Bel ouvrage qui traite de la représentation de la Justice à travers les avocats les juges et les jurés au cinéma. Jamais ennuyeux, l'auteur prend bien garde de ne pas lasser le lecteur profane en matière juridique et sait être clair et exhaustif dans ses exposés comparatifs du système judiciaire pénal français et anglo-saxon. Il a l'indulgence de ne pas évoquer le film "L'affaire Dominici" avec Jean Gabin qui prend ses aises avec la réalité judiciaire.
En ce moment, la meilleure série télévisée sur la pratique judiciaire pénale tant du point de vue policier que du point de vue magistrature est sans doute "Engrenages" car elle colle à la réalité de la procédure et de la pratique.
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La Loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs: "Avez-vous une intime conviction"?
Cela ne correspond évidemment pas à ce que prétend Jean Gabin dans le Verdict, autre film de Cayatte. Sa femme ayant été enlevée par la maîtresse de l'accusé, ce président de cour d'assises dénature pendant le délibéré le sens du texte, "en prétendant que l'intime conviction ça peut naître d'un sourire".
"Il y a aussi le spectacle d'une terreur dont nous sommes tous menacés, celle d'être jugé par un pouvoir qui ne veut entendre que le langage qu'il nous prête. Nous sommes tous des Dominici en puissance, non meurtriers, mais accusés privés de langage ou pis, affublés, humiliés, condamnés sous celui de nos accusateurs. Voler son langage à un homme au nom même du langage, tous les meurtres légaux commencent par là" écrivait Roland Barthes.
Les médiocres se résignent à la réussite des êtres d'exception. Ils applaudissent les surdoués et les champions. Mais la réussite de l'un des leurs, ça les exaspère...Elle les frappe comme une injustice.
Michel Serrault (Maître Martinaud) à Lino Ventura (Commissaire Gallien) dans le film "Garde à vue" de Claude Miller (1981), réplique citée par Christian Guéry.