Ce n'aura pas été une mince affaire de finir ce troisième tome du cycle de Dune, qui s'intéresse aux enfants jumeaux de Paul Atréides dans leur quête du Sentier d'Or.
La première moitié du livre m'est apparue vraiment soporifique, alliant des introspections interminables au marasme religioso-métaphysique dans lequel se noie (trop) souvent le récit. Chaque page lue était une victoire, avec l'impression de manger la dune, grain par grain. J'ai laissé reposer pendant plusieurs mois avant de reprendre.
Le récit prend heureusement son élan lors de la fuite des jumeaux du Sietch Tabr. On passera sur le coup des tigres tueurs qu'on nous fait miroiter depuis le début du bouquin et qui sont expédiés en deux pages : le véritable danger c'est bien sûr leur tante Alia, l'abomination possédée par l'esprit du grand-père Harkonnen. Glauque et inéluctable, jusqu'au dénouement sans concession.
Comme dans le tome précédent qui était très confus, on a un peu du mal à savoir qui trahit qui, qui joue quel jeu entre les différents personnages. Je ne suis pas sûr que l'auteur lui-même l'ait su. Seul au final compte la quête de Leto et ses efforts pour éviter les destins qui s'offrent à lui à travers la préscience, jusqu'à sa transformation inattendue par la fusion avec les truites des sables, donnant naissance au futur Empereur-Dieu (ça tombe bien, c'est le titre du tome suivant !) et embrassant le surnaturel du récit .
On en apprend également plus sur le sort de Paul à travers l'intrigue du Prêcheur, mais cela n'apporte finalement pas grand chose au récit, jusqu'à une mort au second plan qui ne rend pas honneur au personnage.
Plus que trois ! Après une pause nécessaire, je poursuivrai le cycle de Dune en 2024.
Commenter  J’apprécie         64
Le tome 3 de Dune débute lui aussi quelques années après l'opus précédent.
Paul est allé mourir dans le désert afin de solidifier son mythe. Il est maintenant déifié et son culte gagne la galaxie.
Alia, sa soeur, assure l'intendance de l'empire en attendant que les jumeaux, le fils et la fille de Paul et Chani, soient en âge de régner. Les jumeaux, comme Alia, sont pré-nés. C'est-à-dire qu'ils ont tous les souvenirs de leurs ancêtres depuis Agamemnon.
Jessica, leur grand-mère, revient après plusieurs années sur Dune pour s'assurer qu'aucun des trois ne soit une Abomination : soit un être submergé par ses vies passées, au point que l'un de leurs ancêtres prend le dessus.
Ainsi, les complots politiques extérieurs sont relativement terminés, après les milliards de morts du djihad, tout le monde est tranquille. Les complots viennent désormais de la famille Atréides elle-même.
Jessica veut s'assurer qu'aucune abomination n'accède au pouvoir. Alia veut conserver la régence et les jumeaux... partent vers une quête mystique au plus loin du désert.
Comme les précédents, ce tome exige beaucoup de persévérance du lecteur. C'est le premier que je termine en me disant qu'il aurait dû être plus court d'une centaine de pages.
Par contre, le dernier tiers du livre est absolument déjanté! Oubliez tout ce que vous pensez possible et raisonnable. Herbert vous amène complètement ailleurs. On referme le roman confus, surpris et à la fois satisfait de l'originalité, un insatisfait des questions en suspens.
Vivement que je subisse la suite.
Commenter  J’apprécie         414
Désireux de poursuivre l'aventure Dune, je me suis plongé dans ce troisième opus fébrile et impatient.
La reprise fut difficile à bien d'un titre. Les réflexions mystiques de l'auteur, aux relents prononcés d'épice, m'ont perdu plus d'une fois. J'avais la désagréable sensation d'avoir toujours une ou deux guerres de retard avec des nouveaux personnages installés dans l'intrigue mais que je découvrais paradoxalement pour la première fois. Entre deux, trois apnées, j'ai pu suivre le fil d'Arianne qui a vu l'émancipation de Leto et Ghamina et la plongée irréversible d'Alia.
Une lecture ardue tant l'univers de Dune, imaginé par son auteur, est nimbé de mystère pour le profane que je suis. Je ne sais pas si ce fut le tome de trop pour maintenir mon entrain dans la découverte de cette oeuvre, mais ce fut ô combien périlleux.
Dune est une saga vivante. Peu importe que le livre soit fermé, les personnages continuent d'exister et le lecteur ne peut que se raccrocher aux wagons d'Arrakis et pour essayer de suivre le rythme effrayant de cette intrigue monumentale.
Commenter  J’apprécie         21
C'est toujours un plaisir de retrouver cet univers. Néanmoins, je ne peux dissimuler cette espèce de déception que je ressens en refermant ce troisième tome. Il me semble largement plus bavard que les deux précédents. Et quand je dis « bavard », je veux dire que le narrateur s'épand tellement en mysticisme et en jargon de philosophie orientale qu'il a fini par me perdre à certains moments. J'ai beaucoup aimé le début du roman, où il y a de l'enjeu et de l'action mais au fur et à mesure des pages, les pérégrinations mentales de Leto deviennent de plus en plus centrales. L'intrigue perd en action ce qu'elle gagne en inertie, en charabia. C'est dommage mais malgré tout, je reste attaché aux personnages et à cet univers et je compte bien lire la suite en espérant y retrouver le même rythme que dans les deux premiers tomes de la saga.
Commenter  J’apprécie         50
C'est avec soupir et soulagement que je referme ce troisième volet de la Saga de Dune. Car après deux semaines de lecture chaotique et éprouvante, je suis content d'être arrivé au bout de ce pavé, mais pour la suite, je repasserai comme on dit !
Globalement, j'ai retrouvé certaines des qualités des tomes précédents. La qualité d'écriture, par exemple, reste constante. Quant aux aspects qui m'avaient rebuté dans le Messie de Dune, ils ont malheureusement pris le pas.
À commencer par l'extrême dilution des évènements dans les pensées et les dialogues des personnages. Les 200 premières pages (le livre en fait 500), en particulier, ont été comme une traversée du désert (d'Arrakis) en ce qui me concerne. Il faut voir tous ces personnages se jauger, se positionner et se défier, lorsqu'ils ne ressassent pas. J'avais peiné avec les développements spirituels et philosophiques du deuxième tome, mais c'était une partie de plaisir en comparaison avec celui-ci. Je ne sais pas si Herbert fumait du Mélange pour trouver l'inspiration, comme certains s'amusent à le dire. Mon sentiment est plutôt qu'à travers le matériau textuel que constitue cette suite de Dune, il a cherché à nous faire partager l'expérience même du Mélange ! Chez moi, l'effet fut puissant et… soporifique.
Pour ne rien arranger, les intrigues se sont démultipliées dans ce tome, de même les personnages. le Messie du Dune offrait une intrigue principale relativement propre, construite autour d'un complot. Dans les Enfants de Dune, cela part dans tous les sens. Il faut s'accrocher, et ce n'est pas facile tant l'action se perd dans le brouillard du discours philosophique. Les personnages ne m'ont pas davantage aidé pour suivre le Sentier d'Or : je ne peux pas dire qu'un seul m'ait vraiment touché. Probablement le revers de la médaille pour avoir conféré à presque tous une intelligence froide hors norme. Autre difficulté : plusieurs personnages importants sortent des radars pendant 100 ou 200 pages. Quand on les retrouve, pas évident de se remémorer ce qu'ils savent, ce qu'ils veulent, ce qu'ils ont fait, ce qu'ils ont dit.
Le patriarcat endémique est anecdotique, mais comme je l'avais relevé dans les deux premiers tomes, je n'ai pu que constater cette constance. C'est d'autant plus marquant dans les Enfants de Dune, où les personnages féminins ne manquent pas. le traitement de la princesse Irulan m'avait déçu dans le tome 2. Eh bien, cela ne s'est pas arrangé ! J'ai apprécié le retour (en grande pompe) de Dame Jessica, mais on voit bien comme elle s'écrase dès sa première confrontation avec Leto, son petit fils, pourtant non régnant. de manière plus éclairante encore, il y a Ghanima. Sa gémellité avec Leto aurait pu lui octroyer une égalité dans les capacités, mais ce n'est pas le cas, et sa soumission semble totale. Reste Alia, Alia du Couteau, Alia la Régente. Seul personnage féminin sans concession. Mais comme, apparemment, ça ne passe pas dans l'univers de Dune, elle sera discréditée de la pire des manières (par l'Abomination), et ce dès le début du roman !
J'ai apprécié le recentrage sur l'écologie de Dune et l'aventure. le fait que les personnages évoluent presque tous dans leur vision des choses est également intéressant, même si certaines explications m'ont paru artificielles.
Par contre, j'ai regretté que le Bene Tleilax, introduit dans le tome précédent, n'ait pas été développé ici. À la place, et c'est bien aussi, nous plongeons dans les intrigues de la Maison Corino et nous découvrons l'univers des contrebandiers (qui m'a peu convaincu).
Concernant l'équilibre des personnages, j'étais déjà sceptique devant les talents mentaux extraordinaires cumulés par de nombreux personnages. Ce troisième tome n'a fait que confirmer mes craintes, et l'évolution tardive de Leto m'a déçu : le procédé m'a paru peu crédible, de même que le niveau des capacités physiques octroyées. Conséquence directe, le combat final m'a semblé vraiment ridicule.
Pour finir sur une note positive, la lecture du dernier tiers du livre s'est avérée rapide : j'étais pressé de connaître le dénouement de l'histoire. Et il faut reconnaître à l'auteur le souci de fermer la plupart des intrigues en cours, et ce à la manière des grandes tragédies classiques !
Commenter  J’apprécie         70
Bon, déjà mieux que le tome 2 mais je reste toujours sur ma faim en comparant au tome 1.
Le scénario se tient déjà mieux et la conclusion laisse présager un tome 4 haletant mais encore une fois c'est un peu long à mon goût "juste" pour préparer la suite et planter le décor de ce nouveau cycle dans le cycle.
Commenter  J’apprécie         10