AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 296 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A la fois roman historique se passant au XIè siècle et enquête actuelle de l'auteur, ce livre nous emmène sur les traces de Vigdis, jeune chrétienne convertie au judaïsme par amour pour David, fils de rabbin.
On suit le parcours de Vigdis devenue Hamoutal d'après les parchemeins et autres vestiges que l'auteur a découvert et c'est passionnant.
Un petit bémol sur le rythme du livre qui est un peu haché car les passages historiques sont entrecoupés par les découvertes de l'auteur, et qui bien que passionnantes, ralentissent l'histoire et frustrent un peu le lecteur ou du moins la lectrice que je fus...
Commenter  J’apprécie          40
Lorsque Stefan Hertmans découvre une lettre dans une synagogue du Caire et qu'il décide de partir sur les traces de cette histoire, il est bien loin d'imaginer ce qui l'attend.

Le narrateur n'est autre que l'auteur, qui s'embarque vers un voyage, le guidant sur les traces de ces deux êtres, Vigdis et David. Leurs religions les empêchent de vivre leur amour au grand jour, ils décident alors de s'enfuir ensemble, contre la volonté de la famille. Vigdis jeune chrétienne se convertit alors au judaïsme, pour ainsi prier le même Dieu que son bien aimé : « Hamoutal. Ce sera ton nouveau nom, lors de ton baptême juif : Hamoutal, chaleur de la rosée. »

Vigdis devient Hamoutal. Découvrant tous les rituels et traditions de cette nouvelle religion qu'est devenue la sienne. Avec ses peurs. Ses doutes. Ses interrogations. A-t-elle bien fait ? « Elle veut rentrer chez elle, elle ne va pas y arriver, c'en est trop, elle ne veut pas renier son Dieu, tout cela est impossible, elle a fait preuve d'orgueil et a été sévèrement punie pour la trahison du Dieu de ses parents. »

Il y aura un mariage. Des enfants. Mais au prix de multiples souffrances… Car cette fuite ne sera qu'un début. La première d'une longue série. Stefan Hertmans l'appellera d'ailleurs « l'éternelle fugitive ». Son chemin sera semé d'embûches incessantes… sans oublier les chevaliers de son père, lancés à sa poursuite. Hamoutal devra donc se cacher, sans arrêt. Se protéger, se nourrir avec les moyens du bord : « Elle se sent petite et perdue. Hamoutal, pauvre et crasseuse, avec ses airs nordiques, ne peut prétendre à rien. »

Stefan Hertmans continue son voyage. Au fur et à mesure où les indices le conduisent sur la route d'Hamoutal, il en veut toujours plus, la recherche de la suite, de la vérité… plonger dans son histoire : « … ces quelques centaines de mètres à travers ce quartier très ancien me manqueront à jamais comme un voyage cours, intense, à travers le temps, pendant lequel j'ai respiré, senti et vécu quelque chose qui m'a fait atterrir dans l'histoire après laquelle j'ai couru pendant tout ce temps. »

Hamoutal fera de nombreuses rencontres tout au long de son long et périlleux périple. Elle traversera des contrées, vivra des parcours rudes, protégera ses enfants au mieux. Envers et contre tout et tous. Les pogroms, ces combats ravageurs font couler énormément de sang. Détruisent les villages, anéantissent des populations entières. Rien n'arrête les barbares.

Ce roman est une course poursuite non pas contre mais après l'amour. Et puis après la vie. Toutes ces fuites. Tous ces voyages. Stefan Hertmans livre ici une histoire absolument remarquable, d'une intensité « folle », d'un rythme soutenu… au point d'en essouffler le lecteur. La mise en parallèle entre l'histoire du passé et la narration de son voyage initiatique est d'une justesse absolue. Un sujet très fouillé et riche. Un niveau de recherches impressionnant.

J'ai été époustouflée, conquise, je me suis attachée à cette femme puisque j'ai vécu sa vie de 370 pages avec elle… Elle m'a bouleversée. J'ai eu comme un sentiment de voyager aux côtés de Stefan Hertmans… Et quel voyage. Il m'a captivée dès le départ.

Une pépite de la rentrée littéraire 2018 que je conseille au plus grand nombre de découvrir…
Lien : https://littelecture.wordpre..
Commenter  J’apprécie          40


Lorsque l'auteur, Stefan Hertmans, apprend que Monieux, le petit village provençal où il s'est installé, a été le théâtre d'un pogrom (destruction et pillage contre une communauté juive) il y a mille ans et qu'un trésor y serait caché, il part à la recherche de traces et d'indices historiques. Une lettre de recommandation découverte dans une synagogue du Caire le met sur la trace d'une jeune noble normande qui, à la fin d'une onzième siècle, convertie au judaïsme par amour pour un fils de rabbin, aurait trouvé refuge à Monieux.

Résumé : Née dans la grande bourgeoisie de Rouen, en 1070, d'un père d'origine Viking et d'une jeune femme Franque, Vigdis Adelaïs, élevée dans la connaissance, l'écriture, la lecture et surtout dans la foi chrétienne, s'éprend d'un jeune juif, fils du grand rabbin de Narbonne, venu étudier dans la yeshiva (école de la Torah) de la grande communauté juive de la ville de Reims. Ils s'éprennent l'un de l'autre, en cachette. Et c'est un amour impossible. Alors pour le peu qu'ils se voient, David apprend à Vigdis peu à peu les usages et la culture juive, car elle a décidé de l'épouser. David envoie une lettre à son père, qui accepte de la recevoir, cette postulante, avec son fils. Ils s'enfuient à deux, avec presque rien. À pied ou tirés par une mule, ils partent vers Narbonne, et sur cette route, la jeune fille est tiraillée entre son ancienne foi et sa nouvelle foi..... sans savoir qu'ils fuiront encore et encore: le père de Vigdis a envoyé toute une armée de chevaliers pour rechercher sa fille.

L'histoire de Vigdis -ayant réellement existé, documents à l'appui- sert aussi de trame pour raconter le monde du Moyen Âge, les comètes et les illuminés qui crient à la fin du monde, les maisons, les paysages, les ruines romaines, les vestiges du temps de ce onzième siècle, le temps qui passe et les saisons, les famines et la famille. Au fur et à mesure, après avoir bien étudié les historiens juifs, Anglais, les vieux du villages et les contes, les chemins possibles à cette période, il y a mille ans, l'auteur nous emmêne sur les routes, avec Vigdis, et aussi avec lui-même et son ressenti sur les traces que peuvent laisser les gens d'autres époques, sur les dangers du monde, déjà à toutes les époques ..... le Pape Urbain II va enclencher des massacres au nom du Dieu chrétien, en inventant la première Croisade, et en délivrant à qui mieux-mieux des "indulgences" éternelles : tous ceux qui s'engageront pourront tuer, violer, massacrer au nom de Dieu.

En lisant ce livre poétique et minutieux, mais d'une grande puissance évocatoire, on se retrouve comme devant la Tapisserie de Bayeux, ou presque : une fresque historique, détaillée, de la vie de cette jeune femme et des communautés juives de France, la vie de tous les jours, les chemins, les animaux, les dangers, la soif, la peur puis Narbonne.. puis Monieux où les jeunes mariés passeront quelques années, dans la communauté juive de ce qui était une ville de mille habitants.

La trame de la tapisserie c'est Vigdis, la chaine c'est le monde du onzième siècle, ses églises, ses synagogues, ses monuments, ses bois et ses forêts, les guerres et les pillages, les Croisades qui plongent les gens dans des années sombres..



Mon avis : J'ai lu ce livre d'une traite. C'est une merveille. Je n'ai eu aucune difficulté à rentrer dans le récit, et j'ai été émerveillée de voir tout cela "de mes propres yeux". Plongée dans ce siècle-là, j'ai appris très vite (je ne connais pas grand chose aux mots comme yeshida, pogrom etc) et le récit, clair comme de l'eau de roche m'a fait ressentir combien l'auteur s'était documenté sur la vie, les coutumes, les dangers de ce temps. J'ai lu la Tapisserie de Monieux, en quelque sorte. Une merveille.



L'auteur : Stefan Hertmans est un écrivain belge néerlandophone né à Gant en 1951. Il enseigne au Stedelijk Secundair Kunstinstituut Gent et à l'Académie royale des beaux-arts de Gand (Haute École de Gand). Il dirige en outre le Studium generale jusqu'en octobre 2010. Il a également donné des conférences à La Sorbonne et aux universités de Vienne, Berlin et Mexico, à la Bibliothèque du Congrès de Washington et à l'University College de Londres. Ses travaux paraissent régulièrement dans des magazines littéraires tels que The literary Review (Madison), The Review of contemporary fiction (Illinois) et Grand Street (New York). Il collabore à un grand nombre de magazines, dont Dietsche Warande en Belfort, Raster et de Revisor. Il publie son premier roman, intitulé "Ruimte", en 1981. Il est aussi l'auteur de poésies, de pièces de théâtre et de nouvelles, et signe de nombreux essais, notamment sur Walter Benjamin, Jorge Luis Borges, Marguerite Duras... Il a remporté de nombreux prix, entre autre le Ferdinand Bordewijk Prijs en 2002 et le AKO-Literatuurprijs 2001 pour "Comme au premier jour" (Als op de eerste dag). En 2003, il remporte le prix "La ville à lire" pour "Entre villes : histoires en chemin" (Steden. Verhalen onderweg, 1998). Il reçoit le prix de l'essai 2008 du Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal-en Letterkunde pour "Het Zwijgen van de Tragedie".

Son roman "Guerre et Térébenthine" (Oorlog en terpentijn) reçoit le prix triennal de la Communauté flamande en 2012 et, en 2014, le prix littéraire AKO.



Le coeur converti - Stefan Hertmans, Gallimard, Août 2018, 365 pages, 21,50 €
Lien : https://melieetleslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          30
Quel beau roman !
Après plusieurs livres (principalement en littérature française) qui m'ont moyennement emballé, voire pas du tout), "le coeur converti" me replace sur le chemin de l'engouement pour la lecture.
Quelle originalité dans la construction du récit, une plume sincère et émouvante, un destin hors du commun, une approche de moyen âge et de la situation judéo-chrétienne délicate et intelligente... Mon seul regret est de constater que pour l'instant on ne parle pas beaucoup de ce roman, qui pour moi est l'un des meilleurs que j'ai lu ces derniers mois, bien au-delà même du fameux My absolute Darling dont tout le monde parle (qu'on ne se méprenne pas, j'ai aussi bien aimé ce dernier)...
A lire les yeux fermé et le coeur ouvert...
Commenter  J’apprécie          33
11e siècle, Vigdis habite Rouen, descend des Vikings et d'une mère flamande. Amoureuse d'un étudiant juif elle s'enfuit avec lui et l'épouse. Poursuivie par des chevaliers elle doit se cacher. Traverse la France pour se réfugier à Narbonne chez ses beaux-parents. Pas longtemps car à nouveau elle risque sa vie. Dans le petit village de Monieux elle croit trouver la paix. Mais le village est mis à sac, les habitants massacrés par les croisés en route vers Jérusalem. Les 2 enfants de Vigdis, devenue Hamoutal par sa conversion, lui sont enlevés, son mari tué. Mue par le désir de retrouver ses enfants elle part pour Jérusalem mais s'arrêtera au Caire. Elle s'y remarie et y aura un fils. Apprenant que ses 2 enfants sont vivants et à Rouen elle fuit à nouveau avec son jeune fils.
Ouvrage écrit suite à la découverte de documents anciens relatant certains épisodes de la vie de Hamoutal. L'auteur suit sa trace, relatant la vie actuelle dans ces lieux dont certains ont gardé la mémoire du passé. Bien écrit, très agréable à lire. Pas lâché et lu en 2 jours.
Commenter  J’apprécie          30
Stefan Hertmans est un écrivain belge néerlandophone né à Gand le 31 mars 1951, auteur de plusieurs romans, dont certain traduit en français comme Comme au premier jour, traduit par Danielle Losman en 2003, Guerre et Térébenthine, traduit par Isabelle Rosselin en 2015. Outre ces écrits poétiques, ces essais et recueils, ces pièces de théâtre cet homme travaille dans certaines universités, en donnant des conférences, Vienne, Berlin et Mexico, à la Bibliothèque du Congrès de Washington et à l'University College de Londres.
Avec ce roman le coeur converti Stefan Hertmans pénètre dans un monde où le passé côtoie le présent avec une intemporalité palpable, ce moyen-âge, cette époque trop enfuit dans les profondeurs historiques scolaires de notre enfance, surgit des tréfonds abyssales, cette histoire tumultueuse, au souffle romanesque emporte notre curiosité dans une gourmandise sans faim, un festin alléchant.
Stefan Hertmans habitant d'un petit village situé dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d' Azur, Monieux, apprends le drame survenu mille plus tôt, un progrom, le massacre de tous les juifs du village et d'un trésor caché dans le paysage qui l'environne s'ensuit une enquête. Stefan Hertmans découvre la présence d'un document perdus par un Salomon Schechter dans la synagogue Ben Ezra à Fustat, traduit par l'érudit américain Shelomo Dov Goitein, narrant une prosélyte au destin dramatique, puis plus tard en 1968 aussi traduit et commenté plus précisément ce parchemin ou lettre comportant ce lieu aux noms en transcription de Monieux. Commence pour Stefan Hertmans ce roman d'aventure sentimentale historique, s'évaporant des profondeurs de la terre de ce petit village, nous faisant voyager de Rouen, Narbonne, Clermont Ferrant, Marseille, Palerme, le Caire comme épopée fabuleuse sorti d'un conte tragique.
Stefan Hertmans dans ce roman explore le passé avec une certaine imagination, entremêlant fait historique et romançant les passages de ces personnages. Un travail de recherche approfondit de Stefan Hertmans entraine sa prose dans l'aventure de cette femme chrétienne amoureuse d'un jeune juif, issu d'une mixité familiale, un père Normand d'origine Viking et d'une mère originaire des Flandres, originaire de la ville de Rouen. Cette jeune fille au doux prénom, Vigdis Adélaîs, avec ses cheveux blonds, son regard azur, sa Chrétienté au fond de son âme familiale rencontre David Todras, fils du grand rabbin de Narbonne, étudiant à la yeshiva de Rouen. A l'époque cette idylle semble impossible, l'antisémite est au paroxysme lorsque Urbain II décide de la première croisade pour délivrer la berceau du Christ, Jérusalem des musulmans, la trinité de paix doit être rompu, entre les chrétiens, les juifs et les musulmans, puis la peur de l'antéchrist, de la diablerie, la comète alimentant toute les frayeurs et surtout le clivage familiale sur la mariage de la mixité religieuse considérée comme hérétique et punit du buché.
Stefan Hertmans explore parfaitement le climat de l'époque, proche du XIIe siècle, cette atmosphère rude et animal de cette période de l'histoire si cruelle, les femmes ont un rôle de subalternes, la famine rend la population fragile, les tensions religieuses s'accentuent, la folie humaine reste l'adage de l'être humain. Cette jeune demoiselle à l'âge de 17 ans décide de prendre son destin en main pour suite son coeur, devenir la future épouse d'un jeune juif de 20 ans David pour le suivre dans une cavale périlleuse, folle, dans une France au bord de la frénésie, à chaque coin de rues, des brigands, des chevaliers normands la recherchant, des croisés, des animaux sauvages sont présents pour les détrousser, la violer, l'enlever, les faire prisonnier, les dévorer, les assassiner…une fuite tumultueuse de deux amants maudits par la religion de leur coeur.
Stefan Hertmans jongle le roman historique et sa quête de suivre les routes empruntées par cette jeune femme amoureuse. le paysage actuel caresse avec beaucoup de force les routes choisies par cette fugitive, Notre auteur navigue sur les sentiers, les bois, les plateaux, les montagnes, les rivières, les fleuves où mille plus tôt une jeune juive convertie coule avec elle sa force, son espoir dans une quête qui la suivra toute sa vie. Stefan Hertmans aime pouvoir de ses mains toucher ses lieus encore présents des vestiges où était présent cette femme au coeur converti, comme à Rouen, les ruines de la yeshiva, la crypte de Clermont, les ruines du village de Monieux et la synagogue Ben Ezra à Fustat, ces lieux sont des émotions vives pour l'écrivain.
« Ces lieux où je peux toucher du doigt le sort d'Hamoutal. »
Il y a aussi cette visite dans les catacombes de Palerme, cette visite est une fissure dans le temps, un arrêt , un prolongement entre Hamoutal, son prénom juif et Stefan Hertmans, un frison de voir tous ses squelettes, de sentir Vigdis proche de lui, et cette statue de bronze à Bourges devient une « étincelle dans mon imagination » pour la voir apparaitre, une réalité diffuse du passé et du présent, ce lien qu'espère trouver Stefan Hertmans dans ce voyage intemporel de ce Moyen-âge austère dans cette prose de son roman le coeur converti.
Ce roman, tel une fable des contes Des mille et une nuits, enivre l'apesanteur du lecture, dans une engourdissement chaleureux et trouble pour cette femme Vigdis, chrétienne, puis Hamoutal, juive en route vers une traversée tragique vers son destin de femme et de mère, d'une fuite amoureuse vers Narbonne, puis Monieux et la poursuite du serpent de la troupe vers la première croisade, ayant assassinée les juifs de son village dont son époux David et enlever ses deux plus grands enfants. Mais la vie de cette amoureuse tremble nos émotions, même au comble de son bonheur incertain, de cet apaisement dans la communauté de Fustat, épouse du gaon se prénommant Shmuel, un juif grec originaire d'Alexandrie, mère d'un enfant son quatrième, les deux premiers disparus, le troisième mort sur les terres de l'Égypte, elle fuit encore dans l'espoir de retrouver ses deux premiers enfants vivants élevés par ses parents à Rouen. Prisonnière de ses fuites, elle prend son enfant pour ce périple vers Narbonne puis vers Rouen puis vers sa destinée tragique. Elle devient invisible au gens, tel un animal, son corps n'est qu'un cadavre vivant creusé par les sillons de ses pleurs, son visage butiné par la folie, elle mourra dans l'indifférence totale, malgré le rabbin du village de Monieux, son corps épouse la nature de cette région ayant accueillie son coeur.
Cette créature de Dieu, Chrétienne de naissance, juive par son coeur, subit sa première scène de violence à l'âge de 15 ans, la mort d'un jeune voleur garçon juif par une foule en délire, l'antisémitisme rode et sort ses crocs. Elle se fera violée lors de sa première fuite avec David vers Narbonne, puis le massacre par les croisés à Monieux, elle entendra parler du progrom à Rouen, elle subira la violence de l'être humain toute sa vie, évitera de justesse le buché à Nàjera, évènement relaté par les écrits du Rabbin Obadiah, comme sa lettre de recommandation pour Hamoutal lors de sa recherche de ses enfants après le massacre à Monieux, cette lettre sésame de sa fuite, cette lettre catalysant ce roman de son origine et ses zones d'ombres.
Stefan Hertmans continua son aventure en allant rendre visite à Cambridge dans la salle où est conservée la collection de manuscrits que Solomon Schechter a découvert dans la synagogue du Caire, comme un pèlerinage, désireux encore une fois d'être au plus près de Hamoutal.
Dans cette aventure, Stefan Hertmans dans son village de Monieux a découvert un vestige important le rapprochant encore plus à son héroïne, un bain juif le mikvé, puis tous explose en lui comme une tempête le transportant dans le passé et ce lieu où Hamoutal se baigna et vécu ses drames, comme la mort de son époux David, ce trait d'union parfait pour cette histoire réelle perdue dans un passé devenu présent le temps d'un roman, faire renaitre de ces cendre cette fabuleuse épopée sanglante et romanesque.
C'est un roman vous happant les sens, vos humeurs fragiles vacillent au fil des rencontres, des lieux, des anecdotes historiques et de la tragédie de cette héroïne des temps anciens, de ce Moyen-âge lointain, histoire de notre passé, un roman passionnant, comme Da Vinci code de Dan Brown m'avait hypnotisé, une belle réussite.
Commenter  J’apprécie          30
Inspiré d'une histoire vraie, ce roman raconte l'histoie d'Hamoutal jeune prosélyte, convertie au judaïsme pour pouvoir suivre l'amour de sa vie David Toros, jeune juif venu faire ses études à Rouen. A lire!
Commenter  J’apprécie          20
Lorsque l'auteur apprend que Monieux, le petit village provençal où il a élu domicile, a été le théâtre d'un pogrom il y a mille ans et qu'un trésor y serait caché, il part à la recherche d'indices. Il va alors se retrouver dans les pas de Vigdis, jeune noble normande tombée amoureuse de David, étudiant à la yeshiva de Rouen. Au péril de sa vie, elle le suit dans le Sud, commence à prier son dieu et devient Hamoutal. Son père ayant promis une forte somme à qui la ramènerait, des chevaliers se lancent à sa poursuite. Puis les croisés, de plus en plus nombreux sur le chemin de Jérusalem, semant mort et destruction dans leur sillage, s'intéressent à cette femme aux yeux bleus.
C'est le début d'un conte passionnant et d'une reconstruction littéraire grandiose du Moyen Âge. S'appuyant sur des faits et des sources authentiques, cette histoire d'amour tragique, menée comme une enquête, entraîne le lecteur dans un univers chaotique, un monde en pleine mutation….. Au fil des pages et des épreuves l'auteur imagine, ressent ce que Vigdis a vécu et le lecteur s'attache profondément et tristement à cette jeune femme prise dans la tourmente de son époque !
Commenter  J’apprécie          10
Pas tout à fait un roman, pas tout à fait un documentaire, un peu tout cela, on part en voyage, itinéraire très précis, écriture très détaillée, on va du présent eu passé et on repart au présent. Une chronique de vie des hommes, avec leur part d'horreur encore et toujours. A lire.
Commenter  J’apprécie          10
Texte hybride, le coeur converti est le roman et le making-of du roman. Stefan Hertmans, à Monieux où il possède une maison, est amené à s'intéresser à la population juive qui y vivait au Moyen-âge et à une femme convertie qui y serait passée. Il fait des liens avec des documents existants, en Espagne et surtout au Caire, et c'est parti pour une sublime histoire d'amour fou.
On suit l'auteur qui suit son héroïne sur les routes périlleuses de Rouen à Narbonne, puis à Monieux où un drame se noue. Elle continuera son périple, et nous sur ses traces, toujours en fuite, toujours en quête.
Hertmans aurait pu en faire un simple roman, mais il a choisi de s'impliquer (et nous aussi), dans une histoire plus moderne qu'il n'y paraît. Une histoire de violence et de guerre sainte, où l'amour peine à trouver sa place. Les résonnances avec notre monde actuel apparaissent en filigrane, ce que la forme du livre permet tout à fait.
Il nous montre aussi comment l'imagination comble les vides d'une histoire fragmentaire, sans nous cacher les recherches, les hésitations, les prises de décision arbitraires.
Sinon, texte classique, bien traduit, dont l'originalité réside dans certains retours au présent dans des phrases romancées au passé, qui ont le don d'interloquer à des moments-clés de l'enquête.
Un vrai plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (621) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1832 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}