Shadowsword reprend la formule employée dans
Baneblade et nous emmène à bord d'un cercueil de 300 tonnes combattre des renégats qui ont plus d'un tour dans leur sac, bien malgré eux.
Attaqué juste après avoir lu
Baneblade, ce
Shadowsword (une variante du premier) m'a ravi jusqu'au bout. Une lecture vraiment excellente et divertissante, qui se paie le luxe d'offrir une réflexion sur l'homme dans la guerre qui, bien que classique, nous fait reposer le bouquin songeurs.
Le monde de Geratomro est inscrit dans l'univers de WH40K bien mieux que Kalidar dans
Baneblade, même si paradoxalement l'ennemi est ici humain. S'il y a quelques Astartes qui traînent, c'est bien une guerre à l'échelle humaine qui se joue ici (à l'échelle 40K, on parle de 5 millions d'hommes qui envahissent une planète et de chars de 300 tonnes...). Quelques clichés ne nuisent pas à l'histoire et la rendent réaliste, comme la boue omniprésente (comme le sable de Kalidar dans
Baneblade). J'imagine que
Guy Haley a également lu quelques ouvrages sur les tranchées de la Première Guerre Mondiale, vu les références aux chairs pourries mélangées à la boue. Les descriptions sont parfois dégoûtantes de réalisme et rend le récit vraiment vivant (là encore, de façon paradoxale).
Si on retrouve Bannick et Epperaliant et quelques autres personnages secondaires, c'est un tout nouvel équipage et un tout nouveau char que nous suivrons au long des presque 450 pages de ce livre. L'action est presque omniprésente, même si quelques pauses bienvenues agrémentent le récit et étoffent les relations complexes entre officiers et subordonnés, au milieu d'intrigues politiques qui ne font que s'apercevoir en filigrane. le récit de Dostain qui accompagne la seconde moitié de
Shadowsword est un peu agaçant au début (comme le personnage) mais prend vite une ampleur shakespearienne.
Bref, on ne s'ennuie pas un seul instant, d'autant plus qu'il y a quelques surprises majeures que je ne révèlerais pas pour ne pas gâcher la lecture de ce livre sorti récemment, et qui valent vraiment le détour. J'ai vraiment adoré, et jusqu'à la fin il m'a été difficile de le lâcher.
Une très belle réussite néanmoins un peu atténuée par le déplaisir que j'ai ressenti en m'apercevant qu'il était fait référence tout au long du livre à des événements que
Guy Haley n'a pas publié. Ou, pour être exact, qui ont été publiés mais uniquement en format digital, dans une novella intitulée Iron Harvest (une autre novella avec les mêmes personnages intitulée Stormlord a également été publiée uniquement en format digital), non traduite pour le moment. Et pour le coup, toute cette histoire là m'a donc été spoilée allègrement. Grrr.
Je sens venir le moment où un Omnibus va sortir et ô joies du hasard, intègrera les deux histoires "inédites". Procédé typique de la Black Library (déjà réalisé plusieurs fois, notamment sur les Blood Angels ou l'Inquisition) que je déteste vraiment...