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EAN : 9781520387710
234 pages
Auto édition (17/01/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
Pourquoi avoir égorgé Brigitte? Elle était condamnée par le cancer. Elle n'en avait plus que pour quelques jours... Au fil de leurs interrogatoires, les enquêteurs découvrent les haines qui pourrissent cette famille bourgeoise. Repliée sur elle-même depuis toujours, elle étouffe ses secrets pour les dissimuler à tous ceux qui l'entourent. Vous vivrez cette enquête comme le font les gendarmes, au fil des interrogatoires. Le parti pris de l'auteur a été de vous laisse... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Intrigue sympathique
29 mai 2018
Format: Format Kindle
Une petite gendarmerie de campagne va voir sa monotonie bouleversée par un meurtre inexplicable. Une femme vient d'être égorgée dans sa maison alors qu'elle était condamnée et n'avait plus que quelques jours à vivre, suite à une récidive de cancer. Et le plus intriguant est que le suspect se trouve parmi les habitants de la maison, manoir où vivent parents, frères et soeurs ainsi que les conjoints. Les gendarmes vont donc devoir confronter les points de vue des uns et des autres jusqu'à faire tomber le masque de l'assassin. Sauf que la famille n'est pas franchement décidée à coopérer et semble tenter de protéger ses secrets…

On tient ici tous les éléments du huit clos où l'on sait qu'une personne est la coupable sans connaître son identité. Il s'en suit un jeu du chat et de la souris assez comique sous la plume de Philippe Henry. Cela manque parfois de crédibilité, mais cela a le mérite de la drôlerie. On ne s'ennuie guère avec un ouvrage au rythme agréable, bien aidé par des chapitres courts et une histoire assez succincte qui évite ainsi quelques longueurs. Un bon moment de détente pour ma part.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il n’en était pas toujours allé ainsi. Il y a bien longtemps, Brigitte était un membre de la famille comme un autre. La déférence, la sorte de soumission dont elle allait bénéficier par la suite s’exerçait à l’époque au profit d’un autre. Son père qui lui avait transmis son pouvoir quelques heures avant de s’éteindre. Le pouvoir qu’il détenait, il ne le tenait pas seulement de sa propre désignation, plusieurs dizaines d’années plus tôt. Son pouvoir, il le tenait de la connaissance qu’il avait du « secret ». Tout cela remontait à plusieurs siècles. En tous cas à plusieurs générations. Dit-on, parce qu’en fait personne ne connaissait vraiment l’origine de tout cela. Cette famille avait eu à protéger quelque chose. Un crime, un trésor, une honte, personne ne le savait, sauf le «tenant» du secret, selon un terme consacré au sein de la famille. C’était forcément grave, important. Depuis cette époque, le secret passait de génération en génération. Il conférait à son détenteur, « au tenant », outre des avantages patrimoniaux, une suprématie respectueuse sur la famille. Au-delà même. Dans le bourg, tout cela était bien connu. La famille avait un secret, un de ses membres savait quelque chose de très important, transmis depuis une origine lointaine. On savait le tenant du secret, et l’aura dont il jouissait dans la famille brillait aussi à l’extérieur. Cette déférence presqu’infime, on la ressentait en toutes occasions.
Son père avait choisi Brigitte en pleine liberté. Pas de règle pour désigner qui au sein de la famille aurait à reprendre cette charge, cet honneur. Pas de justification à donner à ceux que l’on n’avait pas choisis. Cette désignation devait toutefois se faire le plus tard possible, lorsque le tenant sentait que ses forces allaient bientôt l’abandonner. Choisir trop, c’eût été courir le risque que, la mort tardant à venir, on se retrouve avec en quelque sorte deux tenants, même si le second ne connaissait pas encore le « secret ». Il aurait déjà eu le prestige d’avoir été choisi. De devoir être bientôt celui à qui serait dû le respect. Pire, les forces du premier tenant l’abandonnant progressivement, le successeur trop tôt désigné aurait sournoisement pris avant l’heure la place du tenant en titre. Il l’aurait dépouillé prématurément de son autorité. Peut être sans le vouloir, simplement parce que les autres membres de la famille auraient, par calcul, trop anticipé les choses. Se soumettre a aussi de bons côtés.
La désignation du tenant suivait un rituel établi. Le tenant actuel demandait à la famille de se réunir auprès de lui pour entendre son choix. On pénétrait silencieusement dans la pièce, en se jetant des regards par en-dessous. A cet instant, personne n’aurait pu dire qui serait choisi. Il était de l’intérêt du tenant de ne rien laisser paraître de sa préférence, pour en quelque sorte bénéficier le plus longtemps possible de l’affection attentionnée de tous les prétendants. Puis tous s’immobilisaient et attendaient en silence le verdict. Le nom prononcé, on se retirait sans un mot. Certains sans doute en rage contre le choix qui venait d’être déclaré, se demandant en quoi ils avaient démérité. Mais personne n’aurait osé manifester ce qu’il ressentait vraiment. Le moment était consacré à féliciter le futur tenant et à lui manifester allégeance. Mais à cet instant, seul le mourant restait le réel tenant. Car il avait conservé pour lui son secret. Celui dont la détention donne le réel pouvoir. Et il essayera de conserver le secret le plus longtemps possible.

L’autre usage intangible était en effet qu’une fois la désignation faite, le partage du « secret » devait être retardé le plus possible. Au dernier souffle presque. Dans la famille, on appelait cet instant le « chuchotement du mort ». Ce moment était solennel. Le membre de la famille désigné pénétrait dans la chambre du tenant devant les regards des autres membres, presqu’alignés, faisant une sorte de haie respectueuse. La porte se refermait. Personne n’aurait osé parler, détourner l’attention de la densité de cet instant. Ce qui se passait-là était la richesse de la famille. Son joug, puisqu’on se soumettrait alors à l’autorité morale du nouveau tenant, mais aussi sa puissance. Avoir une tradition de cette force ! C’était d’ailleurs un miracle que depuis l’origine, le secret ait pu se transmettre de cette façon, aux derniers instants, sans se perdre jamais. Sans que la mort s’empare trop vite du tenant, avant qu’il ait pu chuchoter le secret dont il était le dépositaire.
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