Voici un livre puissant, détonant, dérangeant.
Le titre est de mon humble point de vue mal choisi par l'éditeur français (au moins).
En effet, ce roman est composé de trois chapitres, ou trois parties, dont la première s'intitule "
la végétarienne". Et de surcroît, la présentation par l''éditeur en quatrième de couverture est très trompeuse, à croire que l'éditeur n'a pas lu l'opus.
Il s'agit de l'histoire d'une jeune femme dont l'histoire, la vie est racontée par son mari, un gentil petit gars sans histoire, qui a voulu une épouse d'une banalité exemplaire ...
Le premier chapitre intitulé "
la végétarienne" décrit une société coréenne assez triste à la fois coincée dans ses règles et principes familiaux, moraux, ancestraux et également d'entreprises (il faut rester avec les collègues le soir pour boire un verre), des principes qui nient pour ne pas dire bafouent les droits simples d'existence de la femme, qui doit d'abord être une monnaie d'échange et d'honneur pour sa famille, qui se doit d'être une bonne ménagère, une bonne mère, une bonne épouse. Tout ce cadre est posé dans ce premier chapitre. Et ce cadre explose.
Dans le second chapitre, l'explosion, choix de l'auteure, est dans le registre de l'art et des rapports humains. Alors, on se dit, pourquoi pas.
Mais, dans le troisième et dernier chapitre, l'auteure nous emmène d'abord près de la folie puis nous plonge dedans, tout en gardant un regard quant au traitement de cette folie.
C'est terriblement éprouvant. Il m'a fallu un temps de "rien"' à la fin de la lecture, même si (faiblesse peut-être romanesque) j'avais appréhendé la tristesse, la culpabilité, l'absence de réponse du dernier personnage.
Bien construit, bien écrit, bien traduit.
Une lecture qui, comme je l'ai dit en introduction, est surprenante, dérangeante, émouvante, et pose des questions quant à notre rapport à la nature.