Une chaleur insoutenable, comme en plein été. Une énorme araignée, les rats qui fuient les égouts. Un faux prophète, une gigantesque météorite qui fonce sur la terre. Et si la fin du monde était pour demain ?
Dans la peau d'un Tintin téméraire ramené à sa condition d'être humain, le début de cet album fantastique - dans tous les sens du terme - nous fait vivre les dernières heures de la planète Terre... à condition que les calculs des savants soient justes, bien évidemment !
Expédition scientifique, course de vitesse entre deux navires armés par deux grandes puissances, l'Aurore de l'Europe chevalier blanc et le Peary de l'autre, le chevalier noir : l'histoire parue en feuilleton en 1941 et 1942 noye la 2ème guerre mondiale en cours dans un récit de fin du monde scientifique et fantastique. À moins qu'il s'agisse d'en mieux parler encore et d'en faire une métaphore. Et de rêver, comme Tintin après sa visite à l'observatoire...
Ok, l'occupation est le règne de l'obscurantisme et de la propagande, l'album le dit et le montre dès les 1ères cases. Mais si - l'araignée sur la lunette - on voulait bien voir plus loin que le bout de son nez ? Si l'Europe était unie, comme l'équipe de scientifiques en route sur l'Aurore vers le pôle Nord ? Car après tout - y compris cette araignée métaphore du Reich et de son Führer - le monde anglo-saxon n'est-il pas le véritable concurrent de l'Europe dans les courses modernes que sont la science, les techniques mais aussi la finance ?
Sabotages, chantage, trahisons, le récit à la
Jules Verne donne aux Américains le mauvais rôle et aux banquiers des airs de caricatures...
Hergé en subira longtemps les critiques. Et pourtant ! Ce métal qui n'est pas de l'or mais fait tout grandir plus vite, même les mirages, n'est-il pas le socle du rêve et de l'impérialisme américain ? Une allégorie de ce qu'on appelera plus tard le soft power ?
Et si le vrai soft power c'était la bd franco-belge ? Et L'Étoile Mystérieuse le 1er album - en couleurs - de distraction massive ? C'est en tous cas un plaisir de lecture où le Capitaine Haddock, pour sa deuxième apparition, régale et amuse la galerie. Tonnerre de Brest, quel album !