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Bien entendu, Jim Harrison nous parle de la nature dans ces poèmes et textes narratifs, mais il nous raconte aussi un peu sa vie. La nature c'est son univers, on le surnomme le grizzli de la littérature. Les hommes sont aussi présents dans ces poèmes, mais sans plus d'importance que les ours ou les fleurs. On en apprend beaucoup sur la façon de vivre de Jim Harrison, ses promenades avec sa chienne, ses voyages, en Afrique par exemple, sa préoccupation de la nature tout en profitant d'elle et surtout son souci des mots. Je dirai que c'est un recueil à grignoter. Et pour vous donner envie… un extrait : « Nos esprits bourdonnent comme des abeilles, mais pas le leur. Ce ne sont qu'ailes sans coeur, disent-elles, en route vers une autre fleur. » Y.R.
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Pour apprécier l'art poétique, je pense qu'il est nécessaire de s'accrocher. Une première lecture, puis une seconde et une troisième permettent de percevoir toutes les nuances du style, des images, de la prose. Cela rend possible d'approcher le génie Jim Harrison.
C'est un auteur américain qui compte au XX ème siècle. Je m'accroche donc. Et c'est plaisant.
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Une heure de jour en moins regroupe une sélection de poèmes, écrits entre 1965 et 2010, par l'auteur américain Jim Harrison. Plus connu pour ses romans dont les Légendes d'Automne, mais aussi le Vieux saltimbaque, il nous offre une autre palette de son talent. Car il fut d'abord poète, avant de devenir novelliste et romancier: ses premiers écrits poétiques sont publiés en 1965, son premier roman en 1971 et ses nouvelles en 1979.
Tout au long de ces 75 poèmes choisis, Jim Harrison aborde une multitude de thèmes, bien qu'il existe des récurrences évidentes, des thèmes qu'on devine chers à l'auteur. En toile de fond, c'est la nature qui domine, celle qui reste sauvage, les animaux dont est peuplé le Michigan, mais aussi les forêts et les rivières, les vastes espaces où l'auteur semble vouloir s'y promener en solitaire afin de mieux apprécier le spectacle, et quelque part de ne pas penser au temps qui passe. Il évoque tour à tour ses drames personnels, la perte de son oeil, la mort de son père et de sa soeur lors d'un accident de la circulation, sa soeur qui apparait dans plusieurs poèmes comme une cicatrice indélébile. Contemplatif de la beauté qui l'entoure, Harrison pourrait être le chantre de l'idéologie écologiste. Il regrette ce qui fut et qui ne sera plus, l'inexorable disparition de la faune et la flore. L'eau occupe également une place importante dans ses textes, il n'est pas rare de trouver au detour d'une page une allusion à cette eau sauvage, cettre rivière vive dont en fermant les yeux on pourrait presque se l'imaginer, et l'entendre.  Et puis les chiens. Et les chevaux. Il y a tant et tant d'obsessions chez Harrison qu'on finirait par s'y perdre un peu.
S'il est évidement difficile de faire une selection dans un recueil aussi éclectique, ma préférence va souvent aux textes les plus longs, parce qu'ils représentent le cheminement de Harrison à travers le temps. J'ai une faiblesse entre autres pour "Théorie & pratique des rivières",  l'immense "Suite de Livingston", "Dans le temps", l'émouvant "Filles pauvres", et "La fenêtre d'Or".
Traduire un texte n'est jamais facile. Traduire une poésie doit l'être encore moins. C'est dans ces moment que je regrette de ne pas avoir été un élève plus consciencieux en cours, celà m'aurait permis de pouvoir lire ces poèmes dans leur langue originale. Même si le travail du traducteur est remarquable et nous plonge dans l'atmosphère de l'auteur , ils n'en perdent pas moins un peu de leur flamboyance...
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« La vie est un honneur, mais accordé de manière anonyme. » (145)

J'ai grappillé des vers auprès de Verlaine, Apollinaire ou Li Po avant de lire Jim Harrison, et cette poésie moderne me parle plus directement que celle des lointains poètes.

La forme me plaît. Libre, sans rimes, elle donne envie de se lancer. Je me dis qu'il est possible d'écrire, de cette manière-là, même sans grande habileté.

Jim Harrison n'a pas toujours grand chose à nous dire. Il se laisse aller à des associations hasardeuses, dérive au fil des flots de longs poèmes qui partent à la dérive, et finit en déraison. Il y a peu de choses que j'aime, mais je les aime beaucoup. La tanière du couguar, des face à face bruts avec les rivières, les rochers et les ours, ou certaines aubes en compagnie de Su Tung P'o touchent mon coeur de leur patte balourde mais ouverte au monde.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Jim Harrison poète n'est pas loin de Jim Harrison romancier. Ses grands thèmes traversent ses vers comme ils structurent sa vie.

La nature est au centre des poèmes, matrice et élément auquel l'homme torturé revient toujours pour se recentrer, retrouver ses valeurs et se reconnaître en tant qu'homme. Elle coule dans l'eau des rivières, elle chante et enchante à travers le chant des oiseaux, elle crie le mal-être et la violence avec les coyotes, elle nous rappelle à l'ordre et recentre l'homme au sein d'un univers plus large.

« Issu de presque rien, de rien de
Tangible, nous retournons tels de vieux
Enfants au grand rien,
Le chant de l'homme et de l'eau allant à l'océan." (p. 191)


« J'espère définir ma vie, ce qu'il en reste,
Par des migrations, au sud et au nord avec les oiseaux
Loin de la fièvre métallique des horloges,
Le soi fixant l'horloge et disant « Je dois faire cela".
Je ne vois pas le temps sur la langue de la rivière
Dans l'air frais du matin, l'odeur fermentée
De la végétation, la poussière sur les parois du canyon,
Les hirondelles plongeant vers l'eau vive parfumée. » (p. 151)


« Dans la péninsule Nord du Michigan
Et les montagnes de la frontière mexicaine
J'ai suivi l'appel d'oiseaux
Inexistants dans des fourrés
Et des canyons. Je ne suis pas sûr
D'en être revenu indemne. » (p. 210)


Les indiens que Jim Harrison admire tant l'ont compris bien avant lui, comme ce vieil homme indien ojibway qui lui donne des conseils :

« Quand tu te balades dans l ‘arrière-pays, va où tu dois aller, et marche comme un héron ou une grue des sables. Il ne leur manque rien. (…) Pense à ton esprit comme à un lac. Renonce à la moitié de l'argent que tu gagnes si tu ne veux pas devenir une mauvaise personne. Les nuits de pleine lune, tâche de marcher aussi lentement qu'une moufette. » (p. 158)

Jim Harrison chante et enchante le monde grâce au pouvoir millénaire de la création. Il chante la vie qui court, il chante la joie de partager son coeur avec ses lecteurs, il chante comme un besoin inhérent à sa condition d'artiste...

« Au réveil d'une sieste j'ai su en un instant
Que j'étais en vie. C'était stupéfiant,
Presque effrayant. Emotion et sensations
Me submergeaient. Cela ne m'était jamais arrivé.
Sur une chaise bleue dans un pré j'ai réappris
Le monde. » (p. 211)

Ses poèmes sont un véritable sésame à son oeuvre et à l'homme, il s'y met à nu et nous livre le plus beau des chants d'amour et de vie...


« J'ai gâché trop de clairs de lune.
Coeur battant. Je n'en gâcherai plus,
La Lune harcelée de nuages file vers l'ouest
En son arc impondérable, piégée une demi-
Heure parmi les feuilles mouillées de la vasque
Aux oiseaux. » (p. 76)

Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Jim Harrison, le grand auteur américain (1937-2016) à la personnalité complexe « un écorché vif dans un corps de grizzly des montagnes » fut aussi poète.
Ce recueil réunit des poèmes inédits écrits entre 1965 et 2010, dans lequel Harrison, poète contemplatif à la fois mélancolique et brutal, se fait le chantre vagabond et universel de l'Amérique profonde et des vastes étendues sauvages.

Avis :
Dans Une heure de jour en moins, Jim Harrison, plus virtuose et truculent que jamais, joue avec les formes, les influences et les cultures, rendant au passage un vibrant hommage à ses maîtres, Antonio Machado, René Char et César Vallejo.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Comme il aimait le rappeler, Jim HARRISON était avant tout un poète. Son tout premier livre, « Plain-chant » (1965), était d'ailleurs un recueil de poésies. Certains extraits en sont proposés ici. Ce bouquin version poche est un florilège de la poésie d'HARRISON qui retrace à peu près toute sa vie puisque puisée entre 1965 et 2010. Plus de 80 poèmes en prose, libres, sans obligation ni rimes ni règles.

Peut-être plus que dans ses autres récits, HARRISON fait ici la part belle à la nature : oiseaux, fleurs, arbres, rivières, plantes, plaines, vent, etc., mais aussi dans un sens plus personnel chiens, pêche.

« Je suis un américain basané qui se demande si
On peut coller la civilisation avec du sang.
Le mot écrit n'est plus compris.
Nous avons des chiens depuis plus longtemps que des gouvernements.
Par millions nous devons aller à Washington
Sans parler mais en aboyant comme des chiens.
Nous devons nous entraîner à aboyer et à l'unisson
Faire un barouf de tous les diables. le soleil est ambré
Et l'on ouvre les portes bien huilées de l'enfer ».

Ce qui frappe, c'est l'évolution des poèmes en parallèle avec l'évolution, bien sûr de son auteur, mais aussi des Etats-Unis. La modernité est entrée dans les foyers, dans les pensées, la technologie s'est emparée de nos esprits, besoin de retour aux sources, aux racines, celles des arbres, de la nature, de la verdure, du calme, du repos.

« Cette petite bouche liquide en forêt
S'appelle une source mais c'est vraiment
Une bouche liquide gardant tous les secrets
De ce qui s'est passé ici, disant dans le langage
Non grammatical de l'eau que le ciel était jadis plus
Proche et qu'un fragment d'étoile calcinée a fait bouillir son eau ».

Évocation des poètes, des écrivains qui ont compté pour l'auteur, l'ont porté, poussé à écrire. Car dans ce recueil de textes choisis, HARRISON, comme toujours, se raconte, mais peut-être moins gesticulant, plus pudique, plus intimiste. Certes, il n'a pas rangé son humour au placard « C'était un de ces matins où chacun de mes pieds disait merde à l'autre et je remontais le fond d'un canyon d'un pas lent pour éviter de trébucher », mais il le rend moins perceptible que dans ses romans ou ses récits de vie, il le dilue, il semble plus silencieux devant Dame Nature, se sent plus petit, plus mortel. de petites touches surréalistes viennent donner des couleurs. Mais la dominante reste le vert (avec une teinte de blanc) : « En mai la rivière rugit au-delà du mince mur du sommeil, le monde de la neige glisse encore en rigoles le long des pentes imperceptibles ; en août à travers le grillage de la fenêtre auquel insectes et papillons grattent très légèrement, aussi doucement que bruit la rivière ».

En constante contemplation devant tout ce qui bouge, ici HARRISON oublie un temps les grands espaces pour se focaliser sur ce qu'il a sous l'oeil, son oeil unique, mais aussi dans ses oreilles :

« J'entends les chiens de berger dormir
Dans la poussière, le grincement
Du moulin domine les cris aigus
De trente-trois groupes d'oiseaux en rut.
Les vautours survolent si doucement
Les corrals que l'air n'y fait pas attention.
Dans tous les millénaires, passés ou à venir,
Aucun jour ne se clone ».

Le HARRISON poète est une vraie claque, le climat y est à la fois plus épuré, plus tendre, moins distancié, beaucoup plus intimiste. On sent le coeur qui bat, même quand l'écrivain se fait vieux et courbaturé. Ce choix de textes est parfait car il permet l'action dans le temps et donne un âge approximatif au bonhomme qui les a rédigés. J'ai beaucoup d'affection pour l'homme HARRISON, même si le romancier m'agace parfois. Mais le poète m'a définitivement séduit, qu'il repose en paix. Cette version poche est sortie en juillet 2018, la traduction est comme souvent assurée par Brice MATTHIEUSSENT, elle est belle, tout simplement.

https://deslivresrances.blogspot.fr/
Lien : https://deslivresrances.blog..
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