Etat du Mississippi, fin des années 80', Seth Hubbard, en phase terminale d'un cancer du poumon, se pend à un sycomore. ll prend soin avant son décès d'envoyer un courrier à Jake Brigance, avocat qui avait brillamment mené l'affaire Carl Lee Hailey à un verdict de non culpabilité (voir le livre "
Non coupable" ou le film "
Le droit de tuer ?"). Il le charge d'être son exécuteur testamentaire. Son testament, olographe, annule le précédent et précise non seulement qu'il déshérite ses enfants et petits-enfants, mais qu'il lègue 90% de sa fortune (de 24 millions de dollars !) à son employée de maison, Lettie Lang, une femme noire...
Le script (parce qu'au fond, on imagine bien l'histoire portée à l'écran et au casting, dans le rôle de Lettie Lang, je vois très bien Viola Davis) était pour moi alléchant et pour avoir lu "Dans
le couloir de la mort" du même auteur, je m'attendais à passer un bon moment, fait de personnages complexes, de révélations fracassantes et d'émotions...
Eh bien au lieu de ça, on peut dire que le livre ronronne (mais malheureusement pas dans la consonance positive à laquelle nous renvoient nos félins adorés)...
A moins d'être passionné bien sûr par les arcanes judiciaires américaines, on se demande furieusement après plus de 450 pages (billet écrit en cours de lecture) quand est-ce que l'histoire démarre ???
Pour le coup, un très bon rendu de la lenteur de la Justice ! ;-)
... La réponse est qu'elle commence à une centaine de pages avant la fin (sur plus de 750 pages, avouez que ça fait long à attendre !) puisque c'est à ce moment que le procès débute...
On connait déjà d'avance les effets de manche de la partie adverse puisque la phase préparatoire au procès nous a été décrite en long en large et en travers.
Pas vraiment de quoi donner le moindre soubresaut au lecteur pour le sortir de sa torpeur.
Quant au coeur de l'intrigue : pourquoi Seth Hubbard, un Blanc, lègue-t-il presque l'entièreté de sa fortune à son employée noire ? pour qui a déjà lu quelques romans sur le vieux Sud, elle se devinera aisément dès les premières pages.
Et pour ce qui est de l'émotion, le véritable personnage de cette histoire, c'est le procès. La narration est trop bureaucratique et oublie de donner de la profondeur à ses personnages...
Une déception pour moi que ce livre pourtant prometteur (mais de bons ingrédients ne suffisent pas à faire une recette réussie), accrue par le nombre de pages assez infernal à digérer compte tenu du rythme au tracé plat !