Gracian tient moins à nous améliorer qu'à nous raffiner en qualité, qu'à nous hausser, même au risque de nous durcir. Il ne méprise rien tant que le lâche et le médiocre, les trames peu serrées, les demi projets, les vies sans but et sans modèle. Il est, entre tous, original et profond, par sa substance, par sa méthode. Il croit à la grandeur de l'homme, ou plutôt il l'imagine, il en dresse la statue, admirable et complexe.
MAXIME II . L'esprit et le génie.
Ce sont les deux points où consiste la réputation de l'homme. Avoir l'un sans l'autre, ce n'est être heureux qu'à demi. Ce n'est pas assez que d'avoir bon entendement, il faut encore du génie. C'est le malheur ordinaire des mal-habiles gens de se tromper dans le choix de leur profession, de leurs amis, et de leur demeure.
Ce n'est pas le doreur qui fait un Dieu, c'est l'adorateur.
L'homme d'esprit aime mieux trouver des gens dépendants que des gens reconnaissants.
Baltasar Gracian :
L'Homme de courDans les
jardins du palais impérial de Tokyo,
Olivier BARROT présente le livre de l'Espagnol
Baltasar GRACIAN, "
L'Homme de cour", écrit en 1647,
receuil de 300
maximes, véritable "
manuel d'arrivisme".