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Je viens de refermer ce livre et je m'interroge.
Qui est cette femme pour prendre le monde de haut comme elle le fait?

Peu de personne n'a grâce à ses yeux.
Quelle arrogance,
Quel manque d'humilité,
Quel terrible jugement !!!

Cet essai tourne entièrement autour d'elle, de son petit nombril, c'est très égocentrique.

Tout est dans le jugement et le dénigrement ...
Jai trouver très agaçante cette façon de défier constamment le lecteur, cette façon de tous nous mettre dans le même panier, d'ignorants, pensant qu'une femme arabe est forcément soumise à l'homme, arriérée et couverte d'une burqa.

Mais madame Haddad, vous n'êtes pas exceptionnelle a ce point là. D'accord, vous êtes une femme arabe (vous le revendiquez bien assez), libre et sans entrave aujourd'hui.
D'accord, vous êtes une battante. Mais vous n'êtes pas la seule femme libre en pays arabe, que l'occident, connaît!

J'espère pour ces combats et futures revendications qu'elle trouvera en elle plus de sérénité et de sagesse. Que ces mots soient plus dans la
douceur et bienveillance afin que le message soit mieux accueilli, par un plus gros nombre, que celui-ci.
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"Confessions d'une femme arabe en colère" : un sous-titre des plus explicites.
Joumana Haddad, poétesse, femme de presse, chantre de l'érotisme littéraire, laisse exploser sa colère au fil de ces pages.
Colère contre les carcans, les préjugés, les limites imposées aux femmes ; colère contre Beyrouth, le Liban, le monde arabe, les religions (si nombreuses dans son pays), les politiciens corrompus (pas moins nombreux).
Mais il y a plus que la colère dans ce livre : il y a l'intelligence des élégants raisonnements qui nous aident à tenter de comprendre ce monde "de l'extérieur" ; il y a la poésie, distillée de page en page et offerte plus brillamment encore dans un long poème/autoportrait inséré en fin de volume ; et il y a la lumière : celle qui nous éclaire sur le monde arabe, la femme arabe, la femme arabe qui écrit, la femme arabe qui écrit librement et ose dire "non".
Cette femme, c'est bien sûr Joumana Haddad, littéraire, sensuelle, curieuse du monde, libre. Et qui rêve de liberté pour toutes et tous, de respect de chacun envers chacune et de compréhension mutuelle. Elle n'est pas la seule.
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Je viens de refermer ce livre et j'en reste vraiment pantois.
J'ai pensé même arrêter ma lecture en chemin, déçu.
Mais je voulais savoir de quelle manière, la rageuse Joumana Haddad allait terminer sa diatribe.
Mais du même du ton aussi pédant et aussi provocateur qu'elle l'avait commencée.
Et puis quel manque d'humilité !
Quelle arrogance !


J'ai bien compris que Joumana Haddad était une féministe trop « extrémiste ». D'accord pour que l'auteure et journaliste revendique son droit d'exister en tant que femme arabe libre, et revendique aussi son droit d'écrire.
D'accord même pour qu'elle publie, à sa convenance, son magazine érotique dans un pays si conservateur et écrasé par le poids des traditions et celui de la « Morale vertueuse » que prônent chaque jour les différents partis politiques religieux de son pays. Un magazine qui lui a valu bien des critiques, des injures, des intimidations et même des menaces.
Mais elle ne pouvait pas s'attendre à ce qu'on lui jette des fleurs…


L'auteure appartient à ce féminisme qui est pour moi, bien différent de celui que j'ai déjà lu à travers d'autres livres et dans d'autres combats, comme ceux de Leïla Slimani (qui avait cité cette dame dans un de ses livres), ou de la guerrière Chahdortt Djavann.
Car Joumana Haddad n'a aucun argument à soumettre au lecteur et n'aborde aucun sujet de fond.
L'auteure ne fait que balancer, parfois d'une façon très virulente, rien que ses propres convictions et ses points de vue.


D'ailleurs c'est simple, le livre tourne entièrement autour d'elle.
Et j'ai trouvé cet égocentrisme fort déplaisant.
Pas de sérénité, ni de bienveillance, tout est dans la revendication et surtout dans le jugement.
Tout est aussi dans le dénigrement. Joumana Haddad critique avec véhémence, toute la société libanaise faite je cite : de « schizophrènes et d'hypocrites ». L'auteur se targue même de ne se sentir d'aucune racine libanaise. Mais plus poétiquement, parce qu'elle a voyagé, avoir une racine dans chaque pays visité.

Pas d'attache, ni de Dieu, après une démolition-saccage de la religion chrétienne et islamique.
Peu de personne n'a grâce à ses yeux. Même ses concitoyennes ne sont pas épargnées. Toutes ces sottes qui en exemple, préfèrent prendre des bains de soleil que d'ouvrir un livre.
Quel terrible jugement ...!
Qui s'explique que l'auteure à douze ans elle avait lu bravement « le marquis de Sade », pendant que ses petites copines de classe, décrites comme des timorées et des niaises, rougissaient devant des histoires d'amour de Barbara Cartland.


Agaçante aussi cette façon de défier constamment le lecteur. de défier aussi occidental, que nous aurions, toutes et tous une image très erronée de la femme arabe. Qu'elles ne sont pas toutes soumises à l'homme, ni toutes des arriérées, ni toutes couvertes par une burqa.


Mais madame Joumana Haddad, vous n'êtes pas la seule femme libre dans un pays arabe, que moi l'occidental, connaisse !


Agaçant aussi tous les constats que l'auteure souligne parfois par plusieurs traits rouges, aussi rouge que sa colère, qui n'est parfois pas bonne conseillère.
Comme le fait de se lamenter sur son fils de dix ans, parce qu'il préfère « écouter 50 Cent et danser la tecktonick » que d'écouter Chopin.
Là, Madame il y a sans doute un petit problème d'éducation, pour rendre votre fils plus sensible à la grande musique.


J'ai eu cette triste sensation que Joumana Haddad se vantait un peu trop d'être exceptionnelle et que le monde entier ne semblait pas lui convenir.
D'accord, elle est une femme arabe (elle le répète assez), libre et sans entrave aujourd'hui.
D'accord, c'est une battante.
Mais j'espère qu'elle trouvera plus de douceur en elle, pour continuer ses combats avec moins de ire et de déchainement et plus de sagesse.


Je terminerai ce commentaire par une citation de Sai Maa :
« Aucune paix n'est possible tant qu'il y a en vous des luttes, des tensions, de la peur. Comment peut-il y avoir la paix sur terre si c'est la guerre en vous ? «
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Jouamana Hadddad est une journaliste et poétesse libanaise. Ce texte est une réaction à la question d'une journaliste étrangère qui lui a demandé "comment une femme arabe comme vous en vient à publier en arabe un magazine érotique aussi controversé que JASAD?"
Dans un élan de colère, Joumana s'offusque de cette ignorance de la réalité des femmes arabes mais aussi de leur diversité. Non toutes les femmes arabes ne sont pas esclaves et voilées.
Elle nous explique son enfance à Beyrouth, entre la guerre et Le Marquis de Sade, sa lutte pour s'exprimer, contre sa famille et contre les réactions hostiles voire menaçantes.
Elle déplore l'effet de groupes dans les pays arabes qui empêchent l'individu de s'exprimer et forcent les gens à suivre la pensée unique.
Un essai très personnel et très intéressant sur le regard d'une femme qui ne se retrouve ni dans les clichés véhiculés sur les femmes arabes, ni dans les insultes que certains lui renvoient... Une tentative pour définir son identité?
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Joumana Haddad commence en s'adressant aux Occidentaux, ou plus précisément aux femmes occidentales, en les invectivant: elles n'ont pas le monopole de la liberté! Les femmes arabes ne sont pas non plus toutes des femmes soumises sous un voile, obéissant aux quatre volontés des hommes (honte à celleux qui l'ignoraient encore en 2010!).

Mais très vite l'Occident est oublié. C'est du monde arabe dont il s'agit, de son hypocrisie, de sa bigoterie patriarcale et de sa schizophrénie.

Les propos de Joumana Haddad restent très focalisés autour de son expérience personnelle, au point de laisser penser qu'il n'y a pas d'autres femmes dans son entourage et qu'elle porte à elle seule le droit à l'égalité dans le monde arabe.

Elle se revendique non féministe, mais femme intellectuelle fière de sa féminité. Et en effet, Joumana Hadad est une érudite, elle en fait grand étalage, lisant Sade à 12 ans et pléthore d'auteurs majeurs avant ses 20 ans.
Cette découverte, entre autres, l'a conduite vers la poésie érotique et on peut comprendre que ce genre littéraire ne soit pas le bienvenu dans le monde arabe de la part d'une femme (en occident non plus…).

C'est un petit pamphlet qui se lit vite, la plume est plaisante et dynamique, mais le ton "en colère" n'est pas des plus fédérateurs. Il donne un timbre revanchard au propos qui, en dehors de ne pas apporter grand-chose sur le statut de la femme arabe libérée du joug masculin, ne rend pas le personnage particulièrement sympathique.

Souhaitons que depuis Joumana Haddad s'est apaisée, car tout message passe mieux quand il est dénué de colère.

À lire si on veut faire connaissance avec cette autrice et poétesse.

NB à l'éditeur: qu'elle dommage de qualifier cet ouvrage de "féministe" en 4e de couverture et d'avoir traduit "writer" et "poet" par "écrivain" et "poète" alors que "écrivaine" et "poétesse" existent. Ça pique vraiment! Et si les éditeurs s'y mettaient enfin?...
Lien : https://carpentersracontent...
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Ce livre est l'histoire d'une révolte contre beaucoup de choses... L'histoire d'un combat pour plus de liberté en tant que femme, pour plus de reconnaissance des valeurs arabes, pour une meilleure acceptation de la diversité culturelle... C'est un libre qui fait réfléchir. Et même si je n'ai pas toujours apprécié le "franc parler" de Joumana Haddoud, j'ai apprécié ce livre, car il est universel et nous concerne tous.
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Une réflexion captivante sur le fantasme réducteur de la femme arabe qui vaut pour la femme en général. Incisif et fougueux ce texte n'épargne ni l'auteur ni le lecteur mais est empreint d'une grande justesse et de pas mal d'humour.
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Quand commencerons-nous à faire attention au souffle d'un arbre qui pousse ?

« le texte de cette mise à mort est un vent de tempête qui éclaircit le ciel. Non le ciel encombré des monothéismes, mais le ciel qu'est le corps d'une femme, ce corps personnel qui n'appartient qu'à lui-même ». Dans sa courte préface, Etel Adnan parle, entre autres, de mythe historique et de libération du corps, d'écoute du silence, du rythme de la colère, d'objet et de sujet, de violence, « Elle sort ses griffes contre tous les tabous et son « crime » devient une naissance, un acte de vie », de la pluralité des femmes arabes, du mythe d'être un sous-produit de la Création, « Mais Jouamana apporte la bonne nouvelle que la femme ne sort que d'elle-même, et qu'elle doit se faire, doit se créer, tout comme l'homme, d'ailleurs », de liberté, des contes et de leur rôle dans la création du monde…

« Cher Occidental,

Laissez-moi vous prévenir dès le départ : je ne suis pas particulièrement connue pour rendre la vie facile aux autres. Si vous abordez donc ces pages en quête de vérités que vous croyez déjà connaître, de preuves que vous pensez déjà avoir ; si vous espérez être conforté dans votre vision orientaliste, ou rassuré quant à vos préjugés anti-arabes ; si vous vous attendez à entendre l'incessante berceuse du conflit des civilisations mieux ne vaut ne pas poursuivre ».

Joumana Haddad explique, avec forte ironie, « Bien que je sois une soi-disant « femme arabe » », ce qu'elle est libre de faire, ce qu'elle est et ce qu'elle n'est pas, « moi et mes semblables ressemblons beaucoup à… Vous ! »

Les articles – la, le, les – devraient être maniés avec grande prudence, ils favorisent des généralisations abusives, la réduction de personnes différentes à des catégories homogènes, que par ailleurs, ces personnes n'utilisent pas pour se nommer. « Nous sommes différents parce que tous les humains sur la planète le sont. Nous différons de vous comme vous de votre voisin » ou pour le dire autrement « nous sommes nous-mêmes, et pas une vignette mystérieuse et voyante faisant de nous des spécimens ».

Les groupes sociaux existent dans des rapports asymétriques entre eux, mais ils ne sont ni homogènes ni sans divisions internes.

Le pluriel en chacun·e, les traits mouvants, les inscriptions sociales historiques – les contraintes et les résistances -, les actes dans les contradictions sociales. La principale aspiration du livre « est d'offrir un témoignage et une méditation tout à la fois, sur ce que signifie, et pourrait signifier, être une femme arabe aujourd'hui ».

Des femmes arabes et un « tissu rassurant de mensonges et d'illusions », des proliférations obscurantistes « dans la culture arabe » telle une moisissure, des voleurs de « vies privées » et de la liberté individuelle et civique des femmes, des profanateurs d'une civilisation et de l'héritage arabe des Lumières, la promotion de clichés relatifs aux Arabes – plus avant, l'autrice soulignera le caractère hétérogène et complexe de la mosaïque des sociétés et cultures arabes -, des coups de tête « contre un mur épais d'insolubles problèmes », ce qui ne peut-être « démantelé, ni pénétré ni abattu de l'extérieur » ni par des extérieurs, « le changement ne s'exporte pas »…

Mêlant éléments biographiques et réflexions, Joumana Haddad montre d'autres réalités, souligne d'autres espaces, compare les situations de femmes arabes musulmanes et chrétiennes, insiste sur des femmes qui ne courbent pas l'échine.

Une fillette, « enragée de curiosité », l'intérêt pour « la lecture et la masturbation », l'invention d'un accès au monde par le rêve, une complice toute-puissante nommée littérature, les illusions des unes et les rêves des autres, la liberté intérieure permise par des lectures émancipatrices, la lecture comme respiration, le français et l'absence de traduction en langue arabe, les possibles illimités et les tabous brisés, « plus d'une femme arabe doit à la littérature la première étincelle du modèle de vie et de pensée atypique ensuite adopté »…

Les phobies, « le son d'un affreux sifflement », un obus imaginaire, le symbole de l'attente de la mort, l'annihilation de l'avenir, l'angoisse et la rage, la symphonie du combat, une place particulière dans la ville et un « Où », « Ma nation à moi est une poignée d'endroits que j'aime quand je m'y retrouve, éparpillés de par le monde », l'incomplétude…

Une femmes arabe écrivant de la poésie érotique, de la liberté de pensée à la liberté d'expression, « il m'a fallu longtemps pour affranchir mon langage de la peur des mots », la langue, « J'ai commencé par me cacher lâchement dans la langue française pour éviter de confronter l'arabe », les images et les mots, écrire sur le désir, les sentiments et la chair, « Pourquoi devoir toujours s'expliquer et se justifier ? », écrire sur le sexe, la censure comme viol, ne plus être le réceptacle béni des mots des hommes, la liberté n'est pas luxe…

« La question suivante se trouve donc au coeur du sujet de ce livre. Demander ce que signifie être une femme arabe exige qu'on demande aussi : que signifie être une femme écrivain dans un pays arabe ? Et, plus problématiquement encore : que signifie être une femme écrivain écrivant sans compromis en pays arabe ? »

La liberté comme nécessité vitale, la liberté comme besoin, « liberté d'écrire sans ambiguïté, ou pas », la poésie, « Tant de matins, je m'éveille avec le sentiment que ma langue, inutile, s'étrangle, pendue haut et court », la poésie comme URGENCE (Fernando Pessoa)…

Une femme arabe et la création d'un magazine sur le corps, la violence effrayante de certaines réactions, les soutiens de quelques-un·es, « faire face quotidiennement aux radicaux chiites, aux radicaux sunnites et à l'Elise », les mots et le corps, « j'ai dit dans ma langue ce que mon corps avait reçu l'ordre de cacher », l'ange noir et pathétique de la censure « sur le triangle arabe des Bermudes (le sexe, la religion, la politique) », l'étroitesse des cultures fondées sur la tromperie, la volonté réactionnaire d'« imposer partout infantilisme et obscurantisme », la poussière repoussée sous le tapis…

La « féminité », que veut dire être une femme pour une femme, prendre au lieu d'attendre qu'on lui donne, « Il faut nous lever, avancer, tendre le bras vers ce nous voulons et le prendre.Ou du moins essayer », le besoin de l'autre et la dépendance de lui, les conditions de l'égalité, le vagin et les compétences, le rose et tous les clichés qui vont avec, ce que certain·es osent appeler « les crimes d'honneur », les petits jardins intimes, mon aventure « avec un dragon omnipotent à plusieurs têtes »…

Etre musulmane, être chrétienne, « l'infini cercle vicieux des lois et recommandations », le paradis un lieu parfait ? « Où un homme et une femme ont été punis pour avoir cueilli une pomme et fait l'amour ? », Celleux qui parlent « d'obscénité sexuelle » mais jamais « d'obscénité religieuse », l'infinie litanie des mantras ineptes, ne pas passer son présent à penser à l'après, le pouvoir d'une « société civile laïque »…

Vivre c'est aussi être fier·e de ce qu'on est, rester ouvert·e aux possibles, « Plus d'une fois dans ma vie… », des funambules…

« Ne cherchez pas la lame. Tout est dans les cicatrices ».



En post-partum, un très beau « J'ai tué Schéhérazade », des hommes et des femmes, « Je suis convaincue que ce personnage est un complot contre les femmes arabes en particulier, et les femmes en général », j'ai tué et quelqu'un·e devait le faire, « Car une femme arabe en colère rôde. Elle a ses propres récits, classés « fermés-à-la-négociation », sa propre liberté et sa propre vie, classées « non-accordees-par-quiconque », et elle a l'arme du crime idéale ».

Livre se termine par « le chapitre du poète », un essai d'autobiographie, je suis, j'adviens, « que je serais demain, / et qui font / défont / refont qui je suis ».

Lien : https://entreleslignesentrel..
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Ce petit pamphlet pour le droit à la liberté des femmes arabes, est relativement décevant, parce qu'il tourne en rond.
L'auteure revendique le droit, en tant que femme, d'écrire et de publier des textes, qu'ils soient érotiques ou tout simplement libres, qui choquent ceux qui détiennent le pouvoir dans le monde arabe (qu'elle décrit comme schizophrène et faux cul). Sa démonstration est intéressante mais elle ne dépasse pas les déclarations emportées et décochées comme des flèches empoisonnées, mais sans veritable analyse en profondeur, avec beaucoup d'egocentrisme et une tendance à imposer ses vues.
Cela dit c'est bien écrit et on prend un malin plaisir à être totalement d'accord avec elle, et c'est heureux que des femmes comme elle osent lutter contre l'obscurantisme de cette manière.
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Sur conseil de Mon.univers.livresque (je vous invite à faire un tour sur son compte Instagram et Babelio), j'ai acheté cet essai de Joumana Haddad qui nous livre le fruit de sa réflexion sur ce qu'est «la femme arabe».
Joumana Haddad est née dans les années 70 au Liban, à Beyrouth. Petit rappel historique, car ça me semble très important, la guerre civile du Liban s'est déroulé de 75 à 90. Elle n'avait donc que 4 ou 5 ans lorsque les affrontements ont débuté. Elle le dit elle-même cette guerre lui a volé son enfance et sa jeunesse, et lui a laissé une peur, la peur d'un bruit, celui du sifflement.
Son texte est divisé en plusieurs parties à travers lesquelles elle mène une réflexion sur la femme «arabe» qu'elle est devenue, sur son pays et sa ville natale, sur le positionnement du corps dans sa société.
Dès les premières lignes j'ai ressenti de la révolte dans ses mots, dans son expression. L'introduction a faillit me rebuter car je ne suis pas une grande fan des crises de colère. Mais j'ai bien fait de continuer car dès la première partie intitulée « Femme arabe lisant Le Marquis de Sade » j'ai été captivée. Moi aussi j'ai lu Le Marquis de Sade, à un âge certes différent du sien (j'étais ado) et je me suis retrouvée dans les propos de Joumana Haddad.
Elle exprime son engouement et sa passion pour la littérature qui est devenue une véritable addiction dès son plus jeune âge et dont elle a fait son métier. C'est dans la bibliothèque de ses parents qu'elle a trouvé du réconfort. C'est à travers des oeuvres qu'on peut considérer comme inappropriées pour une enfant, qu'elle s'est forgée.
C'est une voix forte qui s'élève au Liban, la voix d'une femme, écrivaine, qui n' a pas peur d'appeler un chat un chat. En 2009, elle lance un magasine JASAD (corps en arabe). Véritable pari dans une société où la femme et son corps sont volontairement camouflés. L'objectif est de mettre le corps en avant, de le montrer tel qu'il est et non pas caché derrières des métaphores et des allégories.
C'est une belle découverte très inspirante. Son propos sur la condition féminine est interrogateur et accusateur à juste titre. Elle exprime un véritable ras-le-bol des clichés de ce que doit être une femme, de comment elle doit se comporter et surtout de ce qu'elle n'aurait pas le droit de faire. Dans J'ai tué Schéhérazade, elle balaie tout du revers de la main.
L'un des points qui m'a le plus étonné c'est qu'elle n'ait jamais quitté Beyrouth, ville avec laquelle elle n'est pourtant pas tendre dans ce livre. Elle explique d'ailleurs, recevoir de nombreuses insultes et menaces (surtout depuis que JASAD existe). Au contraire, elle semble avoir pris la décision de lutter sur sa terre natale en essayant d'insuffler une nouvelle énergie par les mots.
J'ai sélectionné trois passages qui m'ont touché que vous retrouverez dans les citations ;)
Lien : https://www.jepeuxpasjailect..
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