Sur l'autre rive

Après Terminus Belz et Kisanga c est le troisième roman d Emmanuel Grand que je lis et à chaque fois j en ressors avec une impression mitigée.
Ses sujets sont alléchants, dans celui-ci le suicide suspect d une jeune homme footballeur prometteur qui s est jeté du pont de St Nazaire ,ses personnages parfois attachants et pourtant je m y ennuie souvent.
Trop des pages inutiles, selon moi, sur des descriptions de paysages qui nuisent au rythme (l auteur connait bien la région ce n était pas la peine d en rajouter).
Les scènes consacrées au football sont carrément grotesques ,il aurait peut- être du demander conseil à quelques belles plumes du journal l'équipe comme par exemple Vincent Duluc ou Mélissande Gomez.
Dans la Police Nationale Française le grade de sergent ,et encore moins évidemment celui de sergente, n existe pas.
Dans une enquête qui se veut crédible cela n est pas sérieux(Comme disait France c est peut-être un détail pour vous mais pour moi cela veut dire beaucoup) .
C est dommage car je trouve qu' Emmanuel Grand a des choses à dire et qu' il est intéressant quand il va à l essentiel.
Je vais bien finir par trouver un des ses livres, déjà publié ou à venir, qui me plaise du début à la fin.

J'ai lu Sur l'autre rive d'Emmanuel Grand dans le cadre du jury Livre de Poche 2022. Je ne connaissais pas du tout cet auteur. Je me suis laissé séduire par cette jolie couverture mettant en scène le pont de Saint-Nazaire.

Le roman porte sur l'enquête menée par le capitaine Marc Ferré suite à la découverte d'un corps au pied du fameux pont. Il ne croit pas à la thèse du suicide et décide de faire toute la lumière sur cet événement. le mort est Franck Rivière, un jeune homme apparemment sans histoires, jardinier-paysagiste pour gagner sa croûte et footballeur au club local. En parallèle, sa soeur nous est présentée, Julia Rivière, avocate à Paris, qui va rejoindre Saint-Nazaire à l'annonce du décès de Franck, une ville où elle n'a plus mis les pieds depuis treize ans.

Sans trop spoiler le déroulement de l'intrigue, le roman est découpé en trois parties. La première porte sur le début de l'enquête par Marc et sa co-équipière, ainsi que sur l'arrivée de Julia dans sa ville natale. J'ai bien aimé ce premier tiers du roman pendant lequel j'ai commencé à m'attacher aux personnages. Je pensais rester avec eux pendant tout le livre… mais non ! Arrive une seconde partie, un an plus tôt si mes souvenirs sont bons, qui elle se concentre sur la vie de Franck quelques mois avant sa mort. Et autant dire que tout ce passage a clairement refroidi mon enthousiasme. Je n'ai pas compris l'intérêt de détailler autant la vie de Franck. J'ai trouvé tout ceci inintéressant, long, et le personnage énervant. Enfin une troisième partie conclut l'histoire. Mais sans grand suspens car l'auteur explique et détaille tout, il n'y a vraiment pas à réfléchir beaucoup et le final n'est pas surprenant pour un sou.

Il n'y a rien à reprocher à l'écriture de l'auteur, mais le tout ressort simple, factuel, sans grande fantaisie. On ne s'attache pas aux personnages, l'intrigue ne brille pas par son originalité, c'est un peu plat. J'ai l'impression que l'auteur a voulu écrire une enquête policière tout en y ajoutant une dose de critique de la société, mais au final aucun des deux aspects ne m'a convaincu. Et pourtant j'ai adoré des livres comme Leurs enfants après eux, qui lui se jette à cent pour cent dans la fresque sociale, et j'adore aussi les romans policiers.

J'ai acheté ce livre car le lieu dans lequel se déroule son histoire m'est familier : St Nazaire, la mer, ses zones portuaires industrielles.

Concernant l'intrigue, le meurtre et ses motifs, on fait assez vite le liens donc on peut être tenté de s'impatienter, de vouloir en arriver aux conclusions.

Une histoire de drogue pas comme les autres,
Un jeune homme simple,
Ses amis fortunés,
Une mauvaise idée...

Quelle étrange idée de présenter ce roman comme un polar au suspense insoutenable ! Il est beaucoup de choses, mais certainement pas ça.
C'est pourtant un bon roman. Plus une tranche de vie qu'on picore, une histoire simple et tragique, et un constat noir de notre société, raconté par une belle plume.
Mais... trop de longueurs, de descriptions inutiles. L'enquête ne sert que de prétexte pour soutenir la critique de notre société, et le suspense est inexistant.
Si j'ai apprécié découvrir les docks de Saint-Nazaire, je me suis quand même ennuyée pendant les deux tiers du livre...

L'intrigue proposée par Emmanuel Grand reste assez banale, elle me rappelle beaucoup celles d'Harlan Coben, que bien souvent, on fini par oublier. En plus, j'avoue ne pas être une grande fan des histoires de drogues, gangs, etc. Les personnages ne m'ont absolument pas convaincue ; je les trouve bien trop peu attachants, et ils ne dégagent rien, aucun émotion. Oups !

J'ai aussi trouvé ce roman démesurément trop long, avec des longueurs à n'en plus finir, des descriptions qui viennent noyer le récit et qui n'apportent pas toujours du sens à l'histoire. le découpage en trois parties vient, lui, apporter du rythme à l'intrigue : on jongle entre présent et passé afin de mieux cerner la vérité. Une vérité brutale, qui aborde les différences sociales, les inégalités, les privilèges.

En conclusion générale, je suis plutôt déçue du dénouement, de l'intrigue en elle-même. Je n'ai pas été embarquée dans cette histoire, que j'ai même eu plutôt du mal à terminer. Pour le moment, cette sélection d'avril me laisse plutôt mitigée !

J'ai suivi l'enquête du capitaine Marc Ferré et de la sergente Laure Desandou dans Saint Nazaire et sa région avec enthousiasme.
Emmanuel Grand dévoile page après page la vie de Franck élevé à Trignac et retrouvé mort après une chute vertigineuse depuis le pont qui enjambe l'estuaire de la Loire.
Ce footballeur de 21 ans s'est-t-il suicidé ? Que s'est il réellement passé lors d'une fête privée ? Comment justifier son train de vie ? Et surtout pourquoi ses meilleurs amis sont partis précipitamment à Birmingham ou à Paris ?
Cette histoire est réaliste et triste.
Un bémol selon moi : ce livre ne donne aucun rôle décisif aux femmes. Julia, Sandra, Chloé ou Christine sont des seconds rôles. L'auteur préfère mettre sa puissance romanesque dans les descriptions des zones portuaires et des villes côtières désertées hors saison estivale. L'ambiance est saisissante. Pour l'auteur, le destin des natifs de Saint Nazaire est sombre et désespéré sauf s'ils s'échappent de cette région. Captivant.

Le récit est bien documenté sur St Nazaire, La Baule, St Brévin, Pornic, la Vendée ... Quand on connaît un peu la région, on s'y retrouve bien.
En fait c'est une histoire simple, de gens simples, un peu naïfs qui se fourvoient en se brûlant les ailes pour s'être trop rapprochés par cupidité d'un méchant "feu".
L'intrigue aurait, à mon sens, été plus intéressante si au lieu du récit on avait laissé les teneurs de l'enquête faire la découverte et si Julia y avait été impliquée, ce à quoi on s'attendait...

Polar à la française plutôt bien écrit et plaisant à lire.
J'ai eu sans cesse la sensation de lire un reportage relatant d'un fait divers local plutôt qu'un roman.
L'étude sociale de différentes populations de Saint-Nazaire et de sa région est réussie.
Toutefois ce roman manque quelque peu d'une certaine envergure.
Bien dommage ...