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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cette petite bourgade du Mississipi, Old Pa Anderson a ses petites habitudes comme aller boire une bière au Colored Café ou s'offrir les charmes d'une prostituée. Quand il rentre chez lui, Old Ma l'attend, comme d'habitude, ne voulant surtout pas savoir où il traine ainsi. Un vieux couple sans histoires, en apparence, mais qui cache de profondes blessures. Un soir, au dîner, Old Ma ne se sent pas très bien et préfère aller se coucher. Old Pa ne sait pas encore qu'elle ne se lèvera plus. À ses funérailles, il confiera à l'un de ses amis, Otis, que c'est le chagrin qui l'a tuée. le vieil homme, tourmenté et pris de remords, s'en veut de n'avoir rien fait pour sa petite-fille, de ne pas l'avoir vengée et d'avoir laissé ses meurtriers blancs s'en tirer à bon compte. Mais, cette fois, Old Ma partie, Old Pa n'a plus rien à perdre...

L'on retrouve encore une fois le duo père/fils qui, cette fois, nous offrent un album plus qu'honorable et bien ficelé. Dans les années50, au coeur de cette bourgade rurale ségrégationniste, raciste et très violente, au fin fond du Mississipi, il n'était guère bon d'être noir. Confrontés à la haine et au racisme, les Noirs n'avaient alors d'autre choix que de courber l'échine. Visiblement, ce bon vieux Old Pa Anderson en aura décidé autrement. Même si le scénario semble somme toute classique, il n'en reste pas moins efficace et touchant. Old Pa, en justicier vengeur, est plus que jamais émouvant. Hermann, au dessin, nous gratifie de très belles aquarelles en couleur directe, notamment ces scènes de nuit, et nous plonge parfaitement dans cette ambiance poisseuse du Mississipi.
En bonus, quelques témoignages en fin d'album utiles et bienvenus...
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Quelque part dans le Sud de l'Amérique, endroit béni des Dieux à défaut des hommes qui pratiquent une politique ségrégationniste "separate but equal".
Coluche dit un jour, un lundi de mémoire, entre la poire et le dessert, que les hommes naissaient libres et égaux mais que certains étaient plus égaux que d'autres.

Old Pa Anderson traîne régulièrement sa grande carcasse entre le café et sa vieille bicoque en bois.
De loin en loin, ses rapports avec Old Ma se sont distendus.
Deux habitudes habitant sous le même toit, voilà ce qu'ils sont devenus.
Faut dire qu'avoir eu sa petite fille assassinée n'a certainement pas contribué à l'épanouissement plein et entier du foyer.
Des meurtriers blancs. Des noirs en quête de vérité. La chose est entendue. Circulez...
Lorsque survient le décès brutal de sa douce, Old Pa n'a plus rien à perdre si ce n'est sa dignité trop longtemps placée sous l'éteignoir.
Le temps est venu de raviver la flamme et d'emprunter un chemin qu'il sait déjà sans retour.

La vache ! J'ai aimé un scénario d'Yves H., fils du grand Hermann, fait suffisamment rare pour être souligné.
Je passe sur les qualités graphiques du père, qui sont toujours aussi jubilatoires, pour m'arrêter un instant, le temps de balancer anticonstitutionnellement en verlan, sur l'excellente surprise scénaristique constituée par ce Old Pa Anderson.

Nous sommes dans les années 60, État du Mississipi.
Le contexte est tendu entre les deux communautés.
Les négros, balancés à l'envi, associés aux bastonnades et pendaisons toujours en vigueur dans cet État progressiste qui n'hésita pas un instant à lancer la mode du très distingué capirote blanc, véritable symbole de grâce et d'élégance qui connut en son temps un authentique succès d'estime, il faut bien l'avouer, prouvent encore l'interminable cheminement nécessaire à la paix des braves.

Vengeance !
Bien loin de révolutionner le genre, on est bien d'accord, Yves H. développe ici un scénario touchant et abouti, deux caractéristiques qu'il se refusait alors à exploiter, de mon point de vue propre et personnel auquel je souscris pleinement.
La fin est courue d'avance mais que le cheminement est vaillant.
Personnage attendrissant assoiffé de justice, ce Old Pa convainc, cette fois-ci, en laissant augurer de réelles promesses futures.

A noter ces quelques témoignages de fin de récit tristement édifiants.
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Voici une BD bouleversante.
Hermann et Yves H. (le fils de) nous racontent la terrible histoire, malheureusement ancrée dans la réalité d'une époque dont l'Amérique ne doit pas être fière, d'Old Pa Anderson.
Mississippi 1952.
Le vieil homme, voit mourir sa femme alors qu'il est déjà profondément marqué par la disparition de leur fille qu'on n'a jamais retrouvée.
Le chagrin s'ajoute au chagrin.
Quand on lui apprend que quelqu'un a peut-être vu ce qui est arrivé à Lizzie, il veut savoir.
Sa vengeance sera terrible, mais, dans un état où règnent la ségrégation et le suprêmatisme blanc...
Très peu de dialogues, des images fortes qui reflètent le contexte et la violence de l'époque.
Un album qui ne laisse pas insensible, notamment grâce à ses dessins.
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L'esclavage est une plaie béante dans l'histoire des États-Unis mais la ségrégation qui a suivi son abolition officielle n'est pas tellement mieux. Cette BD en est une triste illustration; l'histoire est simple mais combien révélatrice. Les dessins illustrent bien autant la peur et la colère des Noirs que l'arrogance des Blancs du Mississipi pour qui la “chasse au nègre” était pratiquement un sport. Un court texte à la fin fournit plus d'explications, ainsi que quelques témoignages, ce qui rend le tout encore plus instructif. J'ai bien aimé à la fois le récit et son illustration.
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Herman et son fils Yves signent ici cette BD très dure.
Herman est un dessinateur de très grand talent que j'ai connu dans le registre des Bernard Prince, Jeremiah et Jugurtha et que je découvre ici sur une thématique beaucoup plus violente et âpre.
Scénario, découpage et dessin collent parfaitement à l'idée que l'on peut se faire de l'Amérique raciste et violente du Mississippi des années 50. Il est sûrement bon de rappeler aux jeunes générations qui ont vu accéder un Barak Obama au pouvoir suprême ce que fut ce pays à cette époque. Mais pour ceux qui connaissent malheureusement tout cela, la lecture en est assez éprouvante.
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Hermann et Fils nous entrainent au fin fond du Mississipi où nous suivons Old Pa dans sa quête de vérité et de vengeance.
L'histoire est classique : un homme au crépuscule de sa vie et suite à la mort de sa femme, décide de retrouver le/s responsable/s de la disparition mystérieuse de sa petite-fille 8 ans plus tôt.
L'histoire est un peu trop rapide et l'enquête un peu trop simple mais elle est surtout le prétexte à une exposition et une dénonciation du traitement des Noirs Américains dans le Sud des Etats-Unis dans les années 50.
Un petit dossier vient compléter l'ouvrage de données historiques (et barbares).
Une BD qui fait froid dans le dos et que nous fait nous demander tout de même comment les Américains se sentent le droit de faire la morale et de juger les autres...
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Sur fond de ségrégation et de racisme aux Etats-Unis dans les années 50, une BD qui raconte la vendetta d'un grand-père noir dont la petite-fille a été la victime de blancs racistes, violeurs et sanguinaires...
Un scénario très ramassé (l'action quasiment en temps réel) et une illustration diablement efficace et extrêmement travaillée. On sent que le dessinateur a de la bouteille ! Au scénario, c'est son fils, et lui aussi est efficace : pas de fioritures, mais à la fin un excellent et émouvant dossier sur les racines du racisme et de la ségrégation aux Etats-Unis, depuis la fin de l'esclavage jusqu'à aujourd'hui...
Une BD percutante et très artistique à la fois, au propose certes engagé mais pas trop, sans leçons de morale, juste des faits révoltants et humains.
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Un coin du vieux Sud américain, au début des années 1950 ; la ségrégation largement en cours dans ces États sépare strictement les Blancs et les Noirs, depuis les quartiers d'habitation jusqu'aux lieux de sociabilité les plus élémentaires, comme les cafés. Dans ce monde où la violence des uns - les Blancs - contre les autres - les Noirs - est une norme acceptée par l'ensemble de la population, un homme d'âge mûr, Old Pa Anderson, mène une vie en apparence tranquille, entre le café, les vieux amis, les minutes passées avec une fille de joie et les jours passés avec sa femme, Old Ma, qui ferme les yeux sur ces infidélités régulières. En réalité, un poids énorme repose sur les deux époux. Huit ans auparavant, leur petite-fille, Lizzie, a été enlevée. Old Pa n'a rien pu faire. Après la mort de Old Ma - la tristesse ayant fini par l'emporter -, Old Pa Anderson obtient une information sur l'enlèvement de sa petite-fille. Trois hommes, trois Blancs, lui sont désignés comme les responsables. Commencent alors, pour un homme qui n'a plus rien à perdre, une nuit et une journée de vengeance.

Portée par le duo père et fils, Hermann et Yves H., la bande-dessinée au format court marque d'abord le lecteur par sa qualité graphique. Les jeux de couleurs, premièrement, rendent une impression de réalisme extrêmement forte, depuis les tons orangés des ciels d'été jusqu'aux éclairs bleutés des carrosseries des voitures. Les personnages sont rendus avec beaucoup de vie, et l'on devine bien souvent, à leurs regards, la pureté ou le vice de leurs intentions. Ainsi Buzz, le shérif, dégoûtant amateur de petites filles noires, ou encore le sergent de la police fédérale qui assiste, impuissant, à la mise en oeuvre d'une justice blanche locale très brutale. Enfin, évidemment, Old Pa Anderson, dont on lit d'abord, au café, la placidité, puis la détermination, celle d'agir, celle de venger sa petite-fille. Enfin, le format court oblige les auteurs à garder un rythme soutenu, qui passe par un découpage dynamique. En tous points, au niveau graphique, Old Pa Anderson est une réussite.

Sur le fond, la bande-dessinée rappelle évidemment certains films, dont Mississipi Burning ou La main droite du diable, mises en scène de cette ségrégation violente qui poursuit, dans le cadre tout entier de la société du Sud américain, la déshumanisation des Noirs américains après la période esclavagiste. le thème, en soi, n'est donc pas original et, pourrait-on même dire, a été traité bien des fois, avec brio. L'ambition, d'ailleurs, n'est sûrement pas là. Les deux auteurs proposent une vision personnelle, à hauteur d'hommes, de la violence de cette époque. Que la mise en scène et que l'efficacité du scénario soient de mise rend justice à cette période sombre de l'histoire américaine ; un traitement médiocre aurait été doublement disqualifiant pour les auteurs. Old Pa Anderson a ceci de méritoire de faire vivre, durant 58 pages, cette ambiance poisseuse et désagréable qu'ont vécue - témoignages bouleversants et terrifiants à l'appui, en postface - d'innombrables Noirs américains jusqu'au début des années 1970. La mort, par lynchage public souvent, pouvait surprendre à chaque coin de rue, pour un mot, un regard, une rumeur. Passage à tabac, bûcher, pendaison, les moyens ne manquaient pas pour matérialiser l'implacable violence sociétale acceptée même par ses victimes. Dans la bande-dessinée, Otis, l'ami d'Old Pa, s'alarme que ce dernier ait osé réclamer vengeance. "On n'est que des vieux nègres du Mississipi", lui dit-il, en guise de consolation. La fin brutale de Old Pa confirmera sa vision : le vieux homme est pendu, un banquet familial de Blancs à ses pieds, un chien errant pour lapper son sang. La violence n'est toutefois pas que sanguinaire, et c'est aussi ce que montre Hermann et Yves H. ; elle est sexuelle (ainsi Lizzie, mais aussi la jeune fille violée par Buzz, au début de l'histoire), elle est symbolique et quotidienne : ainsi les cafés "colored", réservés aux Noirs, ainsi la présence indésirable des Noirs dans les quartiers blancs. Les Noirs, littéralement, ne peuvent rien sans tout risquer - ainsi le couple rabroué et menacé par Buzz pour avoir laissé jouer ses enfants dans la rue -, les Blancs peuvent tout, y compris tuer un homme, et empêcher la police fédérale de faire son travail, sans rien risquer. Old Pa, car il ne peut rien perdre, sinon la vie - mais tous les Noirs peuvent la perdre en un instant dans le Dirty South - tente alors de sauver son honneur et celui de sa Lizzie. Son action est rappelle un carnaval sanglant, celui d'un renversement des valeurs, le temps d'une journée, lorsque des Blancs, alors, sont pris en chasse par un Noir. Puis tout rentre dans l'ordre. Un ordre, par essence, injuste.
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L'association Hermann père-fils n'avait pas produit des oeuvres assez marquantes depuis une quinzaine d'année. Or, depuis quelque temps, il y a une nette amélioration notamment dans le scénario. On part pourtant sur une intrigue des plus basiques mais elle est menée comme il faut. On est loin du chef d'oeuvre mais cela devient tout à fait satisfaisant. J'adhère enfin !

Le thème est encore celui de l'inégalité homme blanc et noir au sein des Etats sudistes. Il faut dire que la justice était à double tranchant dans ces états ségrégationnistes et racistes. Cette histoire de vengeance pourrait être un banal fait divers mais il prend tout son sens dans un tel contexte. j'ai également bien aimé les témoignages compilés en fin d'album qui décrivent très bien l'état d'esprit des années 50 dans le sud des USA.

Hermann a enfin été honoré par la profession en 2016 lors du festival d'Angoulême comme pour réparer une certaine injustice liée à la reconnaissance. C'est d'ailleurs ma première lecture d'oeuvre publiée cette année-là. Cela commence fort !
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Une bonne BD sur le Sud des Etats Unis période ségrégation. Un beau témoignage de l'atmosphère régnant, et sur ce point le dessin de Hermann raconte plus que le scénario. de la bel ouvrage !
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