AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781600106712
128 pages
IDW Publishing (12/04/2011)
4/5   1 notes
Résumé :
Fan-favorite stories and characters are featured in this brand-new Best of Dick Tracy collection! Ride the edge of your seat as bullets, battles, and bad guys show creator Chester Gould on the top of his game.
The Library of American Comics is the world's #1 publisher of classic newspaper comic strips, with 14 Eisner Award nominations and three wins for best book. LOAC has become "the gold standard for archival comic strip reprints...The research and articles... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Best of Dick Tracy Volume 1Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'éditeur IDW s'est lancé dans une réédition exhaustive et minutieuse du comic strip "Dick Tracy" créé par Chester Gould en octobre 1931. Gould a écrit et dessiné ce strip quotidien jusqu'en 1977, soit 47 ans. Cette réédition prend la forme de beaux volumes comprenant des articles de spécialistes du strip permettant de comprendre le contexte, et de mettre en évidence ses spécificités et ses évolutions. le premier volume en est Complete Chester Gould's Dick Tracy - Volume 1 correspondant aux années 1931 à 1933. En marge de ce travail de réédition, IDW a eu l'idée de proposer une sorte de pot pourri pour le lecteur novice souhaitant découvrir le personnage, sans avoir à investir dans une collection imposante, sans idée préconçue de la période susceptible de l'intéresser.

Ce tome intitulé "The very best of Dick Tracy" (avec le sous-titre "Bullets, Battles & Bad guys") comprend 23 extraits d'une quinzaine de jours de jours de parution minimum présentés dans l'ordre chronologique. le premier correspond à la période novembre/décembre 1931, le dernier à la période février/mars 1971. Chaque page comprend 5 strips de 4 ou 3 cases, en fonction des jours. Les responsables éditoriaux ont fait le choix de présenter des fins d'histoires, c'est-à-dire la course poursuite finale jusqu'à la capture ou la mort du criminel. Comme l'indique le sous-titre, dès la troisième histoire, le choix a été guidé également par l'identité des Bad Guys. le lecteur découvre ainsi Flattop, Mumbles, B-B Eyes, Shaky, The Brow, TV Wiggles, Rughead, etc., des gugusses avec une gueule impossible et inoubliable, relevant franchement de la tératologie. Chaque extrait débute par un cours texte explicatif synthétisant la situation. Au fil de ces 23 extraits de continuité, Dick Tracy aidé ou non par un collègue ou les forces de police va se retrouver confronté à du racket auprès des petits commerçants, un pyromane fugitif dans les montagnes de l'Oklahoma, un trafic d'esclaves, un imposteur se faisant passer pour un membre d'une famille royale européenne pour se faire régaler à l'oeil, une maîtresse femme voulant se venger de son mari qui l'a laissée croupir en prison, un trafiquant de pneus en pleine guerre mondiale (un vil mécréant profitant du rationnement), un tueur à gages doublant ses commanditaires, un gang de détrousseurs, un maître-chanteur, un caïd du crime organisé, un criminel souhaitant se venger d'un associé l'ayant floué, etc.

Le personnage de Dick Tracy est emblématique des comics trips dans la mesure où il a fêté ses 80 ans de publication en 2011, et qu'il dispose toujours d'un comic strip quotidien en 2013. Il a bénéficié de plusieurs adaptations à la radio, à la télévision (feuilleton et dessins animés) et au cinéma. La dernière dans ce média date de 1990 : Dick Tracy de Warren Beatty, avec Al Pacino, Dustin Hoffman et Madonna. Son mode de publication correspond à des suites de 3 ou 4 cases paraissant quotidiennement dans les journaux, à suivre d'un jour à l'autre. Il a également été adapté en comics (équivalent des bandes dessinées) dont la dernière réalisée par John Francis Moore et Kyle Baker à l'occasion du film de Beatty : The complete "True hearts and tommy guns" trilogy. Cette popularité et cette longévité suffisent à éveiller la curiosité d'un lecteur de comic strip. Lorsqu'on y ajoute la façon très particulière de représenter les visages (cette espèce de boucle figurant la bouche de Tracy vu de profil), l'amateur de comics se dit qu'il faut qu'il sache de quoi il en retourne pour se faire son propre avis.

Ce tome constitue un échantillonnage de plusieurs histoires réparties sur 40 ans de production, soit une entrée en matière accessible et relativement représentative. Tous les strips ont été reproduits en noir & blanc avec une grande qualité de définition (toutes les lignes sont claires et nettes, sans flous). Ce tome ne contient aucun texte de contextualisation de l'oeuvre, ou de l'importance de ce strip et du personnage Dick Tracy dans l'histoire des comics trips, ou dans culture populaire étatsunienne. le choix de présenter des résolutions d'histoire s'avère pertinent dans la mesure où le lecteur n'a jamais l'impression d'avoir un bout de récit sans conclusion. le seul inconvénient est qu'il n'est pas possible d'appréhender la place dévolue à la vie privée du personnage (peu importante à en croire des sites spécialisées, mais pas totalement inexistante puisque Tracy a fini par se marier, et a dû affronter la menace d'un divorce).

La première découverte de cette série commence par la densité narrative. Il faut entre 2 et 3 fois plus de temps pour lire une page (5 strips, soit entre 15 et 20 cases) que pour lire une page de comics. Cela tient au format de parution quotidien. le volume de texte n'écrase pas les images, mais il doit rappeler régulièrement (en 1 phrase, 2 maximum) l'essentiel de la situation et apporter une quantité significative d'information pour que le lecteur quotidien ait la sensation que le récit a progressé de manière significative, en 3 cases. La deuxième découverte correspond au style graphique. Les 3 premiers strips font penser à la naïveté des dessins d'Hergé pour Les aventures de Tintin au pays des soviets, dans des cases plus petites surchargées, à la représentation naïve. Il fut donc attendre un peu pour trouver un dessin plus épuré, avec cette façon très particulière de représenter les visages (même pour les physionomies normales). Tout au long des décennies, les cases resteront très chargées, avec cette approche un peu naïve des décors, et ces personnages un peu raides. En termes graphiques, il n'y a vraiment que la dernière histoire (1971) qui sorte du lot avec des contrastes presqu'abstraits entre les motoneiges noires et les décors blancs enneigés.

En termes d'histoire, les aventures sont émaillées de course-poursuites épiques, et de rebondissements parfois naïfs (le tuyau pour respirer sous l'eau la plante carnivore, le carcan en paraffine, etc.). Les différents protagonistes ne disposent d'aucune personnalité à commencer par Dick Tracy, stoïque et professionnel, athlétique et courageux, peu éloquent. Comme le chantait Madonna dans "He's a man" (extrait de la bande original du film de Beatty I'm Breathless) : "All work, and no play" (Boulot, boulot, sans détente). Dick Tracy n'apparaît pas dans chaque strip, certains exposent les péripéties des criminels, plusieurs bandes durant. Chester Gould s'en tient essentiellement à de la criminalité de rue (même si Tracy connaîtra une période mâtinée de science-fiction avec voyage sur la Lune pendant les années 1960). Il est vraisemblable que la cité de référence dans laquelle il traque les criminels soit Chicago même si son nom n'est pas prononcé. Au fil des histoires, le lecteur aura le plaisir de découvrir plusieurs criminels au faciès aussi remarquable qu'improbable, ainsi que des marques de fabrique de Gould (la radio de communication au poignet de Dick Tracy, le criminel abattu par une balle au milieu du front, d'autres formes de décès relevant d'une forme de justice poétique, des techniques "scientifiques" pour déterminer l'identité du criminel). Plus inattendu, le lecteur découvre que Chester Gould apporte un grand soin à planifier et diversifier les endroits des enquêtes, des rues de la ville aux montagnes de l'Oklahoma, en passant par la pleine mer, ou les sous-sols du grand quotidien avec la salle des rotatives. Ce dernier exemple constitue une véritable visite guidée de l'installation.

Le lecteur actuel de passage venu chercher des histoires divertissantes aura du mal à trouver son content dans ces histoires surannées mêlant naïveté et brutalité édulcorée. le lecteur souhaitant découvrir "Dick Tracy" en aura pour son argent avec un échantillon relativement représentatif, présentant des histoires disposant d'une fin, avec une palette couvrant une quarantaine d'années, dans une qualité de reprographie impressionnante au vu de l'âge de ces strips.
Commenter  J’apprécie          70


autres livres classés : montagnesVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}