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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Fin mars 2008, Blaise, cinquante ans, le mari de la narratrice est hospitalisé. Atteint d'une infection rare appelé la cellulite cervicale, il est opéré en urgence. Lorsque sa femme le cherche au service ORL, elle trouve une chambre vide. Blaise est au service réanimation.

Un couple marié depuis vingt ans, sans enfant, heureux jusqu'à ce que la maladie foudroie l'époux. Sa femme vit là leur première séparation, d'autant plus brutale que jamais elle ne lui avait effleurée l'esprit. Après l'opération, Blaise est relié à toutes sortes de machines au croisement de l'homme et du robot, enfoncé dans la pure vie biologique; suspendu à l'existence par le fil fragile des organes et des cellules et plongé dans un coma artificiel pour une durée indéterminée. Comme pour mettre à distance la mort, elle tient un journal quotidien. Et consigne sa peur, l'angoisse, l'absence et les palliatifs pour la combler, les visites à l'hôpital, les comptes-rendus à l'entourage, les questions qui surgissent

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/08/cecile-guilbert-reanimation.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Ce livre m'a été prêté par une collègue, je l'ai lue en tant que personnel soignant et particulièrement car j'ai fait parti de ce service. Je me demandais souvent ce que ressentait les patients alités pendant des jours, dans un coma artificiel, à leurs réveils nous pouvions discuter et essayer de comprendre avec eux leurs vécus. Mais il a été toujours beaucoup plus difficile de savoir ce que l'entourage vit et comment il supporte cette épreuve. On voit beaucoup de films où les proches sont forts et comprennent de suite, mais la réalité est parfois bien différente et l'auteure a eu l'honnêteté et la justesse de la décrire sans aucune cruauté mais au contraire avec beaucoup d'esthétisme.
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Ils s'aiment. Ils sont bien. Un matin, une infection rare surgit dans leur histoire. Blaise va à l'hôpital. Blaise doit se faire opérer. Blaise est dans le coma. Elle l'attend.

Cette attente, Cécile Guilbert, nous la raconte avec pudeur et justesse. Elle décortique, dissèque, et parfois analyse les sentiments, les évènements ainsi que les émotions qui se succèdent. L'inquiétante étrangeté du monde hospitalier, l'aseptisation glaçante, l'important qui devient soudainement futile, le vide provoqué par le manque, le dénuement face à l'absence, les pensées asphyxiantes, la tragédie menaçante.

Les mots nous plongent dans une ambiance brumeuse, un labyrinthe anxiogène. le style est élaboré, l'écriture subtile, parfois romanesque. La narration est mélancolique, élégante, toujours modeste. L'apprivoisement de l'absence et ses paradoxes. le plaisir culpabilisant de se retrouver à nouveau seule dans son appartement, l'hôpital qui efface toutes les imperfections de l'autre.

Sans pathos et intelligent.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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J'ai découvert cécile Guilbert il y a 5 ans , ce qui est peu mais suffisant pour reconnaître en cette femme cultivée , qui part en croisade avec ses tripes contre la bien pensance "des hyènes en jupon" et l'acculturation délirante, une parole saine et incroyablement vivifiante pour notre époque. le raffinement culturel mêlé chez elle à un tempérament anarchiste , presque punkoide, est totalement accaparant. Cette femme est belle : c'est l'anti-despentes en somme ..Regardez ces bagues, ces longues mains qui virevoltent avec grâce , écoutez sa voix qui hésite toujours entre la féminité assumée et le gueuloir des salles de concert rock... . Il faut lire d'elle son essai sur Warhol, sur St Simon (merveilleux), ses papiers réunis dans le livre Roue libre et ses nombreux portraits littéraires ; plus sa somme sur les Ecrits stupéfiants chez Bouquins Laffont (seule bible, à plus ample informé, sur le rôle des drogues dans la création artistique ). C'est tonifiant, merveilleusement troussé et ça ne vieillira plus.
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Dans un très beau récit , presque philosophique, l'auteur retrace avec expérience les différentes étapes d'un problème de santé qui peut faire basculer une vie. Se suivent l'urgence devant le malaise, l'attente interminable, le verdict et l'opération, l'espoir avorté devant les complications.
" On dit que parfois les choses se produisent de manière irréelle au cinéma, mais c'est plutôt dans la vie que les choses vous arrivent de manière irréelle."
Pourtant, il faut continuer à assurer en remaniant l'agenda, prévenant les proches. Au fil des jours où son mari reste dans le coma, des jours qui paraissent une éternité, se succèdent la peur de perdre l'être aimé, l'investigation cruelle sur les sites Internet, le besoin de s'isoler, de se souvenir puis de s'évader.
" déluge de mails, avalanche de textos, tsunami de phrases plus ou moins confuses qui me réconfortent et m'étouffent, me pressent et me pilonnent..."
Toutefois, le récit n'est ni ennuyeux, ni plaintif car l'auteur utilise de nombreuses références à la mythologie et aux contes pour enfants où le long sommeil des princesses peut s'arrêter grâce à l'amour du prince.
Car, c'est avant tout un très beau chant d'amour que cette attente anxieuse. Au travers de ces réflexions, je ressens l'amour profond d'une femme pour l'homme qui l'accompagne depuis tant d'années.
Cécile Guilbert a restitué de ses notes un très beau document réaliste qui prouve que dans les plus sombres moments, l'amour et l'espoir peuvent vaincre l'adversité.
" Je mesure combien la tristesse est étroite et la joie spacieuse.
Combien l'angoisse resserre et l'amour élargit."
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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