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En premier lieu, j'aimerais remercier le forum Livraddict et les éditions Folio pour ce partenariat. Une fois de plus, j'ai choisi un titre que je ne connaissais pas. Ici, il s'agit d'un roman contemporain qui se déroule au Japon.

Tout le récit prend place dans un jardin japonais où toute la beauté du monde semble se concentrer dans ce petit endroit. Matabei y vient dans le but de se reconstruire. Très vite, il se passionne pour l'art d'Osaki , peintre sur éventail, et décide de devenir son disciple. Ce qui lui permettra d'hériter de son atelier et de poursuivre ce qu'il a commencé.

Certes, bien qu'ouverte à beaucoup de genres littéraires différents, ce n'est pas ce que je lis habituellement. Ce roman comporte peu d'action et est plutôt contemplatif. Ce que j'ai le plus apprécié, c'est l'écriture, pleine de poésie et ponctuée de Haïkus. Hubert Haddad rend hommage au Japon, à la beauté de ses paysages et de la nature. Mais si la nature est belle, elle est aussi imprévisible, dangereuse, indomptable. En quelques minutes, tout peut être ravagé mais la nature renaît malgré tout de ses cendres.

Pour conclure, j'ai trouvé ce roman bien écrit même si j'aurais aimé connaître davantage les personnages secondaires dont on parle très peu.
Lien : http://romansurcanape.fr/le-..
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L'auberge de l'ange gardien

Dans la contrée d'Atôra, il est une pension tenue par Dame Hison. Dans cette pension, diverses solitudes se croisent, se mêlent mais vibrent aussi sur des cordes différentes. Ici, se joue aussi la transmission d'un art, celui de la peinture d'éventails car, non loin de la pension, un sublime jardin abrite maître Osaki qui oeuvre discrètement à l'harmonie du lieu et, à en rendre toute la beauté par ses pinceaux et ses haïkus. Matabei venu trouver comme d'autres refuge dans cette pension, va nouer une relation privilégiée avec ce jardinier si spécial, avant de lui-même passer du statut d'élève à maître et veiller contre vents et marées à la survie de l'âme du lieu et de ses pensionnaires.

Je retiens deux choses de ce roman :

Une 1ère partie qui se livre sous un rythme lent, qui se veut une peinture poétique et tendre des lieux, des personnages, qui nous livre une ambiance toute particulière. Je l'ai trouvée cette première partie hautement descriptive, invitant à la contemplation et à la rêverie. Elle m'a demandé d'être patiente, de savourer juste les mots et l'écriture de ce romancier que je ne connaissais pas. Peut-être un peu trop de langueur, un peu trop "paisible" à mon goût, quand bien même des drames se jouent. Un peu trop dans l'ébauche des personnages pour qu'ils éveillent un véritable attachement, pour qu'ils me rendent curieuse et impatiente de leur devenir. Parce qu'au final, on devine plus qu'on ne lit la part d'histoire et de drame qui est celle de la plupart des personnages de la pension et de leur maîtresse. Et, on attend que ça s'emballe tout ça, que ça nous emporte au-delà d'un simple regard posé sur un tableau qui, certes est très beau mais qui semble par trop immobile.

Et puis, arrive cette 2nde partie qui rompt le rythme précédent, secoue le lecteur presque assoupi et l'ensemble se mue en un récit mouvementé (en regard du premier). On en halèterait presque d'être dans les pas de Matabei quand il essaie de lutter de rapidité avec les éléments qui se déchaînent en contrebas ; quand il se précipite vers ceux qui sont devenus en quelque sorte les siens depuis son arrivée à Atôra, quand il se rue vers celle qui obsède son esprit maintenant. Je l'avoue, j'ai été bien plus séduite par cette part-là du récit, comme si quelque chose en moi ne pouvait pas ne se satisfaire que du Beau donné à voir dans le récit premier. Comme si j'en appelais à quelque chose de plus tumultueux et que de le trouver enfin avait assouvi quelque chose. La catastrophe dépeinte par Haddad est renversante, la nature en mouvance et non plus figée m'a transportée. Et c'est alors un tout autre regard que j'ai posé sur le roman et, enfin, j'ai pu m'approprier les émotions de Matabei et finir cette lecture en me sentant rassasiée.

Voilà donc un roman qui m'aura à la fois impatientée et comblée. Mais je n'ai aucun doute sur le fait que l'écriture d'Hubert Haddad saura plaire aux amateurs de prose, d'art et de poésie au charme nippon.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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Cet ouvrage est un magnifique roman à la fois poétique et cruellement réaliste.
La première partie du livre est construite sur une alternance narrative.
Xu Hi-Han ce présente comme un disciple et le dernier témoin, il prend la parole à la première personne pour se présenter et raconter sa dernière rencontre avec le personnage principal, Matabei Reien.
Il s'efface ensuite derrière les souvenirs de Matabei qui raconte son parcours, surtout à partir d'un accident qu'il a eu quelques jours avant le tremblement de terre de Kobé. Bouleversé, il part se mettre au vert dans un gite, dans une région isolée du Japon, au nord de l'île de Honshu. Son séjour, initialement prévu quelques jours, se transforme en installation définitive dans la pension de Dame Hison. Il fait la connaissance d'un vieil homme, jardinier, peintre, poète, qui sera son maître et va donner un nouveau sens à sa vie.
Ce roman a la particularité d'être très peu daté. Deux événements majeurs permettent de le situer dans le temps. le séisme de Kobé est mentionné au début. C'est alors juste un signe pour le personnage, quelques jours après l'accident qui le bouleversa et tua une jeune fille.
Le tremblement de terre, suivi du tsunami, puis de l'explosion nucléaire de Fukushima (non nommé), clôt le livre et touche particulièrement le personnage. Entre les deux, 16 ans se sont écoulés. 16 ans résumés en 188 pages.
Pendant ce temps, Matabei expie la mort de la jeune fille en se repliant, semblant quitter le monde, pour mieux renaitre. Ce repli se traduit pour lui par une ouverture sur la poésie, la recherche de l'équilibre à travers le jardin et la peinture d'éventails.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture poétique d'Hubert Haddad dans la première partie du roman. Il joue avec le sens des mots à travers le recours à diverses métaphores. L'emploi d'adjectifs très précis montre l'état d'esprit dans lequel se trouve Matabei, et ce qu'il recherche. L'écriture s'assèche ensuite quand Matabei est confronté à l'horreur de la dernière catastrophe qui touche le Japon. Il se retrouve seul, et ses yeux nous servent d'intermédiaire pour comprendre les étapes de cette révolte de la nature. Nous avons grâce à lui un ressenti de l'intérieur, comme si Hubert Haddad se trouvait sur place pour vivre ce drame au quotidien.

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L'écriture trop poétique de la première partie du livre fait que je n'ai pas réussi à entrer dans cet univers, mon esprit vagabondait vers d'autres horizons. Il a fallu la deuxième partie plus concrète, pour retenir mon attention.
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La quatrième de couverture, si détaillée puisse-t-elle paraître, ne présente heureusement que le début du récit. Heureusement dans tous les sens du terme; un contexte envoûtant sur lequel la plume de Hubert Haddad déploie sa vertigineuse maîtrise narrative, comme se déploient les vues précieuses de ce jardin, perspectives, miroirs, les heures des lumières, les sentiers ombragés, les chemins de pierres, les chutes, des feuilles et des cascades…

Un vertige, ce livre, ce troublant » harmonieux vertige » que quêtent les peintres-jardiniers, et les folies humaines sur ces pages pourtant délicatement parsemées de foisonnants tableaux et de la grâce légère des poèmes.

Quant à ce bandeau » Sublime Japon « , ( ce type de bandeaux rouges qui aurait été une fâcheuse invitation à me faire reculer d'un pas si ce livre n'avait pas été édité par les éditions Zulma, je l'avoue ), il faut le comprendre comme un hommage. Ce livre est un hymne au Japon, une histoire qui s'attache à la beauté malgré son Histoire tourmentée par les catastrophes. Entre paradis et enfer, entre l'appel au ciel et l'appel de la terre, entre amour et mort, du plus cruel au plus raffiné, de l'horreur à la pureté, ce sont les réminiscences d'un désespoir d'après-guerre et celui des violences contemporaines, c'est l'éloge de l'art du pinceau et de celui de la nature.

Sublime roman.

D'une écriture à la fois rigoureuse et déliée, sur une histoire intimiste, dans un lieu clos, hors-temps, Hubert Haddad peint tout en finesse, le trait à la fois précis et ample, des personnages et des paysages aux couleurs profondes et trace les lignes de la culture japonaise.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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« Toute chose disparaît dans sa propre apparence. »

C'est un livre qui ressemble à un jardin japonais : calme, paisible, même lorsqu'un violent orage s'abat sur les plantes. Il est parsemé de Haïkus comme le jardin est parsemé de fleurs, de ci, de là, sans ordre, pour le plaisir des yeux… pour la beauté tout simplement…tout comme les oiseaux parsèment les éventails …

C'est un de ces livres « bijoux » que l'on ne veut pas laisser, qu'on ne souhaite partager qu'avec ceux qui seront touchés par la musique des mots et qui le comprendront (merci à l'amie qui m'a jugée digne de ce trésor littéraire).

« Une sérénité d'un autre siècle émanait de ce globe de clarté au sein duquel un éventail assombri s'agitait de temps à autre comme l'aile d'un papillon de nuit. »

C'est un livre dont il ne faut presque rien dire tant en parler serait le déflorer….

L'écriture poétique est ciselée pour nous emporter dans ce coin de Japon où certains peignent des éventails, d'autres herborisent, tout un chacun vivant en harmonie avec ce qu'offre la nature … La diversité est là et malgré tout, tous semblent reliés pat cette sérénité qui « transpire »…

Lorsqu'on lit ce très court roman, on se retrouve dans une « bulle » de douceur, les mots, les phrases défilant comme autant de petites touches d'un tableau prenant vie sous nos yeux…

Ou comme une symphonie car on aurait parfois envie de dire « chut écoutez… » tant les mots sont comme les notes d'une délicieuse partition jouant un hymne à la vie près de nos oreilles ….
Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Au Japon, il existe des Trésors Vivants, mémoires de traditions.

Ce roman raconte comment Matabei a sauvé le travail d'un peintre d'éventail.

C'est au fin fond de la contrée d'Atôra, au nord-est de l'île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de dame Hison dont Matabei apprend peu à peu à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques.

Attenant à l'auberge, se déploie un jardin hors du temps.

Insensiblement, Matabei s'attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d'éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki.

J'ai retrouvé le style si particulier de l'auteur : des adjectifs parfois surannés, des descriptions de plantes et de fleurs.

J'ai aimé découvrir les personnages de cette pension, comme au détour d'un chemin.

Pourtant, je n'ai pas été sensible ni aux personnages ni à la nature abondamment décrite.

J'ai aimé les haïkus qui parsèment le texte.

La dernière partie, pendant et après la catastrophe, m'a bouleversée.

Un roman fort sur la permanence de la nature, son éternel retour, et l'homme qui écrit sur du vent.

L'image que je retiendrai :

Celle du mont que peint le poète sur ses éventails.

Quelques citations :

Peindre un éventail, n'était-ce pas ramener sagement l'art à du vent ? (p.45)

Quelle force obstinée vous restitue au monde, après l'apocalypse ? (p.142)

Mais le jardin renaîtra, un matin de printemps, c'est bien la seule chose qui importe. (p.188)
Lien : https://alexmotamots.fr/le-p..
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Ce que j'aime particulièrement dans la littérature, c'est qu'elle réinvente le monde par les mots comme la peinture par les couleurs. Elle est peut être l'expression artistique la plus archaïque qui existe avec la peinture, à laquelle elle peut être associée sentimentalement. Elles sont nobles toutes deux.
Hubert Haddad est de ces artistes nobles et archaïques, qui vont chercher très loin leur inspiration dans nos mythes les plus enfouis, nos cultures les plus éloignées et interrogent au plus profond l'âme humaine. Il vise pourtant les sommets himalayens et a l'humilité de dire qu'il faut sans cesse recommencer. L'Everest n'est jamais atteint, il doit tenter à chaque fois de le gravir et par des versants si différents que son oeuvre immense (une soixantaine de livres) se révèle un patchwork étonnant. On pourrait presque associer chacun de ses livres à une émotion picturale.
Ainsi "Le peintre d'éventail "m'apparait comme une déclinaison littéraire de l'ukiyo-e (terme japonais signifiant « image du monde flottant », mouvement artistique japonais de l'époque d'Edo 1603-1868). Haddad peint avec ses mots le quotidien d'une pension où vient se cacher un peintre poursuivi par le remord et qui, bouleversé par des évènements sentimentaux et cataclysmiques, réussira à sauver la seule chose qui soit digne d'être sauvée dans ce monde flottant de l'illusion, l'acte même de peindre.
Haddad connait le Japon comme s'il y était chez lui. Ses descriptions de la nature, du jardin parfaitement maitrisé par l'homme à la forêt de bambous dominée par les vents, nous bercent de façon presque hypnotique pour soudain nous renverser et nous écraser sous le poids de l'émotion, telle la vague géante d'Hokusaï. Ce roman est d'une beauté à couper le souffle, on y entre doucement comme dans un rouleau d'estampes, chaque chapitre est un monde, un tableau qui provoque un instant d'enchantement. Haddad emploie un vocabulaire qui se mérite et se cache dans le paysage de son écriture, on peut rester à distance et entendre un mot inconnu comme une promesse de sommet, ou gravir la bibliothèque et, s'agrippant au dictionnaire, se réjouir de l'esprit curieux et souvent facétieux de notre écrivain. Il aime la langue et cela s'entend autant que cela se voit. Ce délicieux court roman se lit comme on mange un gâteau japonais, son goût est sucré et indéfinissable, sa texture est moelleuse et cependant elle inquiète, elle ne se laisse pas décrire communément, chacun y trouvera donc sa saveur. La seule vérité qui nous rassemblera, amis lecteurs, sera que le gâteau sera mangé et que nous aurons à nouveau faim. Merci Monsieur Haddad.
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Un livre qui démarre très bien : le Japon, un lieu empreint de sérénité, un peintre d'éventail qui fait perdurer son art. Accessoirement il entretien le jardin d'une pension, pendant qu'un des pensionnaires suit son enseignement. Survient le tremblement de terre et le tsunami de 2011 : tout un monde s'écroule.
C'est fort bien écrit, l'hommage aux traditions du Japon est réussi, mais à l'arrivée n'emporte pas totalement l'adhésion.
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Histoire rapportée par Xu Hi-Han, un ancien habitant de la pension de Dame Hison et lui-même disciple de Matabei, ce qui a l'air d'un simple récit-enchassant révèle à la tout fin du roman sa vraie valeur et son intérêt. Entre temps, on découvre à travers les yeux de Matabei et les mots d'Hubert Haddad la magie des jardins d'Osaki Tanaka, les pensionnaires originaux de la pension et l'histoire de Dame Hison. Avec un style très poétique et une écriture que l'on attend d'un « roman japonais » Hubert Haddad sublime la nature, le jardin d'Osaki Tanaka et les épreuves que traverse Matabei au lendemain du séisme. L'auteur tunisien nous plonge ainsi dans une atmosphère onirique, complètement hors du temps - le séisme, événement central du récit, nous ramène brutalement à la réalité et à notre époque, à l'année 2011. Et tout d'un coup, l'auteur nous ramène à la réalité alors qu'on se croyait à une autre siècle.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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