"Parfois, son regard reflète la noirceur de ceux qui ont regardé les ténèbres en face"
Ma mère a toujours préféré les gens avec des failles plutôt que lisses. Elle répétait souvent que deux surfaces lisses glissent l'une contre l'autre, alors que deux surfaces cabossées s'accrochent et deviennent plus solides ensemble.
Si elle savait. Je suis payée pour organiser, nettoyer, ranger pour d'autres, alors que je suis incapable de le faire pour moi. Je suis un cordonnier en tongs, un boucher vegan, un coiffeur chauve.
Je ne me sens pas seule, je me sens sans toi.
Tout au long de notre existence, nous rencontrons des milliers de personnes. Ce sont d'invisibles liens qui se créent entre elles et nous, et qui construisent l'être que l'on est. Certains liens sont éphémères, d'autres sont durables, tous exercent une influence sur notre existence.
Quand on a les cauchemars dans le rétroviseur, on avance en visant les rêves.
Elle était née ainsi, dotée d'une mélancolie encombrante, qui déposait un voile opaque sur toutes les bonnes nouvelles et les moments joyeux.
Ma mère a toujours préféré les gens avec des failles plutôt que lisses. Elle répétait souvent que deux surfaces lisses glissent l'une contre l'autre, alors que deux surfaces cabossées s'accrochent et deviennent plus solides ensemble.
Tout au long de notre existence, nous rencontrons des milliers de personnes. Ce sont d'invisibles liens qui se créent entre elles et nous, et qui construisent l'être que l'on est. Certains liens sont éphémères, d'autres sont durables, tous exercent une influence sur notre existence. De la personne avec laquelle on échange quelques mots dans une file d'attente à celle avec qui on choisit de partager un bout de chemin. Il y a les visages que l'on croise et ceux qui restent. Il y a les visages que l'on choisit et ceux qui s'imposent. Il y a les visages que l'on oublie et ceux qui nous marquent. Il y a
les visages que l'on croise plusieurs fois.
(Iris)
- Maman, c’est plus compliqué que ça, tu sais.
- Oui, oui, sans doute, mais quand même. Il ne faut pas attendre, à la première alerte, il faut partir. Je ne comprends pas ces femmes qui restent avec des hommes violents. Elles ont une part de respon…
Elle suspend sa phrase. Cette phrase que j’ai tellement entendue, depuis toujours. Dans ma propre bouche, parfois. Cette phrase qui inverse les rôles, qui atténue la responsabilité du coupable et charge la victime. Cette phrase qui laisse penser aux femmes battues, qu’elles le méritent un peu, quand même, puisqu’elles ne partent pas. Ma mère comprendra peut-être, maintenant que cette phrase concerne sa fille. Car l’être humain est ainsi, malheureusement : il ne comprend vraiment les choses que lorsqu’il y est personnellement confronté.
La peur. L’amour. L’emprise. La culpabilité. Les enfants. La solitude. Le manque de moyens. Nulle part où aller. Il existe autant de raisons que de situations. Une victime n’est jamais responsable.