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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Jim Wormold est un citoyen anglais installé à La Havane. Son petit commerce d'aspirateurs ne génère pas beaucoup de bénéfices et ne lui permet pas de payer toutes les extravagances et les désirs de Milly, sa fille de 17 ans. Alors, quand l'agent Hawthorne lui propose de rejoindre les services secrets britanniques, Wormold voit la possibilité de gagner rapidement de l'argent. de son côté, Hawthorne est persuadé d'avoir installé un espion de premier ordre dans une zone qui commence à s'agiter, à la veille de la révolution castriste. « Il nous faut notre agent à La Havane, n'est-ce pas ? Les sous-marins ont besoin de fuel. Les dictateurs se rapprochent les uns des autres. Les gros entraînent les petits. » (p. 51)

« La Havane pourrait devenir un endroit clé. Les communistes vont toujours là où il y a des troubles. » (p. 75) Wormold va tirer parti de cette terreur rouge et de cette obsession du renseignement qui marque la Guerre froide. Il envoie à Londres de faux rapports et de fausses informations. Il s'entoure de faux agents et arrive à faire prendre les plans d'un aspirateur pour une formidable machine de destruction. de messages codés en microfilms dissimulés au dos de timbres, Wormold monte une improbable affaire que Londres prend très au sérieux. Ce que le marchand d'aspirateurs n'avait pas prévu, c'est que ses élucubrations prendraient une réelle épaisseur et que de vrais méchants se mettraient à ses trousses et à celles de ses proches.

Voici un roman d'espionnage d'un ton très original : je n'aime pas l'agent 007 parce qu'il se prend trop au sérieux. Avec Graham Greene, c'est plutôt James Bond au pays des barjos ! Les services secrets britanniques sont loin d'être une organisation rodée et ses membres sont bien bouffons parce que trop tatillons. C'est donc un roman burlesque que Graham Greene propose, avec un faux air de vaudeville quand les portes claquent pour dissimuler des agents fantômes. J'ai passé un bon moment avec cet agent secret pas comme les autres, mais je ne suis pas certaine que ce roman me marquera longtemps.
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Années 50, La Havane. James Wormold est un paisible quadra quitté par sa femme et qui vend des aspirateurs, enfin peut-être est-il plus juste de dire qu'il essaie de vendre des aspirateurs. En le quittant, sa femme lui a aussi abandonné leur fille Milly, dix-sept ans, belle comme un ange, fervente catholique, en pleine mutation vers l'état de femme et la proie potentielle du capitaine Segura qui voit davantage en elle une simple femelle. Jusque là, Wormold a largement de quoi occuper sa vie et quand il a un peu de temps libre devant lui, il se descend un petit whisky en compagnie de son acolyte alcoolique, le Dr Hasselbacher. Pourtant, l'existence de Wormold va tout-à-coup être transformée du tout au tout lorsqu'il est désigné contre son gré agent spécial à La Havane par les services secrets de sa Majesté britannique...

Dans un décor haut en couleurs où cireurs de chaussures et prostituées côtoient flics véreux et espions de tout poil, Graham Greene invente le genre de l'espion débutant et maladroit, une espère de Pierre Richard à situer à équidistance de 0007 et d'OSS117. Impossible de ne pas ressentir d'empathie pour un personnage aussi paumé et aussi touchant même si l'écriture a quand même pris un petit coup de vieux (sans même parler de mon édition 10/18 de 1980 truffée de fautes d'orthographe).

Un roman d'espionnage plaisant qui ne se prend pas au sérieux et qui fait la part belle à l'humour au détriment de l'action mais sans que cela nuise à la cohérence de l'ensemble.

Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge 1914-1918 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Graham Greene est un auteur anglo-saxon reconnu pour ses romans d'espionnage. D'ailleurs dans l'une de ses dernières missions (traduites en françaises) même James Bond lit un de ses romans. Avec Notre agent à La Havanne, il compose toutefois un roman qui appartient davantage au registre de la comédie.

En assumant une comparaison délicate à tous point de vue, voici un écrit qui tient davantage du tailleur de Panama que de la saga 007. Cet état d'esprit est déjà perceptible dans l'introduction que nous offre l'auteur. Celle-ci mérite le détour : un retour sur son propre passé d'espion. La démarche (qu'elle soit réelle ou romancée) est bienvenue et appréciée.

Le ton est ici léger, détendu et se fond dans le Cuba pré révolutionnaire. L'ambiance de casino et de bordel à ciel ouvert dresse un contexte festif équivoque sans occulter les agissements détestables du régime en place. Ceux-ci sont symbolisées via un personnage haut en couleur, auquel le lecteur pourra même s'attacher. Indéniablement, cette ambiance fait partie intégrante du roman au point de le caractériser.

L'intrigue est assez légère. Les services secrets britanniques sont ridiculisés mais de manière somme toute gentille. Sont surtout fustigées ici les pratiques administratives et bureaucratiques des services de l'ombre au travers de certaines figures. La quatrième de couverture en dit hélas trop long. Certes le dénouement ne surprend pas vraiment et reste dans la logique mais le tout n'est pas pour autant cousu de fil blanc.

L'humour et la comédie prennent ici le premier pas sur l'espionnage, ce que laissait déjà entendre le scénario du roman (un vendeur d'aspirateur qui devient un espion pour garantir à sa fille le mode de vie auquel elle est habituée). Les personnages sont sympathiques, et Wormold est quelqu'un d'humain, de crédible… ce qui n'est pas toujours le cas de la plupart des retournements de situation présentés.

Il n'est pas ici question de technique, de suspens, de complexité… mais de légèreté et de bonne humeur. Voici un roman idéal pour s'extraire du quotidien, ou accompagner un voyage. Un petit bijou à lire en cas de déprime passagère.
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Ce roman plutôt divertissant est pour Graham Greene l'occasion d'une satire féroce du "petit monde" des services secrets en plein coeur de la guerre froide. Il en profite pour régler quelques comptes personnels, la plupart des personnages étant largement inspirés de ses connaissances, comme il l'indique dans l'introduction. La lecture de cette introduction, et sa relecture une fois le roman terminé, sont à mon sens indispensables. Elle éclaire singulièrement le roman et son contexte, et montre en particulier que la triste réalité du Cuba de Batista n'était en rien moins absurde que la fiction qu'il en a tirée. L'épilogue est également très savoureux, et quelques répliques de Béatrice donnent à cette comédie une profondeur inattendue.

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La série des podcasts de France Culture commencée avec le Carré, se poursuit logiquement avec Graham Greene qui servit également dans les Renseignements de Sa Majesté et qui se servit de son expérience d'espionnage pour écrire des romans d'espionnage. 

Plutôt que du côté des thrillers, l'auteur lorgne vers la comédie. Humour réjouissant, très british, comme il se doit. Dérision totale des services secrets qui recrutent un marchand d'aspirateurs bien tranquille pour bâtir un réseau dans le Cuba troublé de 1958, juste avant la Révolution Castriste. le héros se laisse enrôler non pas par patriotisme, ni par goût de l'aventure (il est très plan-plan) mais parce que sa fille adorée a engagé des dépenses inconsidérées et que cela lui semble un bon moyen de renflouer ses caisses. 

Et cet homme bien tranquille, boutiquier sans histoire, plutôt routinier développe une créativité et une imagination incroyable! Ses supérieurs de Londres lui envoient des aides : une secrétaire et un opérateur radio. Comment va-t-il  s'en sortir? de façon très réjouissante, ma foi. le rythme de l'action s'accélère, fusillades, attentats, accidents se succèdent....

Graham Greene a situé l'action dans le contexte particulier de la corruption du régime et des violences castriste dans les provinces. Contrairement à le Carré, il ne propose pas de vision géopolitique mondiale ni régionale et ne contextualise pas l'action dans la Guerre Froide. Il tourne en dérision des services secrets bureaucratiques où l'efficacité est le cadet des soucis des grands pontes.

"Il me semblait que les Affaires étrangères autant que les services de renseignements avaient amplement mérité
d'être un peu ridiculisés."

Chacun place ses pions comme à ce jeu de dames où le héros joue avec le capitaine Segura, policier cubain : 

" Il y a dans tous les jeux des pions sans importance, dit le capitaine Segura. Comme celui-ci. Je le prends, et il vous
est indifférent de le perdre. Et n'oubliez pas que le docteur Hasselbacher réussit admirablement les mots croisés."

Obispo

Loin de l'analyse politique, dans cette période troublée l'auteur utilise Cuba comme décor exotique avec ses boites de nuit, ses rues pittoresques d'Obispo ou les villas luxueuses du Vedado ainsi que ses coutumes amusantes comme la numérologie appliquée au loto:

"

Je me suis bien amusée avec ce livre distrayant!
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Un roman d'espionnage ... à Cuba du temps de Batista, le Cuba du jeu, de la prostitution, de la fête perpétuelle pour tous les touristes, les cubains étant, les dindons de la farce ....
Un roman d'espionnage ... à Cuba quand le monde entier venait profiter du rhum, des filles et des cigares...
Un roman d'espionnage particulier qui se moque des intrigues ou plutôt où des protagonistes plus rusés les uns que les autres inventent des intrigues.
Une galerie de personnages plus cocasses les uns que les autres,
Un aperçu de ce qu'était Cuba à la fin du règne de Batista pendant que les rebelles se rebellaient et gagnaient chaque jour un peu plus la confiance du petit peuple de l'Oriente,
Une comédie mettant à mal l'esprit de l'espionnage et de l'espionnite, mettant à jour le grand vide des intrigues de palais même si celles ci drainent dans leur folie des drames humains et sociaux.
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Toute cette histoire est absurde mais addictive, c'est sans doute là une caractéristique de l'humour britannique. Invraisemblable du début à la fin, ce récit m'a mis un sourire en coin par la placidité des personnages devant l'inconcevable. Entre une satire fine des romans d'espionnage et les protagonistes les plus cool que j'ai jamais rencontré, sauf peut-être dans “Le faucon maltais”, cette histoire a quelque chose d'un grand cru d'un style un peu marginal mais néanmoins délicieux.
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Jim Wormold est un petit vendeur d'aspirateur sans problème qui mène une vie paisible avec sa femme et sa fille à La Havane. Seulement, ses revenus sont modestes et jusque là, il s'en contentait mais pour satisfaire aux besoins de sa fille Milly qui est une jeune fille coquette et très dépensière, Jim accepte de se mettre aux services des Services Secrets britanniques afin d'augmenter sa rentrée d'argent. Une sorte de parodie de roman d'espionnage puisque Jim, qui ne prend pas son rôle très au sérieux en cette période mouvementée de Guerre Froide mais se voit plutôt comme un super héros ayant obtenu le premier rôle dans un film d'espionnage, en vient à fabuler sur les renseignements qu'il fournit aux Services Secrets et invente même des indic' qui n'existent que dans son imagination.
L'écriture, très "british" est extrêmement plaisante à lire et le lecteur se laisse rapidement envoûter par ce roman.
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Un plan d'aspirateur peut-il passer pour un plan d'un curieux bâtiment? C'est en tout cas ce que tente un simple représentant en aspirateur, dont les revenus ne suffisent pas à entretenir sa fille, qui a des goûts de luxe. Profitant de sa localisation pour le moins intéressante à la Havane, notre brave homme va tenté d'extorqué le maximum d'argent aux services secrets britanniques. Mais est-ce que cela va marcher? Après tout à des jeux pareils, Mata Hari s'est fait fusiller (voir l'émission l'Ombre d'un doute de Franck Ferrant qui lui ait consacré). On pourrait donc s'attendre au pire quand à l'issue dramatique où risque de tomber ce brave homme, bien brave, bien gentil, bien commun. Contre toute attente, les Services Secrets trouvent cela très intéressant, même si cela ressemble quand même beaucoup à un aspirateur, pour eux cela ne peux qu'être vrai... Notre pauvre simple citoyen, qui n'a rien d'un James Bond ni même d'un Smiley, va-t-il s'en sortir, à force de magouille ou va-t-il passer par les armes? A lire pour le savoir.
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Un roman qui prend toute sa place dans le thème « Espionnage à l'anglaise » du club de lecture et qui m'a fait découvrir un aspect de Graham Greene que je ne connaissais pas. Délicieusement « british » c'est à dire avec un humour sans pareil, l'auteur se moque des services secrets britanniques. Mais un peu comme dans l' »Opération Sweet Tooth », il fait comprendre combien il est aisé pour un homme ayant un peu d'imagination de créer des espions, plus vrais que nature, mais totalement fictifs qui peuvent tromper les services secrets. On pense au roman le plus connu de Graham Green « le troisième homme », et celui-ci apparait comme une parodie des romans sérieux sur l'espionnage et le contre espionnage, quel humour tourné vers lui-même en tant qu'auteur et l'Angleterre qui est bien ridiculisée ici ! Notre pauvre Mr Wormold vendeur d'aspirateur à La Havane n'aurait jamais dû accepter d'être être recruté comme agent secret. Seulement voilà, il a une fille, Milly qui a des goûts de luxe, notre pauvre Wormod va devoir inventer de faux espions et de faux documents que les services de Londres vont avaliser sans broncher et pour lesquels ils vont lui verser de l'argent.

C'est drôle et cela donne bien l'ambiance à La Havane avant la révolution.

L'écriture est gentiment désuète mais très agréable, un bon moment de lecture pour un soir d'hiver avec une tasse de thé ou un verre de Whisky .
Lien : https://luocine.fr/?p=17305
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