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Licencié par son journal, Nathan décide d'en profiter pour réaliser un vieux rêve : écrire un roman jeunesse. Soutenu par sa femme et par son fils Simon, il se lance dans l'aventure, non sans avoir écumé les sites de conseils pour écrivains en herbe sur internet. L'exercice est compliqué, il faut trouver un sujet, inventer des personnages, construire une intrigue, réussir à intéresser les potentiels lecteurs. Conseillé par Simon qui n'hésite pas à se montrer critique, Nathan avance progressivement quand il est appelé à se rendre dans la maison de feu son grand-père qui vient d'être cambriolée. Il en profite pour s'y installer afin de pouvoir écrire au calme. Débute alors l'histoire d'une bande d'enfants qui se réveillent le matin de Noël, seuls chez eux alors que leurs parents ont été appelé d'urgence à la centrale nucléaire pour laquelle ils travaillent. Il faut dire qu'une terrible tempête a sévi toute la nuit et que l'électricité est coupée dans toute la ville.
Mais alors que Nathan tente de leur faire vivre de nombreuses péripéties et que Simon se montre très exigeant, il doit faire face à un autre problème : quelque chose dans la maison de son grand-père semble attirer la convoitise de certains. le mystère rôde...

Yaël Hassan nous convie à assister à l'écriture d'un roman en direct. Dans la peau de l'écrivain, dans sa tête aussi, on suit la progression du récit, de sa genèse à la lettre de l'éditeur acceptant de le publier. Avec beaucoup d'humour, Nathan raconte ses désirs, ses difficultés, ses doutes, ses éclairs de génie, sa satisfaction, ses revers. Car outre le roman qui prend vit sous nos yeux, Nathan intervient pour expliquer, questionner, s'inquiéter, savourer, bref nous faire vivre le cheminement de ses idées et jour après jour l'avancement de son travail d'écriture.
Mais Yaël Hassan fait plus fort encore ! Non contente d'inventer un roman d'aventures pour la jeunesse, elle insère un autre roman dans son récit, un roman à énigmes où Nathan cherche à découvrir les secrets de son grand-père décédé; un deuxième roman d'aventures en quelque sorte avec un personnage inquiétant, un trésor caché et une mort mystérieuse.
Une belle mise en abîme juste et drôle qui nous fait découvrir le travail de l'écrivain, une expérience habituellement solitaire qui ici partagée avec le lecteur. Original et rafraîchissant.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Syros.
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Ancien journaliste, le narrateur récemment licencié, en profite pour réaliser son rêve d'écrire un livre. Mais pour cela, il faut des idées qui tiennent la route, un cadre intéressant, un scénario qui accroche… Un roman d'aventures (ou presque !) est un roman à tiroirs, une histoire dans l'histoire. L'histoire d'enfants se retrouvant soudainement seuls le jour de Noël et celle du narrateur écrivant son roman avec, en fond, un mystère se mettant en place. En italique, incrustée dans l'histoire, les remarques du narrateur sur ses interrogations, les erreurs fréquentes, ses frayeurs…
Quand j'ai vu la couverture jaune avec un homme souriant entourée d'objets divers et le résumé assez mystérieux, je me suis dit pourquoi pas ? Je ne m'attendais pas à ça mais je ne regrette pas, c'est une lecture très originale, avec des intrigues imbriquées, vraiment drôles. Une sorte d'atelier d'écriture en direct, avec des conseils pour ceux qui voudraient se lancer dans l'écriture d'un roman. En fait, l'histoire du mystère dans le village du narrateur et celle des enfants cherchant leurs parents ne sont pas vraiment extraordinaires. On peut même dire qu'elles sont tout ce qu'il y a de plus banales. Yaël Hassan a la bonne façon de conseiller, d'orienter le jeune sur les clés essentiels à l'écriture d'un bon roman. L'auteur renvoie même le jeune lecteur à d'autres livres, à des sites internet qui peuvent aider à l'écriture d'un roman (http://www.enviedecrire.com ). Les annexes sur les lettres d'éditeur à la fin m'ont bien fait rire, une belle façon de se moquer des lettres bateau de refus… Ce n'est pas le premier livre de l'auteur sur le sujet, elle avait déjà écrit Comment on écrit des histoires ? avec Roland Fuentès que je note d'ailleurs par curiosité. En tout cas, j'ai aimé ce roman qui parle d'écriture (avec le thème du nucléaire pour faire réfléchir, mine de rien).
Merci à Masse Critique et aux éditions Syros pour ce roman atypique !
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Un homme licencié décide de se lancer dans son projet de toujours : écrire un livre pour la jeunesse. le lecteur suit à la fois la trame romanesque, l'avancé du manuscrit et les conseils de son fils.

Cela offre une mise en abyme avec pour fil conducteur la dimension policière des deux trajectoires.

Il est intéressant et utile de suivre les hésitations du narrateur dans ses choix d'écriture. Il pense suivre une sorte de mode d'emploi ce qui permet à l'auteur d'instiller dans son oeuvre de nombreuses astuces.

L'histoire contée est elle-même captivante avec des jeunes de différentes familles qui doivent se serrer les coudes suite à un incident dans une centrale nucléaire dans laquelle travaillent leurs parents.

Les interactions entre les jeunes qui doivent apprendre à se connaître et à se faire confiance sont nombreuses ainsi que les actions. Elles dynamisent le récit.

Un bon roman d'aventure qui pourra servir aussi aux jeunes qui souhaitent se lancer à leur tour dans l'écriture.

A découvrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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"Un roman d'aventures( ou presque!) est ce que l'on appelle dans le jargon littéraire une véritable mise en abîme, vous vivrez l'expérience ingénieuse du livre dans le livre.

Rappelez-vous lecteurs "l'Histoire sans fin", nous avions en quelque sorte deux histoires, celle du lecteur, Bastien, celle du livre et de son héros Atréju.

Ce livre reprend le même principe pour nous raconter finalement l'extraordinaire aventure des auteurs lorsqu'ils imaginent une histoire.

Au travers de l'excitante et difficile expérience du héros, un journaliste mis sur la touche par son boulot et tentant le projet très chéri d'écrire un jour pour les ados, nous suivons le processus de création qui va se dérouler doucement d'une façon très originale.

C'est lui qui raconte.

La narration est originale, il y a la narration extérieure faite par le héros pour nous resituer ce qu'il se passe pendant qu'il tente de travailler, il y a ce qui se passe dans son histoire et il y a ses commentaires personnels qui nous sont adressés, entre les chapitres.


Le héros de Yaël Hassan n'a pas de nom au début, ça n'a pas d'importance, il est en tout cas "papa", comme le nomme Simon, un des personnages secondaires qui aura son importance.

Simon sera le public critique, il est de l'âge de la cible et apportera aussi des idées à son père pour le faire progresser dans son histoire.

Le papa se réfugie dans sa maison de campagne, celle donnée par feu son grand-père, pour y être tranquille et se permettre d'écrire. Il y a une tempête épouvantable qui souffle et il découvre aussi que cette maison a été chamboulée. Ce n'est peut-être pas un cambriolage, il n'y a pas de tension autour de ce détail mais cela reste intrigant. Cela va aussi distraire son activité. Il y a une vieille histoire de trésor caché, confié naguère par l'ancêtre, qui va refaire surface avec ses propres souvenirs. Il s'en passe aussi des choses dans son village de Trésaure.


Il ne sera pas vraiment coupé de son monde puisqu'il reste en contact régulier avec Simon pour avoir ses commentaires à chaud, par mail et téléphone, sur ses progressifs jets d'écriture.


Cette histoire nous la découvrons aussi, petits bouts par petits bouts.

Nino, Nina, 10 ans et Hildegarde, Bella et Simon, 15 ans, se retrouvent tous livrés à eux-mêmes au matin du 25 décembre. Et comble de malheur, il n'y a plus de réseau. Pas de téléphone ni d'internet. Leurs parents respectifs travaillent sur le site de la centrale nucléaire et il y a un souci de sécurité, tous sont appelés.

Chacun des enfants a pour consigne de prendre des affaires si ils restent pris trop longtemps par l'alerte et d'aller demander le gîte chez un ami mystérieux, Jean. Certains des gamins ne se trouvent pas très à l'aise à s'y rendre, on ne sait pas encore pourquoi, cela reste encore à être inventé et cela en est amusant.

Bella a un frère aîné, David, qui bien avant aura claqué la porte de la maison familiale, cela a un rapport avec la centrale et aura encore plus d'importance plus tard mais cela, vous n'êtes pas censés encore le savoir.

Hildegarde se retrouve malgré elle à jouer la babysitter du bébé d'une collègue des parents, laissé entièrement à sa charge. Comme il clame régulièrement Doudou, elle en déduira que c'est son nom.

Yaël Hassan ne manquera pas d'humour pour nous mettre dans le bain de la complexe création, la redondance, les hésitations et les ratures sur le texte feront parties du jeu pour la traduire et aussi nous faire trépigner volontairement avant de nous lancer dans son idée très bien réservée.

Il y aura plusieurs nuances de suspens si l'on peut dire, savoir tout d'abord où nous mènera l'idée du papa nouvel auteur que nous lisons et qui brode au fur et à mesure, savoir aussi si ses héros ados retomberont comme lui sur leurs pieds au final.

Marque d'humour omniprésente, entre ses chapitres, le papa nous prend, nous, lecteurs, à témoins, en confidence de ses recherches ou de ses choix d'idées. Nous profitons presque de leçons d'écriture d'une histoire. Aurions-nous fait comme lui? Nous ne le saurons pas. Sauf si l'on se lance.


Yaël Hassan joue aussi sur l'ironie des situations.

Le papa, on le devine, se sert de choses vécues pour agrémenter ses scènes et certains éléments vont se retrouver par échos du livre à la réalité, la tempête, la centrale, Bella de la superette, même Simon le fils...

Alors? Cette Bella de la superette? Simon et elle

sont proche jusqu'à quel point s'interroge le père?


Bref, on entre et on sort des histoires tout en y restant en permanence au final.

Ce roman est surprenant pour l'auteure, elle ne fait pas les choses à moitié en tout cas et nous offre une fin excellente d'humour.

La démarche est vraiment intéressante et Yaël Hassan n'exclut pas non plus ici les rapports intergénérationnels récurrents de ces romans et toujours riches.

Nathan(le père) et sa muse de fils, Simon, forme une bonne équipe d'aventuriers et la mayonnaise devrait prendre auprès des lecteurs .
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Le nouveau roman de Yaël HASSAN est vraiment très drôle. J'ai aimé ce père de famille, journaliste récemment licencié qui se met en tête d'écrire un roman à destination des adolescents. Peut-on vraiment s'improviser auteur du jour au lendemain? Pour l'aider, il pourra compter sur Internet où il fera des recherches quotidiennes et sur son fils, son bêta lecteur, lui même adolescent, qui va l'inspirer et lui donner son avis tout au long de la phase d'écriture. 

Vous allez me dire qu'il n'y a rien de drôle la dedans... Eh bien, j'ai rarement lu un livre avec le sourire (voir des éclats de rire) du début à la fin. Nous suivons Nathan, l'auteur en herbe, dans l'écriture comme dans ses nombreuses réflexions personnels sur ses choix, ses doutes, ses exigences langagières. Un peu comme des notes de bas de pages mais pas en bas de pages 😜 Ses coupures intempestives sont autant de touches d'humour que d'informations sur le processus d'écriture d'un roman d'aventures. C'est un vrai cours que nous propose l'auteure à travers son personnage qui découvre cet univers. Elle nous donne une multitude de ficelles et au début de chaque chapitre, des citations d'auteurs connus sur leur vision de l'écriture. Un vrai régal!


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Merci aux éditions Syros qui m'ont envoyé ce roman il y a quelques temps. J'ai enfin pu me poser un peu pour le dévorer et j'en suis très contente !

C'est un roman très surprenant, avec un scénario à tiroir, une mise en abîme de narrations : d'abord il y a l'histoire du narrateur, Nathan, puis il y a son roman d'aventures et les deux s'entremêlent constamment. Les dialogues de la première ressemblent à ceux d'une pièce de théâtre (avec didascalies) et le second est pétri d'interventions de son auteur (Nathan donc et non Yaël Hassan). le tout est très divertissant et donne un bon rythme à la lecture.

Le roman de Yaël Hassan est une sorte de mode d'emploi de l'écriture : on y retrouve plusieurs genre littéraires, plusieurs formes romanesques, des outils pratiques (les apartés de Nathan, bien qu'un peu paternalistes, sont plein de conseils sur l'écriture, il cite même des sources sur internet si on désire aller plus loin.). Et même si j'ai trouvé que les personnages (Nathan et ses proches mais aussi les personnages du roman de Nathan: Nino et Nina, Bella et les autres) n'étaient pas assez approfondis et un peu caricaturaux, on comprend qu'ils appartiennent aussi à ce guide pour répondre à la question « Comment créer un personnage de roman ? », et ça n'empêche pas de passer un bon moment.

Ce que j'ai préféré, c'est que ce roman désacralise l'écriture en montrant un auteur (Nathan) qui doute, qui tâtonne, qui ne sait pas où il va mais qui s'amuse aussi et se laisse porter par son histoire et ses personnages. Fini les écrivains messagers divins tels que Victor Hugo : écrire un livre est à la portée de tous et c'est fun ! Un bel exemple à montrer au public visé par ce roman (onze ans et plus).
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Le travail d'écrivain est un travail solitaire. Au mieux on a des bêta lecteurs et un éditeur avec qui vous parlez de votre travail Yaël Hassan crée ici un personnage auteur qui se lance dans un premier roman. Ce narrateur va nous parler de sa vraie vie des progrès de son roman avec des digressions sur ses choix, ses aspirations et ses doutes. Tout ce que le lecteur averti essai de deviner lors d'une lecture attentive. Ce genre de digressions sont un plaisir pour moi car en plus du côté drôle, c'est une sorte de dialogue direct avec le lecteur.

Dans ces digressions, il nous parle d'un sujet qui touche les écrivains de littérature jeunesse. Quel langage tenir, quel degré de difficulté employer… un langage simple que le lecteur puisse lire sans difficulté ou au contraire faire confiance au lecteur et pour vouloir apprendre de nouvelles expressions et enregistrer son vocabulaire ? Sans toutefois qu'il ai besoin en permanence d'aller chercher le dictionnaire (soyons optimiste) ou google pour avoir une définition. Nous adultes sommes parfois confrontés à ce genre de gymnastique.

Yaël Hassan est une femme (honte à moi je l'ai appris à la sortie de ce roman !) elle a choisi de faire de son narrateur (personnage principal) un homme, cela crée la distance pour que le lecteur ne fasse pas de confusion auteur/personnage. Quoiqu'on imagine bien l'auteur derrière l'auteur/narrateur !

Cette histoire parle aussi de moments dans la vie d'adultes où il faut rebondir. La perte d'un emploi, des choix de vie qui se présentent. le soutien des proches.

Changer de métier n'est pas toujours évident. Ici le personnage passe de journaliste à écrivain jeunesse vu de l'extérieur on pourrait croire que c'est une évidence. Dans les deux cas on utilise les mots mais là s'arrête la ressemblance. J'ai trouvé intéressant de parler des différences entre ses deux types d'écriture.

On découvre comment un auteur inconsciemment introduit des éléments de sa propre vie (ex. : problèmes de centrale électrique).

[… au départ, David ne devrait être qu'un personnage tout à fait anecdotique, je réalise que je suis en train de lui donner un rôle clé et qu'il va me falloir composer avec. Il fait désormais partie prenante de l'histoire. Un personnage ambigu, comme je les aime… » (p.85) Voilà un exemple que ce qu'on entend dire à certains auteurs… les personnages se sont imposés à moi !

Une des questions que l'on pose souvent à un auteur : d'où viennent les prénoms de vos personnages ? Réponse : de leur imagination ou de leur entourage. Dans ce roman on a Bella qui s'est imposé à l'auteur et ce n'est qu'après coup qu'il réalise qu'il l'a crée rousse comme la jeune fille qu'il a rencontré. J'ai un peu tiqué lorsque le personnage de Simon a été créé (à la demande de son fils) car j'avais peur de la confusion, mais non les deux adolescents son leur propre vie et il y a les différences de typographie.

J'ai bien aimé suivre les deux histoires celles de l'auteur dans sa maison de famille et tout ce qu'il lui arrive et celle qu'il est en train de créer. La différence et les interactions.

Les interventions de Simon de bêta lecteur sont très intéressantes. Il donne son point de vu de lecteur et d'adolescent ce qui fait réagir le père et auteur. C'est un joli travail d'écriture auquel c'est livrée Yaël Hassan. La quatrième de couverture écrite par Simon est aussi une jolie trouvaille. La couverture est drôle…

J'ai bien rit avec lettres et les mails à la fin du roman ! Les adresses sont très poétiques.
Lien : https://latelierderamettes.w..
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J'ai adoré cette lecture. J'ai trouvé cette idée de mise en abîme de l'écriture très intéressante et très bien réalisée. le narrateur - un ancien journaliste qui se lance dans l'écriture de son premier roman- , tout en nous racontant l'histoire plutôt passionnante de ces personnages dont les parents ont disparu suite à une tempête, nous explique les diverses démarches de l'écriture. Ses joies, ses difficultés, ses moments d'abattement, ses épiphanies et j'en passe. Les nombreuses digressions qui jalonnent son récit sont véritablement pertinentes. D'une part elles sont très pédagogiques et font réfléchir le jeune lecteur au parcours complexe et semé d'embûches qu'est l'écriture d'un roman, surtout d'un roman d'aventures. D'autres part elles sont très attrayantes quand on s'intéresse tout simplement au travail de l'écrivain quand on n'en est pas un soi-même. Or la vie des écrivains est quelque chose qui me fascine; avec ce roman, j'ai donc été servie, même si le ton est toujours celui de l'humour et reste positif (nous n'entrons pas dans des atermoiements à la Delphine de Vigan, heureusement pour les jeunes lecteurs !).
Ces digressions peuvent être tout simplement lexicales (la professeur en moi jubile !), techniques (combien de chapitres, une description ici ? un dialogue ?) ou bien concerner les thèmes de l'histoires, les interrogations sur ce qui intéresse le public etc. C'est extrêmement bien fait, la trame des histoires en est enrichie au lieu d'être parasitée et c'est très instructif. Par ailleurs le fils du narrateur-écrivain est son premier lecteur, et ses impressions en tant que jeune sont très profitables. On sent que Yaël Hassan avait envie, comme elle le dit dans une interview, de "tenter l'aventure" en se lançant dans un genre (le roman d'aventures) qu'elle n'avait jamais essayé et que ses lecteurs lui réclamaient souvent. Et très vite lui est venue l'envie "de faire de sa démarche, de ses tentatives, de cette expérience, un livre en soi".
L'histoire racontée par note écrivain en herbes est quant à elle palpitante pour un jeune lecteur, qui peut s'identifier très facilement à ces nombreux ados d'âges divers et aux personnalités marquées. Les parents sont absents en plus, ce qui donne une touche aventureuse si j'ose dire, à l'ensemble. Yaël Hassan ne manque pas d'ailleurs de faire des références plus ou moins dissimulée à divers dystopies de la collection Syros, ce que j'ai trouvé amusant.

J'ai donc adoré ce roman pour son originalité, et surtout pour la mise en relief de l'activité de l'écrivain. En tant qu'enseignante, je ne peux qu'en recommander chaudement la lecture en collège : le style et les termes utilisés sont peut-être un peu complexes en 6ème (là où Momo Petit Prince des Bleuets, du même auteur, est génial) mais pour de bons lecteurs c'est abordable. Sinon il est possible d'en étudier des extraits pour travailler sur la fabrique du livre. En 5ème il serait tout à fait adapté.

Bref, bravo à Yaël Hassan pour ce roman passionnant dans toutes ses dimensions, et merci aux Editions Syros pour cette découverte :).
Lien : https://lemonde-dans-leslivr..
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Extraordinaire ! J'ai été totalement scotchée !!
Chapeau Mme Hassan.
J'ai lu près de quarante romans de cette autrice, seule ou en duo, avec toujours autant de plaisir, je ne pourrais citer que des coups de coeur, du Grand-père tombé du ciel aux Demoiselles des Hauts-vents, des Momo à Perdus de vue, je voudrais les nommer tous.
Je partais donc avec un a priori favorable, ce qui est toujours délicat, gros risques d'être déçue.
Et bien, là, non seulement je n'ai pas été déçue, mais la surprise a été totale, un livre à la fois extrêmement original, et un régal de lecture

J'ai eu la chance de recevoir ce livre bien avant sa parution, (merci aux Editions Syros, merci Nancy) et je n'avais donc aucune idée du sujet.
C'est d'une inventivité folle. Je ne sais si on peut parler ici de mise en abyme, il me semble que c'en est une forme très particulière : un auteur, ou du moins un père de famille qui voudrait se reconvertir en auteur, s'isole dans sa maison de campagne pour parvenir à écrire, mais aussi pour résoudre un problème de sa vie quotidienne
On va suivre parallèlement ses aventures, et celles des héros auxquels il tente de donner vie, très différentes, mais finiront-elles par se rejoindre ?
Et en troisième niveau, cet auteur donne des conseils, fort pertinents et passionnants quoique souvent drôles, aux écrivains en herbe qui souhaiteraient se lancer.
Avec en tête de chapitres des citations d'auteurs célèbre, toutes sur l'art d'écrire, et qu'on aurait envie de toutes citer tant elles sont amusantes, pertinentes, cohérentes ...

Je ne veux pas trop en dévoiler, puisque vous avez probablement la chance de ne pas encore l'avoir lu, mais je sais qu'il va plaire à tous ! Roman d'aventure (ou presque !) mais sans dépaysement !, roman écologique aussi, roman inattendu même pour les adultes, et sujet fort intéressant pour ceux qui veulent se lancer dans l'écriture.

J'ai tout aimé :
Par exemple la réhabilitation du point-virgule. (Perso, j'adore user du point-virgule, alors ...)
Les expressions parfois un peu vieillottes, expliquées, ou non."..avec lequel, depuis, il était comme cul et chemise. (Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, cette locution, des plus imagée, exprime simplement l'extrême proximité ou l'inséparabilité de personnes aussi liées que peuvent l'être le corps et son vêtement.)
La provenance et le double sens de "faire long feu".
La très jolie réflexion sur le travail d'écriture, par ce béotien qu'est le narrateur.
Rien que la lecture des annexes de la fin vaut le détour tant c'est à la fois drôle et hélas probablement rappelant bien des souvenirs aux auteurs tentant de se faire éditer.

Je vais le prêter à mes petites-filles, puis je pense que je le relirais pour en profiter encore un peu, et le déguster, après ma première lecture plus rapide car j'étais bien entendu curieuse de découvrir la suite des aventures de chacun, et du double Simon !


Lien : https://livresjeunessejangel..
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Pas mal, divertissant... mais moins renversant que beaucoup d'autres romans de cette auteure. Je ne le conseillerais pas pour découvrir Yaèl Hassan.
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