Y'a pas à dire: comme son homonyme charcutier,
Sophie Hénaff envoie du pâté.
Tout a déjà été dit ou presque sur ce bouquin, mais quelque chose m'a frappé: Anne Capestan, la commissaire aussi tourmentée qu'intuitive, ne serait-elle pas la décalque d'Adamsberg? Dax, le lieutenant un peu bébête, un alter ego du brigadier Estalère? Evrard, droguée au jeu d'argent, un double du commandant Danglard, plus-que-porté sur la bouteille? Quand à l'imposante Rosière, elle ne peut que faire penser à la déesse Violette Retancourt. Je pourrais encore ajouter
Saint-Lô, dont la manière châtiée de s'exprimer fait un plaisant écho aux alexandrins de Veyrenc...
J'arrête là pour les comparaisons, mais j'ai eu l'impression de lire un pastiche-hommage aux romans de
Fred Vargas, avec l'humour déjanté en plus: une poursuite en poney dans le jardin du Luxembourg, un repas de mariage que Bacri aurait apprécié, sans parler du championnat mondial de repassage... Ou alors, il faudrait croire que toutes les brigades de police ne contiennent que des barjos?
On se marre bien, mais l'auteure n'oublie pas les réalités du terrain: guerre des polices, violence des hooligans (une autre scène épique). Bref, il y a du
Rabelais chez
Sophie Hénaff. Et puis, quelqu'un qui remercie les 'babelioeurs' à la fin, ne peut pas être entièrement mauvais...