C'est au commencement du dix - septième siècle, nous l’avons dit dans le précédent chapitre, que les artistes de Delft se groupèrent pour constituer une corporation particulière, qui prit le nom de Gilde de Saint-Luc.
Dans cet artistique pays de Hollande pouvait bien être considérée comme tard venue. Elle avait été précédée, en effets de plus de trente ans par celle d’Amsterdam,, et juste d’un siècle par celle de Haarlem. Mais dès qu'elle apparut, il sembla qu’elle voulût rattraper le temps perdu. Les noms retentissants s’alignèrent sur ses registres, les nobles et fiers talents se pressèrent autour de sa bannière, cohorte vigoureuse et féconde, bataillon sacré dont, cinquante ans plus tard, l'enthousiaste Bleyswijck devait se faire le Vasari.
Pour faciliter la lecture et l’étude de l'Histoire de la Faïence de Delft, nous avons divisé celle-ci en deux parties. Dans la première, qui comprend les développements historiques, nous nous sommes efforcé de faire revivre cette noble industrie, sur son sol, dans son milieu et dans son temps. Nous avons décrit le pays où elle est née; nous avons raconté les causes qui ont provoqué sa naissance et son développement; nous avons expliqué de notre mieux les institutions qui ont fait sa force et les procédés qui ont fait sa richesse.