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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les auteurs, l'album (64 pages, 2016) :
Les belges Hermann Huppen et Yves H. travaillent en famille : papa est au dessin et le fiston au scénario pour nous raconter la triste et sombre histoire d'Old Pa Anderson.

le contexte :
Nous voici plongés, en 1952, dans le Mississipi.
L'esclavage a été officiellement aboli mais remplacé dans les États du Sud par la ségrégation.
Ce n'est plus le Ku Klux Klan qui fait la loi comme autrefois mais pour autant, les noirs ne sont toujours pas chez eux et le racisme continue d'irriguer profondément la société étasunienne.

On aime :
❤️ Dans la famille Huppen, je voudrais le père dont on aime le dessin sombre et poisseux qui convient particulièrement à ce roman noir, une sale histoire dans les états racistes du sud.
❤️ Dans la famille Huppen, je voudrais le fils dont on aime le scénario qui sait rester concentré sur l'essentiel : un drame sordide du passé et une vengeance tardive, tout cela ne peut que très mal se terminer, on est dans le Mississipi et ce sont encore les années 50.
Ce sont les années de la génération de nos parents, comment imaginer qu'aujourd'hui ce pays soit dégagé d'un passé si terrible et si récent ?

La BD :
Le grand-père Old Pa Anderson est toujours rongé par la disparition de sa petite-fille, huit ans plus tôt et plus grand chose ne retient le vieux noir à la vie : sa chère Old Ma vient de s'éteindre dans leur lit, minée par le chagrin.
Une révélation bien tardive va lancer Old Pa Anderson sur le sombre chemin de la vengeance.
Et si [le Mississippi règle ses affaires à sa façon], le vieux noir veut lui aussi régler ses comptes avec le passé.
Pour celles et ceux qui aiment les romans noirs.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Hermann et Fils nous entrainent au fin fond du Mississipi où nous suivons Old Pa dans sa quête de vérité et de vengeance.
L'histoire est classique : un homme au crépuscule de sa vie et suite à la mort de sa femme, décide de retrouver le/s responsable/s de la disparition mystérieuse de sa petite-fille 8 ans plus tôt.
L'histoire est un peu trop rapide et l'enquête un peu trop simple mais elle est surtout le prétexte à une exposition et une dénonciation du traitement des Noirs Américains dans le Sud des Etats-Unis dans les années 50.
Un petit dossier vient compléter l'ouvrage de données historiques (et barbares).
Une BD qui fait froid dans le dos et que nous fait nous demander tout de même comment les Américains se sentent le droit de faire la morale et de juger les autres...
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L'esclavage est une plaie béante dans l'histoire des États-Unis mais la ségrégation qui a suivi son abolition officielle n'est pas tellement mieux. Cette BD en est une triste illustration; l'histoire est simple mais combien révélatrice. Les dessins illustrent bien autant la peur et la colère des Noirs que l'arrogance des Blancs du Mississipi pour qui la “chasse au nègre” était pratiquement un sport. Un court texte à la fin fournit plus d'explications, ainsi que quelques témoignages, ce qui rend le tout encore plus instructif. J'ai bien aimé à la fois le récit et son illustration.
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Un coin du vieux Sud américain, au début des années 1950 ; la ségrégation largement en cours dans ces États sépare strictement les Blancs et les Noirs, depuis les quartiers d'habitation jusqu'aux lieux de sociabilité les plus élémentaires, comme les cafés. Dans ce monde où la violence des uns - les Blancs - contre les autres - les Noirs - est une norme acceptée par l'ensemble de la population, un homme d'âge mûr, Old Pa Anderson, mène une vie en apparence tranquille, entre le café, les vieux amis, les minutes passées avec une fille de joie et les jours passés avec sa femme, Old Ma, qui ferme les yeux sur ces infidélités régulières. En réalité, un poids énorme repose sur les deux époux. Huit ans auparavant, leur petite-fille, Lizzie, a été enlevée. Old Pa n'a rien pu faire. Après la mort de Old Ma - la tristesse ayant fini par l'emporter -, Old Pa Anderson obtient une information sur l'enlèvement de sa petite-fille. Trois hommes, trois Blancs, lui sont désignés comme les responsables. Commencent alors, pour un homme qui n'a plus rien à perdre, une nuit et une journée de vengeance.

Portée par le duo père et fils, Hermann et Yves H., la bande-dessinée au format court marque d'abord le lecteur par sa qualité graphique. Les jeux de couleurs, premièrement, rendent une impression de réalisme extrêmement forte, depuis les tons orangés des ciels d'été jusqu'aux éclairs bleutés des carrosseries des voitures. Les personnages sont rendus avec beaucoup de vie, et l'on devine bien souvent, à leurs regards, la pureté ou le vice de leurs intentions. Ainsi Buzz, le shérif, dégoûtant amateur de petites filles noires, ou encore le sergent de la police fédérale qui assiste, impuissant, à la mise en oeuvre d'une justice blanche locale très brutale. Enfin, évidemment, Old Pa Anderson, dont on lit d'abord, au café, la placidité, puis la détermination, celle d'agir, celle de venger sa petite-fille. Enfin, le format court oblige les auteurs à garder un rythme soutenu, qui passe par un découpage dynamique. En tous points, au niveau graphique, Old Pa Anderson est une réussite.

Sur le fond, la bande-dessinée rappelle évidemment certains films, dont Mississipi Burning ou La main droite du diable, mises en scène de cette ségrégation violente qui poursuit, dans le cadre tout entier de la société du Sud américain, la déshumanisation des Noirs américains après la période esclavagiste. le thème, en soi, n'est donc pas original et, pourrait-on même dire, a été traité bien des fois, avec brio. L'ambition, d'ailleurs, n'est sûrement pas là. Les deux auteurs proposent une vision personnelle, à hauteur d'hommes, de la violence de cette époque. Que la mise en scène et que l'efficacité du scénario soient de mise rend justice à cette période sombre de l'histoire américaine ; un traitement médiocre aurait été doublement disqualifiant pour les auteurs. Old Pa Anderson a ceci de méritoire de faire vivre, durant 58 pages, cette ambiance poisseuse et désagréable qu'ont vécue - témoignages bouleversants et terrifiants à l'appui, en postface - d'innombrables Noirs américains jusqu'au début des années 1970. La mort, par lynchage public souvent, pouvait surprendre à chaque coin de rue, pour un mot, un regard, une rumeur. Passage à tabac, bûcher, pendaison, les moyens ne manquaient pas pour matérialiser l'implacable violence sociétale acceptée même par ses victimes. Dans la bande-dessinée, Otis, l'ami d'Old Pa, s'alarme que ce dernier ait osé réclamer vengeance. "On n'est que des vieux nègres du Mississipi", lui dit-il, en guise de consolation. La fin brutale de Old Pa confirmera sa vision : le vieux homme est pendu, un banquet familial de Blancs à ses pieds, un chien errant pour lapper son sang. La violence n'est toutefois pas que sanguinaire, et c'est aussi ce que montre Hermann et Yves H. ; elle est sexuelle (ainsi Lizzie, mais aussi la jeune fille violée par Buzz, au début de l'histoire), elle est symbolique et quotidienne : ainsi les cafés "colored", réservés aux Noirs, ainsi la présence indésirable des Noirs dans les quartiers blancs. Les Noirs, littéralement, ne peuvent rien sans tout risquer - ainsi le couple rabroué et menacé par Buzz pour avoir laissé jouer ses enfants dans la rue -, les Blancs peuvent tout, y compris tuer un homme, et empêcher la police fédérale de faire son travail, sans rien risquer. Old Pa, car il ne peut rien perdre, sinon la vie - mais tous les Noirs peuvent la perdre en un instant dans le Dirty South - tente alors de sauver son honneur et celui de sa Lizzie. Son action est rappelle un carnaval sanglant, celui d'un renversement des valeurs, le temps d'une journée, lorsque des Blancs, alors, sont pris en chasse par un Noir. Puis tout rentre dans l'ordre. Un ordre, par essence, injuste.
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Voici une BD bouleversante.
Hermann et Yves H. (le fils de) nous racontent la terrible histoire, malheureusement ancrée dans la réalité d'une époque dont l'Amérique ne doit pas être fière, d'Old Pa Anderson.
Mississippi 1952.
Le vieil homme, voit mourir sa femme alors qu'il est déjà profondément marqué par la disparition de leur fille qu'on n'a jamais retrouvée.
Le chagrin s'ajoute au chagrin.
Quand on lui apprend que quelqu'un a peut-être vu ce qui est arrivé à Lizzie, il veut savoir.
Sa vengeance sera terrible, mais, dans un état où règnent la ségrégation et le suprêmatisme blanc...
Très peu de dialogues, des images fortes qui reflètent le contexte et la violence de l'époque.
Un album qui ne laisse pas insensible, notamment grâce à ses dessins.
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L'association Hermann père-fils n'avait pas produit des oeuvres assez marquantes depuis une quinzaine d'année. Or, depuis quelque temps, il y a une nette amélioration notamment dans le scénario. On part pourtant sur une intrigue des plus basiques mais elle est menée comme il faut. On est loin du chef d'oeuvre mais cela devient tout à fait satisfaisant. J'adhère enfin !

Le thème est encore celui de l'inégalité homme blanc et noir au sein des Etats sudistes. Il faut dire que la justice était à double tranchant dans ces états ségrégationnistes et racistes. Cette histoire de vengeance pourrait être un banal fait divers mais il prend tout son sens dans un tel contexte. j'ai également bien aimé les témoignages compilés en fin d'album qui décrivent très bien l'état d'esprit des années 50 dans le sud des USA.

Hermann a enfin été honoré par la profession en 2016 lors du festival d'Angoulême comme pour réparer une certaine injustice liée à la reconnaissance. C'est d'ailleurs ma première lecture d'oeuvre publiée cette année-là. Cela commence fort !
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Herman et son fils Yves signent ici cette BD très dure.
Herman est un dessinateur de très grand talent que j'ai connu dans le registre des Bernard Prince, Jeremiah et Jugurtha et que je découvre ici sur une thématique beaucoup plus violente et âpre.
Scénario, découpage et dessin collent parfaitement à l'idée que l'on peut se faire de l'Amérique raciste et violente du Mississippi des années 50. Il est sûrement bon de rappeler aux jeunes générations qui ont vu accéder un Barak Obama au pouvoir suprême ce que fut ce pays à cette époque. Mais pour ceux qui connaissent malheureusement tout cela, la lecture en est assez éprouvante.
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Une bonne BD sur le Sud des Etats Unis période ségrégation. Un beau témoignage de l'atmosphère régnant, et sur ce point le dessin de Hermann raconte plus que le scénario. de la bel ouvrage !
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Old Pa Anderson traîne sa vie de misère depuis que sa fille est morte en couches et que sa petite fille a mystérieusement disparu, sans doute assassinée, il y a quelques années.
Dans les années 50/60, la ségrégation est bien présente dans les états du Sud et comme le dit un ami à Old Pa : "On n'est juste que des nègres du Mississippi.", il n'y a donc pas eu d'enquête, pas d'arrestation, pas de justice.
Mais voilà qu'Old Ma, sa femme, décède.
Old Pa décide alors qu'il n'a plus rien à perdre et qu'il est temps pour lui de savoir la vérité sur la disparition de sa petite fille, et enfin la venger.

Non seulement ce n'est pas la première collaboration entre Hermann et Yves H. pour la collection Signé, j'ai notamment lu "Station 16", mais c'est écrit en famille car Yves H. de son vrai nom Yves Huppen, est tout simplement le fils de Hermann, de son nom entier Hermann Huppen.
Ce qui m'a attirée vers cette bande dessinée est en premier lieu l'histoire, javais très envie de lire un récit sur cette période de l'histoire Américaine, qui plus est pour une fois sous forme de bande dessinée; et dans un second temps quand j'ai vu les auteurs je savais qu'il y avait peu de chance que je sois déçue.
Le scénario, signé Yves H., a tenu toutes ses promesses, j'ai beaucoup aimé cette histoire de vengeance sous fond d'Amérique ségrégationniste.
Le personnage d'Old Pa touche forcément le lecteur, il a beaucoup de détresse en lui, mais il finit aussi par forcer son respect car il ne recule devant rien pour se venger et ose braver des interdits de l'époque, comme se promener dans le quartier des blancs : "Les gens d'ici n'aiment pas voir des noirs dans le quartier le soir.". C'est de toute façon un homme désespéré qui ne tient plus à la vie et qui décide de faire un baroud d'honneur avant de passer l'arme à gauche.
Même si la fin est prévisible : "Ici, c'est le Mississippi, mon révérend. Et le Mississippi règle ses affaires à sa façon.", elle est particulièrement dure mais au moins j'ai eu le sentiment qu'Old Pa avait accompli son devoir.
Quant aux dessins, par Hermann, ils ne m'ont pas toujours convaincue.
Je ne suis pas particulièrement fan de son style mais ce n'est pas ce que je leur reproche, disons qu'ils manquant de nuance et que les traits des visages ont tendance à être les mêmes pour tous les personnages masculins.
Il faut dire que les nuances de couleur sont plutôt claires ou alors très sombres pour les scènes nocturnes, cela n'aide pas à différencier les protagonistes.
Cela m'a un peu gênée, d'autant que j'ai trouvé certains traits de visages un peu trop caricaturaux.
A contrario, j'ai trouvé certaines scènes très belles et très réalistes, comme cette chasse à l'homme dans les bois en pleine nuit.
Parfois les dessins et la mise en couleur contribuaient à l'atmosphère générale de cette bande dessinée, à quelques autres moments j'ai été gênée dans ma lecture pour être sûre que je ne me trompais pas de personnage.
Je terminerai sur le dossier de postface qui explique de façon synthétique la ségrégation et les implications des lois Jim Crow, le tout accompagné de témoignages dont certains font froid dans le dos, d'autant plus quand on se dit que c'était seulement il y a moins de cinquante ans, hier en somme, et que même aujourd'hui la ségrégation persiste dans certaines zones des Etats-Unis.

"Old Pa Anderson" est une triste bande dessinée qui aborde d'une belle façon la ségrégation dans le Sud des Etats-Unis, une collaboration père-fils intéressante dans la décidément excellente collection Signé des éditions Le Lombard.
Lien : https://lemondedemissg.blogs..
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Sur fond de ségrégation et de racisme aux Etats-Unis dans les années 50, une BD qui raconte la vendetta d'un grand-père noir dont la petite-fille a été la victime de blancs racistes, violeurs et sanguinaires...
Un scénario très ramassé (l'action quasiment en temps réel) et une illustration diablement efficace et extrêmement travaillée. On sent que le dessinateur a de la bouteille ! Au scénario, c'est son fils, et lui aussi est efficace : pas de fioritures, mais à la fin un excellent et émouvant dossier sur les racines du racisme et de la ségrégation aux Etats-Unis, depuis la fin de l'esclavage jusqu'à aujourd'hui...
Une BD percutante et très artistique à la fois, au propose certes engagé mais pas trop, sans leçons de morale, juste des faits révoltants et humains.
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