made in USA lors d'un violent incendie prés de l'Estaque. L'enquête de la balistique fait vite le lien avec la mort d'un français lui aussi originaire de Marseille, dans une gondole vénitienne. Ni une, ni deux, Clovis part à Rome obtenir quelques informations complémentaires. La suite va le voir en Haute Égypte, où le sang d'un archéologue va venir tacher de vieilles fresques murales dans un temple perdu. Puis notre aventurier se transformera en loup de mer pour aborder l’île de Batz, point focal de cette histoire marseillaise (et oui).
Évidemment d'OVNI il ne sera guère question, juste de lubies d'adolescents.
Ce tome est moins abouti que ceux que Gouiran a pu consacrer plus tard à des épisodes de l'histoire contemporaine, mais cela reste un bon divertissement bien dépaysant.
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Il avait raison, le petit père Einstein, quand il proclamait que « Le monde est dangereux à vivre, non à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ».
Au premier échangeur, la réalité du Caire nous explosa au visage.
Sur les trottoirs, la foule grouillait, et, dans les rues, des moulons de véhicules s'enraguaient et versaient dans des concerts de klaxons. Des grappes de gosses s'accrochaient aux bus, de vieux camions cabossés emboucanaient le quartier en crachant une fumée noire à chaque démarrage. Au milieu de ce ouaille, des charrettes à ânes, débordant de légumes et égarées dans ce siècle de jobard témoignaient de la survivance d'un monde ancien deux pas des buildings et des grattes-ciel qui rongeaient le centre-ville.
Maurice Gouiran, en plein confinement, vous parle de ses longues journées de travail ! Et comme c'est un homme multi casquettes… attendez-vous aux surprises !