AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,54

sur 383 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à Benoîte Groult d'avoir révelé avec tant de franchise et de tonicité les faiblesses liées à la vieillesse .
Merci d'avoir aussi montré qu'un des privilèges de cet âge qui fait peur c'est de pouvoir se regarder en face et de parler de soi sans vergogne et en toute lucidité
Commenter  J’apprécie          20
Quel roman.. j'ai été happée par ces deux femmes incroyables.
On y parle d'amour, cet amour fou qui peut vous emmener plus loin que vous ne l'auriez imaginé.
On y parle du temps et surtout de la vieillesse qui s'installe quand les secondes d'hésitation avant un mouvement se posent et que la souplesse devient saccadée. Mais nous le savons, vieillir est un sort commun et nous ne sommes malheureusement pas prêts ni préparés à cette expérience solitaire de "notre" viellesse.
L'autrice cite d'ailleurs "la vieillesse est l'âge de la découverte"
Un roman remplit d'amour, d'allégresse et d'humour.
J'ai bien souvent ri en m'imaginant à cet âge avancé ou en pensant au choix cornélien de l'amour que ressent Marion pour ces deux hommes.
Une histoire passionnante et une découverte pour l'autrice que j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          60
Remarque importante : ce livre ne va pas du tout assez loin, pas intersectionnel. Très "blanc", "hétéro", "bourgeois".

Ce livre m'est dévastateur. Parce qu'il me fait et vous fera réfléchir à la vieillesse, au temps qui passe, aux souffrances physiques, à cette déconsidération quasi inévitable, hormis coup d'éclat.
Qu'il FAUT parvenir à saisir les chances que cette vie place sur votre chemin. Sinon, c'est platitude, c'est du misérable, ou, peut-être, au mieux, alors, faut-il se souhaiter rester inconscient... Trop tard, beaucoup trop tard.
Quels que soient c/ses choix, on peut aussi avoir l'impression que tout est ennui et de nouveau que la pente est là, implacable. Tôt ou tard, l'horreur. Pour certains, cette pente est bien pire que pour les autres. La solitude est une tueuse.

Ce livre est très beau, pourtant. Sans être une autobiographie, Benoît Groult parle beaucoup d'elle, à travers son personnage d'arrière-grand-mère, qui est aussi grand-mère, et mère. Et bien sûr femme, épouse, amante. Et féministe.
Comment peut-on ne pas être touché par une telle lecture. Et ces propos qui font montre d'une justesse ou tout au moins d'une vérité, d'une sincérité qu'on ne peut que saluer.

Le temps a passé, les combats ont porté, ont été banalisés, oubliés, méprisés, il faut retrouver l'appétit et la nécessité originelle. le féminisme est un humanisme, il rend l'humanisme plus complet. Indispensable.

Je dois quand même ajouter que sur certains points, ce livre se rapproche d'un Houellebecq. Toutefois avec plus de..., ou moins de... Mais surtout il est écrit par quelqu'un qui a vécu, vit, vivra, ce qu'elle écrit.

Commenter  J’apprécie          50
Eh oui il va falloir que je m'y fasse ! je vieillis aussi, et ce roman (ou réflexion romancée ?) m'a déjà aidée. Non pas à me résigner mais à accepter l'inéluctable.
Les effets de l'âge sont décrits de façon alerte, on doit pouvoir s'adapter, avec un minimum de recul. Bien sûr les points de vue sont variés, leur confrontation reste stimulante pour qui veut bien les considérer. Il m'a semblé être invitée à rester moi-même et continuer à explorer la vie sous des modalités différentes.
Commenter  J’apprécie          40
Un très beau roman à la plume ironique sur la vieillesse et l'amour, le féminisme, la société ...
C'est très bien composé, même si la fin du roman n'est pas aussi forte que le début.
Une belle oeuvre de Benoite Groult, que ce soit pour faire connaissance avec cette autrice ou continuer ses lectures avec elle.
Commenter  J’apprécie          50
Un livre de militante, de battante. Un livre qui interpelle, paru en 2006 et terriblement d'actualité.
Alice, ex journaliste féministe, parle des femmes, d'elle, de sa soeur, de sa fille, de sa petite fille et arrière petite fille. Les hommes sont là eux aussi. Chacun est dépeint à son tour avec ses défauts et qualités et on fait avec. C'est émouvant, plein d'ironie, le regard est acéré.
"la vieillesse est une maladie en soi. Il convient donc de ne pas la contracter". Alice se bat mais la société est sans pitié.
Les grands sujets d'hier sont toujours les grands sujets d'aujourd'hui. Les victoires d'hier ne sont peut-être que temporaires. Les jeunes femmes d'aujourd'hui en sont-elles conscientes ? Alice s'épouvante parfois en voyant "de petites femelles déguisées en organes sexuels à pattes".
Mais elle mène un autre combat, celui de pouvoir mourir dans la dignité en appuyant sur la touche étoile.
Un livre fort que j'ai déjà envie de relire à peine fini. En route pour le livre de chevet !
Commenter  J’apprécie          90
Ce court roman nous propose une réflexion sur le thème de la vieillesse, entremêlée avec d'autres sujets : le couple, l'amour, le féminisme, la domination masculine, la destinée, la famille.
Alice se dit septuagénaire quand on ouvre le livre, nous allons la suivre sur une dizaine d'années, les dernières de sa vie, main dans la main avec Moïra, la destinée, narrateur omniscient ou seconde voix d'Alice qui propose sur quelques passages un regard décalé sur les choses.
A l'histoire d'Alice se mêle celle de sa famille : son mari Adrien, sa fille Marion, sa soeur Hélène. Ses petits enfants et arrière-petits-enfants.

Ce roman contient de véritables morceaux de bravoure, des passages succulents que l'on peut relire plusieurs fois de suite, comme celui où Alice doit acheter un ordinateur, le voyage en Irlande de Marion qui y retrouve Brian son amour impossible, les souvenirs d'avortements clandestins cachés dans les aiguilles à tricoter, le dîner d'anniversaire du mari de Marion qui tourne en bilan de leur vie de couple.

La réflexion acide et parfois désabusée, quoique pleine d'humour, sur ce que signifie vieillir dans le monde d'aujourd'hui est tout aussi percutante que le jugement sans appel du patriarcat, qui transparaît en sous-texte dans tout le livre. Les personnages masculins : Adrien, Maurice (gendre d'Alice), Victor (beau-frère d'Alice), Xavier (fils d'Alice) et même le tout jeune Valentin (arrière-petit-fils d'Alice) sont brossés sans aucune complaisance : on s'étonne presque qu'il puisse rester de la tendresse dans les couples vieillissants d'Alice et Marion ; que les hommes, partenaires si difficiles à vivre au quotidien, leur restent indispensables même quand l'amour passion n'est pas au rendez-vous.

A rebours, l'histoire d'amour entre Marion et Brian est à la fois magnifique et cruelle. D'ailleurs, Brian n'est pas un homme "comme les autres" : c'est un mythe, il a la perfection des hommes avec lesquels on ne vit pas au quotidien. L'essence de leur relation réside dans des rencontres enflammées trop rares, alternant avec une correspondance suivie.
Cette partie du roman débouche sur une réflexion - juste esquissée - sur les couples libres et les affres qu'ils traversent. Mais aussi sur le sacrifice que représente une vie entière consacrée à vivre aux côtés d'une personne qu'on a toujours su ne pas être la bonne.

Une réflexion dense, donc, en peu de pages, écrites dans un style assez inégal ou étonnant : très imagé dans les récits et quand c'est Alice ou Moïra qui s'expriment, très sec et même quasi impersonnel quand sont rapportés les dialogues entre Marion et Maurice.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a donné envie de me (re)plonger dans d'autres textes de Benoîte Groult.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai retrouvé avec plaisir Benoîte Groult dans "La Touche étoile" après l'avoir découverte dans "Les vaisseaux du coeur" où on reconnait justement sa touche féministe. le mot fait peur (à certains) mais comme elle l'explique si bien à travers ses personnages, être féministe ce n'est pas être une folle furieuse, c'est juste défendre l'égalité, défendre ses droits et se défendre contre des aberrations. Moïra, figure mythologique grecque, qui est maître de la destinée, distribue les cartes et on se penche avec elle sur plusieurs générations de la famille d'Alice. Alice, quatre-vingt ans, qui a obtenu le droit de vote à quarante seulement et a dû avorter en secret, un délit à l'époque sévèrement puni. Alice est journaliste et en fin de carrière , victime du jeunisme, on lui refuse son ultime article sur les talons aiguilles.
"Je les avais bien crûs liquidés , moi aussi, les talons aiguilles, en vogue dix ans plus tôt et condamnés par le corps médical. J'oubliais un peu vite que les fantasmes masculins, eux, n'étaient qu'assoupis. dans cet article incendiaire, qui lui fut d'ailleurs refusé, Alice affirmait que dans l'inconscient masculin le talon aiguille représentait l'équivalent occidental des pieds des chinoises, transformés en petons attendrissants par le port de brodequins de torture entre deux et sept ans, jusqu'à déformation osseuse irréversible. a chacun sa méthode, le but restant le même: interdire aux filles le bonheur de courir, l'intégrité de leur corps, la liberté en un mot. _ L'objectif n'est pas de marcher pour une femme, quelle vulgarité, mais de faire rêver, [...] les artisans de ce type de chaussure sont des pervers sadiques. Maurice lève les yeux au ciel [...] née trop tôt dans un monde où elle n'a pu donner sa mesure. Adrien, lui, somnole vaguement [...] Il considère l'éviction de sa moitié comme une excellente nouvelle."
Moïra s'amuse aussi à jouer avec la destinée de Marion, la fille d'Alice, qui pensait être heureuse en mariage en formant un couple moderne avec Maurice. Moïra redistribue les cartes et met sur son chemin Brian, un irlandais authentique un peu poète et assez fou pour lui faire vivre une liaison passionnée et s'évader de son quotidien.
"La Touche étoile" traite aussi de la vieillesse et de la mort. Celle d'Alice, de sa soeur, des compagnons mais aussi du regard de la société vis-vis des personnes âgées et encore davantage vis-vis des femmes. Comme elle le souligne aussi p.101 "-Mais vous ne savez pas le plus beau, je crois que c'est pour ça finalement que le journal a refusé mon article. je démontrais que le talon aiguille a un avantage supplémentaire: mettre hors jeu les guenons vieillissantes! La moindre gonarthrose ou coxarthrose ou même vulgaire foulure, condamne en effet à poser bêtement le pied à plat sur le sol; résultat pas de talons aiguille pour les vieilles! Ainsi les mâmes ne risquent plus de confondre les bêtes sur le retour avec les jeunes nanas du troupeau! Je concluais en disant que la stratégie des mecs, depuis le sale coup porté par les féministes à leur ego surdimensionné, c'était de remettre les bonnes femmes en position de précarité: essai réussi. La deuxième manoeuvre consistait à cloisonner la vie des guenons en étapes, prétendues incontournables, à commencer par la ménopause que nos grands singes diplômés ont longtemps refusé de soigner. "Laissez faire la nature, chère madame, les hormones c'est dangereux ", me déclarait mon gynéco, il y a vingt ans, assis à sa table de travail, où j'apercevais un cendrier débordant, un paquet de Chesterfield, une pipe Dunhill et un coffret de cigares cubains offert par une cliente reconnaissante! "Le tabac aussi c'est dangereux, cher docteur!" lui ai-je fait remarquer avant de changer etd e me débarasser de mes bouffées de chaleur [...]" et ça ne s'arrête pas là mais je ne vais pas tout vous dévoiler. Groult nous pousse à réfléchir sur nos acquis et sur ce qui ne l'est pas encore. du chemin a été fait mais du chemin reste encore à être fait et il faut des femmes comme elle pour remettre en question nos façon de faire et de penser la société.
Elle aborde aussi la vieillesse en général, le fait que les personnes doivent cacher leurs faiblesses car c'est mal vu et mal accepté. Les moyens de transports sont aussi mal adaptés mais personne en s'en soucient. Alice prend le métro et donc les escaliers et parle de son supplice. C'est abordé avec humour. le fait aussi que le soir ce n'est plus un lieu accueillant pour eux et qu'ils finissent par ne plus sortir du tout. le respect qui a disparu et s'est même changé en hostilité. Les personnes âgées ont alors peur de sortir tard et restent chez elles même si elles aimeraient. Quelque part, ce livre m'a fait réfléchir et Benoîte Groult soulève des problèmes de société. Un livre intéressant à lire pour la réflexion qu'il apporte.
Commenter  J’apprécie          01
Drôle et émouvant .
Un monde où veiller est un délit
Commenter  J’apprécie          00
Excellent livre bien qu'un peu difficile au premier abord, mais il vaut vraiment la peine : on peut s'intéresser à diverses histoires qui se croisent (dont une merveilleuse histoire d'amour), et découvrir l'Irlande qui , vue à travers les yeux d'un personnage et certainement de l'auteur, est terriblement séduisante !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (1008) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
567 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}