AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 638 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans « La valse des arbres et du ciel », Jean-Michel Guenassia prend le parti de faire parler sa narratrice, Marguerite Gachet, de cette période riche et foisonnante de la vie de Vincent van Gogh. Margueritte voudrait être peintre, elle tente de s'émanciper d'un père tout puissant, et si elle a eu le droit de poursuivre, et de réussir, des études, son futur mariage est déjà arrangé et son avenir est tout tracé. Marguerite est prétexte à nous dépeindre la conditions des femmes : autorité du père, qui prend les décisions pour ses filles, mariage arrangé pour plaire aux familles, études parfois - mais attention, toutes les disciplines ne sont pas encore ouvertes aux femmes - et surtout un avenir tout tracé, se marier, tenir un foyer et d'avoir des enfants.
Le père de Marguerite, le docteur Gachet, à l'habitude de soigner des artistes. Souvent démunis, ils le payent avec ces tableaux qu'ils ont tant de mal à vendre. Vincent sera l'un d'eux. On le lui confie, il arrive de Saint-Rémy de Provence où il a eu de graves altercations avec Gauguin, et il sombre peu à peu dans la folie. Jean-Michel Guenassia nous montre un Vincent qui de l'aurore à la tombée du jour arpente la campagne environnante pour reproduire à sa façon les paysages qui l'entourent, alors couleurs, lumière et formes éclatent sur la toile, on le visualise bien, assis devant son chevalet, pensif, puis acteur de ces scènes magiques qu'il a peintes pour notre plus grand bonheur à tous. On l'imagine, pantalon et chemise tachées de peinture, chapeau de feutre sur la tête, chevalet plié et sac fourretout dans lequel il glisse tubes, pinceaux et brosses, sa toile sous le bras, qui rentre vers sa chambre de l'auberge Ravoux pour finir ce qui deviendra un autre chef-d'oeuvre. Vincent qui rêvait d'exposer un jour « dans un café » n'a jamais vendu une seule toile de son vivant, aidé par Théo, le frère, le double, celui qui le comprend et l'aide à réaliser son oeuvre.
L'auteur insère dans ses chapitres de courts textes en italique sur l'actualité, la vie, qui installent bien les personnages dans leur époque. Anti sémitisme, scandale du canal de Panama, progrès avec le développement du chemin de fer, exposition et salon des indépendants…
J'ai aimé avant tout cette vie que l'auteur a donné à Vincent, cette façon de le faire parler de la peinture, celle que l'on vit, savoir pourquoi on veut peindre, ce qu'on y met de soi, ce qu'on doit ressentir tout au fond de soi, et que l'on jette sur la toile… ce foisonnement artistique, cette intensité créatrice que l'on ressent dans les mots du roman et que l'on retrouve sur ses toiles

Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          131
Quantité de livres ont déjà été écrits sur Vincent van Gogh. Jean Michel GUENASSIA raconte les dernières semaines de la vie de Vincent à Auvers sur Oise sous un angle différent : l'histoire d'amour fou entre Marguerite Gachet, fille du docteur Gachet sensé prodigué des soins au peintre, et Vincent. Cet amour impossible aurait conduit Maguerite à tuer l'artiste dans une scène de rupture.
Ces points de vue ont déjà été envisagés dans la littérature : et si le docteur Gachet était un être cupide qui se faisait payer en toiles (il était amateur d'art) comme il le faisait avec d'autres peintres sans le sou, se constituant une collection prodigieuse. Pourquoi une folle histoire d'amour n'aurait elle pas pu réunir Marguerite et Vincent? La mort de Vincent était-elle bien un suicide? Des zones d'ombres ont toujours plané sur celle-ci. L'auteur prend le point de vue de Marguerite dans ce magnifique roman qui décrit les moeurs bourgeoises de province à la fin du 19è siècle. La condition des femmes, entièrement sous la coupe du père, est particulièrement présente dans ce roman. le livre est captivant et emporte le lecteur dans un champ de tournesol tourbillonnant dans le le vent.
Commenter  J’apprécie          120
Eté 1890, Pissaro, l'ami de Théo, frère de Vincent van Gogh confie le peintre aux bons soins du docteur Gachet, amateur de peinture et compte sur lui pour le remettre en forme à Auvers-sur-Oise. Marguerite, fille du docteur aimerait peindre mais se limite à la copie de toiles. Elle se désole, souhaite partir vivre en Amérique et résiste à la pression du père qui la verrait plutôt marier à un bon parti, en l'occurrence le fils du pharmacien. Sa rencontre avec Vincent van Gogh va être pour elle un coup de foudre malgré la différence d'âge, elle 19 et lui 37 ans. Elle souhaite le suivre jusqu'au bout du monde. Elle veut qu'il soit son professeur, Mais lui ne veut que peindre, toujours peindre. Cette histoire se terminera le jour du suicide du peintre. Suicide nous y voilà, depuis bien des années les enquêtes, les recherches remettent en cause la thèse du suicide et semble privilégier d'autres pistes….. Jean-Michel Guenassia nous élabore à sa façon une intrigue avec tous ces questions, ses blancs de l'histoire (Certains prétendent que les toiles exposées au musée d'Orsay seraient des copies…}. L'auteur nous fait revivre Van Gogh tout au long de ce roman et c'est passionnant.

Commenter  J’apprécie          120
A la fin du XIXe siècle, à Auvers-sur-Oise, le Docteur Gachet élève seul ses enfants, depuis le décès de sa femme.
Selon les principes de l'époque, il envoie Paul en pension dans une prestigieuse école, tandis que Marguerite, sa fille aînée qui vient pourtant d'obtenir le baccalauréat, est promise au fils d'un riche pharmacien de la ville qui doit reprendre les affaires de son père.
Marguerite ne veut pas se marier mais son père ne lui demande pas son avis. Elle rêve de devenir peintre, mais il lui est impossible d'entrer aux Beaux-Arts car aucune fille ne peut s'y inscrire.
Elle étouffe dans cette famille dénuée d'amour, sa mère étant décédée alors qu'elle n'était qu'une enfant, personne ne peut intercéder en sa faveur et elle, qui a l'esprit ouvert, rêve de s'affranchir des convenances et de choisir sa destinée. Alors elle décide qu'elle partira en Amérique.
Mais l'époque n'est pas favorable à l'émancipation des filles, et son père a sur elle une grande emprise psychologique qui ne fait qu'accentuer son désir de liberté.
C'est alors qu'elle croise Van Gogh. Il a 37 ans. Nous sommes en 1890 : il vient d'arriver dans la ville pour consulter le Docteur Gachet, suivant ainsi les conseils de son frère Théo. Il sort de dépression et redoute les rechutes de sa maladie. Il s'installe à l'auberge de la ville et, il peint.
Marguerite est aussitôt subjuguée par la beauté de ses oeuvres.
Que lui importe que Van Gogh ne soit pas connu et qu'il soit même critiqué par ses pairs. Il peint un tableau par jour et ne se satisfait jamais de ses créations. Marguerite admire les couleurs que les autres détestent. Elle se moque que ses dessins ne reflètent pas le réel mais ce qu'il ressent...et aimerait arriver un jour à faire de même.
Elle le suit partout et lui voue une admiration sans borne tandis que peu à peu, elle tombe amoureuse de lui.
Marguerite ignore alors qu'elle sera son dernier amour.

Jean-Michel Guenassia nous révèle dans ce roman une version surprenante des derniers jours de la vie du peintre. Dans sa postface, il précise qu'il s'est inspiré des recherches et des découvertes plus ou moins récentes pour réécrire sa fin tragique.
Le grand intérêt du roman est en effet d'être étayé de documents, d'articles de presse qui sont de véritables leçons d'histoire car reproduits tels quels, de lettres de Vincent à son frère Théo dont j'avais lu il y a très longtemps la correspondance, bien avant d'avoir ce blog.
L'auteur réinterprète donc à sa façon et éclaire d'un jour nouveau, les documents de l'époque et les circonstances supposées de la mort du peintre. Cette version des faits a le mérite de permettre au lecteur de s'interroger...
Certains des personnages ont réellement existé et tout le monde sait que le peintre est décédé d'une blessure par balle.
Mais van Gogh, qui avait plein de projets en tête, s'est-il réellement suicidé ? Des doutes sur son suicide ont été émis dès le début du XXe siècle.
Si ce n'est pas un suicide, qui lui a alors tiré dessus ?
Pourquoi ne l'a-t-on pas transporté à l'hôpital ?
Autant de questions qui trouvent des réponses possibles dans ce roman...
C'est Marguerite, maintenant âgée, qui raconte son histoire d'amour avec le peintre. le fait qu'elle emploie le "je" comme si elle nous offrait ses confidences, renforcent l'impression de véracité et donne le ton du roman.
Le chemin de van Gogh a-t-il réellement croisé celui de Marguerite, lors de son séjour à Auvers-sur-Oise ? Nul ne le sait...et il ne parle pas de cette idylle dans ses lettres à Théo. Tout ce que nous savons c'est qu'elle est par deux fois présente dans ses tableaux. Mais peut-être Van Gogh a-t-il voulu simplement faire plaisir au Docteur Gachet qui le recevait, en faisant le portrait de sa fille...
Le Docteur Gachet, présenté comme l'ami des impressionnistes, l'était-il vraiment ? Lui qui fréquentait les milieux artistiques parisiens, qui invitait de nombreux peintres à venir dans son atelier, installé dans le grenier de sa maison et qui devint l'ami de Pissarro, de Renoir, de Monet, de Cézanne, et de van Gogh était-il un faussaire comme certains l'ont supposé ?
Quoi qu'il en soit à la fin de sa vie, il possédait une incroyable collection de tableaux offerts par ses amis, en échange de ses soins.
Si je n'ai pas trouvé l'idylle entre Marguerite et van Gogh d'un quelconque intérêt, j'ai par contre adoré, les moments où l'art prend toute la place, où Marguerite découvre la peinture de van Gogh et nous la décrit. Ces passages sont magnifiques et très poétiques. C'est si réaliste que je voyais sans peine le peintre choisir ses couleurs, assis là, au bord du champ de blé ou de la rivière...
Ce roman reste donc avant tout, un superbe portait de van Gogh, peintre décrié en son temps mais devenu un de nos plus grands artistes contemporains. Un peintre qui n'était pas fou et qui nous a laissé une oeuvre extraordinaire.
C'est pour toutes ces raisons que ce livre est à découvrir, si vous aimez Van Gogh...

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
Commenter  J’apprécie          111
Beau roman sur les derniers jours de van Gogh. N'ayant pas lu la notice mais sachant uniquement que ce roman portait sur ce peintre merveilleux, j'ai découvert toute l'intelligence du livre à sa fin. J'ai aimé cette interprétation de l'histoire. Van Gogh ne se serait pas suicidé! Des faux seraient accrochés à Orsay! J'apprécie toujours les auteurs qui remettent en question le statut quo, les affirmations qu'on nous présente en vérité.


L'histoire d'amour du roman par contre à moins d'intérêt j'ai préféré sur un sujet parallèle "car si l'on nous sépare" de Lisa Stromme. J'ai beaucoup aimé lorsque Jean Michel Guenassia s'est penché sur la peinture de van Gogh. En outre les interludes avec des courts documents de l'époque sont intéressant. Cela permet de mieux rendre compte du contexte dans lequel les personnages évoluaient. Un très bon livre!
Commenter  J’apprécie          111
Près de soixante ans ont passé depuis ce mémorable été 1890, où Marguerite avait dix-neuf ans et tous ses rêves devant elle. Marguerite, c'est la fille du Dr Gachet, amateur d'art éclairé, mécène et bienfaiteur. Elle est instruite, elle aime la peinture, elle va faire une rencontre qui bouleversera sa vie.
A présent, âgée, elle relit son journal, témoin de son bonheur et de ses espoirs. Que doit-elle faire de ce document si longtemps demeuré secret ? le détruire ? Eh bien non. Elle nous l'offre et nous invite à nous forger une opinion personnelle. « Tellement de gens ont émis des avis péremptoires sur son caractère, ont fait des déductions hasardeuses sur son comportement et ont tenté de cerner sa personnalité ». Marguerite se dit « outrée par leur suffisance et révoltée par leur bêtise », car enfin, sur quoi se basent-ils pour parler de cet homme qu'elle seule a aussi bien connu ? Cet homme, c'est Vincent van Gogh qui passe à Auvers-sur-Oise les derniers jours de sa vie.
J'aime beaucoup la peinture et aussi Jean-Michel Guénassia, deux bonnes raisons pour me plonger dans cette étourdissante « Valse des arbres et du ciel » qui rend bien l'atmosphère de cette « Nuit étoilée » dont un détail orne la jaquette.
Dans ce roman, Jean-Michel Guénassia prête sa plume à la fille de ce célèbre ami des impressionnistes, alors honnis par leurs contemporains, bannis des expositions officielles, vilipendés, moqués, décriés.
Mais, surprise : la version que présente l'auteur est bien différente de celle qu'on connaît.
Au soir de sa vie, Marguerite se remémore les jours heureux qu'elle a vécus et cette histoire qui a constitué le point d'orgue de son existence. Hélas pour elle, en cette fin de XIXe siècle, les femmes n'avaient aucun droit. Elles passaient de l'autorité paternelle à celle du mari qu'on leur imposait. Marguerite ne veut pas de cette vie. Elle aime la peinture, elle a passé son baccalauréat à un moment où « sur une centaine de candidats on remarquait deux robes:encore la seconde était-elle une soutane... », elle rêve d'absolu et de liberté.
Dans ce livre, pas de chapitre. de brefs passages séparés par des astérisques, qui se terminent par un extrait de document d'époque : articles de presse, lettres ou autres écrits mettant en lumière la vie quotidienne, les grands événements, des passages de la vie de van Gogh.
On découvre ainsi, avec stupéfaction, le règlement d'une vinaigrerie dans laquelle les salariés ont le droit de manger pendant une demi-heure (quelle tolérance!), « mais en aucun cas le travail ne devra cesser durant ce temps ». Cette firme à la pointe du progrès et du respect des droits de l'homme ne met à la tâche ses employés « que de sept heures du matin à six heures du soir, et ce les jours de semaines seulement ». On se demande s'il faut rire ou pleurer et on imagine le tollé et les grèves que de telles exigences engendreraient de nos jours.
Sous la plume de Marguerite, l'image du bon Dr Gachet se trouve sérieusement écornée. Il apparaît comme un profiteur qui collectionne les oeuvres extorquées à des peintres dans la misère, en échange de consultations médicales, et non par amour de l'art, mais par calcul. Il espère pouvoir un jour les vendre avec profit, et, lorsque Vincent offre une toile à Marguerite, le père s'empresse de la lui arracher. Certes, il réconforte Pissaro qui se plaint de sa vie affreuse et il loue un tableau qui lui plaît. Néanmoins, il précise que « sa situation financière actuelle l'empêche » de le lui acheter, « l'époque était difficile pour tous ». Bref, il attend que l'artiste le lui cède gratuitement.
Lorsque van Gogh s'installe Auvers, loin de lui proposer une chambre chez lui, Gachet lui recommande une auberge bien trop chère pour cet homme qui, le plus souvent, se serre la ceinture et préfère acquérir toiles et couleurs plutôt que de prendre un repas. Pourtant, dans l'espoir de lui soutirer quelques oeuvres, Gachet l'invite à un dîner pantagruélique : « asperges (…) vol-au-vent financière (…) pâté de foie princière (…) darnes de saumon (…) boeuf braisé à l'épicier et (…) filet de boeuf à la Richelieu accompagné de fonds d'artichauts (…) et de haricots verts. » N'oublions pas le dessert : « pêches à la Bourdaloue et à la charlotte à la chantilly ». La seule lecture du menu provoquerait une indigestion, que dire du pauvre hère habitué à se contenter d'une croûte de pain ? Avec sa fille, l'homme n'est guère plus sympathique. Il a décidé de la marier au fils du pharmacien, espérant ainsi étoffer sa patientèle. Lorsqu'elle se rebelle, Marguerite est battue au point d'en être défigurée ; on la séquestre, son père vide sa chambre de tous ses livres, ne lui laissant qu'une vieille bible. Rien qu'à l'idée de me retrouver prisonnière sans même une page à lire, je me sens défaillir !
S'il est si dur avec sa fille, c'est pour une raison qui ne nous sera dévoilée qu'à la fin du volume et m'a rappelé le pisseux »de Damienne Lecat.
Il a aussi un fils, mais ce bon à rien n'aime que la poésie alors que son avenir est tout tracé : il fera des études de médecine et reprendra le cabinet de papa qui s'assure bien que plus le moindre vers ne vienne parasiter ce beau projet.
Marguerite voudrait prendre des cours de peinture, mais l'académie ferme ses portes aux femmes. « Peut-être les hommes redoutent-ils de perdre leur domination si nous pouvions nous confronter à eux » pense la jeune fille. Aussi songe-t-elle à fuir en Amérique, mais le voyage est un cauchemar. Il n'y a moyen de le faire qu'en bateau, il dure une dizaine de jours et le billet de première classe a un coût astronomique. Dans les autres cas, on se fait « rincer par les paquets de mer glacée », on risque « sa vie sur les marches visqueuses » et il faut « supporter la promiscuité, l'odeur détestable des toilettes, l'hygiène douteuse des couchettes sans confort, le vomi et les gémissements » ainsi que le « vacarme infernal et les vibrations assommantes des machines ».
Jean-Michel Guénassia parsème ses pages d'allusions à des oeuvres qu'on a intérêt à rechercher sur le net afin de profiter des descriptions : « son tableau est fascinant, labouré de traits vifs qui donnent le tournis » ou d'explications bien utiles pour en saisir la symbolique : « la digitale dira que vous êtes médecin (...) et les livres montreront que vous aimez les choses de l'esprit. » On a l'impression de voir vibrer les couleurs, de respirer les odeurs, d'entendre les bruits, comme dans ces embarras de Paris qui n'ont rien à envier à ceux d'aujourd'hui. Juchés sur l'impériale de l'omnibus, Vincent et Marguerite mettent une heure pour traverser la capitale « tellement il y avait d'encombrements, de voitures de livraison arrêtées, de calèches et de tramways. »
Bien sûr, je ne dirai rien de l'histoire d'amour passionnée et tragique qui fait la trame du récit pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, non plus que de l'étonnante interprétation du suicide de l'artiste maudit. Quant aux tableaux qui sont à présent à l'honneur dans les musées, regardez-les un peu plus attentivement. Les dernières pages vous apporteront une révélation inattendue.
Il s'agit donc d'un roman très documenté qui fournit énormément de renseignements sur le peintre et son oeuvre, ainsi que sur son époque tout entière. Je le recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie          102
Marguerite Gachet, 19 ans, vient d'avoir le bac. Nous sommes en 1890, rares sont les femmes à obtenir ce diplôme. Cette réussite pourrait nous faire croire que la jeune femme vit dans une famille progressiste, il n'en est rien. Son père le docteur Gachet ne l'a autorisée à passer cet examen que pour briller auprès de ces amis, montrer quel père formidable il est. La vie de Marguerite est celle de beaucoup de jeunes femmes à l'époque, elle est condamnée à subir le joug paternel avant de vivre sous celui d'un mari. Marguerite veut fuir tout cela. Elle rêve d'Amérique, se renseigne pour partir au plus vite.

C'est dans ce contexte qu'un peintre alors peu connu mais prometteur, Vincent van Gogh, arrive à Auvers sur Oise. On lui a conseillé les consultations du docteur Gachet. La jeune Marguerite va le croiser et tomber sous le charme de l'artiste et de l'homme . Elle souhaite qu'il devienne son professeur et va bientôt devenir sa maîtresse.

La suite de la chronique sur le blog, lien ci-dessous

Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
Commenter  J’apprécie          100
L'été 1890 arrive à Auvers-sur-Oise et avec lui une chaleur étouffante qui écrase les toits de chaume. Dans cette atmosphère pesante, Marguerite Gachet ne rêve que d'une chose : se libérer de son carcan familial qui veut lui imposer un mari et émigrer par bateau jusqu'aux États-Unis. Arrive alors un peintre tourmenté, en proie à des problèmes mentaux, venant se faire soigner auprès du père de Marguerite, le docteur Gachet. Elle va alors retrouver le sourire auprès de ce Vincent qui peint avec une telle facilité et dont elle va tomber amoureuse.

Je partais vraiment sans a priori sur ce roman dont j'avais peu entendu parler mais une fois la quatrième de couverture lue, je me réjouissais de me plonger dedans. le roman raconte les derniers moments de Vincent van Gogh à Auvers-sur-Oise chez le docteur Gachet, proche des impressionnistes de l'époque. L'auteur propose sa version de la mort du peintre, il réinvente ses derniers jours à partir des dernières thèses sur son suicide présumé. le récit est régulièrement entrecoupé de vraies coupures de presse sur l'ambiance à l'époque, de correspondances de van Gogh et d'anecdotes savoureuses ou interpellantes, notamment sur la condition des femmes. Dans ces passages très plaisants, on passe de Jack l'Éventreur à Gustave Eiffel et j'ai trouvé qu'ils apportaient du relief au récit. le roman est ainsi passionnant mais également très instructif. J'ai eu envie d'en apprendre plus sur la vie de van Gogh et je me suis penchée sur sa véritable histoire.

Avec une écriture vivante et colorée, l'auteur rend parfaitement compte des paysages de la campagne et du coup de pinceau du peintre. Je me suis sentie transportée dans le village en compagnie des trois personnages principaux. En entrant dans le livre, on plonge dans le journal de Marguerite écrivant son journal. Je me suis particulièrement attachée à elle dans la première partie du roman durant lequel elle ne pense qu'à s'émanciper mais après sa rencontre avec Vincent, je l'ai trouvée beaucoup trop fleur bleue et un même un peu nunuche, à l'opposé de la femme qu'elle voulait représenter. le docteur Gachet est lui aussi très présent dans le roman et on découvre petit à petit un homme hypocrite pouvant être cruel. Quant à Van Gogh, l'auteur ne le désigne que par « Vincent » pour souligner son anonymat et sa pauvreté à l'époque, ce qui nous fait oublier le peintre mondialement connu et nous montre une autre facette du personnage. Je regrette par contre que les personnages secondaires soient un peu trop effacés et superficiels.

Bref, à part le côté sentimental trop appuyé à mon goût, je me suis laissée emportée par ce roman que je vous recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie          102
J'ai apprécié ce roman que j'ai lu comme une théorie sur les derniers jours de van Gogh.
Certaines parties du texte m'ont gêné, quand on ne sait plus vraiment si les personnages sont totalement de fiction ou sont des personnes réelles, qui ont existé.
j'apprécie le style, fluide et facile d'accès de Jean-Michel Guenassia dans ce roman. La lecture m'a paru complètement sans effort.
Commenter  J’apprécie          80
Livre que je n'aurai sans doute pas découvert sans un café littéraire auprès de chez moi, sur le thème d'un portrait d'artiste.

La vie de van Gogh m'était inconnue... Et quand on parle en plus de ses derniers jours avant son "suicide", l'aventure m'a emballée.
L'intrigue se déroule fin du XIX mais telle qu'elle est écrite on en oublierait presque l'époque: des coupures de journaux de l'époque et des lettres recopiées de van Gogh nous rappellent la réalité temporelle. Les us et coutumes sont rappelés par moments quand le père de Marguerite l'enferme à la maison. Malgré tout, la totale liberté nommée auparavant est alors très questionnant vue l'époque, surtout quand elle est sans cesse avec un homme (Van Gogh) qui lui est inconnu au départ.
Le style d'écriture est fluide et m'a entraînée du début à la fin! L'histoire d'amour nous paraît impossible vu l'écart d'âge mais on y croit.
Il paraît que l'auteur s'est amusé avec un aspect de van Gogh qui serait inconnu mais je m'intéresserai bien à cette question: réalité ou pure fiction?

Belle découverte!
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1284) Voir plus



Quiz Voir plus

Le club des incorrigibles optimistes

Comment se nomme le chat du héros ?

Mistigri
Neron
Moustache
Maurice

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel GuenassiaCréer un quiz sur ce livre

{* *}